Cette idée m'est venue subitement un soir alors que je rentrais de cours. Je ne voulais pas en faire une véritable histoire, parce que j'en avais déjà une que je venais de commencer, alors j'ai décidé à la place d'en faire un recueil de quelques petits OS dont j'en posterai un par jour. Huit, pour être exacte.
Pourquoi ce nombre ? Tout simplement car lundi prochain sera un jour particulier. Et que comme Noël a son calendrier de l'Avent, un anniversaire peut aussi bien avoir de quoi patienter la semaine précédent la date fatidique…
Eh oui, Hook972, j'ai peut-être du mal avec les chiffres, mais il y en a certains que je n'oublie pas ! Comme tu l'auras compris, ceci est pour toi, une sorte de « cadeau ». Huit scènes d'un AU qui se suivront chronologiquement et formeront au final une mini-fiction dont l'épilogue sera publié le 4 janvier.
Le choix d'OS plutôt que de véritables chapitres a été fait pour atteindre plus rapidement le but, puisque je n'aurais jamais pu finir à temps sinon. Même si je n'en ai pas trop révélé dans le résumé pour garder un peu de surprise, sachez tout de même pour une meilleure compréhension que Killian et Liam, en plus d'être des princes, ont gardé leur statut de la série avant que ce dernier ne meure – c'est-à-dire respectivement capitaine et lieutenant du Joyau du Royaume.
Aussi, elle a été commencée et imaginée fin novembre, donc tout ce qu'on a pu apprendre sur Killian et sa famille dans le 5x11 n'a pas pu être utilisé (et puis de tout façon, en tant que AU ces nouvelles informations n'auraient pas du tout collé).
Enfin bref, sur ce, bonne lecture ! J'espère que cette petite « surprise » te plaira, mate, et que ce compte-à-rebours te donnera davantage envie d'arriver à ce jour où tu prendras un an de plus (même si je sais que ça ne vaut pas la sortie de The Dust Storm qu'on attend toujours et que tu voulais ce jour-là ahah) :3
« Killian, est-ce que tu m'écoutes ? »
Le jeune homme, qui se trouvait assis autour de la table d'une taverne avec ses compagnons de voyage, fut subitement sorti de ses pensées par la voix de son frère qui l'avait interpellé. Après avoir passé tout le début de l'été en mer pour une mission, les membres du Joyau du Royaume venaient de rentrer chez eux et fêtaient actuellement leur retour. Le lieutenant, exténué suite à leur long périple, avait laissé divaguer son esprit au fil des paroles de son aîné.
« Excuse-moi, Liam. Que disais-tu ?
– Rien de bien important… Tout va bien ? s'inquiéta le bouclé devant son air ailleurs.
– Oui, ne t'inquiète pas, tout va très bien. Je suis seulement fatigué. D'ailleurs, si ça ne te dérange pas, je vais rentrer me reposer. »
En tant que capitaine de la marine royale, le plus vieux avait pour obligation de rester jusqu'à ce que tout le monde soit parti. Mais Killian, lui, ne tiendrait jamais jusque-là – ses yeux commençaient à se fermer tout seuls, et ses camarades avaient tout juste commandé une nouvelle tournée de boissons, signe qu'ils n'étaient pas prêts de partir de l'auberge. C'est pourquoi il les quitta après avoir reçu l'accord de son frère.
« On se retrouve au château, lui fit-il alors qu'il se levait de sa chaise et se dirigeait vers la sortie. »
Dehors, une légère brise venait rafraîchir quelque peu le garçon en cette douce soirée de début du mois d'août. La lune se trouvait haute dans le ciel ; la nuit était déjà bien entamée. Les mains dans les poches de son uniforme, Killian se dirigea jusqu'à chez lui d'un pas lent alors qu'il profitait du paysage alentours.
Aucune vue n'était plus belle que celle du reflet de cet astre sur les vagues de l'océan.
Toutefois, il fut bien vite coupé dans sa contemplation par des cris étouffés non loin de lui, au beau milieu de la forêt. Il choisit d'abord de ne pas y prêter attention – sûrement étaient-ce simplement des hommes un peu trop alcoolisés en ce soir de fête – mais, lorsqu'il crut percevoir un « à l'aide » peu distinct, il décida finalement d'aller voir ce qui se passait. Lui qui était plus ou moins endormi jusqu'alors fut immédiatement réveillé par la vision qui l'horrifia devant lui.
Une jeune femme, qui devait avoir une vingtaine d'années à peine, se trouvait entre les mains de deux agresseurs qui semblaient en avoir après son corps. En effet, sa longue robe était déchirée à plusieurs endroits et notamment ouverte en grand au niveau de la poitrine. De plus, alors que l'un d'entre eux la retenait par les poignets pour ne pas qu'elle s'enfuie, l'autre s'en approchait dangereusement tout en défaisant la ceinture de son pantalon.
Elle se débattait, protestait, tentait de s'évader, mais rien n'y faisait. Elle était coincée.
Le brun comprit alors qu'il n'avait pas de temps à perdre, pas même pour songer à un plan. S'il ne se dépêchait pas, il allait devenir le témoin d'une scène qu'il ne voulait clairement pas voir. C'est pourquoi, sans trop réfléchir, il sortit son épée de son fourreau – heureusement qu'il l'avait gardée sur lui – et se mit à découvert pour attirer l'attention des deux hommes.
« Lâchez-la, ou je vous tue ! les menaça-t-il de son arme. »
Surpris, ils se retournèrent dans la direction de la voix qui venait de s'élever dans les airs et osait les déranger dans leur petite affaire, oubliant un instant leur prisonnière. Cette dernière profita de ce moment d'égarement et du fait que celui qui la gardait avait quelque peu relâché son emprise sur elle pour se libérer et voler la dague qu'il avait accrochée à sa ceinture. Elle lui donna ensuite un coup bien placé qui le fit se recroqueviller à terre, et s'éloigna de ses ravisseurs au plus vite.
Elle ne s'enfuit pas pour autant, comme aurait pu le penser le prince. Au contraire, elle resta à ses côtés, et menaça à son tour ceux qui s'en étaient pris à elle avec sa lame. Ceux-ci, comprenant qu'ils n'avaient à présent aucune chance de s'en sortir puisque l'un d'eux était désarmé et reconnaissant l'enseigne de la marine royale que portait le jeune homme, s'en allèrent sans demander leur reste pour ne pas avoir d'ennuis, tels les lâches qu'ils étaient.
La demoiselle attendit qu'ils aient disparu de leur champ de vision pour baisser sa garde. Elle poussa un long soupir et repositionna du mieux qu'elle le put ses vêtements, avant de lever le regard vers son sauveur. Ce dernier avait ses irises océan rivées sur elle à la dévisager avec intensité, immobile. Il était impressionné par l'audace dont elle avait fait preuve malgré la situation dans laquelle il l'avait trouvée.
Quelque peu troublée par cette paire d'yeux qui semblait la percer de part en part, elle décida de briser le silence qui peu à peu s'était installé entre eux.
« Merci… d'être intervenu. Sans vous, je ne m'en serais pas aussi bien sortie.
– Vous rigolez, fut ramené subitement à la réalité Killian. Je n'ai presque rien fait, vous savez. »
Il hésita un instant, puis ajouta tout de même, faussement vexé :
« Vous m'avez même plutôt privé d'un superbe sauvetage ! »
Cette remarque fit rire la jeune femme, en levant ses prunelles émeraude au ciel. Les hommes, tous pareils, à vouloir jouer au héros, pensa-t-elle.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait ainsi en danger. Elle avait passé la plus grande partie de sa vie à traîner dans les rues ; elle avait donc dû se sortir de nombreuses situations délicates, et elle savait bien se défendre toute seule à présent. Elle n'avait besoin de personne, autre qu'elle-même, pour la sauver.
Cependant, elle ne pouvait le nier, elle ne s'en serait peut-être pas aussi facilement tirée cette fois si le garçon n'avait pas entendu ses cris. Elle s'approcha donc de lui et lui tendit la main tout en se présentant – chose qu'elle faisait rarement, pourtant, préférant garder son identité secrète, mais il l'avait bien mérité selon elle :
« Swan.
– Swan ?! répéta le brun. C'est votre prénom ?
– Longue histoire, répliqua-t-elle en haussant les épaules avec nonchalance. Disons simplement que c'est en tout cas celui auquel je réponds. »
Elle s'empressa ensuite de changer de sujet, pour ne pas avoir à s'expliquer davantage.
« Et vous, vous êtes ?
– Killian Jones.
– Comme… comme le roi Jones ? Vous êtes son fils ?
– Lui-même. Son cadet, pour être exact. »
Quelle imbécile, ne pas reconnaître le prince, il fallait le faire, se réprimanda-t-elle intérieurement. Elle remarquait pourtant bien son uniforme qui aurait dû la mettre sur la piste, maintenant qu'il en parlait. Elle se hâta donc de se baisser en une révérence, honteuse de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Killian, de son côté, la regarda faire en se grattant d'un geste nerveux le derrière de l'oreille, et attendit qu'elle se relève. Cette marque de respect le gênait toujours. Il n'aimait pas qu'on le traite différemment à cause de son statut ; c'était un homme comme un autre, après tout, fils du souverain Brennan ou pas.
Il allait en faire la remarque à la dénommée Swan, lorsqu'il vit quelque chose qui attira son attention et qu'il n'avait pas perçu jusqu'alors. Son ventre. Il était arrondi. Légèrement, certes, mais cependant assez pour que ce soit reconnaissable sans se tromper.
Elle était enceinte.
La colère qu'il ressentait à l'égard de ses agresseurs se multiplia davantage – comment avaient-ils pu s'en prendre à une personne qui portait en elle un pauvre petit être innocent ?! Ils avaient bien fait de fuir. Ils auraient certainement fini pendus pour leur crime, s'il les avait attrapés.
La demoiselle, elle, qui avait suivi le regard du jeune homme sur son abdomen, se mit à le caresser du bout des doigts, comme pour se protéger. Elle aurait aimé qu'il ne se rende jamais compte de son état qu'elle faisait tout pour cacher, mais il était apparemment trop tard. Elle pria donc pour qu'il ne lui pose aucune question – elle ne souhaitait pas en parler, surtout pas avec un parfait inconnu en qui, même s'il l'avait aidée, elle n'avait aucune confiance.
Il eut l'air de comprendre à quoi elle pensait, puisque lorsqu'il prit enfin la parole, il ne fit pas la moindre remarque là-dessus et se contenta de l'interroger d'une voix douce :
« D'où venez-vous ? Je vais vous raccompagner jusqu'à chez vous.
– Pas la peine, s'empressa-t-elle de refuser son offre. Vous en avez déjà bien assez fait, je ne vais pas vous retarder plus longtemps, surtout à une heure pareille.
– Permettez-moi d'insister… Ce ne seraient pas de bonnes manières que de vous laisser seule alors que des malfaiteurs rodent aux alentours. Vous pourriez ne pas vous en sortir si bien cette fois. »
Durant de longues secondes, Swan le dévisagea sans rien répliquer. Elle pouvait lire dans ses prunelles qu'il n'était pas prêt à changer d'avis, et qu'il ne la laisserait pas tranquille tant qu'il ne la saurait pas en sécurité. Foutu gentleman, jura-t-elle intérieurement.
Elle allait devoir lui dire la vérité, elle qui détestait se livrer aux autres. Par deux fois déjà, en si peu de temps, il cassait toutes ses convictions de se montrer le plus méfiante possible avec les autres. Il fallait croire qu'il avait un véritable don pour cela…
« Écoutez, c'est très gentil de votre part que de vouloir me ramener chez moi, mais… je n'ai pas de maison, avoua-t-elle donc.
– Comment cela est-ce possible ? s'offusqua le lieutenant.
– Je me suis fait en quelque sorte expulser du dernier endroit où j'habitais. Mais vous n'avez pas à vous soucier de moi. J'ai l'habitude de vivre dans les rues, je saurai me débrouiller. Merci encore pour tout, et bonne fin de soirée à vous. »
Elle fit mine de s'en aller, mais fut coupée dans son élan par le garçon qui la rattrapa immédiatement par le bras.
« Il est hors de question que je vous abandonne ainsi à votre sort ! s'écria-t-il. »
Elle se retourna alors vers lui, le cœur serré dans sa poitrine à l'entente de ces mots. Ce qu'elle vit à l'intérieur de son regard la perturba encore davantage. Il avait tellement l'air concerné par elle et ses problèmes, il semblait tant vouloir l'aider même s'il ne la connaissait pas… Elle n'avait pas l'habitude qu'on se soucie ainsi d'elle.
« Je ne peux pas vous ramener au château, ajouta-t-il plus calmement après un temps de silence. Néanmoins je connais un lieu parfait où vous pourrez rester jusqu'à ce que l'on trouve une solution. »
La blonde voulut prendre la parole à son tour, lui demander pourquoi il faisait tout ceci, mais aucune parole ne daigna passer la barrière de ses lèvres, bien trop touchée. Elle se contenta donc d'accepter de le suivre à travers la forêt et jusqu'à une petite cabane bien cachée derrière de grands feuillages, au milieu d'une clairière dont le sol était parsemé de camélias.
« C'est… magnifique, retrouva enfin ses mots la jeune femme devant la beauté du paysage face à elle. Comment avez-vous déniché cet endroit ?
– A vrai dire, ce n'est pas vraiment moi. Lorsque nous étions jeunes, avec mon frère et… une amie, nous nous baladions souvent par ici. C'est elle qui l'a trouvée durant l'un de nos jeux.
– Vous êtes sûr que ça ne la dérangera pas si je reste ici ce soir ? »
Suite à cette question, Killian baissa les yeux, qui s'assombrirent aussitôt. La lueur qu'elle reconnut à l'intérieur de ceux-ci quand il les posa à nouveau sur elle lui fit immédiatement regretter ce qu'elle venait de demander, comprenant qu'elle avait sûrement dit quelque chose qu'il ne fallait pas.
« Malheureusement, expliqua-t-il accompagné d'un faible rictus qu'il tenta malgré sa tristesse apparente de lui adresser, il serait difficile d'avoir son avis sur le sujet…
– Pourquoi ? Où est-elle ?
– Elle est… morte. »
Puis, d'un ton se voulant plus joyeux, pour détendre l'atmosphère qui subitement était devenue pesante – Swan ne savait que répondre à cela – il ajouta :
« Mais c'était quelqu'un de bien, l'une des meilleures personnes qu'il m'ait été de connaître, même, alors je suis certain qu'elle serait heureuse de pouvoir aider une âme en détresse.
– Eh, je ne suis pas en détresse ! s'offusqua la demoiselle. C'est vous qui avez insisté pour m'amener ici, je vous signale. »
Cette remarque suffit à faire retrouver entièrement le sourire au brun. Il avait beau ne la connaître que depuis peu, il ne pouvait s'empêcher de trouver cette jeune femme exceptionnelle. Elle était si différente de ces filles qui se pavanaient devant lui dans l'espoir qu'il les remarque parce qu'il était beau garçon, ou simplement car elles en avaient après sa fortune de prince. Et que c'était bien plus plaisant que d'avoir affaire à une personne pareille !
Toutefois, même s'il aurait aimé passer davantage de temps en sa compagnie, maintenant qu'il la savait en lieu sûr pour la nuit, il devait rentrer chez lui avant que son frère ne s'inquiète s'il venait à être de retour au château avant lui. Il la salua donc en lui priant de faire comme chez elle, et lui promit de revenir dès le lendemain avec de la nourriture et des vêtements propres et en bon état.
Avant de s'en aller définitivement, il se retourna une dernière fois vers elle, et lui fit après un léger temps d'hésitation :
« J'espère que vous ne vous ne vous serez pas enfuie quand je reviendrai…
– Vous verrez demain, répliqua la blonde d'un ton amusé. »
Puis il disparut derrière les grands arbres, alors qu'elle refermait la porte de la cabane derrière elle. Bizarrement, même si c'est ce qu'elle aurait fait habituellement en de n'importe quelles autres circonstances, elle n'y avait même pas songé cette fois-ci avant que Killian ne lui en fasse la remarque.
Car pourquoi partir, alors que pour une fois, elle se sentait (presque) bien ?
