Hey!
Comme indiqué dans le résumé, cette fiction est un AU et un Newtmas.
Disclaimer : 99,99% des personnages dont le nom sera cité appartiennent à James Dashner, ce petit chanceux!
Rating : T pour l'instant
Je tiens à remercier tout particulièrement Papuche-chan, ma bêta-licorne, pour son travail, ses encouragements et sa folie, ainsi que La Dictateuse, ma hobbit préférée, pour ses conseils, ses encouragements et l'immense patience dont elle fait preuve à mon égard :D
Et bien sûr vous tous pour la lecture de ce premier chapitre!
Newt écrasa sa cigarette sur la rambarde argentée de l'immense terrasse, le regard fixé sur les dizaines de buildings composant le cœur de la ville. Il avait beau vivre ici depuis trois ans, cette vue lui donnait toujours autant le vertige. Du haut de sa luxueuse tour, on pouvait voir la lune se refléter sur le lac Michigan.
« Me dis pas que tu vas faire le grand saut juste pour éviter cette soirée ? »
Newt sursauta et s'agrippa à la rambarde, comme s'il craignait que son amie – qu'il n'avait absolument pas entendu arriver – ne décide justement de lui faire faire le « grand saut ». Pas que c'était le genre de Teresa, mais quand il était fatigué, le blondinet avait parfois de drôles d'idées.
« Si seulement j'en avais le courage. » Plaisanta-t-il…à moitié seulement
Il tira un peu plus sur les pans de sa veste de costume et défroissa les plis de sa chemise blanche d'une main nerveuse. Noir et blanc. Il détestait ça – il avait l'impression de ressembler à un pingouin. Ce qu'il détestait encore plus, c'était les occasions durant lesquelles il devait porter ce genre de costume.
Il abandonna la vue étourdissante pour se glisser entre les deux porte-vitrées entrouvertes. Elles donnaient directement sur sa salle à manger qu'il traversa avant de descendre les trois marches menant au salon incrusté dans le sol carrelé. Il y récupéra sa cravate abandonnée sur le canapé en cuir blanc et la tendit devant lui, la bouche entrouverte et les yeux plissés dans un air méprisant.
Il détestait les cravates. Et pourtant, il se rendit d'un pas traînant jusqu'à la seule pièce fermée de l'appartement avec la salle de bain – sa chambre – et se plaça devant le miroir, le ridicule bout de tissu à la main.
« Besoin d'aide ? » Proposa Teresa
Newt était à peu près certain qu'elle l'avait suivi uniquement pour s'assurer qu'il ne fuirait pas. Mais l'aide de sa meilleure amie était la bienvenue, alors il se résigna et lui donna la cravate sans un commentaire.
Bon sang, il ne s'habituerait jamais à ce genre de soirées. Elles le rendaient irritable, râleur…chiant. Il détestait ces soirées et les cravates parce qu'elles le rendaient détestable.
« Regarde-moi. Je suis ridicule. » Grogna-t-il
En face, la jolie jeune femme aux longs cheveux bruns leva les yeux au ciel. Elle termina de nouer la cravate, se glissa sur le côté et poussa doucement Newt vers le miroir.
« Pas ridicule. Classe, et très mignon. » Répondit-elle en se penchant au-dessus de l'épaule de son ami pour l'observer dans la glace
Un sourire sincère et un air appréciateur éclairaient son beau visage. Celui de Newt était plutôt tordu par une grimace ennuyée.
Ce qu'il voyait, lui, c'était un garçon qui faisait plus jeune que son âge, au corps trop fin et aux cheveux blonds parsemés d'épis.
Il poussa un long soupir fatigué et passa une main nerveuse dans ses mèches dorées. Il allait le faire. Il allait le faire. Après tout, c'était loin d'être la première fois qu'il se retrouvait à porter l'un des onze costumes sur-mesure que sa mère l'avait forcé à faire faire pour se rendre à une soirée mondaine absolument ridicule.
Dans le monde de son père – le monde des affaires – tout était prétexte à donner des réceptions. Les gens se cachaient derrière des anniversaires d'événements stupides ou pire, derrière des collectes de fonds pour la veuve et l'orphelin afin d'exhiber les chiffres de leurs boîtes et leurs montres à dix mille dollars.
Et lui, en tant que fils du grand des grands…eh bien il se retrouvait souvent habillé de noir et de blanc, à offrir des sourires superficiels à des personnes qui l'étaient tout autant.
« Je veux pas y aller… » Soupira-t-il, ses yeux ambrés presque larmoyants
Pour toute réponse, Teresa partit dans un grand éclat de rire clair. Newt se retourna aussitôt, presque offusqué que son amie ose se moquer de sa situation…merdique. Et pourtant, il n'avait jamais été du genre susceptible. Mais en ce moment, il était légèrement sous tension, avec les examens de décembre qui s'approchaient à grands pas et cette foutue soirée qui n'arrangeait rien…
« Pourquoi est-ce que tu ris ? »
« Parce que… » Fit la jeune femme en reprenant son souffle, la main appuyée sur son ventre « C'est juste dingue. T'as pas changé depuis qu'on a…quoi ? Dix ans ? Je veux pas y aller, avec ton petit air boudeur et tes doigts agrippés à ta veste. C'est juste… »
« Drôle. Je crois que j'ai compris. » Ronchonna-t-il en pivotant sur lui-même pour refaire face au miroir
Et son envie de râler fondit comme un glaçon dans le Sahara. Le reflet derrière était celui de sa meilleure amie, les bras croisés sur sa poitrine et le regard traînant rêveusement sur le sol. Une pointe de culpabilité lui noua la gorge, et il lâcha la glace pour rejoindre la jeune femme. Il lui fit décroiser ses bras pour prendre ses mains dans les siennes.
« Désolé Te', je passe mon temps à râler en ce moment. »
« Comme avant et pendant chaque période d'examens depuis le collège, Newt. Souris, et j'envisagerai de te pardonner. »
Le blondinet ouvrit la bouche mais la referma la seconde d'après, quand il se rendit compte qu'il s'était apprêté à…râler. Mon Dieu non, il ne lui manquait plus que trente-cinq années de plus pour devenir un vieux con.
Il avala sa salive – histoire de se préparer à l'effort – et il laissa le coin de sa bouche s'étirer doucement. Pour le moment, c'était tout ce qu'il pouvait offrir à Teresa. Mais son minuscule sourire sembla la satisfaire, puisqu'elle répondit en l'imitant de manière bien plus enthousiaste.
« Tu es tout pardonné. » Dit-elle d'une voix presque chantante
« Alors est-ce que tu vas m'aider à trouver une excuse pour… »
« Non ! Tu as promis à ta mère que tu irais et ton père doit déjà être en train de t'y attendre, alors tu y vas. Prends sur toi pour deux heures, je sais que c'est pénible, mais fais un petit effort. »
« Un petit effort… » Répéta Newt dans un souffle agacé « Teresa, le maire de Chicago en personne va remercier mon père pour avoir fait planter des fleurs dans les quartiers sud de la ville. »
« Des fleurs et des arbres. Entièrement à ses frais. » Tenta la jeune femme avec un sourire toutefois plus mince
« Dans les quartiers sud bon sang ! Les trois quarts des gens vivent du mauvais côté du seuil de pauvreté là-bas ! Qu'est-ce qu'ils se fichent qu'un multimillionnaire décide de décorer leurs rues avec des hortensias pour se faire encenser par d'autres gars en costume cravate ! »
Teresa resta un instant silencieuse, fixant un point invisible loin derrière son meilleur ami. Puis elle remonta ses mains jusqu'au visage du blondinet pour les poser sur ses joues naturellement pâles.
« Newt. Je sais pourquoi tu deviens aussi irritable pendant les périodes d'examens. Mais tu n'as que vingt-et-un ans, tu es complètement libre de devenir qui tu veux, et je sais que tu feras toujours le choix d'être quelqu'un de bien. »
Un peu surpris par le ton grave et le discours de Teresa, Newt cligna des yeux, hébété. Pour un soir de semaine à quatre jours des exams…c'était trop solennel pour lui. Parce que les mots de la brunette l'amenaient déjà à réfléchir, à torturer son pauvre cerveau déjà bien fatigué, à…mais Teresa avait raison. Il n'avait que vingt-et-un ans. Et ce n'était qu'une soirée. Une soirée de millionnaires hypocrites, mais il vivait dans un immense appartement au trente-quatrième étage d'une des tours les plus luxueuses de Chicago, alors…
« Ok. J'y vais. » Capitula-t-il simplement
Pour la énième fois depuis dix minutes, le visage de Teresa se fendit d'un sourire. Newt pensa à cet instant à ce que sa mère lui répétait tout le temps depuis bien trop d'années : l'héritière Agnes ferait une épouse parfaite.
« Super ! Je suis sûre que ça ne sera pas si terrible que ça. »
Et comme lui était loin d'être parfait, il n'était pas fait pour elle. Il n'avait même pas pu s'empêcher de hausser les sourcils dans un air complètement blasé.
« On se retrouve demain à la bibliothèque du troisième étage alors ? » Demanda-t-il pour changer de sujet
« A treize heures. N'oublie pas tes fiches d'éco ! »
Newt acquiesça – si Teresa avait un unique défaut, c'était son écriture abominable, alors il n'allait sûrement pas oublier ses fiches. Parce que oui, il avait, d'après de nombreuses personnes qui selon lui se trompaient lourdement, une belle écriture…une écriture féminine.
Connerie.
Mais il prendrait quand même ses fiches. Elles étaient propres et colorées.
« Allez, tu devrais filer maintenant. »
Teresa fit un pas en arrière et tordit sa bouche dans une moue que Newt connaissait par cœur. Elle, elle allait sortir une…
« Éclate-toi bien. » Ajouta-elle en tentant sans succès de contenir un sourire moqueur
« Tu sais, parfois, j'aimerais vraiment que tu ne sois pas… »
« Une fille. Comme ça tu pourrais m'en coller une. Je sais. »
Teresa semblait à deux doigts d'éclater de rire. Le blondinet n'avait aucune crédibilité, mais alors aucune, et ça le faisait un peu chier.
« Ce qui est vraiment cool, c'est que comme t'es un mec, moi j'peux faire ça… »
Elle accompagna sa phrase d'une pichenette en plein milieu du front de son meilleur ami. Une pichenette. Sur son front. Newt aurait pu pleurer s'il n'était pas trop fier pour ça.
« Je crois que je vais y aller, hein. » Dit-il d'un ton complètement dépité
« Bonne idée ! »
Newt leva les yeux au ciel, mais il décida de se comporter comme l'étudiant d'une prestigieuse école de commerce qu'il était – pas comme Teresa – et il se pencha vers la brunette pour déposer l'un de ses habituels baisers furtifs sur sa joue. On montre pas les crocs et on grogne pas non plus. Et on va à cette fichue soirée jouer au blondinet angélique fier de son business man de papa.
-TLYG-
Thomas était assis sur les marches de son perron, cigarette à la main.
« Je veux pas te faire flipper, mais je sais pas si c'est très malin de rester devant chez toi quand il fait nuit, mon pote. »
« Pas moins prudent que d'aller à la boulangerie à dix heure du matin, dans mon cas. » Répondit-il avec un haussement d'épaules
Il entendit le rire de Minho derrière lui, mais il le savait amer. Il savait que son meilleur ami partageait pleinement ses craintes.
« Allez, rentre avec moi. »
Thomas hocha la tête négativement et tapota la place libre à côté de lui – enfin, plutôt le bout de marche libre.
« Je suis bien dehors. »
« Mais… »
« Minho…je suis fatigué. »
Il leva les yeux vers Minho, juste à temps pour le voir acquiescer faiblement et s'avancer pour s'asseoir à côté de lui. Bordel…qu'est-ce qu'il détestait ne plus pouvoir passer ses soirées à rire de conneries puériles avec son meilleur ami.
« Comme tu veux Thomas. Je reste, mais j'espère que tu te souviendras de cette sublime preuve d'amour quand je te demanderai un service. »
Thomas laissa un éclat de rire remonter dans sa gorge, et il écrasa sa cigarette sous son pied – son porche était pourri, de toute façon.
« Une preuve d'amour ? » Fit-t-il avec un petit sourire
« Une preuve d'amour, mon pote. » Répéta Minho d'un ton bien trop léger compte-tenu de la situation. « Faut sacrément t'aimer pour prendre le risque de finir avec une balle entre les deux yeux juste pour rester assis à côté de toi…aussi parfait sois-tu. »
Le sourire de Thomas retomba aussitôt. A côté, l'asiatique le fixait gravement, les poings serrés sur ses genoux. S'ils ne pouvaient plus passer leurs soirées à rire comme avant, c'était précisément parce que rien n'était comme avant.
« J'ai merdé, pas vrai ? » Souffla Thomas en prenant sa tête entre ses mains – il n'avait pas l'air désespéré, juste épuisé
« T'as merdé. » Affirma Minho sans la moindre seconde d'hésitation. « Mais on va s'en sortir. »
« Pas on… »
Thomas se leva brusquement, submergé d'une vague d'émotions. De la colère, de la panique, et sans doute d'autres choses.
« Pas on, Minho ! Toi, t'es pas dans la merde alors tu n'as pas à te sortir de quoi que ce soit ! Je me suis foutu là-d'dans, je…je dois gérer ça tout seul. »
Minho se leva à son tour, les poings toujours serrés et le visage dur. Quand il se plaça en face de lui, Thomas recula par réflexe, se retrouvant une marche plus bas.
« Moi aussi je peux gueuler, moi aussi je peux froncer les sourcils et t'appeler par ton prénom, Thomas, mais ça va rien changer ! T'es mon meilleur ami, je te connais depuis qu'on a six ans, et je vais pas te laisser tomber ! »
« Mais tu…tu… »
Thomas passa ses mains tremblantes sur son visage glacé par le froid de décembre. Comment est-ce qu'il en était arrivé là ? A craindre pour sa vie à vingt piges ? Évidemment, tout avait commencé ici. Sur le perron de sa maison délabrée.
« Tu ne comprends pas…je pourrais mourir et…et…et toi aussi. Si tu restes avec moi, tu…bordel, c'est parce que t'es mon meilleur ami que je veux pas que tu t'impliques plus. Être là, c'est déjà beaucoup trop. »
Minho fit mine de répondre, mais il se ravisa rapidement. Peut-être qu'il allait finir par comprendre la dangerosité de la situation, finalement ? Thomas l'espérait plus que tout, parce qu'il était le seul responsable de sa chute et qu'il ne voulait pas entraîner avec lui sa seule famille.
Un coup de vent plus frais le fit frissonner, et il cacha ses mains dans les poches de son manteau en coton bleu marine avant d'enfouir son visage dans son écharpe trop fine pour vraiment le réchauffer. Devant lui, son meilleur ami s'était figé et restait inhabituellement silencieux.
Il ne pouvait pas lui en vouloir…d'ailleurs, il espérait vraiment que Minho s'en aille. Qu'il parte se mettre à l'abri, loin de l'aimant à problèmes qu'il était.
« Hé, Minho, tu devrais vraiment… » Commença-t-il
Mais avant même qu'il ne puisse prononcer le mot « rentrer », l'asiatique l'attrapa fermement par le pan de son manteau pour l'attirer contre son corps alors que lui-même se jetait à terre. Puis tout se passa très vite. Des coups de feu brisèrent le silence de la rue quasi abandonnée, et Thomas réalisa qu'il était trop tard pour éloigner son ami du danger. Allongé sur le sol, il roula sur le côté pour libérer Minho de son poids et lui tendit sa main avant de le hisser et de se précipiter vers la porte d'entrée qu'il claqua derrière eux.
« Ça va pas les retenir ! » Cria Minho pour couvrir le bruit des balles qui s'enfonçaient dans le bois de la porte
« Je sais ! Il faut qu'on sorte par derrière ! »
C'était là que, dix jours plus tôt, Thomas avait laissé une moto illégalement acquise en prévision de ce genre…d'incident.
« Ils sont en voiture, et…y en a un qui vient de descendre. Il vient vers… »
« Éloigne-toi de la fenêtre ! » Hurla Thomas en se ruant dans son salon pour récupérer les clés de la moto « Suis-moi ! »
Il sentit que ses jambes ne le portaient plus qu'à l'aide de l'adrénaline quand il défonça à moitié la porte arrière pour foncer directement sur l'engin, le cœur battant à tout rompre.
« Pas de casques, je suppose ? » Lança Minho en montant derrière lui « En plus, j'avais imaginé notre première virée en moto beaucoup plus romantique. »
Thomas ne répondit pas, à des années lumières de la notion d'humour – bien qu'il se demanda vaguement comment l'on pouvait trouver le moyen de plaisanter tandis qu'il enfonçait la clé dans le contact. Il fallait vraiment s'appeler Minho pour ça…
« Accroche-toi bien ! » Cria-t-il en saisissant la poignée d'accélérateur
Il démarra à toute vitesse et défonça la clôture en bois qui ne tenait déjà que par miracle. Il tourna un peu plus la poignée, ignorant les débris qui venaient d'écorcher son visage, et s'enfonça dans la rue parallèle à la sienne, dénuée de vie et de lumière à cette heure de la nuit.
« Je m'attendais pas à c'que tu passes par derrière avec la clôture ! » S'esclaffa Minho en s'agrippant un peu plus au manteau du conducteur
« J't'avais dit de t'accrocher ! On pouvait pas foncer dans l'tas ! »
« On aurait pu en écraser un ou deux ! »
« Et se prendre une ou deux balles… » Souffla Thomas d'une voix trop basse pour que Minho l'entende
Il avait imaginé cette attaque et sa fuite des centaines de fois. En général, il se voyait seul, et pas à mettre en danger de mort son frère de cœur. Mais il avait pensé au reste, et il se félicitait assez de l'avoir fait. Comme il s'en doutait, les gars ne les suivaient pas – avec une longueur d'avance et en moto, Thomas atteindrait forcément les quartiers bondés avant qu'ils ne le rattrapent, et ils ne pouvaient pas se permettre de l'abattre devant témoins. Et de toute façon…ils étaient assez nombreux et assez bien informés pour le surprendre à un autre moment.
Après les cinq minutes les plus longues de sa vie, il commença à apercevoir les premières lumières d'un quartier largement fréquenté, même à cette heure. Cependant, il ne s'autorisa à souffler qu'un peu plus tard, lorsque qu'il posa les pieds à terre, dans une ruelle perpendiculaire à une avenue bondée de monde.
« Minho, je suis tellement… »
« Si tu dis désolé, je vais rendre service à ces types et te descendre. »
Thomas enjamba la moto, prenant à peine le temps de la caler sur sa béquille avant de s'éloigner pour tituber jusqu'au mur le plus proche. Il appuya ses paumes sur la pierre froide, le corps secoué de tremblements. Sa tête lui tournait, il avait la nausée, et il se sentait à deux doigts de pleurer. Après tout ce qu'il avait vécu…il ne pouvait pas pleurer maintenant. Il ne pouvait pas, il ne…
« Thomas. »
La main de Minho se posa fermement sur son épaule, chaude et réconfortante, mais il resta face au mur. Il était incapable de se retourner, de réfléchir, de se tenir debout sans l'aide de son appui. Tout ce qu'il parvint à sortir d'une voix étonnement rauque fut :
« Je dois partir. »
Il sentit qu'une deuxième main se refermait sur son autre épaule, et la seconde d'après, on le força à pivoter sur ses pieds.
« Partir où ? Il n'y a nulle part où… »
« Partir nulle part, justement. » Murmura Thomas sans affronter le regard de son ami « Changer sans arrêt d'endroits jusqu'à ce que je trouve le moyen de… »
« Trouver deux-cent mille dollars ? » Acheva Minho, une pointe de sarcasme dans la voix
Thomas ferma les yeux un instant avant de les lever vers l'asiatique. Il savait, il sentait que tout se jouait là, maintenant. Il devait convaincre Minho pour le protéger.
« Je vais trouver un moyen, je te promets. Je vais gagner du temps, essayer de convaincre Janson, réunir ce fric, et ensuite je rentrerai. »
« Convaincre Janson ? Réunir ce fric ? Est-ce que tu te rends compte que tu as autant de chance d'y parvenir que moi de sortir avec Emma Watson ? »
« Si je reste ici, je suis mort de toute façon. J'ai eu de la chance ce soir…ça sera pas toujours le cas. »
Pour la deuxième fois de la soirée, Minho ouvrit la bouche pour la refermer la seconde d'après. Pourtant, il s'agissait d'un cas extrêmement rare. L'asiatique avait toujours quelque chose à dire, à rétorquer. Il avait toujours une idée, un plan. Pas cette fois, et Thomas lisait sur son visage à quel point cette constatation était douloureuse pour lui.
« Minho, c'est juste…comme ça. Il faut que je parte, tu sais que c'est la seule solution. »
« Ouais, bah je déteste cette solution, mon pote. »
Thomas ne répondit pas – il n'en avait aucune envie, et il lui semblait inutile de préciser à quel point lui aussi détestait cette prétendue solution.
« Mais je vais t'aider. Évidemment. » Ajouta Minho en lâchant ses épaules
« Tu en as déjà assez fait. »
« Et tu vas faire quoi ? Fuir à l'autre bout du pays en moto, sans argent, sans endroit où dormir ? »
« Je…ouais, ça paraît…ok, c'est carrément impossible. Mais… »
« Mais rien. On connaît tous les deux très bien quelqu'un qui pourra te trouver où dormir et te filer de quoi tenir plusieurs jours. Pour la voiture…bah, t'arrivera à t'en trouver une, comme d'habitude. En attendant, vas falloir te les geler sur ta moto. »
« Je refuse d'impliquer Brenda. » Répondit Thomas d'un ton catégorique
Minho leva les yeux au ciel, l'air – courant chez lui – de dire « tu parles ! », et il plaça son portable juste en face du nez de son ami pour lui montrer qu'il était déjà en train d'appeler ladite Brenda. Thomas ouvrit la bouche pour protester, mais la voix de la jeune femme sortit avant la sienne :
« Minho ? Encore des emmerdes ? »
« Tu crois pas si bien dire… » Répondit Minho en collant le téléphone à son oreille « Brenda, j'ai besoin que tu sois au…disons, vers le 2980, Winston Churchill Avenue, avec le plus d'argent possible et l'adresse d'une baraque vide pour Thomas. Je te rembourserai la moitié du fric, mais fais vite. »
« Je suis là dans dix minutes. »
Rendez-vous dans une semaine pour la suite! :)
