Disclaimer: L'univers d'Harry Potter ne m'appartient pas. Je ne gagne pas d'argent avec cette histoire. La plupart des personnages, des lieux et des concepts évoqués sont à J.K. Rowling.

Avertissement: le rating T n'est pas là pour faire joli. Au cours de cette fic, certains thèmes seront abordés qui pourraient choquer.

Note: Me voici donc de retour avec une nouvelle histoire. Je travaille dessus depuis un an à peu près, et je pense qu'il est temps que je vous en présente le premier chapitre. Changement d'époque: voici avec cette fic ma vision de la nouvelle génération. Nous sommes 2 ans après l'épilogue, le 1er septembre 2019. C'est au tour de Lily de rentrer à Poudlard...

Merci à Leelyth pour sa relecture attentive et ses conseils avisés, qui m'ont été d'une grande aide et qui m'ont permis de continuer à écrire.

Vous trouverez sur fanfic-sides . livejournal . com (sans les espaces) des contenus "bonus" de cette fic à mesure que les chapitres seront publiés.


Des Elfes dans nos Maisons ?

Tout le monde se souvient sans doute du tollé provoqué par le projet de loi d'Hermione Weasley, directrice du Département de Liaison entre Espèces, anciennement le Département de contrôle et régulation des créatures magiques. Et bien voilà, ce projet, qui, rappelons-le, était soutenu à la fois par le Premier Ministre et par le Survivant lui-même, a été approuvé par le Magenmagot. Dès le mois de septembre, les humains ne seront donc plus les seuls étudiants à Poudlard.

Hermione Weasley, ancienne lobbyiste pour l'égalité des espèces, voit dans ce projet un signe que les mentalités changent : «Mais ce n'est qu'une première étape, nous a-t-elle dit, nous sommes encore loin du jour où tous les humains trouveront parfaitement normal de travailler et de lier des amitiés avec un elfe de maison, un centaure ou un gobelin. La réciproque est d'ailleurs tout aussi vraie : rares sont les membres de ces espèces qui nous considèrent comme fréquentables. »

Rappelons qu'Hermione Weasley, qui s'est illustrée au côté d'Harry Potter dans la lutte contre Voldemort, est déjà à l'origine de l'Aide à la Réinsertion des Lycans (ARL) et du Droit du Travail des Elfes de Maison. Elle aussi la plus jeune directrice de Département depuis la création du Ministère, ce qui a fait jaser lors de sa nomination. Des rumeurs de népotisme ont couru, la famille Weasley étant en effet fortement impliquée dans le gouvernement et dans notre société (rappelons que la plus jeune des Weasley, Ginevra, a épousé Harry Potter, et que Percy Weasley serait le prochain directeur du département de coopération magique internationale).

Lord Stoddart, héritier d'une grande famille de zoomagicologues et lui-même spécialiste des créatures magiques, fait partie des plus fervents détracteurs de ce projet : « Et pourquoi ne pas accepter des dragons tant qu'ils y sont ! a-t-il dit à notre reporter. La plupart de ces espèces sont des dangers publics, on ne va pas en plus leur apprendre notre magie ! »

Certains sorciers semblent être de son avis. En effet, les confirmations d'inscriptions d'élèves humains à Poudlard auraient, selon l'administration de l'école, diminuée de trente pour cent, certains parents préférant inscrire leurs enfants à Dumstrang. Un de ses parents nous a en effet dit : « Je ne dis pas que c'est mal de les éduquer, les elfes et tout ça. Mais je suis pas sûr que les mettre au même niveau que nos enfants soit une très bonne idée. Vous comprenez, je ne veux pas que l'échelle des valeurs de mon fils soit chamboulée. Je pense que tout le monde doit savoir rester à sa place. Et la place des non-humains, c'est pas à Poudlard. »

Mais d'autres, comme Harry Potter, considèrent cela comme une véritable opportunité pour leurs enfants : « Ma fille rentre à Poudlard cette année, nous a-t-il expliqué, et je suis heureux qu'elle puisse le faire en compagnie de personnes aussi diverses que possibles. Un des meilleurs amis de mon père, qui a aussi été le meilleur professeur que je n'ai jamais eu (et qui m'a enseigné des choses qui m'ont sauvé la vie), le père de mon filleul, était un loup-garou. J'ai connu des elfes de maison, des centaures, des géants et des demi-géants, des gobelins et des créatures que la plupart des sorciers considèrent encore comme des monstres. Certains étaient, et sont toujours, mes amis. Sans eux, nous aurions sûrement perdus la Guerre, et beaucoup trop d'entre eux sont morts pour notre victoire. Qui sommes-nous pour les considérer comme nos inférieurs ? Ce sont ces types de préjugés qui ont permis à Voldemort de s'élever et c'est à nous de donner à nos enfants les moyens de ne pas se trouver sous la coupe d'un nouveau mage noir. Cette loi, à mon avis, nous le permettra. Ne refusons pas cette chance à nos enfants. Les miens prendront le Poudlard Express à la rentrée. Je pense qu'ils ne seront pas les seuls. »

Zacharias Smith, La Gazette du Sorcier, 1 septembre 2019

Le droit à la même éducation pour toutes les espèces changera-t-elle Poudlard et l'éducation de nos enfants ?

La question se pose. Par exemple, pouvons-nous exposer les guerres gobelines de la même façon avec des gobelins dans la salle ? J'en doute, malheureusement. Devrions-nous priver nos enfants d'une partie de notre histoire pour ne pas froisser des créatures qui ont marqué notre monde de leur bellicisme ?

La fin de la guerre a marqué le début d'un rapprochement entre les espèces, tout d'abord avec les gobelins. En effet, depuis trois ans, un cours de culture gobeline existe à Poudlard. Le cours de Divination, quant à lui, est donné par un centaure. Nous sommes beaucoup à considérer que cette invasion, car c'en est une, il ne faut pas en douter, doit cesser là où l'éducation commence.

De plus, l'inscription à Poudlard donne aux nouveaux élèves le droit à une baguette. Avons-nous oublié les leçons du passé? Tenons-nous vraiment à voir gobelins et elfes de maison retourner notre magie contre nous ?

Anton Fremont, La Gazette du Sorcier, 1 septembre 2019


Hermione

Hermione referma la Gazette d'un geste rageur. Elle avait beau savoir que ce type d'article n'exposait l'avis que d'une part infime de l'opinion, cela la mettait pourtant hors d'elle. En face d'elle, Ron leva la tête du rapport qu'il lisait, les sourcils froncés. Cela faisait douze ans qu'il avait arrêté de participer à la gestion des boutiques de ses… son frère (Hermione se rectifiait de moins en moins souvent, mais l'erreur la guettait encore. L'absence de Fred était toujours un trou béant dans le cœur de son mari), pour rejoindre les Aurors, mais son visage avait déjà les mêmes rides de souci que celui d'Harry, qui y travaillait depuis dix-sept ans. Lorsqu'elle l'avait fait remarqué à son mari, celui-ci lui avait rappelé qu'il n'avait pas attendu d'entrer dans le corps des Aurors pour lutter contre les mages noirs et que, d'ailleurs, elle non plus.

« Un problème, lui demanda-t-il ? »

Ses traits étaient durs, et ils semblaient promettre que le responsable de sa colère allait passer un mauvais quart d'heure si Ron lui tombait dessus. Elle lui sourit, absurdement heureuse de le voir prendre son parti avec tant de force après quinze ans de mariage et deux enfants.

« Non, juste un article imbécile et raciste. La routine, tu sais. »

Ron lui lança un sourire triste, à la fois rassuré et mal à l'aise. Il saisit le journal, et finit son petit-déjeuner en le lisant. Hermione se leva pour finir de se préparer et réveiller les enfants. Elle les trouva déjà debout. Rose, allongée sur son lit, crayonnait furieusement. Hermione ne dit rien, se contentant de frapper doucement à la porte. Sa fille lui fit signe qu'elle arrivait. Dans la chambre d'à côté, Hugo se battait avec la valise qu'il était censé avoir fini deux jours auparavant. La petite tête rousse se releva et Hermione sentit un coup au cœur. Comme son bébé avait grandi ! Puis elle jeta un œil dans la pièce. Son désordre semblait avoir grandi avec lui.

Hugo lui sourit, le même sourire que son père quand il savait avoir fait une bourde. Sa mère soupira, déjà vaincue d'avance. Elle savait que son fils n'en ferait de toute façon qu'à sa tête, et que ce jour-là, comme tous les autres, sa chambre aurait encore l'air rescapée d'une bombe. Elle agita vaguement sa baguette, refermant ainsi la valise d'Hugo, en essayant de ne pas penser à l'état des vêtements à l'intérieur.

« Merci Maman ! »

Hermione sentit son cœur fondre face à la petite bouille constellée de taches de rousseur de son fils. Hugo était son bébé et il partait, emportant avec lui sa joie de vivre, son désordre et sa maladresse. Le déchirement avait été moins grand avec sa si sérieuse, sa si calme, sa si adorée Rose, car Hermione avait toujours eut l'impression d'aimer Rose de loin. Sa fille appelait à la retenue, pas aux grands éclats de sentiments. Or Hermione, à sa façon, avait toujours été une passionnée. A posteriori, elle avait compris que c'était sa capacité à s'enflammer pour une cause qui expliquait sa répartition à Griffondor. Sa fille ne s'enflammait, à sa façon discrète, que pour l'art et la connaissance. Goûts de solitaires, surtout pour Rose. Et pour le Quidditch, domaine pour lequel sa mère n'avait aucun attrait.

La voiture était chargée. Ron profita d'une énième dispute entre ses enfants, il n'y avait qu'Hugo pour faire sortir si facilement sa sœur de ses gonds, et se glissa à côté de sa femme. Elle ne se retourna pas, et il en profita pour admirer le profil attentif, le petit nez retroussé, les yeux brillants, mis en valeur par les pattes d'oies et les cernes, la bouche entrouverte et les boucles qui encerclaient ce visage qu'il aimait tant. Elle lui caressa doucement le bras, du bout des doigts. Il se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille :

« J'ai lu l'article. Ça aurait pu être pire. Imagine, Mione, s'ils avaient le sens de l'humour : tous les jeux de mots qu'ils ont raté ! Rien que sur la SALE, par exemple… »

Le rire d'Hermione retentit, cristallin, expression du bonheur et du relâchement. Enfin, pensa Ron. Il en profita pour embrasser le haut de son crâne, appréciant à sa juste valeur cet instant de bonheur.

Ginny

Un bruit de cavalcade, accompagné d'éclats de rire, résonna dans toute la maison des Potter. Ginny ouvrit les yeux avec un gémissement. Son mari, encore plus mal coiffé qu'à son habitude et les yeux encore à moitié fermés par le sommeil, lui fit une grimace qui se voulait un sourire. Ginny lui répondit avec un vague « bonjour ». Harry soupira, se leva et tâtonna à la recherche de ses lunettes. Sa femme se roula encore un peu plus dans les couvertures. Il lui pressa doucement l'épaule, puis la secoua un peu plus vigoureusement.

« Debout, paresseuse ! Sinon, c'est Lily qui va venir te réveiller ! »

Ginny grogna mais ouvrit les yeux, consciente qu'il ne s'agissait pas seulement d'une menace en l'air. Sa fille, avec la complicité de James et de Stoney, pouvait être un véritable démon et elle était assurément capable de faire exploser la maison si Ginny était en retard ne serait-ce que d'une minute pour sa rentrée à Poudlard. Lily semblait avoir hérité de la patience de sa mère. De plus, elle l'avait prévenue la veille, durant le dîner. Ginny sourit en se remémorant la scène.

Lily, du haut de ses onze ans, s'était levée avant l'arrivée du dessert. Elle avait commencé par leur rappeler leurs multiples retards, ce mois-ci, que ce soit pour les repas dominicaux ou pour le match Flaquemare-Frelon. Puis, terriblement sérieuse, elle leur avait expliqué l'importance que ce jour avait pour elle. Elle paraissait si pontifiante que James avait éclaté de rire et qu'elle s'était vexée. Mais Stoney, qui mangeait avec eux ce soir-là, comme à la plupart des repas, avait soutenu sa meilleure amie.

Après tout, avait dit le jeune Elfe de Maison, ce n'était pas comme si Lily avait tort de dire ça. Il n'y avait rien de drôle dans ses paroles et James aurait dû s'excuser. Mais celui-ci ne pouvait plus s'arrêter de rire, et ce malgré de réels efforts. A côté, Stoney s'énervait alors que Lily semblait au bord des larmes. Wendy, la mère de Stoney et la cuisinière de la maison des Potter, était alors arrivée avec la tarte aux pommes. D'une tape sur la tête, elle avait fait taire les deux garçons et d'une caresse, elle avait calmé les larmes de Lily.

Ginny sourit en enfilant son pantalon. Sans Wendy, la maison se serait effondrée depuis longtemps. L'elfe de maison et son mari, Andy, géraient l'intendance depuis l'installation des Potter au Nid. C'étaient sûrement les premiers elfes à avoir bénéficié d'un véritable salaire et des mêmes avantages que des employés humains. Mieux, ils étaient, aux yeux des Potter, des amis très proches. Stoney et Lily avaient grandi ensembles, partageant jeux et secrets, et cette année, ils rentraient ensembles à Poudlard.

Dans la cuisine, Lily babillait, surexcitée, sous les regards attendris de son grand frère et de son père. Juste à côté, Albus s'endormait à moitié dans ses céréales, les cheveux encore plus mal coiffés qu'à son habitude. Ginny se glissa sur la chaise à sa gauche. Le plus jeune de ses fils releva difficilement tête et lui bailla un bonjour.

« Mal dormi, s'inquiéta sa mère ?

-Non, juste pas assez. Lily voulait savoir ce que j'avais mis dans mes bagages, elle avait peur d'oublier quelque chose.

-Mais… On a refait sa valise trois fois hier!

-Et bien, j'espère que la quatrième fois sera la bonne.

-Cinquième, en fait, leur murmura James en passant, on a passé la moitié de la nuit dessus. »

Ginny eut un vague sourire en se remémorant sa première rentrée. Vivement la fin de la journée, car celle-ci s'annonçait particulièrement longue !

Teddy

Le pinceau tournait doucement sur la palette, Teddy s'assurant ainsi que les pigments de couleur étaient répartis uniformément sur les poils de la brosse. Doucement, il rendit au visage d'Alceste Bigoudi ses couleurs et sa souplesse d'origine. Il retraça la bouche, donnant ainsi la touche finale à la restauration de son tableau favori. Celui-ci le remercia alors comme il se devait.

« Eh ben c'est pas trop tôt ! On n'a pas idée de prendre autant de temps pour un petit nettoyage de printemps !

-Nous sommes à la fin de l'été, Alceste, répondit Teddy en suspendant le cadre à son emplacement habituel.

-Raison de plus ! Et je ne suis pas droit, un poil de plus vers la gauche, non, l'autre gauche… Voilà, comme ça c'est parfait ! »

Teddy soupira en s'étirant. S'occuper d'Alceste avait rogné sur sa nuit, et le manque de sommeil commençait sérieusement à se faire sentir. Il jeta un coup d'œil à sa montre et lança un retentissant « Merde ! » en voyant l'heure. Il saisit sa veste en cuir et se précipita à l'extérieur. II courut vers le lieu de transplanage le plus proche, manquant, dans son empressement, de renverser quelques passants et de trébucher sur une petite fille à peine plus grande qu'un pouce.

Enfin arrivé à destination, il soupira de soulagement. La plus belle fille du monde l'attendait patiemment sur les marches de la National Gallery. Il se dirigea vers elle, essayant d'être cool, pour une fois. Victoire leva la tête. Leurs regards se croisèrent. Elle lui sourit. Il sentit son cœur s'accélérer.

Percy

Percy plissa les yeux, soupçonneux. En face de lui, Lucy, l'aînée de ses filles, était hilare et Audrey, assise à table juste à côté d'elle, semblait retenir un rire. Se moquer n'était pas le genre de sa femme, mais tout à fait celui de sa fille. Plus réveillé, il aurait sûrement essayé de comprendre, mais il était trop fatigué pour réfléchir. Il décida plutôt de passer outre et se servi son café. D'habitude, il n'appréciait guère cette boisson, faisant mentir tous les clichés sur les grands travailleurs. Il trouvait cela bien trop amer à son goût.

Il faut dire qu'être élevé par Molly Weasley lui avait fait développer un véritable addiction à la nourriture, à la bonne nourriture, et surtout au sucré, prouvant ainsi son appartenance à la famille Weasley, malgré tous les doutes qu'avaient émis les jum… George, depuis leur enfance. Son goût pour les petites douceurs, qu'il maîtrisait soigneusement, lui avait permis de rencontrer Audrey, alors employée à la pâtisserie Declan, où il s'arrêtait pour fêter ses victoires avec un macaron, ou se consoler de ses défaites avec un brownie.

Mais cette nuit-là, il avait peu dormi, comme depuis le début de la semaine, pour pouvoir libérer pour assister au départ de ses filles, et il ne souhaitait rien d'autre que le coup de fouet que pouvait lui procurer une bonne tasse de café.

Molly, sa cadette, arriva, en retard, comme à son habitude. Elle s'assit, se servit ses céréales. Elle leva alors les yeux de son bol, regarda son père… et éclata de rire.

« Papa… Tu t'es encore endormi sur ton rapport ? A moins que l'écrire sur ton visage soit une nouvelle méthode de transmission ? »

Percy, surpris, se regarda dans le miroir de l'entrée. Effectivement, il avait sa prose imprimée en miroir sur sa joue gauche. Un sort rapide et un rougissement plus tard, Percy retourna dans la cuisine. Audrey se leva et se planta devant lui. Elle sourit, Percy aussi.

« Bien mieux, dit-elle avant de lui donner un baiser. »

Finn

« Neal, c'est l'heure.

-Laisse-moi dormir, frère abruti, grommela le garçon de son lit.

-Daniel Pennac a dit que «le sommeil est une séparation », rétorqua Finn. C'est vrai, ton sommeil me sépare de Molly, alors bouge-toi un peu !

-Vous avez passé tout l'été ensemble. Je le sais, je tenais la chandelle, tu n'es donc plus à une heure près ! »

Neal, toujours en maugréant, se leva tout de même, sous le regard moqueur de son frère jumeau. Neal n'était pas vraiment du matin, et son jumeau était le mieux placé pour le savoir. Il ne comptait plus les jours où il avait dû tirer de son lit son frère, qui se cramponnait à sa couette, son matelas ou son oreiller. Finn eu un léger vague à l'âme en pensant que le lendemain, ce ne serait pas à lui de réveiller Neal.

Il n'avait jamais regretté de ne pas être un sorcier. C'est vrai, la magie avait l'air cool, mais Finn n'avait aucune envie de faire des potions débiles et d'apprendre des sorts inutiles, comme son frère le faisait. Et puis surtout, à Poudlard il n'y avait pas de théâtre. Que des inconvénients, en somme !

Oui mais voilà, à Poudlard, il y avait Neal, et surtout Molly Weasley, la meilleure amie de son frère, et sûrement la plus jolie fille du monde. Et la plus intelligente, et la plus courageuse, et la plus têtue, et la plus… Enfin, la fille qu'il aimait le plus au monde. Et elle partait aujourd'hui, après à peine un mois de relation. Juste un mois de paradis … Et Finn voudrait presque être lui aussi un sorcier, comme son frère, juste pour continuer à vivre ce bonheur.

« Elle revient pour les vacances d'Automne. »

Il se tourna vers Neal, surpris que celui-ci sache aussi précisément ce qui lui traversait l'esprit. Celui-ci, sérieux, lui renvoya un regard indéchiffrable. Finn hocha la tête.

« Je sais, dit-il, mais ça veut dire presque deux mois à l'attendre.

-Et moi, tu t'en fous, blagua l'autre. Quand je pense que je vais aussi devoir supporter les lamentations de Molly, j'en ai mal à la tête d'avance. »

Finn sourit à la boutade et fit mine de frapper son frère. Celui-ci évita facilement le coup et se dirigea vers la porte.

« Viens, si on ne descend pas tout de suite, Maman va encore faire cramer le petit-déj.

-Tout mais pas ça, répondit son frère en levant les yeux au ciel. »

Puis il courut après son jumeau, répondant à l'appel de son estomac. La faim et la perspective d'un bon gros repas venait de faire passer au second plan sa mélancolie. Pour quelques minutes, en tout cas. Dans un coin de son esprit, Finn nota qu'être un adolescent perpétuellement affamé pouvait avoir des avantages. Neal, qui venait de sauver les pancakes de la carbonisation totale, lui sourit. Finn lui répondit, heureux de cette complicité silencieuse.

Dominique

La gare était pleine de moldus, et Dominique sourit narquoisement à son frère, qui détestait la foule. Pauvre Louis, lui qui ne rêvait que d'être déjà à Poudlard ! Ou plus exactement, dans son fauteuil habituel, dans la Salle Commune des Serdaigle, un gros grimoire sur les genoux. Les voyages étaient toujours pour lui une torture, mais il était encore trop jeune pour passer son permis de transplanage, ce que sa sœur n'oubliait bien sûr pas de lui rappeler depuis qu'elle avait le sien. Et Louis grognait et boudait quand elle le faisait, ce qui rendait le tout beaucoup plus drôle. Dominique avait son propre sens de l'humour, même si embêter son petit frère n'est pas particulièrement étrange pour toute grande sœur qui se respecte.

Arrivés sur le quai, leur mère les serra dans ses bras, manquant de les étouffer chacun à leur tour, sous son lot habituel d'affection et de recommandations toutes maternelles. Louis paraissait attentif. Dominique ne se donnait plus cette peine. Après tout, Fleur répétait chaque année les mêmes phrases. Leur père, arrivé plus tôt pour son travail, les rejoignit.

Depuis la fin de la guerre et surtout, depuis que certains Mangemorts, les plus virulents de ceux qui leur avaient échappés après la bataille de Poudlard, aient attaqués le Magicobus de retour du collège quelques jours après la victoire, les Aurors avaient décidé de renforcer les protections des transports, autant que celles des lieux clés comme le Ministère et Sainte-Mangouste, à commencer par celles du Poudlard Express. Pour cela, ils avaient créé une section particulière, composée à la fois d'Aurors et de Langues-de-plomb, chargés de la mise en place des différents niveaux de défenses magiques et physiques de toutes les infrastructures du Royaume-Uni Magique.

De plus, tous les mois, le Ministère faisait appel à des consultants extérieurs, et donc supposés objectifs, pour tester l'efficacité des sorts lancés. Bill, Briseur de sorts à Gringotts, faisait, bien évidemment, parti de ces testeurs et s'occupait cette année du train qui allait emmener ses deux cadets, leurs cousins et leurs amis. Grande responsabilité, car personne n'avait oublié que tout c'était terminé à Poudlard, faisant de l'école un véritable symbole de la lutte anti-Mangemort. Personne n'avait oublié non plus que cette année-là, nombre d'élèves n'étaient jamais revenu. Vingt-et-un ans plus tard, chacun ressentait encore une angoisse plus grande que celle, légitime, du parent qui voit son enfant partir au moment où le train partait. Le sourire tranquille de Bill rassura tous les parents anxieux qui le croisèrent.

« Ils se sont encore améliorés, il me faudrait des mois pour briser des sorts aussi bien préparés, dit–il avant d'embrasser le front de sa femme (à côté d'eux, Louis et Dominique grimacèrent, plus ou moins discrètement). Harry à eut une excellente idée en choisissant Adam Carter comme chef de projet. Il est encore un peu jeune, mais ce type est un véritable génie.

-Parfait, répondit Fleur en lui caressant la joue. Tu nous accompagne ?

-Je dois encore faire mon rapport. Mais après, je suis libre, ajouta-t-il avec un sourire.

-Te gêne pas pour nous, grommela Dominique. »

Elle l'avait dit à voix assez basse pour que seul son frère l'entende. Celui-ci lui donna un coup de coude discret, en fronçant les sourcils, pour la faire taire. Elle grinça les dents en réponse et se tourna vers son père.

Celui-ci lâcha sa femme, lança un je reviens à toute sa petite famille et se dirigea vers les Potter, arrivés depuis peu. Une famille d'elfes de maison les accompagnait, et aucun d'eux ne faisait grand cas des regards en douce qui leur étaient lancés. Rares étaient les membres d'espèces non-humaines présents sur le quai, et plus rare encore étaient les sorciers aussi célèbres que la famille de sa petite sœur. Bill imita ces derniers en faisant mine de ne pas entendre les murmures qui les entouraient, lorsqu'il alla saluer toute la petite famille.

Lucy

Percy fronça les sourcils. Aucune de ses deux filles ne semblait l'écouter faire ses adieux, chacune surveillant avec attention le quai. Leur père, déçu de ne pas attirer leur attention, préféra se taire. Audrey appuya sa hanche contre celle de son mari. Il lui sourit, en passant un de ses bras autour de sa taille, et observa sa descendance.

Les filles avaient bien grandi, et les petits anges avaient laissé place à de jolies adolescentes. Il se sentit un instant nostalgique.

Lucy eut un grand sourire. Son parrain venait de passer le mur, suivit de son Serpentard favori. Elle se rua vers eux, préférant se jeter d'abord au cou d'Olivier. Derrière lui, son fils baissa les yeux. Elle fit mine de ne pas le remarquer, choisissant sciemment de se réfugier dans les habitudes rassurantes de son obsessionnel de parrain. Lucy ne se l'avouait toujours pas, mais Stanley la troublait encore plus depuis qu'ils sortaient ensembles.

C'était dans sa façon d'être là, dans son regard brun et dans son sourire adorable, mais c'était aussi dans son cœur qui bondissait et dans le fait qu'il n'avait plus que lui qui existait. C'était bizarre et dérangeant, et le plus étrange c'est qu'elle trouvait tous ces sentiments agréables.

Elle réussit à éviter un peu plus le Serpentard en allant serrer ses parents dans ses bras, mais il se saisit d'office de la valise de la jeune rouquine. Il rangea la sienne au-dessus, s'assurant ainsi que Lucy partagerait son compartiment, et lui laissant par la même occasion la joie de jongler avec les cages des quatre hiboux qu'ils partageaient tous les deux. Lorsqu'elle le rejoignit enfin, il l'attendait, les bras croisés.

« Ah, les parents ! J'ai cru qu'ils ne me laisseraient jamais partir, lança-t-elle, en faisant mine de ne pas sentir son agacement.

-C'est tout ce que tu as à me dire, grommela-t-il ?

-Euh… Tu as passé de bonnes vacances ?

-Pas une lettre, pas le moindre coup de Cheminette, rien. Tu m'entends Lucy ? Rien ! Et voilà que tu oses me poser cette question ? Mes vacances ont été horribles, tu sais pourquoi ? Non ? Parce que ma copine a passé tout l'été à m'éviter, voilà pour… »

Lucy s'était jeté à son cou, le faisait taire en l'embrassant, voire en l'étouffant. Stanley ne paraissait pas mécontent du résultat de son vidage de sac. Lucy se décrocha de lui avec un sourire.

« Une bonne dispute de temps en temps, ça fait un bien fou.

-Ce n'était pas une dispute, répliqua le Serpentard. Une dispute implique un échange, un affrontement, enfin, quelque chose quoi. Toi, tu n'as rien dit, tu t'es contentée de fuir, comme d'habitude.

-Tu ne te plains pas, j'espère ? Parce que tu apprécies ma façon de fuir, pas vrai ?

-Ce n'est pas le problème, dit-il en s'asseyant. Un jour, il faudra leur dire. On ne peut pas continuer à faire comme si ce qui se passe à Poudlard ne change pas nos vies de famille. Nous ne sommes plus des enfants. Ils le savent. Pourquoi ne pas leur dire ? Tu as honte ?

-De quoi pourrais-je avoir honte, demanda-t-elle en le rejoignant sur la banquette ? Je sors avec toi. Rien de honteux.

-Dis-le à tes parents, alors. Et ne m'évite plus, répondit-il, mettant ainsi fin à la discussion. »

Tous

Lorsque leur oncle repartit faire ses adieux à ses enfants, l'agitation de Lily devint beaucoup plus visible. James, qui couvait sa petite sœur, comme à son habitude, lui lança un regard interrogatif. Il pensa d'abord que c'était l'attention dont ils étaient sujet qui l'angoissait, mais il comprit rapidement que ce n'était pas le cas. La jeune fille regardait autour d'elle, cherchant à percer la vapeur qui les entourait. Lily cherchait quelqu'un. James eut l'impression d'un coup au ventre.

Enfin, elle les repéra et agita les bras pour qu'ils les repèrent dans la fumée. Ron et Hermione guidaient leurs deux enfants, et leurs chariots, à travers la foule et les émanations grisâtres. Lily se jeta sur sa cousine, manquant la faire tomber, et réserva ensuite le même traitement à Hugo, qui l'apprécia plus. Les autres effusions furent moins explosives, mais toutes aussi joyeuses.

« Alors, vous êtes prêts à abandonner vos pauvres vieux parents, demanda Ron avec un sourire ?

-Bien sûr, répliqua James, il faut que vous appreniez à vous débrouiller sans nous. On ne pourra pas toujours être derrière vous à réparer vos bêtises !

-James Potter, s'exclama sa mère dans les éclats de rires !

-Pardonnez-le, madame Potter. Vous savez qu'il a besoin de se sentir utile, même quand ce n'est pas le cas. »

Hermione se tourna vers l'elfe de maison qui venait de parler, les yeux encore humides d'avoir trop rit. Elle sourit franchement en reconnaissant le petit visage sérieux.

« Wendy ! Comment allez-vous depuis le mois dernier ?

-Bien, madame Weasley. Mais vous devriez venir plus souvent. Nous n'avons pas eu le temps de vous remercier, la dernière fois. Stoney est si content de pouvoir entrer à Poudlard !

-Mais c'est moi qui devrais vous remercier, vous savez. C'est des gens comme vous qui rendent les lois utiles. Il n'y a eu que trois elfes de maison qui se sont inscrits, dont une qui a déjà suivi trois ans de cours à domicile de niveau Poudlard. En tout, seulement neuf étudiants non-humains. Et un loup-garou.

-C'est un début, Hermione, dit Harry. Tu te souviens de Winky ? Et d'à quel point Dobby pouvait avoir du mal à être libre? On ne voit plus d'elfe se taper la tête contre les murs parce qu'ils ont commis des fautes plus ou moins imaginaires. Et puis, ces neuf-là n'auront pas à se cacher comme Remus ou Hagrid l'ont fait presque toute leur vie. Bientôt, nous verrons des elfes de maison avocats ou medicomages et ça ne choquera plus personne.

-C'est vrai, ajouta Ron. Le monde a déjà changé.

-Mais c'est encore insuffisant, murmura la brune. »

Wendy, avec hésitation, posa sa main sur le bras de la sorcière.

« Je me souviens de ma mère, madame. Jamais elle n'aurait osé toucher un humain comme je le fait maintenant. Ils nous trouvaient dégoûtants. Je n'aurais jamais pu jouer avec des enfants humains, comme Stoney l'a toujours fait. C'était interdit. Votre mari a raison. Le monde a déjà changé.

-Et en bien, ajouta Andy, son époux. »

Ils se tournèrent vers les enfants qui se chamaillaient. James avait volé les lunettes de son frère et les tenait hors de sa portée, riant des efforts conjugués d'Albus, Lily, Hugo et Stoney, qu'il dépassait d'au moins quinze centimètres. Rose, quant à elle, s'était assise sur sa valise et les observait calmement.

Harry et Ron commencèrent à hisser les bagages dans le train, vite rejoint par James et Albus, qui avait enfin pu récupérer ses lunettes, grâce à une manœuvre sournoise de Lily et de Stoney, qui avait consisté en beaucoup de regards implorants et un bon coup de pied dans le genou, combinaison bien connue des Potter, mais à laquelle James faisait encore semblant de se faire prendre. Il ferait n'importe quoi pour voir sa petite sœur chérie rire.

Ron se redressa, s'étira vaguement et essuya ses mains sur le jean qu'il avait mis pour faire moldu. Il regarda autour de lui, l'air attentif. Harry se tourna vers lui et haussa les sourcils, l'air interrogatif. Ron lui fit signe qu'il lui parlerait plus tard. Hermione avait saisi l'échange et se mordit les lèvres, la mine un petit peu inquiète.

« Je vais rejoindre Fred, s'exclama James en saluant rapidement ses parents.

-N'oublie pas d'aller chez Hagrid lundi ! Et envoie nous une lettre en arrivant, lui cria Ginny tandis que son fils aîné partait en courant, agitant la main en un salut nonchalant. »

Albus serra son père dans ses bras, se laissa embrasser par sa mère et monta dans le train avec Rose, dont les adieux avaient été tout aussi laconiques. Silencieusement, ils se dirigèrent vers le même compartiment en traînant leurs valises derrière eux et s'installèrent dans leur calme habituel. Dans le compartiment voisin, James avait retrouvé Fred et les explosions et les rires qui accompagnaient toujours leurs réunions avaient déjà commencé à retentir.

Ron s'exclama, avec un sourire, en regardant les cadets encore présents :

« Qu'est-ce que vous faites encore là, vous ? On pensait être tranquille ! »

Ginny leva les yeux au ciel, désespérant de l'humour de son grand frère. Plus proche de Ron, Hermione en profita pour lui donner une petite tape sur la tête. Harry se retenait de rire, cachant son hilarité derrière une quinte de toux bien commode.

« Ça fait mal, se plaignit le rouquin en se frottant le crane et en lançant un simili regard noir à sa femme. Plus sérieusement, ajouta-t-il, soyez sages.

-Ne vous battez pas en duel avant de savoir le faire, continua Harry.

-N'enfermez pas de Troll dans les toilettes des filles, dit Ron. D'ailleurs, évitez les toilettes des filles du deuxième étage, à moins de vouloir servir de mouchoir à Mimi. Et ne nous envoyez pas de lunette de toilette par la poste, soyez plus original, c'était une idée des jum… de votre oncle George.

-Ne traînez pas trop après le couvre-feu, dit Ginny, ajoutant sa contribution à cette liste de conseils farfelus et tentant de faire oublier l'hésitation de son frère.

-Ou en tout cas, ne vous faites pas prendre, répliqua Ron. James a la cape, et sûrement la carte aussi. Si vous le suppliez assez, il acceptera peut-être de vous la prêter.

-N'allez pas dans la forêt Interdite sans Hagrid. Il y a des trucs bizarres qui y traînent, comme une Ford Anglia sauvage, dit Harry.

-Ou des araignées géantes, frémit Ron. Voire des géants tout court, ce qui peut être une expérience enrichissante, mais vous êtes encore un peu jeunes pour aller prendre le thé avec eux. Ils pourraient vous prendre pour leurs petites cuillères, et le bain de thé de géant n'est pas forcément bon pour la peau. Ou pour l'intégrité mentale.

-Travaillez bien. Et surtout, amusez-vous, conclut Hermione.»

A côté, Wendy et Andy serraient Stoney dans leurs bras, comme si s'était la dernière fois qu'il voyait leur fils. Ce qui n'était pas faux, en fait, car en montant dans ce train, Stoney devenait plus que leur fils, il devenait aussi un élève de Poudlard. L'égal d'un sorcier.

Le flash d'un appareil photo interrompit leur étreinte. Dennis Crivey, professionnel, hocha la tête dans leur direction. La famille avait négocié avec les journaux et c'est Sorciers Alternatifs, le journal d'Anthony Goldstein et de Dennis, qui avait remporté l'exclusivité de ce départ à Poudlard peu ordinaire. C'était eux aussi, qui, avec le Chicaneur, avait couvert le mariage des Potter, ce qui avait permis à leur journal de connaître des débuts plus que prometteurs. A présent, ils avaient des journalistes un peu partout dans le monde, comme Parvati, à présent Goldstein, en plein reportage en Inde sorcière, et Gabrielle Finch-Fletchey, qui enquêtait pour le moment sur les problèmes religieux des pays du Moyen-Orient. Fleur et Justin écoutaient tous les deux les nouvelles moldues, celles sorcières étant assez pauvres sur cette région du monde, en espérant que leur sœur et épouse allait bien. Bill avait dit à son frère que l'angoisse de sa femme était au plus fort. La religion et la sorcellerie faisaient rarement bon ménage, et Gabrielle n'était pas vraiment du genre à ne pas prendre de risques lorsqu'elle pensait que cela pouvait lui permettre de faire un bon article.

Sur le quai, des parents serrèrent leurs enfants dans leurs bras. Certains pleuraient lorsque tous les élèves montèrent dans le train. Les enfants, et mêmes des adolescents, se penchèrent par les fenêtres pour saluer leurs familles. Lily, Hugo et Stoney avaient rejoint James et Fred et riaient en agitant les bras. Dans un autre compartiment, Rose et Albus, rejoint par Scorpius Malfoy et Caitlinn Greengrass, leur firent aussi de grands signes d'adieux chaleureux. Harry vit ainsi passer les compartiments de la plupart de ses neveux et ressentit une pointe de nostalgie de les voir partir si heureux.

« C'est beau, n'est-ce pas, lui murmura Hermione. »

Il sourit à sa meilleure amie, et pensa au petit garçon émerveillé qui avait un jour prit ce train. Il était encore un peu cet enfant et il était fier de permettre à d'autres de découvrir ce monde magique. Il savait qu'Hermione comprenait sans doute mieux que les autres de ses amis.

Ils restèrent tous longtemps sur le quai, le cœur gonflé de fierté, tandis que la fumée du Poudlard Express disparaissait dans le lointain. Une bonne partie de leur famille se rapprocha, sans bruit, regardant leurs enfants partir. Fleur serrait assez fort la main de son mari pour que ses jointures deviennent blanches, son angoisse, à la fois pour ses enfants et pour sa sœur, encore palpable. Cette angoisse, sous sa forme atténuée, se disputait à la joie de voir la vie suivre son cours, dans les yeux du clan Weasley et assimilés.

« Bon, au boulot, s'exclama Ron, brisant le silence et la magie du moment. »

Harry sourit. Les choses ne changeaient pas. Et tandis que sa famille se séparait en discutant et en plaisantant, chacun retournant à ses occupations, il se permit de penser que la vie était belle. La joie sur le visage de sa femme finit de l'en convaincre. Tout était bien, parce qu'il n'était plus seul.


Voici donc la fin de ce premier chapitre. Le prochain, Fallen Stars, suivra les adultes de cette petite famille. Certaines intrigues commenceront à se mettre en place. Il sera publié au mois de juin.

Petit extrait, pour, j'espère, vous mettre l'eau à la bouche:

Ron se tourna vers son suspect. L'apothicaire avait le visage très calme, ce que démentaient ses mains qui se serraient convulsivement. Un tic regrettable, pensa le rouquin, et qui venait confirmer sa première impression. Félix Babil avait bel et bien quelque chose à se reprocher. Le tout était de trouver quoi.

En effet, si l'apothicaire, qui avait pignon sur rue dans la partie la plus fréquentable de l'Allée des Embrumes et se fondait bien dans la semi-légalité du lieu, était connu chez les Aurors pour flirter avec l'illégalité, rien n'avait jamais pu être prouvé contre lui. Et voilà que Ron se retrouvait sur une affaire de trafic d'ingrédients de potion périmés, qui semblait naître chez ce cher Mr Babil, à la grande surprise (affichée) de ce dernier. Ron soupira, se préparant mentalement à la longue, minutieuse et ennuyante enquête qui les attendait, son coéquipier et lui.

Je vous quitte donc là-dessus. J'espère que cela vous a plu et que vous n'hésiterez pas à me donner votre avis. A bientôt!