Note de l'auteur: La grande majorité des personnages ne m'appartient pas mais l'histoire est bien sortie de ma petite caboche!
Merci à choupette13 pour avoir corrigé mes fautes!
Bonne lecture! :)
PROLOGUE
C'était un soir d'été, la lune brillait d'un éclat laiteux, voire incolore. Cette nuit-là, le ciel n'avait pas pris la peine de recouvrir son manteau d'étoile et dans cette obscurité oppressante, l'astre lunaire se détachait distinctement. Ce même astre formait un arc parfait que le Duc de Nicham contemplait souvent en le trouvant bien singulier dans ce décor nocturne.
La soirée venait d'être plus ou moins délicatement arrosée et ayant envie de prendre l'air, le Duc opta pour une balade solitaire rafraîchissante dans les jardins du manoir. Alors que l'homme faisait grincer le gravier blanc sous ses pieds, ses pensées vagabondaient dans son esprit et il se rappelait à quel point les nuits d'été pouvaient être chaudes et étouffantes, même après une ondée. Heureusement pour lui, une légère brise venait balayer le jardin et envelopper le Duc dans un tourbillon de fraîcheur.
Instantanément, il ferma les yeux pour savourer pleinement l'air frais qui malmenait ses cheveux. S'il y avait bien quelque chose que le Duc affectionnait particulièrement, c'était sans aucun doute la solitude. Les inlassables mondanités l'agaçaient terriblement et plus les années passaient, plus il trouvait ces loisirs longs et inintéressants. Depuis quelques temps, le Duc de Nicham prenait beaucoup de plaisir à se retrouver seul et à savourer le moment présent loin des cancans vaniteux. En fermant, il inspira profondément un bol d'air frais et chancela quelque peu : l'alcool commençait à faire son effet et sa tête lui tournait agréablement.
Au bout de quelques secondes, cependant, il ouvrit ses yeux afin de chercher un endroit où se poser pour ne pas tomber et se reposer. A quelques pas de là, il aperçut un banc en marbre blanc diffusant la lumière de la lune qui tranchait avec les bosquets sombres taillés par des jardiniers très doués en la matière. Alors qu'il s'approchait lentement - mais sûrement - du siège, il eut la désagréable sensation de se sentir observer. Il se retourna. Rien. Soudain, un petit lapin sortit de sa cachette pour gambader un peu plus loin. Le Duc soupira. L'alcool lui jouait décidément des mauvais tours et son pauvre petit cœur s'emballait facilement pour si peu de chose dernièrement qu'il commençait à s'inquiéter pour sa santé. Et dire que ce n'était qu'un simple lapin qui lui causait une telle frayeur !
Le Duc s'assit paisiblement le temps de calmer quelque peu ses maux de tête et son rythme cardiaque. Le silence nocturne, dans lequel le parc baignait était entravé par le sifflement du vent dans les feuilles et le creux des arbres.
Ainsi tranquillement installé, le Duc le Nicham n'entendit pas le gravier sous les pas silencieux d'une ombre inconnue. Il ne l'entendit pas non plus se glisser dans un silence sinueux derrière lui. C'est pourquoi il fut très surpris lorsque son cœur accueillit un poignard d'argent acéré. Il n'eut même pas le temps d'appeler à l'aide, de pousser le moindre petit cri, ou de se sentir abasourdi par la douleur, qu'il était déjà mort.
Dans un mouvement précis l'ombre se pencha sur le cadavre du Duc et se retint d'émettre un ricanement devant le spectacle pathétique qu'offrait cet homme joufflu et grassouillet. Ses yeux sans vie, étaient révulsés donnant à son visage une expression qui tombait dans le pathos le plus extrême. Sortant de la contemplation de son œuvre, il se dit qu'il était temps d'apposer la Marque. Une fois cela fait, il quitta les lieux du crime sans laisser de traces pouvant remonter jusqu'à sa personne. Enveloppé dans sa cape aussi sombre que l'ébène, il se volatilisa dans les méandres de la nuit aussi discrètement qu'il était venu…
Le lendemain, 7h46, au Palais Royal
La Reine se trouvait comme à son habitude, dans son grand bureau en acajou, traitant d'une énième querelle de nobles sans aucune importance. Bien entendu, il lui arrivait d'avoir des affaires bien plus sérieuses sur les bras, mais aujourd'hui il n'y avait rien de réellement inquiétant. D'une main ferme, elle ratifia un dernier traité quelconque et s'octroya une petite pause, sans pouvoir s'empêcher de soupirer. Le plus délicatement possible, elle se leva de son fastueux fauteuil pour contempler la pluie qui faisait rage de l'autre côté de la fenêtre. D'un regard hagard, elle observa l'heure : d'ici quelques minutes, certains entrepreneurs privilégiés allaient avoir l'honneur d'avoir une entrevue avec Sa Majesté pour obtenir son accord sur des projets dont elle seule pouvait autoriser la construction. Après tout, elle était la Reine d'Angleterre et des colonies britanniques ; elle avait presque tous les droits, et parfois elle s'en passerait bien.
La pluie continuait de frapper sourdement les carreaux vitrés dans une inlassable mélodie répétitive. Elle striait le paysage maussade et la détentrice des joyaux de la couronne se sentit parcourue d'un frisson désagréable. Son majordome, toujours à l'écart, le remarqua :
Souhaitez-vous que l'on vous apporte de quoi vous réchauffer, Votre Altesse ? »
« Cela ira, Jim, répondit la Reine d'une voix tranquille. Par contre, je vous avoue que je commence à me demander ce que font ces entrepreneurs. Cela fait précisément onze minutes qu'ils auraient dû être là et personne ne les a encore annoncés… »
Le majordome la regarda avec intensité et se contenta de déclarer :
« Je m'en vais me renseigner auprès du Duc de Nicham, c'était bien lui qui se chargeait de cette entrevue ? »
La Reine hocha la tête et retourna à sa contemplation pluvieuse, l'esprit ailleurs. Elle avait la désagréable sensation que quelque chose n'allait pas. Alors que le majordome s'apprêtait à franchir les portes du bureau, un homme, tout de noir vêtu et droit comme un I, entra dans la pièce, le regard tendu. Il s'approcha de la Reine et lui souffla quelques mots au creux de l'oreille. Cette dernière sembla perturbée et fronça les sourcils tandis que ses yeux s'assombrissaient. L'homme en noir se recula et sursauta légèrement lorsque la voix autoritaire de la Reine retentit dans le bureau :
Convocation de Lord Naquroi dans trente minutes précises. Ah ! Au fait convoquez aussi Mrs Jones. »
Devant le questionnement silencieux du majordome, la Reine se contenta de dire :
« Aux grands maux, les grands moyens. »
Le majordome hocha la tête. L'homme en noir se retira de la pièce sans oublier de tirer une profonde révérence. Une fois seul, le majordome se rapprocha de sa maîtresse pour chuchoter, une pointe de moquerie dans la voix :
« Espérons qu'ils ne s'entretueront pas, votre Altesse. »
Et comme si de rien n'était, il reprit sa place, sans bouger d'un poil.
La Reine, assise sur le bureau où elle passait le plus clair de son temps, s'était mise à tapoter ses doigts sur les bras de son fauteuil majestueux. Les yeux dans le vide, perdue dans ses pensées, elle n'arrêtait pas de ressasser à ce que son serviteur venait de lui annoncer. Alors qu'elle commençait à sérieusement s'impatienter, un homme entra et se posta devant la porte en annonçant clairement :
Lady Amelia Jones »
Sur ces mots, une femme d'une quarantaine d'année arriva. Brune, un visage à moitié dissimulé par les dentelles ciselées de son chapeau, des lèvres peintes de rouge mat, une robe aussi simple qu'élégante d'un rouge sang virant au violet, la tête haute et un regard insolent ; voilà comment se présentait Amelia Jones. Elle exécuta une légère révérence et murmura un brin narquoise :
Votre Majesté. »
La Reine afficha un sourire en coin :
« Voyez-vous ça, la grande Amelia Jones se courbant devant quelqu'un… Je crois que je vais faire célébrer ce jour comme unique au monde… Il n'y a pas si longtemps tu m'appelais encore Victoria.
« Il n'y a pas si longtemps - quoique si ça commence à faire pas mal de temps en réalité - tu n'étais pas Reine, Vic' », répliqua la dénommée Amelia avec amusement.
Alors que la souveraine s'apprêtait à répondre son amie, l'annonceur se présenta de nouveau :
Lord Miles Naquroi. » Et voilà le bouffon, soupira Lady Jones sans cacher son animosité envers le visiteur.
Un homme, vêtu d'un costume de soie grise et verte, s 'avança dans la salle et exécuta une profonde révérence devant les deux femmes. Avant même que la détentrice des joyaux de la couronne n'ait eu le temps de parler, la sulfureuse Lady Jones ne put s'empêcher de dire d'une voix sarcastique:
« Ce jour restera gravé à jamais dans ma mémoire. Le hautain Lord Naquroi se sera enfin incliné devant ma suprématie. »
« Madame, si vous n'avez même l'intelligence de remarquer qu'il y a dans cette pièce un suprématie bien supérieure à la votre, alors permettez moi de douter de la justification de votre présence dans cette pièce. »
L'homme se releva, ses yeux noir corbeau glacés dans ceux d'Amelia Jones qui s'apprêtait visiblement à assener une réplique bien placée, mais la Reine la coupa :
« Vous avez fini tous les deux ? Je vous demande de vous taire et de m'écouter ! »
Instantanément, les deux concernés cessèrent leurs chamailleries pour laisser parler la souveraine.
« Bien, comme vous le savez, les deux unités que vous dirigez ont pour but de démanteler le mystère dont la population ignore tout - et doit continuer à tout ignorer - car la police officielle est incapable de résoudre ce genre d'affaires. D'un côté, se trouve Lady Jones à la tête de Gryffindor reconnue pour ses talents sur le terrain et de l'autre, Lord Naquroi dirigeant Slytherin qui s'est toujours illustré pour ses succès à récolter des informations de tous les genres. Pour la première fois, j'ai décidé de vous faire coopérer. Vous êtes sûrement au courant, mais je tiens à vous expliquer ma décision avant que vous n'assouvissiez vos pulsions meurtrières. »
Elle se tut, tandis que les deux directeurs se fusillaient du regard. La Reine Victoria, un tantinet exaspérée, leva les yeux au ciel face à leurs enfantillages qui duraient depuis des années.
« Hier soir, le Duc de Nicham a été lâchement assassiné d'un coup de poignard dans le dos. Le corps n'a pas encore été analysé, mais d'après les informations qui m'ont été donné, il a été défiguré de manière bien singulière. Ce point précis me fait étrangement penser au meurtre de Ian Nickpsin, il y a un an de cela. La population avait été terrifiée par ce que la presse avaient révélé et des émeutes avaient eu lieu. Je ne souhaite pas que cela se reproduise. C'est pourquoi, je vous demande de coopérer et de mettre votre agent respectif le plus efficace sur cette affaire pour le moins sanguinaire… Des questions ? »
Victoria regarda tour à tour les deux directeurs. Lord Naquroi pris congé et Lady Jones saisit l'occasion pour prendre la parole :
« J'ai bien une idée sur la personne que je vais mettre sur cette affaire, mais cet agent aussi efficace qu'il soit n'a pas fait d'entrée à la cour et cela me semble primordial pour cette…cette…coopération entre nos deux maisons. »
La Reine fronça les sourcils et considéra l'annonce d'Amelia Jones.
« Ne vous inquiétez pas, je m'en chargerais personnellement. Quel est son nom ? »
« Hermione. Hermione Granger. »
Voilà le prologue de la première fiction que je poste ^-^
N'hésitez pas à laisser des reviews qui sont le pain de l'auteur ;)
