11 mars 1981

Les larmes dévalaient sur ses joues.
Il n'avait pas pleuré depuis qu'il était enfant et aujourd'hui il était un homme.
Un homme au cœur plus que brisé.

Elle était tellement belle, elle ressemblait tant à sa mère.

D'elle, elle avait hérité la couleur de ses yeux et de ses cheveux. Bruns. Deux bruns complètement opposés mais si complémentaires. Comme son oncle et lui l'étaient.

En un peu plus d'une année avec elle, il put se rendre compte qu'elle avait hérité de la texture capillaire anarchique de certains membres de sa propre famille. Il était toujours impressionné quand il voyait sa mère sortir sa baguette de cette imposante tignasse.

Bien évidemment elle avait hérité de certains de ses traits. Cet air noble qui pouvait passer pour hautain, supérieur et cette lueur d'intelligence dans le regard. Elle avait même, malheureusement, héritée de ses dents un peu longues. Il espérait qu'elle aurait un jour l'occasion de les réduire comme lui.

Ce fut une éprouvante mais une belle année d'aventures avec ce petit ange mais les bonnes choses ont une fin.
Il fallait se quitter maintenant, la garder avec lui était trop dangereux en ces temps de guerre.

Cela faisait quelques mois qu'il cherchait parmi les moldus la famille parfaite pour l'accueillir et il avait fini par la trouver en ce charmant couple de dentistes, les Granger. Ils ne pouvaient pas avoir d'enfants-elle ne risquait pas d'être délaissée si elle était fille unique-, avaient une situation financière plus que confortable et surtout ils étaient pleins d'amour. Elle avait besoin d'amour, de tout l'amour qu'il n'avait jamais pu connaître.

De plus, en étant chez des moldus elle ne risquait pas de commettre les mêmes erreurs que lui. Elle serait bien meilleure que sa mère, que la grande majorité de sa famille, que lui.

Il leur laissait un disque où il s'était enregistré en chantant sa berceuse préférée, celle qu'il lui avait écrite. Il y avait aussi un testament ainsi qu'une lettre à lui remettre à sa majorité sorcière si jamais les choses tournaient mal, si jamais il ne pouvait pas la récupérer un jour. Il lui lança un sort pour éviter que le plus grand nombre ne saches la pureté de son sang et ne se doute donc de quelque chose. Le plus important étant tout de même la balle, il s'agissait d'une belle balle noire et argent. Sur cette balle il y avait un sceau, le sceau familial, comme un lien. Ce dont il ne se doutait pas c'est qu'elle connaîtrait l'origine de ce sceau bien plus tôt qu'il ne le pensait.