Titre: Suis Moi...

Auteur : Aya-Nakahara

Disclaimers : Kouga Yun, doux créateur, maitre de ces chères âmes. Je m'approprie seulement leurs relations et leurs images.

Note : Loveless, manga nous transportant dans un monde où les mots on un vrai sens, où ils peuvent tuer, blesser ou encore défendre. Chef d'œuvre pour moi, aux dessins simples mais expressif, à recommander à tous.

En espérant que ça plaira…


[POV Ritsuka Aoyagi]

Sortie des cours, dix-sept heures, Sôbi m'attend devant le lycée, comme tous les soirs depuis deux ans.

Je suis en deuxième année, mon nom est Aoyagi Ritsuka, j'ai encore une paire d'oreille sur la tête et j'aime un homme : Sôbi, mon combattant, le combattant de Loveless, celui que Loveless a choisi.

Malgré tous nos rapports qui semble nous rapprocher, nos relations ont changé depuis que mon frère, Seimei, est réapparut dans notre vie. Ancien maître de Sôbi, je sais qu'il l'a quitté pour un autre combattant, me léguant cette chère âme.

Seulement, je sais aussi que le cœur de Sôbi n'appartiendra jamais à un autre que mon frère, malgré toute la souffrance et la peine qu'il lui a fait subir.

J'espère que je l'aide un peu à soigner ses blessures, même si elles n'arriveront jamais à cicatriser complètement, je veux être le baume qui les apaisera.

Yuiko m'a suivi au lycée où je suis, on étudie tous les deux la littérature traditionnelle nippone, elle n'a pas trop grandi depuis que nous nous connaissons, je suis devenu plus grand qu'elle. Ce qui n'a pas changé est le regard avec lequel elle me contemple, un regard qui en dit long sur ce qu'elle ressent, un regard qui souffre et qui aime. Je m'étonne qu'elle m'ait suivi jusque là, elle qui n'aimait pas lire, elle qui était tellement idiote. Elle l'est toujours d'ailleurs. Seulement, elle m'aime, me l'a avoué et moi comme un con je lui ai dit oui, oui, je l'aimais, oui je la voulais toute entière pour moi, oui je voulais son corps, son âme, bref, j'ai déconné, on sort ensemble depuis. Ça fait trois mois. Sôbi nous matrone, il nous observe d'un œil protecteur.

S'il savait à quel point je voudrais que se soit lui entre mes bras, que se soit sur ses lèvres que se posent sur les miennes ou son corps sous mes mains. Je voudrais qu'il le sache, mais je redoute sa réaction. C'est pour cela que je me tais, et subis mon devoir: choyer et adorer Yuiko comme le ferais toute personne doué d'un peu de pitié et de compassion envers cette pauvre fille qui m'aimait à en crever.

« Je t'aime Ritsuka » Ma chère amie s'approcha de moi et m'embrassa avec fougue, comme tous les soirs. Elle m'enlaça, me serrant dans ses bras, attendant un geste de ma part en retour, comme tous les soirs. Comme tous les soirs, voyant que je n'allais pas réagir en sa faveur, elle me lâcha, poussant un soupir et me regarda dans les yeux, plein d'espoir. Comme tous les soirs. Mais ce qu'elle y lit, la fit partir. Elle fit trois pas, s'arrêta, hésita, repartit et s'arrêta de nouveau. Ses épaules furent brises de soubresaut, signe avant coureur d'une crise de larme, elle s'adressa à moi, dos tourné, en essayant de contrôler les tremolos de sa voix « Ritsuka, je t'aime, tu le sais, mais je pars, je te quitte avant que tu ne le fasses, je ne veux pas souffrir plus longtemps » sur ces derniers mots elle partit en courant, sans chercher cette fois à retenir ses larmes.

Je n'étais ni triste ni bouleversé, je n'éprouvais ni compassion, ni pitié pour elle. Je ne ressentais rien, à part un bref soulagement à l'idée de ne plus devoir jouer un minimum de comédie.

Peu m'importait de ce qu'elle allait devenir, des bras dans lesquels elle allait se consoler, des lèvres sur lesquelles elle allait épancher son chagrin.

Seul Sôbi m'importait, qu'allait-il penser, qu'elle serait sa réaction devant ma non-tristesse. Je me tournais alors, vers lui, pour essayer d'accrocher son regard, regard qui me dirait tout ce que je veux savoir. C'est alors que je le croisais, un regard froid, qui ne reflétait aucun sentiment, aucune expression qui aurait pu m'aider dans ma quête de la vérité, sa vérité. Soudain, il sourit, je ne sus qu'en penser, se moquait-il ou ironisait-il ?

Il me prit dans ses bras, comme il le faisait si souvent. « Aller, tu vas t'en remettre ne t'inquiète pas » Sa déclaration fut suivis d'un petit ricanement étouffé. « Mon petit Ritsuka devient grand ! La première fois que tu te fais plaqué, aller, il va y en avoir d'autre, ne soit pas triste ! Pff… Hahaha ! » Riant vivement il me donna des tapes dans le dos, comme l'on fait pour un bébé qui vient de boire son biberon, comme s'il voulait que je fasse mon rejet, rejet de ce passé.

Je le regardais. Ébahis par sa réaction, en même temps, ça lui ressemble tellement.

Je me mis alors à sourire, et me blottis dans ses bras. Sa douce chaleur me réchauffa lentement. Je l'aimais tant.

« Alors, tu as des devoirs aujourd'hui ? » me demanda-t-il, malicieux.

J'ai toujours admiré chez lui cette façon de passer du coq à l'âne.

Pour toute réponse, je levais les yeux au ciel, et commençais à marcher.

« On prend le bus, ou tu as ta voiture ? » le questionnais-je. Il me regarda, sourit du coin de l'œil, me prit la main et me tira derrière des buissons. Là il me plaqua contre un arbre, et m'embrassa. Une fois, deux fois, trois… à la troisième je rompis le baiser, malgré moi, contre mon désir de continuer.

« Sôbi » soufflais-je « Que se passe t-il ? » il me sourit une nouvelle fois, se moquant de mon incompréhension.

« Aller, viens, suis moi. » Il m'entraina de nouveau à sa suite, sur un chemin ombragé. Il y faisait plus froid que devant le lycée. Je frissonnais, Sôbi me serra un instant dans ses bras. Je voulais savoir où nous allions, mais n'osais poser la question, de peur de casser ce moment magique. Je me concentrer sur sa présence. J'entendais le bruit de ses pas sur le chemin de terre et de mousse, le doux souffle de sa respiration, le frottement de ses vêtements à chacun de ses gestes. J'aimais et idolâtrais chacun de ces sons, ses sons. Trop occupé à l'écoute de ces bruits, je ne m'étais pas rendu compte que nous étions arrivé à sa destination mystère. Un grand immeuble de béton, plexiglas et fer se dressait devant nous. Son immeuble, notre refuge, notre bulle. On s'y retrouvait presque tous les soirs, il n'était qu'à dix minutes à pied de chez moi.

« Je ne connaissais pas ce raccourci. » Lui murmurais-je tandis que je me tournais vers lui. Il m'embrassa de nouveau, doucement, comme si mes lèvres étaient un fruit défendu, comme s'il n'en n'avait pas le droit. Tandis que je cherchais les siennes avec une faim telle qu'un affamé ne pourrait pas ressentir. Il me repoussa, rompant notre étreinte.

«- Maintenant tu connais, me dit-il, avec ce sourire qui ne le quittait jamais, Vas à présent, rentre chez toi. Ta mère risque d'appeler. On se voit demain de toute façon…

-Mais c'est tout de suite que je veux être avec toi ! Sôbi, allons nous faires des souvenirs.

-Ha petit sadique, tu me prends par les sentiments ! J'aurais bien voulu… mais j'ai quelque chose d'important à faire. Excuse-moi. »

Il me tourna le dos, baisant les yeux sur ses derniers mots, comme honteux.

Je pouvais un soupir mécontent, et je parti. Conformément à son désir. Je le laissais faire ce qu'il devait faire. Comme si ça m'intéressait ce qu'il allait faire ! Je m'en fichais complètement ! « Mais alors pourquoi Est-ce que je me mets dans cet état » soupirais-je...


J'espère que ça plaira à certains, ou plaira tout court en fait (:

La suite arrive euh... dans pas longtemps ^^