Coucou !
Première entrée pour moi dans le fandom Harry Potter. J'ai lu les livres et vu les films comme tout le monde (dédicace à mon documentaliste préféré qui me voyait toujours repartir le cartable plein à craquer), mais ça remonte à si longtemps que je n'ai plus que de vagues souvenirs. Même si -heureusement- Wikipédia existe, je ne suis pas à l'abri d'éventuelles erreurs, et en appelle donc à votre indulgence :)
Ce sera un Drarry (je devrais dire Hargo, mais c'est moche), un two-shot. Première fois aussi que je découpe une fanfic, j'espère que ça ira.
On se base sur une année propre au fandom, la huitième. Après la mort de Voldemort et la Grande Guerre, donc, mais avant l'épilogue.
Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling
Influences/Inspirations : les doujinshi Strawberry Fields (dont vient l'image de couverture) et Day After Day ainsi que la fanfiction Of Ties, Tears and Tumbs dont je ne me rappelle malheureusement plus l'auteur.
En franchissant les immenses grilles de l'immense bâtiment, Harry sentit un vent frais ébouriffer ses cheveux ordonnés. Il maugréait lorsque quelqu'un lui sauta sur le dos. Sursautant, il se retourna et reconnut Hermione, qui souriait de toutes ses dents, les joues rougies par le froid.
« Salut, Hermione ; lança le jeune homme.
- Salut Harry ! Je suis heureuse que tu sois finalement venu ! s'exclama-t-elle en le serrant dans ses bras.
- Pourquoi, tu pensais que je serais resté chez moi ? répliqua-t-il, vexé.
- Laisse, mec, elle était à cran... expliqua une voix moqueuse.
- Ron ! s'écria Harry en découvrant le roux derrière la jeune fille.
- Salut, Harry, c'est cool de te revoir ! répondit le Weasley.
- Vous êtes arrivés en ensemble ? hasarda son ami, qui eut confirmation en voyant les deux rougir et Hermione détourner le regard.
- Ma mère nous a accompagnés en voiture ; expliqua Ron, Elle a passé quelques jours à la maison.
- D'ailleurs reprit la Granger, Où étais-tu, Harry ? On a cherché à te joindre, mais...
- J'avais besoin de... Me reposer ; hésita-t-il … Seul, de préférence.
Il se sentit coupable en apercevant la brune s'assombrir, et son camarade lui presser gentiment l'épaule. Elle reprit son sourire, mais son visage affichait un air grave.
- Harry ; commença-t-elle, Voldemort est mort, tu as sauvé le monde. C'est fini, à présent, tu n'as plus à t'en faire. C'est inutile de tout ressasser. »
L'interpellé ne répondit pas. Il s'engagea sur le chemin, ballotté par la cohue d'élèves, et arriva enfin dans le grand réfectoire.
Il s'assit à la table des Gryffondor, et fut heurté à l'épaule. Se retournant, il reconnu l'ancien Mangemort. Les yeux émeraudes et glace s'affrontèrent un instant, puis Pansy Parkinson fit signe à Drago Malfoy d'avancer. Le blond dévisagea encore Potter en un regard haineux, et accepta enfin de bouger.
Harry se demandait bien ce qui lui avait valu un face-à-face pareil, quand ses deux meilleurs amis l'entourèrent à la table. Hermione tenta de reprendre la conversation là où elle s'était arrêtée, mais le brun ne l'entendait pas de cette oreille. Ils venaient tout juste de se retrouver, et déjà ses camarades l'énervaient, le considérant comme un héros. Lorsqu'il marchait dans la rue, il n'y avait pas un seul passant qui ne chuchotait à son encontre « C'est le grand Harry Potter, celui qui a vaincu le Seigneur des Ténèbres... », le dévisageant avec admiration, pitié, ou compassion. Le Grand Harry Potter, voilà qui il était, même aux yeux d'Hermione et Ron, les deux à le connaître le mieux. Supposés le connaître le mieux.
Mac Gonagal frappa dans ses mains, l'extirpant de sa rêverie morose.
« Bien. Les huitième année, veuillez me suivre, nous allons vous conduire à vos chambres. »
Les élèves emboîtèrent le pas au professeur, qui leur fit gravir les différents escaliers menant au dernier étage.
Les Serdaigle empruntèrent le premier corridor, les Poufsouffle le troisième, les Gryffondor le deuxième, et les Serpentard le quatrième.
Tout en marchant, Ron essaya de discuter avec Harry, qui l'écoutait à peine.
« Hm, mec, ça va pas fort ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles ; répliqua-t-il sèchement.
- Allez, je vois bien que tu n'es pas dans ton état normal, Harry...
- Peut-être que c'est de votre faute... » murmura-t-il si bas que l'autre n'entendit pas.
Ils arrivèrent dans la salle commune.
« Bref abandonna temporairement son ami, Évidemment, on partage la mê-
- Non, Ron. » le coupa sèchement Harry. Puis, devant l'air interloqué du roux, il se radoucit et soupira : « Désolé, Ron, mais je ne préfère pas... Je ronfle pas mal en ce moment, je voudrais pas déranger ! prétexta-t-il tout en se sachant absolument pas crédible.
- Mais, Harry... » protesta le Weasley.
Neville les appela au loin, et le Potter poussa le pauvre Ron vers le fond du couloir en lui emboîtant le pas. Il choisit une chambre au hasard et y entra, refermant la porte derrière lui. Il entendit bien l'autre tambouriner à sa porte, mais se refusa à ouvrir.
Il s'assit sur l'un des larges lits et soupira. La raison pour laquelle il souhaitait rester seul, autre le fait que le roux l'irritait -il se sentit ignoble de penser pareille chose de son ami-, était qu'il avait d'horribles cauchemars depuis peu. Principalement à propos de ses amis. Il les voyait se jeter entre lui et Voldemort, élevant leur corps à la fonction de bouclier humain, frappés par la magie noire.
Évidemment, rien ne s'était déroulé ainsi, mais les avoir mis en danger causait à Harry des sueurs froides. Il ne parvenait pas à se débarrasser de ce sentiment de culpabilité, qui ne faisait que ce renforcer lorsque des regards lui rappelaient quel ''héros'' il avait été. Son cauchemar avait beau être très différent de la réalité, à vrai dire ça n'enlevait pas le fait qu'il n'avait pas été le seul à lutter, que des gens étaient morts pour l'élever à ce rang de ''héros'' qu'il ne méritait pas. Fred, Lavande, Colin, tant d'élèves avaient péri pour lui offrir l'opportunité d'achever l'Ennemi, et seul Harry recevait de la reconnaissance. Ce n'était pas juste. Voir Ron, dont le frère était mort, lui sourire sans aucun reproche, ça n'était pas supportable. Il ne voulait pas d'admiration et de respect, il n'était pas un héros, il était un meurtrier. Un Sauveur aux mains ensanglantées.
« Vous vous installerez dans cette chambre. »
La voix de Mac Gonagal à travers la porte le fit sursauter. Le professeur ouvrit, accompagnée d'un jeune homme. En apercevant Harry seul, elle haussa un sourcil mais s'abstint de tout commentaire. Se raclant la gorge, elle désigna l'élève.
« Monsieur Potter, le dortoir des Serpentard étant au complet, vous allez devoir partager cette chambre avec ce jeune homme. Il n'y a pas de discussion possible ; précisa-t-elle en levant la main pour couper court aux protestations. Bien, Monsieur Potter, merci de votre participation. Je vous souhaite une fin de journée. » acheva-t-elle en repartant.
« Il semblerait qu'on doive cohabiter à présent.. Quelle plaie, Potter ! » commenta Drago Malefoy en se laissant chuter sur l'autre lit.
Harry poussa un énième soupir. Décidément, cette huitième année commençait mal.
« D'ailleurs, Potter, tes admirateurs t'ont laissé tomber ? A moins que tu en aies eu assez des ''Oh, Grand Harry Potter, merci de nous avoir sauvés !'' (il prit une pose de Madone pour appuyer ses dires) ? »
Harry ne répondit rien mais fut étonné de la justesse des propos de Malefoy. Il échappa même un petit sourire. Se méprenant sur l'expression de son rival, le blond déclara :
« Que ce soit clair entre nous, Potter, je n'ai aucunement l'intention de devenir ton ami. Surtout ; continua-t-il, soudain assombri, Depuis que tu as détruit l'honneur de ma famille. »
Le brun reçut cet aveu avec surprise. Bien sûr, il était au courant des conséquences infligées à la noblesse pour avoir assisté Voldemort, mais que le fils en parle aussi franchement au coupable direct, voilà qui était surprenant. Et qui expliquait leur confrontation visuelle plus tôt. Malefoy lui en voulait terriblement, et il était bien le seul.
« Je suppose que si je te dis être désolé, ça ne changera rien ? » tenta-t-il, cependant sachant cette question rhétorique. Le noble ne lui pardonnerait pas, et de toute manière Harry s'en fichait. Le Serpentard ne se donna même pas la peine de répondre, se contentant de lui jeter un regard méprisant.
Ils défirent chacun leurs bagages en silence, la simple valise de Harry et les trois frappées du blason des Malefoy de Drago firent leur lit en silence consultèrent leur emploi du temps en silence -ils avaient le cours de potions avancées en commun- et enfin se rendirent dans la grande salle, sans que le blond ne manque d'écraser le pied de l'autre.
Retrouvant Ron et Hermione, il se força à paraître joyeux, même s'il percevait l'incompréhension de ses deux amis. Ceux-ci se récrièrent en apprenant la colocation des deux adversaires, et Hermione, après s'être fait raconter la querelle qu'ils avaient eue, avança :
« Il m'est avis que Malefoy ne te déteste pas autant qu'il ne le prétend.
- Ne dis pas n'importe quoi, j'ai ruiné son père et sa réputation.
- Certes, mais pour le bien du monde (il frémit à cette parole). Et je pense que Malefoy craignait pour son père. Tu sais, il n'était pas enchanté de faire partie des Mangemorts, il avait peur que son père soit tué, soit par le gouvernement, soit par Voldemort lui-même. Dans un certain sens, en arrêtant Voldemort et ainsi Lucius Malefoy, tu as protégé son père. A présent, il ne risque plus de mourir ni de faire de mal. Il doit, même inconsciemment, t'être reconnaissant. C'est ce que je pense, en tout cas.
- Tu parles ; répliqua Ron, Il a simplement la haine de s'être fait ridiculisé par Harry !
- Je n'ai pas dit le contraire, mais peut-être que la situation n'est pas aussi simpliste ! tempéra-t-elle.
- En tout cas, bonne chance pour le supporter toute cette année, mec ! » l'encouragea le roux.
Leur copain ne réagit pas, réfléchissant à ce que la jeune fille avait dit. Ce raisonnement n'était pas idiot du tout, cependant il peinait à croire que Malefoy puisse ressentir ne serait-ce qu'un sentiment positif à son égard, et surtout pas de reconnaissance. Harry ne voulait pas de sa reconnaissance. Le Sang-Pur était le seul à ne pas l'avoir contemplé de ces yeux qui le dégoûtaient, comme le faisaient tous les autres. Il était le seul à ressentir du mépris pour lui, et cela le rassurait. De savoir qu'aux yeux d'au moins une personne il n'était pas un Héros.
Il hésita à faire part de ses réflexions à ses deux camarades, mais supposa que cela ne ferait que les inquiéter davantage et se tut.
Le soir arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru. Après le dîner dans la grande salle où il avait retrouvé d'autres camarades comme Luna, Ginny ou Neville, avec qui ils avaient longuement échangé chacun de leurs nouvelles. Cependant, tous gardaient au fond des yeux une étincelle de respect, ce qui avait terni la joie du garçon.
Il s'écrasa sur le lit en poussant un long soupir. Malefoy, qui sortait des douches, haussa un sourcil moqueur.
« Soupirer réduit l'espérance de vie, tu sais, Potter. Je ne suis pas sûr que tes fans apprécient de te voir mourir si jeune ; lâcha-t-il, sarcastique.
- Ce ne sont pas mes fans, mais mes amis ! répliqua l'interpellé, las.
- Je pencherais plutôt pour des toutous ; ironisa l'autre, Alors pourquoi as-tu l'air si ennuyé de parler avec eux ?
Harry haussa les épaules, quoique réellement surpris. Sa lassitude était-elle si perceptible ?
- Je vais te le dire, moi ; commença le blond en s'approchant. C'est parce que tu en as assez de n'être considéré ''que'' comme le héros qui a sauvé le monde, le Grand Harry Potter qui a abattu le Seigneur des Ténèbres, tu voudrais qu'on te traite comme un pauvre type normal, et du coup la gratitude de tous ces débiles te passe au-dessus. T'en as marre d'être admiré, Potter, tu veux pas être un héros.
Plus il parlait, plus il s'avançait, finit par saisir Harry au collet, la colère montant dans sa voix.
- Je vais t'apprendre un truc, Potter. T'es pas un gars normal. Mais t'es pas un héros non plus. T'es un connard ; persifla-t-il. T'as traîné le nom de ma famille dans la boue, t'as ruiné mon père, tu m'as humilié ! T'es un putain de connard, Potter, fourre-toi bien ça dans le crâne ! »
Lorsqu'il s'arrêta enfin, à bout de souffle, la rage brillait dans ses yeux. Leurs fronts s'entrechoquaient, leurs nez se cognaient, les prunelles luisantes de colère de Drago ancrées dans celles stupéfaites de Harry, le souffle rauque et court. Malefoy repoussa l'autre violemment, puis s'épousseta les manches et se détourna.
Une fois la lumière éteinte, Harry cogitait encore. Il ne pouvait pas nier mériter l'emportement de Malefoy, pourtant son sentiment de culpabilité ne s'était pas aggravé. Il avait seulement entendu ce qu'il désirait entendre : il n'était pas un héros. Malefoy le détestait, pas reconnaissant pour un sou, conscient de ce qu'avait causé Harry. Etrangement, cela le soulageait. Malefoy était toujours le même, la petite peste irritante et irrécupérable, teigneux et sarcastique... Harry finit par s'endormir.
Il fut réveillé par un cauchemar, comme prévu. En sueur, déboussolé, mais pas aussi effrayé que par les précédents. Le brun chaussa ses lunettes, chercha le réveil à tâtons. L'écran lumineux indiquait trois heures du peu moins endormi, le garçon remarqua la lune qui filtrait à travers les rideaux, un rayon de lumière éclairant faiblement la pièce. Du coin de l'œil, il aperçut un détail. Se retournant, il en eut confirmation : le lit du Serpentard était vide. Où le blond avait-il pu aller ?
N'hésitant qu'à demi, Harry enfila sa cape d'invisibilité et empocha la Carte du Maraudeur. Sortant dans le couloir à pas de loup, il chuchota la formule « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. » Le parchemin s'anima et s'ouvrit. Il lui intima : « Trouve Drago Malefoy. »
Quelques secondes plus tard, un cercle rouge se mit à pulser, indiquant Drago Malefoy dans la zone de la bibliothèque. Le Gryffondor hocha la tête et murmura « Méfait accompli. » La carte se ternit et se replia.
Arrivant à la salle indiquée, il balança un instant, ne sachant que faire. Il était venu ici, mais que voulait-il accomplir ? Malefoy ne souhaiterait sûrement pas avoir été suivi, pour être sorti il devait avoir une bonne raison... Et s'il fomentait encore quelque chose ? Après sa tirade précédente, il devait nourrir certaines idées de vengeance envers lui... Un courant d'air entrebâilla la porte, comme une invitation. Haussant les épaules, Harry entra doucement, assurant la bonne couverture de la cape.
Toutes ses pensées suspicieuses s'envolèrent, sa respiration se coupa. Drago était assis contre les lourdes étagères, à même le sol. Une fenêtre ouverte laissait passer un léger souffle d'air, faisant claquer les pages d'un livre qu'il tenait sur ses genoux. Les paupières closes, la lune diffusait dans la pièce sa clarté diffuse, rendant sa peau plus pâle qu'à l'accoutumée. Harry s'approcha, sans remarquer qu'il s'appliquait à réguler sa respiration. Drago dormait, la tête légèrement inclinée sur son épaule droite, les lèvres entrouvertes laissant échapper un souffle lent et régulier. Harry s'agenouilla sans bruit à côté de lui, détailla les traits fins, les mèches blondes habituellement sévèrement tirées en arrière effleurant nonchalamment la cou, dont la peau blanche faisait écho à celle du visage, sur lequel quelques traces de larmes venaient colorer les pommettes... Drago Malefoy, pleurer ? Harry le savait lâche, oui, mais pleurer ? Sans bien trop réaliser, il avança la main vers lui. Dès que ses doigts effleurèrent sa peau, il sut qu'il n'aurait pas dû. Le Serpentard ouvrit brusquement les yeux, sursautant à ce contact, et Harry crut faire une crise cardiaque, avant de se rappeler son invisibilité. Il soupira mentalement de soulagement, tout en se traitant d'idiot. Drago, encore un peu embrumé, tenta un : « Il y a... Quelqu'un ? » Evidemment, le brun se refusa à répondre. Alors, l'autre étendit le bras, et saisit accidentellement un bout de la cape. Alors que le Gryffondor paniquait, ils entendirent des bruits de pas résonner dans le couloir, se dirigeant vers la salle... Le blond sursauta, cherchant du regard une cachette, inconscient de tenir entre ses doigts sa seule chance de salut. Les pas se rapprochèrent, la porte s'ouvrit... Harry ne réfléchit pas plus longtemps. Empoignant Malefoy, il le tira à lui et le bâillonna de sa main, tous deux disparaissant sous le tissu.
Le cœur battant, ils écoutèrent le veilleur entrer, grommeler en passant tout près d'eux, fermer la fenêtre et ranger le livre, puis ressortir en frôlant le pied d'un des garçons.
Une fois certain de son éloignement, Harry relâcha Drago et se prépara à l'explosion. Ce dernier, toujours sonné, prit un temps de réaction. Puis en comprenant qui l'avait sauvé et suivi, il rougit furieusement, rejeta la cape et recula de trois pas.
« T-Tu... ! Potter ! » chuchota-t-il rageusement, incapable d'aligner trois mots.
Le brun hocha lentement la tête, mi-amusé mi-honteux.
« Qu'est-ce que tu fous là ?! s'exclama aussi bas que possible le Serpentard.
- Je suis venu voir pourquoi tu n'étais pas dans ton lit... murmura l'autre laconiquement.
- Parce que t'es ma baby-sitter maintenant ? rétorqua vivement le Sang-Pur.
- Non, mais... » commença-t-il, avant d'apercevoir un trousseau de clefs au sol.
Le veilleur avait oublié un petit quelque chose. Ce qui signifiait... Au même moment, une toux sèche résonna au fin fond du corridor. Paniqué, Harry saisit Drago par le poignet, sourd à ses protestations, les enveloppa dans le tissu et tira le noble jusqu'à la sortie. Ils traversèrent le couloir en courant, grimpèrent les escaliers quatre-à-quatre, le Gryffondor tirant toujours le Serpentard, déboulèrent dans la chambre et s'arrêtèrent enfin, le cœur battant frénétiquement. Malefoy arracha son bras à Potter, et s'agenouilla face à lui, tentant de reprendre un rythme cardiaque acceptable.
Quand leurs regards se croisèrent, il haleta : « Potter... J'espère que tu as... Une putain de bonne raison ! »
Ils récupérèrent chacun en silence, puis Harry prit prudemment la parole.
« Désolé, mais... Sans moi tu te serais fait choper deux fois …
A cette remarque, le blond rougit d'indignation, le sachant dans le vrai.
- Justement, pourquoi m'avoir aidé ? J'aurais pu me débrouiller sans ton aide, Potter ! rétorqua-t-il furieusement.
- J'aurais dû y croire et te laisser gérer, en fin de compte... argua l'autre, à peine cynique. Au fait, pourquoi es-tu sorti ?
- Je... ! Ca ne te regarde absolument pas, Potter !
- Vu que je t'ai rendu un service, si, un peu... avança-t-il, un poil moqueur.
- … Ah, mais j'y suis ! se reprit Malefoy. Tu pensais me voir redevable, augmenter ta pitoyable cours d'admirateurs, pas vrai Monsieur le Grand Harry Potter ?
- Malefoy... soupira son interlocuteur, soudain très las. Ca suffit...
- Que... ? Ca suffit ? éclata le dénommé. Ca suffit, Potter ? Je crois que tu n'as pas bien compris ! Tu déshonores mon père ? Soit ! Tu ruines ma famille ? Soit ! Tu joues les héros et oses t'en plaindre ? Soit ! Tu me donnes le mauvais rôle ? Soit ! Mais qu'en plus tu me cherches, te rappelant à mon bon souvenir, pour me vanter tous tes ''exploits'' pathétiques, non ! cracha-t-il, à bout de nerfs. Je te déteste, Potter ! Je te hais ! » il se détourna, tremblant de fureur, des larmes de rage roulant sur ses joues.
Harry reçut cette tirade comme un coup de poing dans l'abdomen. Malefoy venait tout juste d'avouer sa douleur, toute cette peine, et d'y mettre un nom, son nom. Il savait bien que le Serpentard le détestait depuis la première année, mais pas de cette rage, cette haine désespérée que le blond venait de lui cracher, le cœur à vif. Harry n'avait jamais pensé, jamais prévu, le rendre... triste. Il n'était pas comme ça, ce n'était pas son intention, il ne savait pas pourquoi mais ne voulait pas que Malefoy le croit ainsi. A cette pensée, le brun s'avança vers le garçon, le saisit par les épaules.
« Ne me touche pas ! se hérissa ce dernier. Laisse-moi, Potter ! Laisse-moi ! »
Faisant fi de ses protestations, Harry, désemparé, entoura Drago de ses bras, comme la mère de Ron l'avait fait pour lui. Il contint le blond qui se débattait, sanglotant : « Laisse-moi ! Laisse-moi !... » qui peu à peu luttait de moins en moins. « Laisse-moi... » balbutia-t-il, tandis que coulaient ses dernières larmes. Encore quelques sanglots et des soubresauts qui résonnaient dans le corps d'Harry.
Ils restèrent ainsi un moment, jusqu'à ce que Malefoy repousse sans violence le Gryffondor, qui desserra son étreinte. Les yeux gris et verts se croisèrent, et il sembla à ces derniers que cette haine dans les prunelles glaces s'était éteinte.
Alors ? Sachez que, si les choses semblent s'améliorer en cette fin de chapitre, rien n'est encore joué...
Vous êtes partants pour le deuxième chapitre ? Si oui, n'hésitez pas à laisser vos impressions, j'en serais ravie :D
Je ne sais pas trop quand il arrivera, parce que je suis en VACANCES et que du coup je risque de me montrer paresseuse héhé *fuit*
Chu à vous~
