Cette histoire se déroule au cours de la saison 7, elle est donc susceptible de contenir des spoilers.
Chapitre 1 : P…
Sara arpentait tranquillement les couloirs du labo. Elle portait sa combinaison bleue, la tenue idéale requise pour le travail dans les zones dites « difficiles ». Et justement, elle revenait d'une décharge où elle avait passé plusieurs heures pour finalement ne pas trouver grand chose.
Sara arriva à la hauteur du bureau de Grissom et pour une fois, n'y jeta même pas un coup d'œil. Cela faisait maintenant 4 semaines qu'il s'était enfuit. La fuite, c'était le premier mot qui lui venait en tête à chaque fois qu'elle pensait à la décision prise par son superviseur. Elle n'avait pas comprit son envie soudaine de prendre un congé sabbatique et de passer tout ce temps si loin de Las Vegas, si loin d'elle. Mais, peu importe, ces derniers jours elle avait décidé de ne plus se prendre la tête avec cette histoire. De toutes façons, les choses devraient bien se régler un jour ou l'autre, quand il reviendrait. Complètement absorbée dans ses pensées, elle fut surprise d'entendre la voix de Grissom qui l'appelait derrière elle.
« G : Sara ! l'appela Grissom en jaillissant de son bureau.
S : Hey, fit elle pour masquer sa surprise, en se retournant. »
Elle était tellement occupée ces jours ci qu'elle en avait presque oublié qu'il devait rentrer cette semaine. Cependant, elle ignorait qu'il reviendrait aujourd'hui.
« S : Tu es revenu ? ajouta t'elle
G : Oui, répondit il en souriant. »
Il semblait content de la voir et se rapprocha doucement mais sûrement. Soudain, Sara se rappela où elle avait passé ces dernières heures et recula en pensant à l'odeur qu'elle devait dégager.
« S : Heu…je reviens de …d'une…bafouilla t'elle en reculant.
G : D'une décharge, compléta Grissom en faisant une légère grimace.
S : Oui, c'est si évident ? répondit Sara en souriant et en reculant encore, voyant que Grissom se moquait éperdument d'où elle venait et qu'il continuait à avancer vers elle. »
« S : Tu as bonne mine, ajouta t'elle, légèrement gênée et intimidée par son regard insistant.»
A chaque pas en avant qu'il faisait vers elle, Sara faisait un pas en arrière.
« G : Est ce que tu as mis le cocon dans mon bureau ? demanda t'il en changeant de sujet.
S : De la fraîcheur, pas d'humidité et peu de lumière…c'est le meilleur endroit pour lui, expliqua t'elle.
G : Je pense que tu seras surprise quand il va éclore, ajouta Grissom d'un air malicieux.
S : Je n'en doute pas, rétorqua Sara. »
« S : Et maintenant, je dois aller me laver, ajouta t'elle pour que Grissom cesse d'avancer, ce qu'il fit. »
Il regarda Sara s'éloigner quelques secondes et l'interpella de nouveau.
« G : Je te verrai plus tard ? demanda t'il en haussant la voix. »
Sara se retourna et s'arrêta pour lui répondre.
« S : Oui, tu me verras, dit elle d'un ton lourd de sous entendu, puis elle disparut de son champ de vision. »
Grissom ne comprit pas ce que le ton de sa réponse signifiait. Il était vraiment content de la revoir, elle lui avait beaucoup manqué. Il se posait quand même des questions sur l'attitude distante qu'elle avait eu à son égard. Il espérait que c'était seulement par coquetterie. Il était un peu déçu car il avait imaginé leurs retrouvailles autrement. Mais il avait fallut qu'une enquête mène Sara tout droit dans une décharge, pile aujourd'hui, le jour de son retour, c'était comme ça…
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Une heure plus tard, après avoir déposé et répertorié les preuves récoltées à la décharge, Sara était sous la douche dans les vestiaires du labo. Cela faisait bien 20 minutes qu'elle profitait de la douce chaleur du contact de l'eau sur sa peau. Ce n'était pas du luxe car l'odeur de la décharge était tenace.
Cependant, si elle s'attardait plus qu'à l'accoutumée c'était parce qu'elle pensait à Grissom. Elle ne s'attendait pas à affronter son retour aujourd'hui et Sara devait bien reconnaître qu'elle avait été quelque peu chamboulée. Elle n'avait pas vraiment su comment réagir sur le moment. Grissom, quand à lui, semblait plutôt ravi de la voir et cela la déstabilisait tout autant.
Sara décida de ne plus ruminer cette histoire et ferma le robinet de la douche. Elle s'essuya le visage avec une serviette qu'elle enroula ensuite tout autour de son corps. Alors qu'elle s'apprêtait à s'habiller, elle réalisa qu'elle avait oublié de prendre des vêtements propres. Sara ouvrit doucement la porte de la douche et tendit l'oreille. Apparemment, la pièce semblait déserte.
Sa serviette solidement nouée, Sara décida d'aller chercher ses vêtements propres dans son casier. Alors qu'elle avait atteint ce dernier, la porte des vestiaires s'ouvrit sur un Greg sifflotant. Celui ci s'arrêta tout net lorsqu'il réalisa ce qu'il avait sous les yeux. C'est avec un sourire non dissimulé qu'il savoura le charmant spectacle qui lui était offert.
« S : Greg ! Tu m'as fait peur ! se plaint la jeune femme en se retournant, les bras croisés sur sa poitrine.
GS : Et bien…si j'avais su, j'aurais gardé l'appareil photo que j'avais autour du cou tout à l'heure, dit il en rigolant et sans cacher son évidente admiration pour la silhouette de la jeune femme.
S : Greg ! le gronda Sara en fronçant les sourcils pour le rappeler à l'ordre. »
Alors que Greg et Sara débattait de la tenue légère de la jeune femme, Grissom qui traversait le couloir, non loin de là, tourna machinalement la tête en passant devant la porte grande ouverte des vestiaires. Sans trop d'abord y prêter attention, il continua sa route. Puis, une seconde plus tard, en réalisant ce qu'il avait vu, il recula et stoppa net devant l'entrée des vestiaires. Greg qui était dos à la porte et Sara qui avait le nez dans son casier, n'avaient pas remarqué sa présence.
« S : Tu sais Greg, tu devrais arrêter avec les allusions de ce genre. Tu vas finir par récolter une plainte pour harcèlement sexuel, ajouta Sara pour le taquiner alors qu'elle prenait ses vêtements propres dans son casier.
GS : Sara, une fois de plus, tu me brises le cœur, répondit Greg en faisant semblant d'avoir reçu une flèche en plein cœur, ce qui fit sourire la jeune femme. »
Ce fut cet instant que Grissom choisit pour interrompre la conversation.
« G : Greg ! Vous n'avez rien de mieux à faire que de traîner dans les vestiaires ? rétorqua Grissom d'un ton cassant. »
Grissom semblait visiblement mécontent que Greg ait pu admirer Sara dans cette tenue. Sous le ton menaçant de son superviseur, Greg changea brusquement d'attitude.
« GS : Si …bien sûr…bafouilla le jeune homme. Je venais juste récupérer ma veste, dit il en prenant rapidement celle ci dans son casier. Content de vous revoir aussi ! ajouta Greg, d'un ton ironique en quittant la pièce sans demander son reste. »
Grissom ne prêta aucun regard à Greg qui venait de sortir, il ne cessait de fixer Sara.
« S : Il ne faisait que plaisanter, déclara Sara en fermant son casier. »
Elle se sentait soudainement plus nue que jamais sous le regard brûlant de Grissom.
« G : Tu devrais éviter de te balader dans cette tenue, ajouta t'il en rentrant dans la pièce.
S : Je ne me balade pas ! J'avais juste oublié mes vêtements dans mon casier. Je pensais être seule et Greg est entré, expliqua Sara en passant devant Grissom pour retourner vers les douches afin de s'habiller.
G : Il a bien choisit son moment, comme d'habitude, répondit t'il d'un ton de reproches. »
Grissom suivit Sara vers les douches, il attendait visiblement plus que cette explication.
« S : Tu sais, je ne pensais pas que tu pouvais être jaloux, rétorqua Sara pour le provoquer en se retournant dans sa direction.
G : Je ne suis pas jaloux, répondit Grissom, un peu trop vite, en haussant un sourcil.
S : Vraiment ? Alors que fais tu encore là ? demanda Sara en cherchant à le gêner.
G : J'aimerais savoir pourquoi tu étais aussi distante tout à l'heure ? demanda t'il en approchant dangereusement de Sara. »
Sara n'avait pas vraiment envie d'avoir cette conversation, du moins pas maintenant, alors qu'elle était pratiquement nue et qui plus est, sur les lieux de son travail. Mais elle su que Grissom ne partirait pas sans avoir eu de réponse, alors elle sortit la première excuse qui lui vint en tête.
S : Nous étions au milieu du couloir, je sortais d'une décharge et tu voulais que je te saute dans les bras ? répondit elle avec une pointe de colère en reculant légèrement.
G : A présent, nous sommes seuls et …tu sors de la douche, dit il en détaillant avec insistance les courbes à peine dissimulées de la jeune femme. »
Captivée par le regard de son superviseur, Sara recula encore mais sentit la porte de la douche derrière elle, elle était prise au piège. Grissom continuait d'approcher et elle savait qu'elle aurait du mal à résister.
« S : Grissom…ce n'est ni le lieu, ni le moment pour ça, tenta Sara pour l'éloigner »
Mais, bien au contraire, le fait de le repousser semblait ne l'attirer que d'avantage vers elle. Grissom n'était plus qu'à quelques centimètres de Sara. Seuls les vêtements propres que la jeune femme tenait fermement les séparaient. Il avait complètement oublié l'endroit où ils se trouvaient, seule la femme qui lui faisait face comptait…
« G : Le lieu ainsi que le moment idéal ne dépendent que de nos choix, argumenta t'il en la fixant, les yeux chargés de désir et en posant une main sur la joue de sa chère subordonnée. »
Sara était hypnotisée et elle sentait déjà ses barrières s'écrouler les unes après les autres alors que le visage de Grissom se rapprochait lentement et inexorablement du sien. Leurs lèvres se frôlèrent d'abord en une douce caresse comme si c'était la première fois qu'elles se touchaient. Puis, ce baiser devint rapidement plus passionné, attestant du manque provoqué par ces 4 semaines de séparation. Bien qu'elle sentit une vague de chaleur la submerger de la tête au pied, Sara trouva la force d'interrompre cette étreinte. Elle repris ses esprits et se dit qu'il n'allait pas s'en tirer aussi facilement. Elle s'écarta laissant Grissom sur sa faim.
« S : Tu m'excusera maintenant, mais je dois aller m'habiller, rétorqua Sara en pénétrant dans la douche, fermant la porte sur un Grissom décontenancé et légèrement frustré. »
Ce dernier comprit qu'un baiser ne suffirait pas à pallier son absence et leur manque de communication de ces dernières semaines. Il décida d'abandonner la partie pour l'instant, et quitta les vestiaires. Dans la douche, Sara reprenait ses esprits et se félicitait de sa lucidité. Mais force était de constater que cela avait été difficile de le repousser. Elle ne pouvait le nier, malgré ces 4 semaines de séparation, elle était plus que jamais attirée par Grissom…
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Une demi heure plus tard, les cheveux encore humides, Sara examinait avec assiduité les quelques pièces à conviction trouvées à la décharge. Et plus elle avançait dans sa tâche, et plus elle se disait qu'elle avait perdu son temps dans cette décharge. D'autre part, elle devait bien reconnaître qu'elle n'avait pas trop la tête à ce qu'elle faisait.
Sara ne cessait de repenser à ce qui s'était passé dans les vestiaires. Grissom était revenu sans même la prévenir et il pensait qu'il pourrait faire comme si de rien n'était. Il s'imaginait peut être qu'il pourrait l'embrasser et que toutes les tensions entre eux s'effaceraient. Et bien il se trompait lourdement, et Sara était bien décidée à le lui faire comprendre. Alors qu'elle poussait un long soupir, Nick entra dans le labo.
« N : Et bien dis moi, ça a l'air de te passionner ! rétorqua il en souriant et en se rapprochant de Sara.
S : Ne m'en parle pas, j'ai l'impression de brasser de l'air, répondit la jeune femme en lui adressant un sourire découragé.
N : Ce ne serait pas l'air d'une décharge ? demanda Nick en reniflant ses cheveux et en faisant la grimace.
S : Tu plaisantes ! Je sors de la douche, expliqua Sara en sentant ses vêtements d'un air légèrement paniqué. »
Au bout de quelques secondes, elle remarqua que Nick se retenait de rire, et comprit qu'il la faisait marcher.
« S : Très drôle, Nick ! dit elle mécontente en lui assenant un léger coup sur l'épaule.
N : Je voulais juste te détendre, expliqua Nick en souriant.
S : C'est très gentil de ta part, mais tant que je n'aurai pas finit ça, je ne serai pas détendue ! dit elle en reprenant son minutieux examen.
N : Alors, qu'est ce que ça donne ? demanda t'il en examinant les objets à son tour.
S : Pas grand chose, répondit Sara avec dépit.
N : Tu devrais peut être demander conseil à quelqu'un qui a plus de recul sur cette affaire, un œil neuf, conseilla Nick.
S : Et tu me proposes tes services ? rétorqua Sara d'un ton sarcastique.
N : Non, je n'ai pas le temps, je dois aller voir un témoin avec Sofia. En fait, je pensais à Grissom, répondit Nick en reposant un sac plastique qui contenait un des objets trouvés.
S : Grissom ? répéta Sara machinalement, comme si cette hypothèse était invraisemblable.
N : Oui Grissom. Il est revenu. Tu l'ignorais ? ajouta Nick avec ironie.
S : Non…non. Mais je pense pouvoir me débrouiller sans lui, bafouilla Sara qui ne voulait pour rien au monde que Grissom vienne mettre le nez dans son travail, alors qu'elle tentait de faire le point sur leur relation.
N : Comme tu veux. Bon, je te laisse. A plus tard, déclara le jeune homme en quittant tranquillement la pièce. »
Sara le regarda s'éloigner et se demanda ce qui lui avait pris de suggérer que Grissom vienne l'aider. Est ce que Nick se doutait de quelque chose et savait qu'elle et Grissom n'étaient pas seulement des collègues ? Non, se dit elle en secouant la tête. De toutes façons, ils n'avaient pas grand chose à cacher en ce moment, se dit Sara en reprenant son boulot…
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Au même moment, Grissom poursuivait lentement et péniblement le rangement de son bureau. C'était incroyable tout ce que l'on pouvait entasser pendant un mois. Il avait une énorme pile de courrier à trier et un tas de paperasse à faire, ce qui, comme à l'accoutumé, enchantait Grissom !
Assis derrière son bureau, il n'avait pas du tout la tête à effectuer ces tâches ingrates. Ses pensées étaient totalement accaparées par Sara et leur petit intermède dans les vestiaires. Il n'avait pas du tout eu l'intention de l'embrasser mais elle l'avait provoqué et il n'avait eu qu'une seule envie, la prendre dans ses bras. Durant ces 4 semaines, il n'avait cessé de penser à elle et au moment où il la retrouverait. Bien que Sara s'était totalement abandonnée à ce baiser, elle avait quand même finit par le repousser, ce qui ne le rassurait pas vraiment.
Les yeux dans le vide et complètement perdu dans ses pensées, Grissom sursauta légèrement lorsqu'on frappa à la porte de son bureau.
« C : Votre bureau n'est pas prêt d'être rangé à ce rythme là, ironisa Catherine qui se tenait à l'entrée du bureau de son ami.
G : Catherine ! Vous avez l'air en pleine forme, répondit il avec un sourire car il était content de la revoir.
C : Alors, vous vous êtes bien amusé ? demanda t'elle, en s'asseyant en face de lui.
G : « amusé » n'est pas le mot que j'emploierai, rétorqua Grissom.
C : Vous avez l'air reposé, en tous cas, ajouta Catherine en souriant.
G : Merci…Alors, quoi de neuf ? Tout s'est bien passé ici ? demanda Grissom en changeant de sujet comme à chaque fois que le sujet était lui même.
C : Oh oui. Vous n'êtes pas irremplaçable vous savez, expliqua t'elle, avec un léger sourire, pour le mettre en boite.
G : Personne ne l'est, dit il en la provoquant à son tour et en lui rendant son sourire. »
A cet instant, la sonnerie du téléphone retentit et interrompit cet échange amical. Après avoir soulevé plusieurs enveloppes qui traînaient, Grissom parvint à atteindre le téléphone et décrocha sous le regard amusé de Catherine.
« G : Grissom. »
……..
« G : Bonsoir, Jim. »
…….
« G : Oui, ça va merci. »
…….
« G : Ah….Très bien, j'arrive. »
Grissom raccrocha le combiné et leva les yeux vers Catherine.
« G : C'était Brass. On a retrouvé une jeune femme morte sur un trottoir. Apparemment, la scène du crime aurait été « nettoyée », expliqua Grissom en se levant.
C : J'ai l'impression que ce n'est pas aujourd'hui que vous débarrasserez votre bureau de toute cette paperasse, rétorqua Catherine en se levant à son tour.
G : Vous voulez venir ? demanda Grissom en mettant sa veste.
C : Hum…Laissez moi réfléchir…Passer des heures à examiner une scène sans indice et finir par faire les poubelles du quartier…ça me tente, mais je suis déjà sur une affaire, répondit elle avec une pointe d'ironie.
G : Vous ne savez pas ce que vous ratez…ajouta Grissom sur le même ton, en sortant du bureau. »
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Grissom arriva sur les lieux en se disant que c'était la première affaire qu'il traitait depuis son break, un mois plus tôt. Il avait une légère appréhension mais ressentait aussi une certaine satisfaction à l'idée de reprendre ce travail qui le passionnait tant. Grissom leva la tête un instant. Il faisait nuit noire ce soir à Vegas et si la rue n'avait pas été éclairée par les quelques lampadaires, il se dit qu'il aurait pu admirer les étoiles. Il enfila ses gants et alla rejoindre Brass qui l'attendait derrière les habituelles bandes jaunes interdisant à toute personne extérieure de pénétrer dans le précieux périmètre.
« G : Quand vous disiez que la scène du crime avait été nettoyée, je ne pensais pas que vous parliez au sens propre du terme, rétorqua Grissom en s'agenouillant près de la victime. »
L'odeur évidente de javel qui émanait du corps ainsi que la flaque qui l'entourait ne faisait que confirmer les propos de Grissom.
« B : Ce jeune homme l'a aperçut sur ce trottoir alors qu'il rentrait chez lui. D'après son tee shirt, Sally travaillait au « Monkeys Banana », expliqua Brass en désignant le tee shirt jaune de la victime sur lequel figurait son nom.
G : Le Monkeys Banana ? demanda Grissom intrigué, en se retournant vers Brass.
B : C'est un bar sur l'avenue Roosevelt, répondit Brass comme si cela était évident.
G : Mais ici nous sommes dans l'avenue du 4 juillet. L'avenue Roosevelt est à environ 500 mètres, rétorqua Grissom d'un air surpris.
B : C'est exact, confirma Brass.
G : Alors que fait elle ici ? insista Grissom en sous entendant que quelque chose clochait.
B : Pas des cocktails, en tous cas ! Je vais aller faire à tour à ce bar, peut être que quelqu'un pourra nous éclairer, ajouta Brass en s'éloignant de Grissom. »
Grissom se retourna vers la victime à qui il prêta de nouveau toute son attention. Elle avait l'air si jeune et si fragile. Il s'attarda tout particulièrement sur le crâne de la jeune femme. Il y avait eu beaucoup de sang, même si ce dernier avait été décoloré par la javel. Il était fort probable qu'un coup violent porté à la tête fut la cause du décès. Il prit quelques clichés en se disant que tous les prélèvements biologiques qu'il ferait seraient sans doute souillés par la javel.
« D : Bonsoir, déclara David en débarquant avec sa mallette.
G : David, vous en avez mis du temps, rétorqua Grissom pour le punir de l'avoir fait légèrement sursauté.
D : Excusez moi, mais je suis débordé. Le docteur Robbins est en congés, expliqua David.
G : Je suis au courant, un remplaçant devrait venir vous aider, ajouta Grissom. »
David posa sa mallette et se rapprocha de la victime. Il ouvrit sa mallette et commença son minutieux examen.
« G : Alors, que pouvez vous m'apprendre sur les causes de la mort de cette jeune personne? demanda Grissom alors que David venait de planter le thermomètre dans le foie de la victime.
D : Je dirais que la mort remonte environ à 2 heures. L'hémorragie pétéchiale suggère une mort par asphyxie, déclara David en écartant les paupières de la victime.
G : Et la blessure au crâne ? s'étonna t'il
D : Elle a certainement provoqué une perte de connaissance mais je ne pense pas qu'elle soit à l'origine du décès. Quoiqu'il en soit, j'en saurai plus après l'avoir autopsié, expliqua David d'un ton très sérieux. »
Grissom écoutait avec intérêt les propos de David quand, soudain, un détail retint son attention. Quelque chose semblait sortir de la bouche à peine entrouverte de la jeune victime. A l'aide de sa pince, il retira ce qui ressemblait à une boule de papier. Grissom déplia la petite boule de papier et eut un haussement de sourcil qui intrigua David.
« D : Qu'est ce que ça dit ? demanda le jeune légiste.
G : Qu'il faut s'attendre à faire des heures supplémentaires…répondit Grissom, d'un air énigmatique. »
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Pendant ce temps, au labo de la police scientifique, Catherine se dirigeait d'un pas décidé en direction de Sara. Elle voulait savoir ce qu'elle avait réussi a dénicher dans cette décharge. Arrivée juste devant la porte grande ouverte du labo où se trouvait la jeune femme, Catherine fut arrêtée dans son élan par Warrick.
« W : Catherine, je viens de boucler mon enquête. Je voulais remettre mon rapport à Grissom et lui en parler, mais il n'est pas dans son bureau, expliqua Warrick en interpellant Catherine. »
En entendant le nom de Grissom, Sara avait levé le nez de son boulot, et suivit la conversation qui s'engageait à quelques mètres d'elle.
« C : Oui, il est absent et le sera sans doute pour un petit moment, répondit Catherine en souriant à Warrick d'un air désolé.
W : A peine rentré, il est déjà reparti, se moqua le jeune homme.
C : Il est sur un homicide. Je pense qu'il a sauté sur l'occasion de quitter son bureau et tout le rangement qu'il doit y faire, expliqua Catherine avec légèreté. Tu n'as qu'à poser ton rapport sur son bureau, où tu pourras. Il s'en occupera en rentrant, ajouta t'elle.
W : Ok. Merci Catherine, répondit Warrick en faisant demi tour. »
Catherine le regarda s'éloigner un léger instant puis entra dans la pièce où se trouvait Sara. Cette dernière examinait les maigres preuves éparpillées sur la table, avec dépit.
« C : Alors, du nouveau ? demanda Catherine en s'appuyant sur la table, aux côtés de Sara.
S : Non, absolument rien. Et c'est pas faute de chercher…répondit elle en étouffant un bâillement.
C : Tu devrais rentrer. Tu as l'air crevée, déclara Catherine avec un sourire de soutien.
S : Non, ça va aller, merci, répondit la jeune femme en secouant la tête avec obstination après n'avoir pu retenir un second bâillement.
C : Sara…Tu n'as pas dormi depuis presque 48 heures. Et je crois savoir que tu es encore d'astreinte demain soir. Je demanderai à Warrick de te remplacer, il vient de boucler son enquête, insista t'elle avec douceur. »
Sara fixa Catherine dans les yeux et réalisa qu'elle lui disait cela pour son bien. Alors, pour une fois, elle se dit qu'elle pouvait bien rentrer plus tôt.
« S : Ok. C'est vrai que j'ai besoin de repos. Merci Catherine, ajouta t'elle en se levant. »
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Deux heures plus tard, Grissom revint pratiquement bredouille de la scène de crime. Il tenait sa mallette dans une main et le seul indice intéressant dans l'autre main, à savoir le petit bout de papier précieusement emballé dans un sac plastique. Alors qu'il allait le remettre aux différents techniciens pour le faire analyser, Grissom fut interpellé par Warrick.
« W : Grissom ! l'appela Warrick, dans son dos.
G : Bonsoir Warrick, répondit il en se retournant.
W : Je vous cherchais. Votre enquête, ça avance ? demanda le jeune homme.
G : Pas autant que je le souhaiterais…Mais c'est pour me demander ça que vous me cherchiez ? rétorqua Grissom, pas très désireux de faire la conversation maintenant.
W : Non. J'ai déposé mon rapport sur votre bureau, mon enquête est terminée, répondit Warrick.
G : Et vous voulez que je vous affecte à une autre affaire ? demanda le superviseur d'un air détaché.
W : Pas la peine. Je remplace Sara. Catherine lui a proposé de rentrer et elle a accepté, expliqua t'il. »
Grissom ne put masquer sa surprise. Il ne sut pas vraiment si c'était parce que Sara avait accepté de rentrer chez elle avant la fin de son service ou parce qu'elle ne lui avait pas informé de sa décision alors qu'il était son superviseur et même bien plus encore…
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Un peu plus tard dans la soirée, Grissom était tranquillement assis derrière son bureau qui avait pratiquement retrouvé son aspect normal. Il examinait les photos qu'il avait prises sur les lieux du meurtre. Mais, force était de constater qu'il ne trouvait aucun élément lui permettant d'avancer. Il reposa les photos et enleva ses lunettes. Grissom se mit à penser à Sara. Que faisait elle à cet instant ? Il l'imaginait en train de dormir, son corps mince et élancé étendu, seul, dans le lit. Il se dit qu'il aimerait vraiment être à ses côtés.
Grissom se ressaisit et sortit de ses pensées. Il regarda sa montre et se leva. Il était temps d'aller voir si l'examen de ce bout de papier donnait quelque chose. Il sortit de son bureau, la tête baissée et entra en collision avec une belle et élégante créature féminine qui passait par là. Grissom avait fait tombé son dossier. La mystérieuse inconnue, une femme blonde, d'une quarantaine d'années, le ramassa et lui tendit.
« Vous devriez regarder devant vous, souffla t'elle avec un large sourire espiègle avant de tourner les talons , avant même qu'il n'est pu prononcer le moindre mot. »
Grissom la regarda s'éloigner, quelque peu intrigué.
« GS : Wouaw ! Décidément, j'ai bien fait de venir bosser aujourd'hui, rétorqua Greg qui se tenait juste derrière Grissom. »
Le jeune homme fixait avec envie le postérieur de la jolie inconnue qui s'éloignait.
« G : Greg ! Vous avez assez de travail ou vous voulez que je vous en donne ? rétorqua Grissom en se retournant vers Greg pour lui signifier de retourner bosser, ce qu'il fit. »
Grissom se dirigea vers le labo de graphologie. En entrant dans la pièce, il découvrit le message inscrit sur le petit bout de papier affiché sur le grand écran. Ce même message qu'il avait retrouvé dans la bouche de la victime quelques heures plus tôt et qui le laissait toujours autant perplexe :
Je suis innocent.
Phoenix
« G : Alors, vous avez trouvez quelque chose ? demanda Grissom au technicien.
T : Non, rien de probant, j'en ai peur. Le papier est on ne peut plus classique. Quand à l'encre utilisée, elle provient d'un marqueur noir tout ce qu'il à de plus ordinaire, expliqua le spécialiste.
G : Rien d'autre ? demanda Grissom quelque peu découragé.
T : Juste un détail. La façon dont il forme ses « N » est plutôt inhabituelle. Regardez comme la deuxième queue du « N » descend bas, dit il en posant son doigt sur le rétroprojecteur pour illustrer ses propos.
G : Et en ce qui concerne l'auteur de ces mots ? voulut savoir Grissom.
T : L'écriture soignée indique que c'est quelqu'un de très méticuleux et d'extrêmement introverti. De plus, la régularité et la continuité des traits laisse penser que nous avons à faire à une personne relativement jeune, de moins de 40 ans, je dirais. Voilà, c'est tout ce que je peux dire, ajouta t'il.
G : Merci, répondit Grissom en se disant que tout cela ne l'avançait guère… »
Grissom sorti du labo de graphologie en se demandant comment il pourrait résoudre cette enquête. La victime semblait n'avoir aucun ennemi selon Brass, il n'y avait aucun témoin, l'autopsie n'avait apporté aucune révélation. De plus, le moindre ADN de l'assassin, s'il en avait laissé, aurait été dégradé par la javel, et le message laissé dans la bouche de la victime ne contenait aucune empreinte et n'avait aucun sens. Mais qui était ce Phoenix ???
