A la vue de de ce que m'avait raconté Sam, Becky était un mélange très bizarre de Christian Grey et Anna Steele (jeune vierge un peu niaise, complètement flippé, qui attache son partenaire à la limite du consentant au lit, et qui le bâillonne).

Alors, je ne vous cache pas que j'étais à la limite paniquée quand elle m'a convoqué (tu n'imagines pas ce que je pourrais faire pour obtenir des images de Destiel ; et Sam aussi, s'il n'y ne s'agissait pas de Becky), pour soit disant, des affaires importantes.

Sam était nerveux à l'avant de l'Impala, à coté de Dean sur le siège passager. Il frottait ses mains contre ses jean's, et se trémoussait dans son siège (si je ne le connaissais pas, je dirais qu'ii a un citron coincé dans le …).

Nous sommes arrivés devant chez elle. Elle piétinait devant sa porte, aussi gracieuse qu'une midinette de 12 ans à un concert des One Directions, et quand elle nous vit, elle se précipita jusqu'à l'Impala, et sauta dans les bras de Sam avant même qu'il ne puisse sortir. La question du jour : va t'il falloir arracher Becky de Sam en la tirant par les jambes ?

Heureusement, elle a fini par lâcher Sammy (niark niark !), avant de regarder Dean d'un air méprisant (ne touche pas à mon Adonis en puissance !), et de se tourner vers moi. Je préférerais être sur les genoux de Crowley à lui tricoter les cheveux plutôt que devant elle.

Elle m'attrapa le poignet et me tira de force vers chez elle ! Je pouvais voir le sourire goguenard de Sam et Dean (Assbutt ! Elle va me couper la tête, faire du pouding avec mes seins, se servir de mon crâne comme jarre à biscuit, et pour me venger, je vais aller hanter les petits soldats dans l'Impala !), tandis que je tentais de m'accrocher tant bien que mal au pavé de sa cour !

Je pénétrais chez elle comme je pénétrais la maison en sucre et bonbons de Hansel et Gretel : à la fois avec horreur pour le sort qui m'attends, et avec fascination (elle vit dans un univers tellement rose et girly qu'en sortant, je chiais des arc-en-ciels !). Par quoi on commence ? Le papier peint fleuri ? Les meubles blancs hideux rapportés de la maison de la dame blanche ? L'univers d'Orgueil et Préjugés, mais avec une Elizabeth Bennet avec le charisme d'une huître ! Mais où est mon Mr Darcy ? (fuis, Sammy, fuis !).

Bref ! Elle m'avait donc « attaché » au fauteuil, fourré une tasse de thé dans les mains (quelle horreur ! Filez moi une boisson de bonhomme, je veux du chocotella, nom d'un Castiel !) et commençais à avoir un discours incohérent à propos de Lucifer, de Wincest, de Tumblr, et de moi.

« Oh MON DIEU ! Je suis tellement heureuse de te rencontrer ! »

« C'est beau l'amour à sens unique. »(vous vous attendez à quoi de ma part ?)

« Kyyyyaaaahh ! (Y/N), vous êtes un couple tellement mignon ! »

« Tom Hiddleston est passé en ville ? Pardon, je l'ignorais ! »

« Mais non ! Avec Lucifer, bien sur ! » (Bien sur ! Et mon cul, c'est du poulet ? J'ai l'impression d'avoir un petit Lucifer sur mon épaule, qui se déhanche, me soulève des mèches de cheveux, et me souffle dans l'oreille « Good Morning Vietnam ».)

« J'ai plus envie de m'assoir sur le levier de vitesse de l'Impala que de poursuivre cette conversation, mais bon. De quoi es tu en train de parler ? »

« Mais de toi et Lucifer ! »

*Visage tellement ébahi qu'on a l'impression qu'il y a deux bouteilles de Cacolac en travers du crâne*

Moi ?

Et Lucifer ?

MOI ?

ET LUCIFER ?

Et elle continue sur sa lancée l'insolente ! « Tu es la seule femme de Supernatural que je ship avec Lucifer ! Vous seriez tellement mignons tout les deux ! Tu l'empêcherais de déclencher l'Apocalypse, il mettrais fin au monde des monstres et vous pourriez avoir une vie de tarte aux pommes avec une maison blanche et une cloture ! »

« Et il me remercierait avec sa langue aussi ! Mais sincèrement, trésor, d'où est ce que tu peux sortir une idée pareille ? ».

Elle se précipita sur Internet, dégainant la première fiction qui passe sur moi et Lucifer : une histoire d'amour, très rose, dans un monde de bisounours, où finalement tout le monde est gentil et beau, et où les méchants ont juste besoin d'un peu d'amour !

Une dizaine de minutes plus tard, je reposais l'ordinateur sur la table devant moi d'un air dégouté. Becky me fixait comme si j'allais accouché d'un chien de l'Enfer sur la moquette et qu'elle allait le garder comme toutou de compagnie.

Quant à moi, je la regardais comme si il lui avait poussé une paire de bois d'orignal sur la tête. Je me levais, lentement, comme en face d'un serpent prêt à attaquer, marmonnant une excuse bidon à propos d'une chasse, puis j'ai fui (je sais, c'est puéril !) pour me jeter la tête la première dans l'Impala. Dean et Sam m'ont vu arriver en rigolant.

Je voudrais qu'on revienne sur la situation : JE VIENS DE ME FAIRE A MOITIE KIDNAPPER PAR UNE HYSTERIQUE QUI, EN PLUS DE M'ENFERMER DANS UNE BARAQUE TELLEMENT ROSE ET NIAISE QUE J'EN CRACHE DES PAILLETTES, ME DIT QUE JE SUIS EN COUPLE AVEC LUCIFER ? LE DIABLE ?

Après mettre frappé trois fois la tête sur les sièges arrière de la voiture, je me suis remise en position normale (assise, comme la personne civilisée que je suis). Je sentis alors une paire de bras s'enrouler autour de moi, des cuisses enserrer les miennes, et une bouche froide, mais douce déposer des baisers de poivre de ma clavicule jusqu'à ma mâchoire, pour me murmurer à l'oreille, sa longue langue fendue (il y a un mot parfait pour elle en anglais : forked, je trouve ça si aguicheur !) : « Il va falloir faire plus attention à partir de maintenant, mon amour. »