Le magnifique monde de Poudlard ainsi que tous les lieux et protagonistes, faits et objets nés de la magnifique plume de Mrs. J.K Rowling ne m'appartiennent pas.
Le reste est vient de diverses légendes qui traînent un peu partout en France et de mon imagination.
Bonne lecture !
Chapitre un : Le conte.
La brume épaisse du Pays de Galle recouvrait l'intégralité des étendues vertes, noyant les champs, les monts, les lacs et les moutons dans un important manteau nuageux. Les rares personnes qui se risquaient à sortir dans les rues de Cardiff devaient presque avancer à tâtons, de manière prudente et ralentie, ne voyant pas plus loin que le bout de leurs nez. L'invisibilité était à son paroxysme près de Cardiff Bay, sur Mermaid Road. L'avenue résidentielle était engloutie par les brumes marines qui s'élevaient du port. Les élégantes bâtisses victoriennes semblaient avoir complètement disparues. Ce qui semblait particulièrement ironique pour la famille Bale, car leur maison avait, aux yeux de ceux qui ne savait pas, réellement disparue. Le petit numéro 11 en or de la Mermaid Road passait directement au 15. Les Gallois, superstitieux par nature, ne pouvait pas se formaliser que le numéro 13 ne figure nulle part, comme sciemment omis.
Cachés des yeux du monde, Morane Bale repassait inlassablement le linge mouillé sur le front brûlant de son fils, laissant à chaque fois un peu plus de traces d'eau fraîche, comme des petites perles de rosées lors d'un pâle matin printanier. La mère de famille poussa un soupir dans lequel on sentait poindre de l'exaspération, de la rancune, et de l'impuissance. Mal grès tous ses soins, mal grès les potions les plus poussées de son frère, la fièvre de Duncan ne passait pas. Replongeant son linge dans l'eau fraîche, elle espérait que ce n'était pas la dragoncelle.
Le jeune garçon lui, se laissait faire, fermant docilement les yeux lorsque le linge passait près des paupières. Il n'osait pas protester. Regardant du coin de l'œil sa maman, il se retînt de pousser un soupir. Du haut de ses douze ans, il se rendait compte que depuis qu'ils étaient cloîtrés chez eux elle souriait moins, elle parlait moins. Même ses cheveux bouclaient moins, et ses yeux opales qui en temps normal brillaient de milles couleurs semblait bien moins rieur. La situation durait depuis un bon mois, peut être deux, il ne se souvenait pas bien. De toute façon lui était cloué au lit depuis presque le début de tout ça, alors il était bien moins embêter que le reste de sa famille. Son père passait beaucoup de temps dans son atelier, comme à son habitude, indifférent au fait d'être prisonnier dans sa propre maison, continuant inlassablement ses recherches dans une pièce où personne sauf lui ne pouvait entrer. Mais celle qui semblait le plus souffrir de cet emprisonnement forcée était sans conteste sa petite sœur. Du haut de ses six ans, Mélusine n'hésitait pas à faire part de son ressentiment. D'une petite fille joyeuse et volontaire, elle était devenue une véritable peste tyrannique, et n'hésitait pas à faire part de son incompréhension quant à la situation au reste de la famille. Quand elle ne boudait pas, elle criait. Quand elle ne criait pas, elle tapait. Quand elle ne tapait pas, elle pleurait. Et lorsqu'elle levait ses grands yeux opalins, si semblable à ceux de Morane, et qu'elle demandait sur un ton transpirant le désespoir de sa petite voix "Maman, c'est quand qu'on retournera aux bois? C'est quand qu'on ira dehors, chasser les papillons et faire des bouquets?" le cœur de sa mère se décomposait en mille morceaux.
Sa mère, désemparée par la situation, se sentait coupable et fautive pour diverses raisons. Et avec la fièvre de Duncan qui ne tombait pas, son impuissance ressortait cruellement. Elle se refusait de prendre le risque de l'emmener au pavillon médical de Ste Mangouste Cardiff, horrifiée à l'idée de sortir dans ce brouillard glaçant. Ils étaient loin de tout danger dans leur maison, aussi pénible que ce soit de s'en sentir prisonnier. Morane prit encore une fois la décision de ne sortir qu'en cas d'extrême urgence. Si la potion que le hibou de son frère devait lui apporter demain ne faisait pas effet d'ici une semaine, alors oui, elle se résoudrait à emmener Duncan voir les médicomages. Abondamment le linge mouillée, elle déposa un baiser sur le front brûlant de son fils.
- Il faut dormir maintenant mon ange, dit-elle d'une voix douce.
Le garçon hocha la tête, satisfait que sa toilette soit finie. Il était fatigué et même si son sommeil ne serait pas de qualité, ses paupières ne demandaient qu'à se fermer.
- Maman, tu peux lire l'histoire de Persine s'il te plaît avait que Duncan et moi on aille dormir?
Mère et fils tournèrent d'un même mouvement leurs têtes vers Mélusine. Elle se cachait derrière la porte de la chambre de Duncan depuis certainement un long moment et semblait attendre depuis tout aussi longtemps le moment opportun pour poser la question. Morane sourit et acquiesça en silence. Pendant que sa fille accourait en souriant pour se coucher dans le lit de son frère, la maman se pencha sous ledit lit pour en sortir un lourd roman à la couverture verte, écaillée et abimée. Bien qu'elle connaisse l'histoire par cœur pour se l'être fait raconter un million de fois, et pour l'avoir à son tour conter mille fois, les images du livre faisaient partie du cérémonial, et le livre était –aux yeux des doux garnements– obligatoire.
Tout en l'ouvrant, Morane regardait tendrement ses enfants, lotis l'un contre l'autre. Elle aurait certainement dû interdire à Mélusine de se tenir aussi proche de Duncan et de sa fièvre, mais elle ne tenait pas à rompre la douce atmosphère qui venait de se créer en une bulle d'amour, protectrice et enivrante. Elle décala son fauteuil afin de permettre à ses chérubins de regarder les images, s'éclaircit la gorge et commença à lire :
"À l'aube du monde, le Soleil se levait pour la première fois. Mais il fut triste de ne rien avoir à illuminer pour son premier jour : les arbres de la forêt de Brocéliande étaient encore plus petits que l'herbe, et l'herbe plus petite qu'un grain de sable. Il chercha, chercha longtemps quelque chose à faire vivre, mais tout était bien trop petit encore pour s'épanouir. En continuant de chercher, il remarqua une tache de couleur. Curieux, il s'approcha pour voir ce que c'était : une goutte d'eau. Une simple goutte d'eau lui rendait sa lumière, comme pour le remercier. Heureux de pouvoir rayonner pour quelque chose, il se concentra sur la petite goutte, lui envoyant tout son amour. Elle semblait lui répondre, brillant de couleur qui n'avait pas encore de nom. Content d'avoir un écho, le soleil resplendit de plus belle.
Mais soudain, sa chaleur étouffa alors la goutte d'eau, qui disparue... A sa place se tenait trois fées, aussi petite que l'était la goutte d'eau. Dans les reflets de leurs ailes, le soleil reconnut la couleur de la perle disparu. Il fit de ces trois fées ses propres filles, décidant de les appeler Persine, Cassandre et Morgane. Morgane, Cassandre et Persine grandirent sous les rayons attentionnés du Soleil. Elles étaient aussi belles que leur père, aussi mystérieuse que la nuit, aussi insaisissable que l'eau, aussi forte que les bois, et aussi téméraire que le feu.
Lorsqu'elle fut assez grande, le Soleil demanda à ses filles de prendre soin de la terre de Brocéliande. Elles en prirent le plus grand soin et firent de cette terre une fôret. Au bout de mille ans, il leurs demanda de ne jamais, jamais s'aventurer hors des arbres de Brocéliande, qui grâce aux bons soins des trois fées étaient devenus forts, grands et nombreux : la forêt était dense et immense. Elles devaient maintenant créer des fleurs, des animaux, des rivières et des cascades ce qu'elles firent avec beaucoup d'applications. Mille ans plus tard, le Soleil prévint ses filles : des êtres, au dehors de la forêt, étaient maléfiques. Il interdit à ses filles de s'approcher, de toucher, de regarder ou d'aider l'une de ses créatures. Elles promirent. Le Soleil précisa que si l'une de ses filles ne tenait pas les interdictions, son châtiment serait terrible. Les trois fées rassurèrent leurs pères, et chacune continua de créer avec amour des fleurs ou des animaux durant mille ans.
Un jour, alors que Persine déposait des roses dans un bosquet, elle entendue un bruit. Elle tendit l'oreille. Un gémissement. Un cerf était-il blessé ? Un écureuil, un sanglier ? Une cascade ne trouvait plus son cours d'eau ? Ce n'était pas un animal qu'elle connaissait. Curieuse, elle voleta silencieusement pour découvrir l'origine du bruit. L'animal qu'elle voyait pour la première fois était sans doute le plus beau qu'elle n'avait jamais vu..."
- Encore en train de lire cette histoire ? Dit une voix amusée.
- Papaaaaa, lui répondit Mélusine mi-amusée mi-agacée. Vient et chut !
Morane sourit simplement à son mari avant de reprendre sa lecture :
"Curieuse, Persine suivit l'animal. Il semblait blessé. Elle s'approcha pour le soigner. Mais l'animal ne portait ni plume, ni poil, ni écailles. Il n'avait pas de corne, ni de pattes, mais des mains, comme elle. Enfaite, ils étaient identiques, mais contrairement à elle, l'animal n'avait pas d'aile. Persine commença à avoir peur. Etait-ce l'une de ses créature maléfique dont leur père leurs avaient parlé ? Lorsque l'étrange créature ouvrit les yeux, la peur de Persine se mua en terreur. Elle partit, loin, volant à vive allure entre arbre bosquet et cascade. Elle vola longtemps, peut-être même plusieurs jours, elle ne savait pas. Elle ne s'arrêta de voler que lorsque tous les arbres autours d'elle avait disparu. Horrifiée, elle se retourna lentement : elle était sortie de la forêt de Brocéliande.
- Persine ! Gronda le Soleil. Ne vous avais-je pas interdit, à tes sœurs et toi, de sortir de la forêt de Brocéliande?
- Père ! Oh mon père soyez humble je vous en conjure..! J'ai vu un animal, inconnu et familier à la fois... Père, père... J'ai eu peur, si peur, que je n'ai vu où j'allais... Père pardonnez-moi...! Pleura Persine.
- Que... Comment était l'animal ? Demanda le Soleil furieux.
- Simi-similaire à moi, sans ailes, continua de pleurer Persine en se jetant à terre. J'ai entendu un bruit, j'ai cru à un animal blessé, j'ai voulu l'aider et…
Le Soleil tonna de plus belle :
- Ainsi donc, tu as bravé mes interdits, Persine.
- Père, je vous en supplie... Pardonnez-moi... implora la Fée, ruisselant de larme, craignant la colère de son père.
- Je ne peux Persine. Car maintenant que tu en as vu un, ta curiosité te pousseras à revoir des humains. Tu les emmèneras dans la forêt et tout sera détruit. Ou alors, tu voudras découvrir ce qu'il y a derrière Brocéliande, visiter l'autre monde.
- Non père, je vous promets, jamais plus, jamais...
- Menteuse ! Hurla le soleil.
Un rayon ravageur aveugla la fée. Lorsqu'elle retrouva la vue, le soleil avait disparu, laissant place à une lourde pluie, triste et froide. Persine avait mal, très mal. Après s'être péniblement relevée, elle voulut voler vers la forêt, mais elle tomba à terre, le visage dans la gadoue. Lorsqu'elle se retourna, son hurlement se perdit dans la nuit et ses larmes se mêlèrent à la pluie. La forêt de Brocéliande avait disparu, et ses ailes gisaient à ses pieds..."
- Chérie...
La voix de Calum coupa Morane dans son histoire. Elle leva un œil interrogateur vers son époux. Silencieusement, il montra les enfants endormis dans le lit. Elle sourit, et il lui enleva le livre avant de le ranger sous le lit, puis ils sortirent tous les deux sans dire un mot. Une fois la porte fermée, Calum osa chuchoter :
- Et la pauvre Persine erra, avant de retrouver l'homme responsable de sa déchéance : un prince nommé Elinas. Elle voulut le tuer mais...
- Tu ne sais pas raconter ! La coupa Morane, moqueuse.
- Alors raconte-moi, susurra-t-il à l'oreille de son épouse. Mais rapidement ! Notre lit nous attend.
- Tu connais cette histoire autant que moi !
- Oui, mais tu l'aimes tellement que je t'autorise à me la raconter brièvement encooore une fois. Je n'ai aucune envie que tu restes sur ta faim !
Morane rigola, puis embrassa amoureusement son mari avant de reprendre :
- Mais elle en tomba amoureuse. Ils se marièrent, à la seule condition que jamais Elinas ne cherche à rejoindre Persine dans sa chambre après minuit. Elinas tenu promesse. Ils eurent trois magnifiques petites filles : Mélior, Palestine et Mélusine. Peu de temps après la naissance de leur dernière fille, Elinas oublia sa promesse et se rendit dans la chambre de son épouse après minuit...
Calum grogna, avant de conclure :
- Persine disparue alors avec ses filles et jeta des malédictions à tort et à travers sur son mari, ses filles et leurs descendants...
- Là, ce n'est même pas un résumé du conte ! S'offusqua faussement Morane. C'est une amputation !
- Les femmes, que vous soyez Fées Déchues ou juste Française Bretonne, vous êtes toutes les mêmes : ne jamais vous contrarier ou vous nous torturez jusqu'à la nuit des temps.
Morane lui tira la langue. En souriant, Calum la porta jusqu'à leur lit, sans oublier de fermer leur porte de chambre au passage.
Bien après que ses parents se soient endormis, un hurlement percent arracha Mélusine de son sommeil. Elle réveilla son frère en panique.
- Duncan ! Duncan réveille-toi ! ça recommence comme hier écoute !
Dans un demi-sommeil, étourdi par sa fièvre, Duncan tendis l'oreille.
- Y a rien Malou… ça doit être un cauchemar.
- Non ! Objecta farouchement la jeune fille. Ça vient de dedans la maison… Mais oui là il n'y a plus rien… Tu crois que c'est le cri de Persine ? Ou de ses sœurs qui perdent leurs ailes ?
Le jeune garçon regarda sa sœur qui semblait se calmer, amusé :
- Tu serais pas une saucisse toi ? Y a rien comme bruit, à part les bateaux qui sont dans le po…
Il se tue en voyant le visage de sa sœur : brusquement, sa petite bouille était figée par la peur. Elle plaqua presque aussitôt ses mains sur ses oreilles, comme si un bruit la dérangeait. Duncan tendis l'oreille, mais la seule chose qu'il entendait était les sanglots de sa petite sœur : « Fais la se taire, s'il te plaît Duncan, s'il te plaît..».
C'était la troisième nuit de suite que sa petite sœur le réveillait car elle entendait quelqu'un crier, alors que lui n'entendait rien du tout, et après avoir questionné ses parents eux aussi n'entendaient aucun bruit. Du moins, aucun crie capable de les tirer de leurs sommeils. Il se contenta de caresser la tête de sa sœur, espérant qu'elle se rendorme vite... Lui-même se sentait à nouveau repartir dans les bras de Morphée.
Soudain, une énorme explosion fit sursauter les fondations de la maison ainsi que ses occupants. Puis un silence horrible se répandit lentement, comme du venin dans la noirceur de la nuit. Le crie suivant fut entendu par tous les habitants de la maison, et peut-être même par tous ceux de Mermaid Bay.
En espérant que vous avez passer un bon Noël et que la lecture de ce premier chapitre vous donne envie d'en lire plus, je vous souhaite une bonne nuit :)
