Bonjour, bonjour !

Me voilà lancée dans un Sleeping Warrior. Cette idée m'est venue comme un signe envoyé par l'univers et je n'ai pas pu résister. Il nous manque clairement des scènes entre ces deux-là, et je vais m'efforcer de les créer. Je suis l'histoire originale jusqu'à un certain point. Ce premier chapitre sert à poser les bases, avec un petit retour en arrière dans le passé de Mulan. Je pense ne pas laisser beaucoup de place aux personnages principaux pour me concentrer sur des personnages secondaires que j'aime beaucoup. Je me suis un peu emmêlée les pinceaux avec les différentes malédictions, mais j'ai fini par faire un schéma et je m'y suis retrouvée. Normalement vous ne trouverez pas d'incohérences, mais si jamais c'est le cas, n'hésitez pas à me le dire.

PS : Je suis à la recherche d'une bêta. Si ça intéresse quelqu'un, il suffit de m'envoyer un MP, je répondrai.

Disclaimer : Les personnages et l'univers de la série appartiennent à Edward Kitsis et Adam Horowitz.

Pairing : Mulan/Aurore.

Rating : K +.

Chapitre 1 : La valse des adieux

« Rien n'est impossible lorsqu'on s'autorise à aimer. »

Mulan avait cru que rejoindre la bande de Robin des bois était une bonne idée. Elle avait vraiment eu besoin de s'éloigner, de mettre le maximum de distance entre elle et Philippe, entre elle et Aurore. Même si, finalement, c'était entre eux qu'elle aurait souhaité de la distance. Elle était rongée par ce qu'elle ressentait, ces sentiments qui lui étaient définitivement interdits, pour bien plus d'une raison. Une fois parmi les Joyeux Compagnons, comme ils aimaient se nommer, elle avait dû prouver sa valeur. Non seulement en tant que voleuse, mais aussi en tant que femme. Elle avait été dans cette situation auparavant, mais aujourd'hui, lutter ne lui était plus si aisé. Autrefois, elle avait su pourquoi elle se battait. Désormais, tout lui semblait vain. Un beau matin, elle se leva avant tout le monde, et rassembla ses maigres possessions.

L'aube se levait, et les hommes dormaient paisiblement autour du feu qui s'était éteint pendant la nuit. Mulan remplit son sac avec empressement, réfléchissant déjà ce qu'elle allait chasser en route. Une fois prête, elle laissa son regard se poser tour à tour sur chacun des Joyeux Compagnons. Petit Jean, particulièrement, allait beaucoup lui manquer. Il ne faisait pas dans la subtilité, et n'était pas excessivement intelligent, mais il avait bon cœur. Comme les autres, il n'avait pas trouvé les mots pour la réconforter, durant ces longues soirées où la détresse s'emparait d'elle. Mais il était resté auprès d'elle, à chaque fois. Il n'avait rien dit. Il avait seulement été là. La jeune femme essuya une larme au coin de son œil et fit volte-face. Elle devait avancer. Regarder droit devant elle, ne pas se retourner. Sa vie parmi les bandits des bois faisait désormais partie du passé.

Mulan se glissa sur le sentier, un peu honteuse de s'enfuir de la sorte. Elle aurait aimé dire au revoir à Robin. Celui-ci avait toujours été le plus compréhensif de ses compagnons. Elle avait senti que, contrairement aux autres, il avait eu l'habitude de vivre auprès d'une femme. Il était le seul à être resté un voleur, lorsque Marianne était toujours auprès de lui. Les autres hommes trouvaient l'amour et s'installaient dans un village quelconque pour vivre une vie plus honnête et élever des enfants. Mulan refusait cependant de juger son chef. Et son fils, Roland, était très bien élevé. Penser à lui fut comme un coup porté en plein cœur. Le gamin apportait tant de gaieté en elle. Il avait tant besoin d'une figure maternelle. Mais elle ne pouvait pas faire cela. Elle n'avait jamais voulu cela.

La jeune femme prit une grande inspiration, repoussant ses longs cheveux d'ébène pour qu'ils n'envahissent plus son visage. Elle prit la direction de l'est, sans raison particulière, si ce n'est que marcher vers le soleil revêtait à ses yeux une certaine symbolique. Son existence n'était que ténèbres depuis un certain temps. Elle voulait avancer dans la lumière, reprendre goût à la vie.

- Où crois-tu aller ?

La voix grave de Robin la surprit, à quelques pas seulement du campement. Elle poussa un soupir. Elle aurait dû savoir qu'il aurait des doutes. Elle n'avait pu participer à l'allégresse, la veille, malgré les nombreuses richesses ramenées par ses compagnons. Elle avait senti le regard de son chef posé sur elle, tout au long de la soirée. Résignée à l'affronter, elle ignora la tentation de s'enfuir, et lui fit face. Il n'y avait plus la moindre trace de peur ou d'indécision dans son regard.

- Je m'en vais, Robin. Je ne sais pas où je vais. Mais je dois partir.

- Je ne t'en empêcherai pas. Nous allons tous te regretter, mais je ne peux pas le nier : je vois que tu ne te sens pas à ta place parmi nous. Mais ne penses-tu pas que nous aurions mérité un adieu ?

- C'était trop difficile. Vous auriez pu me faire changer d'avis, et ça n'aurait pas été bon pour moi. Vous n'avez pas besoin de moi.

Personne n'a besoin de moi, ajouta-t-elle en pensée. Mais elle ne dit rien, elle ne voulait pas inquiéter son chef. Ce dernier hocha la tête ; il comprenait ses raisons. Les yeux brillants, il se pencha vers elle, les bras tendus. Elle accepta son étreinte, les yeux fermés, le cœur lourd. Puis il s'éloigna, probablement pour surveiller les alentours. Mulan reprit son chemin à travers la forêt de Sherwood, luttant contre les larmes. Il lui sembla qu'elle ne cessait de dire adieu aux personnes qu'elle aimait. Et c'était toujours aussi difficile. Elle poursuivit sa route, tout en laissant son esprit errer, et ses souvenirs remonter à la surface.

Mulan n'avait jamais eu les mêmes aspirations que les autres femmes. Sa mère et sa grand-mère avaient placé en elle tellement d'espoirs. Elles pensaient que la jeune femme ferait un beau mariage et serait heureuse ainsi. Et elle s'y était presque résignée. Mais un beau jour, sa vie avait basculé. Elle se souviendrait toujours de cette soirée durant laquelle elle s'était préparée à la plus grande aventure de sa vie. Du moins, cette aventure aurait dû être la plus grande. N'avait-elle pas sauvé l'empire ? Elle avait cru pouvoir rentrer chez elle, reprendre sa vie d'avant. Mais on ne peut pas revenir en arrière, elle s'en était finalement rendue compte.

De retour chez elle, dans son agréable cocon familial, elle avait obtenu le pardon de son père. Elle avait honoré le nom de sa famille, et cela avait énormément de valeur pour les siens. Et puis il y a avait eu Shang, ce commandant autrefois si sévère, qui s'était radouci en la fréquentant. Très vite, les anciens projets avaient refait surface. Tout le monde s'était attendu à ce que Mulan épouse son beau prétendant, à ce que les choses rentrent dans l'ordre. Elle avait cherché du réconfort et de la compréhension chez son amant, en vain. Lui aussi semblait s'attendre à ce qu'elle devienne une charmante épouse et une maîtresse de maison accomplie. Cela n'avait jamais été son rêve.

Un matin de printemps, Mulan avait pris sa décision. Elle avait dit adieu aux membres de sa famille, prétendu qu'elle reviendrait. Elle savait, au fond d'elle-même, que jamais elle ne pourrait vivre auprès d'eux, car ils voudraient toujours faire d'elle ce qu'elle n'était pas. Il y avait tant de royaumes à explorer, et elle était si jeune encore. Le plus dur avait été de voir Shang une dernière fois. Elle n'avait pas seulement dit adieu à l'homme qu'elle aimait, mais aussi à tous les espoirs qu'elle avait pu avoir pour leur avenir commun. Mais elle ne pouvait pas se mentir, elle ne pouvait pas vivre en désaccord avec elle-même. Elle avait essayé autrefois, et elle s'était découvert un goût pour la liberté. Jamais elle n'y renoncerait.

Elle réalisait aujourd'hui que l'amour de Shang aurait dû suffire. Qu'elle aurait dû désirer la même chose que lui. Mais elle s'était enfuie, sans réaliser que la valse des adieux venait seulement de commencer. Elle avait demandé une faveur à l'empereur, et il la lui avait accordée, si bien que pendant un temps elle avait fait partie de son armée. Elle avait dû lutter pour prouver sa valeur, encore et encore. Lasse, elle était repartie en solitaire. Un beau jour, la chasse d'un monstre mythique l'avait conduite aux frontières de la Forêt Enchantée.

Dans ce magnifique royaume, elle avait fait la connaissance d'une jeune femme d'un grand courage, Belle. Celle-ci, sans le savoir, l'avait conduite à son destin. Blessée en défendant sa nouvelle amie, Mulan avait dû laisser la jeune femme affronter la bête à sa place. Quelle n'avait pas été sa surprise de la voir revenir aux côtés d'un homme ! Celui-ci n'était autre que le Yaoguai, le monstre qu'elle chassait. Il avait été transformé, et Belle l'avait sauvé. Puis, la douce jeune femme avait dû poursuivre une autre quête, et leurs routes s'étaient séparées. Un nouvel adieu, un nouveau pieu dans le cœur de Mulan.

Cet homme, devenu bête, puis redevenu homme, s'appelait Philippe. Il était à la recherche de son aimée, une princesse du nom d'Aurore. Il était d'une telle gentillesse et d'une telle bravoure qu'il avait été impossible pour Mulan de refuser de l'accompagner affronter le danger. Ils avaient vécu tant d'aventures en chemin, et elle s'était tant attachée à lui. Oh, comme elle avait été heureuse de se coller contre lui près du feu, durant ces longues nuits d'hiver passées dans la forêt. Jamais il ne lui avait donné de raisons de croire à davantage qu'une belle amitié. Mais la jeune femme avait tout de même laissé son cœur s'ouvrir aux sentiments qu'elle éprouvait.

Hélas, le jour qu'elle redoutait arriva. Elle détourna les yeux lorsque le prince se pencha sur sa princesse pour lui donner un baiser d'amour sincère. Elle avait si peur qu'elle se réveille, car ce serait alors la fin de ses espoirs. Des espoirs fous, certes ! Déraisonnés et dangereux, mais dont elle ne pouvait empêcher l'éclosion. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que si la princesse ne s'éveillait pas, cela signifierait que Philippe en aimait une autre. Elle refusait de penser aux conséquences pour Aurore, le royaume, elle-même ou celui qu'elle aimait. C'est lorsqu'elle entendit une voix de femme prononcer un prénom qu'elle connaissait bien qu'elle réalisa à quel point elle s'était fourvoyée.

Il avait fallu qu'elle regarde, cela avait été plus fort qu'elle. Aussitôt, elle avait détourné les yeux. Voir Philippe étreindre et embrasser cette femme était une torture. De toute évidence, sa princesse était tout ce qu'elle, Mulan, n'était pas. Une femme capable de se vêtir d'une robe colorée et dont chaque geste était empreint de grâce et de féminité. Une femme qui serait sûrement capable de l'épouser et de lui donner des enfants. Le pire, dans tout cela, était que pour cet homme en particulier, Mulan s'était presque sentie capable de rêver à une vie différente. Pour se consoler, tandis que les amoureux se disaient des mots doux, elle se répéta encore et encore que de toute façon, l'amour n'était pas son rêve. Oui, l'amour était une entrave à la liberté, et rien n'avait plus de valeur aux yeux de la jeune femme.

Et puis, il y avait eu le Spectre. Philippe l'avait fait fuir, faisant preuve de son courage habituel. Lorsque Mulan avait retiré son casque, la princesse l'avait dévisagée. Elle avait fait preuve d'arrogance, mais la guerrière avait gardé son calme. Ils étaient repartis à cheval, traversant la forêt dans l'espoir d'échapper au Spectre. Il n'avait aucune raison de revenir, étant donné qu'aucun d'eux n'avait été marqué, du moins c'était ce que Mulan croyait. Heureusement, elle avait beaucoup entendu parler de cette créature, à l'époque où elle faisait partie de l'armée de l'empereur.

Quand Aurore était venue la voir pour lui demander où était Philippe, Mulan avait vite réalisé qu'il avait été marqué par le dévoreur d'âmes. De loin, elle l'avait vu embrasser fougueusement sa princesse avant de s'éloigner. Elle réalisa que c'était un adieu, et son cœur se serra. Pourquoi ne lui avait-il pas dit au revoir ? Pourquoi était-il parti seul, alors qu'ils avaient affronté tout le reste ensemble ? Il allait se sacrifier pour Aurore ! Maîtrisant sa colère de son mieux, elle avait prit la décision immédiate de le retrouver et de prendre sa place.

Mulan était déterminée. Ce serait son ultime sacrifice. Ainsi, Philippe vivrait heureux avec la femme de sa vie. Aurore, à laquelle la guerrière pensait avoir échappé, l'avait retrouvé. Elle était même arrivée fièrement assise sur un cheval, qui s'était pourtant enfuit. Et alors, elle avait percé à jour les sentiments de Mulan. Cette dernière avait nié, bien sûr. Comment aurait-elle pu la regarder en face et lui avouer la vérité ? C'était son secret, personne ne devait savoir, et surtout pas elle. Ensemble, elles étaient reparties à la recherche de leur prince.

Au moment d'affronter le Spectre, Philippe avait exprimé le souhait désespéré qu'elles veillent l'une sur l'autre. Puis, la tête penchée vers elles, mais sans les regarder, il avait dit « je t'aime », la voix pleine d'émotion. La guerrière avait ressenti un immense vide au fond de son cœur. S'adressait-il à elle ? Pouvait-il être aussi cruel, en quittant ce monde sur ces derniers mots, l'abandonnant derrière lui avec tant de questions auxquelles elle ne pourrait jamais répondre ? Le prince n'avait rien ajouté. Il avait lancé sa torche au sol, et le Spectre avait fondu sur lui, aspirant son âme.

Les deux femmes s'étaient précipitées sur l'homme qu'elles aimaient. Elles s'étaient senties étrangement unies dans leur désespoir et leur douleur. Ensemble, elles avaient emmené le corps de Philippe dans la cour du château, à l'endroit même où il avait réveillé Aurore. Et alors, Mulan s'était fait la promesse de toujours veiller sur la jeune femme, car c'était la dernière volonté de son prince. Puis, les événements s'étaient enchaînés. L'arrivée de la reine Blanche-Neige et de sa fille Emma, les désirs de vengeance d'Aurore, et Mulan qui dans tout cela devait continuer d'ignorer ses propres sentiments.

Tout était devenu clair quand elle avait tenu le cœur d'Aurore entre ses mains. Elle avait eu le temps de découvrir son courage, là où elle s'était attendue à avoir affaire à une princesse capricieuse, ne se souciant que de choses futiles. Elle s'était bien trompée à son sujet, il fallait le reconnaître. S'efforçant de ne pas lui faire mal, elle avait remit son cœur en place. Elle aurait voulu rester là à la regarder, plonger dans ses yeux d'un bleu irréel et s'y perdre pour toujours. Mais la princesse lui avait annoncé de but en blanc qu'elles pouvaient encore sauver Philippe. La question ne se posait même pas, bien sûr que Mulan allait essayer. Surtout si cela signifiait rester aux côtés de sa nouvelle amie. Une fois encore, elle refusait de penser aux conséquences de ses sentiments.

Revenant à la réalité, la guerrière réalisa que quelque chose n'allait pas. Une ombre envahissait le ciel, d'une étrange couleur mauve. De la magie ! Mulan sortit son épée, tout en ayant parfaitement conscience que c'était inutile. Un bruit d'orage se fit entendre. Elle reconnut la malédiction, le sort noir de la Méchante Reine. Elle l'avait déjà vu, lorsqu'il s'était abattu sur la Forêt Enchantée et avait emporté ses habitants dans un autre monde, épargnant leur région, gelant le temps et les gens pendant vingt-huit ans.

Elle pensa à Robin et à ses Joyeux Compagnons, quelque part plus loin dans la forêt de Sherwood. Elle pensa à Philippe, probablement dans son château auprès d'Aurore, fêtant le bonheur de bientôt voir leur famille s'agrandir. Après un instant de panique, elle réalisa qu'il n'y avait rien à faire. La malédiction frapperait, et Cora n'était plus là pour la contrer. Alors elle rangea son épée. Qu'importe ce que ferait ce sort, finalement. Elle n'avait plus foi en rien.

Voilà pour le premier chapitre. Je pense poster le prochain samedi. Puis tous les samedi, sûrement. N'hésitez pas à me laisser une petite review, ça me ferait tellement plaisir. A bientôt pour la suite !