La manière dont j'aurais aimé que se termine la scène dans la voiture d'Aria de la saison 2. Dans cette fanfic, Ezra n'est pas A, parce que j'aime beaucoup trop le Ezria pour ça. J'espère que vous aimerez !:)
Ezra allait mettre le contact. Il allait le faire. Il ne pouvait pas se débrouiller autrement. Il allait démarrer sa voiture, rouler jusqu'à Hollis et faire cour. En oubliant. La peur, les larmes, la colère.
Aria.
Ne pas lever les yeux. Ne pas regarder dans cet autre véhicule. Ne pas croiser son regard.
Trop tard.
Il avait tout vu. Les cheveux bruns en bataille, les yeux rougis et les joues noyées de larmes. Le cœur brisé, déchiré, arraché. Le souffle coupé.
Le jeune professeur ferma les yeux un instant.
Ne pas craquer, ne pas aller la consoler. L'oublier, voilà ce qu'il devait faire. C'était la bonne solution, la meilleure. Alors pourquoi est-ce qu'il sentait son cœur se faire broyer à chaque respiration ? Pourquoi avait-t-il l'impression que l'on avait passé son corps sous un camion géant lancé à grande vitesse ? Pourquoi était-ce si douloureux ?
Ezra soupira et sortit de sa voiture. Il n'aurait pas dû, ce n'était pas le bon choix. Mais il n'en avait pas d'autre, parce qu'il avait la certitude qu'il mourrait à la seconde où il s'en irait. Il pouvait déjà sentir la douleur l'écraser, briser son être, achever son souffle.
Il ouvrit la portière de la voiture d'Aria qui le regarda s'installer sans un mot, toujours en larmes. Sa respiration était haletante et elle ne pouvait retenir de petits hoquets de peine. Elle essuya ses joues avec violence et se retourna pour regarder droit devant elle.
Ezra lui attrapa le bras et la tira doucement pour la forcer à se retourner.
Et à le regarder.
Il n'avait aucune idée des mots à prononcer. De comment réparer ce cœur qu'il avait écrasé, de comment sécher ces joues noyées. De comment se faire pardonner, après ce qu'il venait de faire.
Il attira Aria contre sa poitrine et fut étonné de la facilité avec laquelle elle se laissa faire. Il aurait cru qu'elle allait le frapper, l'insulter ou peut-être même sortir de la voiture et s'en aller. Mais elle ne fit rien de tout ça. Elle se contenta de se mettre à pleurer dans ses bras, le souffle court.
-Pardon Aria... Pardon.
Ce fut tout ce qu'Ezra fut en mesure de dire devant la douleur de celle qu'il aimait.
La brune prit une profonde inspiration qui la fit grimacer et elle prit la parole d'une voix un peu faible et rendue rauque par sa peine.
-Comment je peux te croire maintenant Ezra ? Chuchota-t-elle. Comment je... Tu étais prêt à...
Elle se perdit dans ses mots. Parce qu'elle n'avait même pas idée de comment lui représenter son état d'esprit en parlant.
-Je suis stupide Aria... Tellement stupide. Je te promet que... Je ne peux pas vivre sans toi Aria, c'est impossible. Tu m'es aussi nécessaire que l'air, je ne peux pas...
Il s'arrêta, lui aussi perdu.
-Tu as cours, finit par chuchoter Aria d'une voix brisée, et elle se redressa pour s'arracher à l'étreinte d'Ezra. Son geste créa automatiquement un vide, un trou dans le cœur du jeune professeur et il grimaça.
-Je ne vais pas y aller. Tu sais ce qu'on va faire ? On va aller à mon appartement, juste tous les deux, et j'appellerais pour dire que je suis malade. D'accord ?
Aria renifla mais hocha la tête et Ezra mit le contact pour démarrer.
Le trajet fut très silencieux, mais le jeune professeur savait que les larmes de la brune n'avaient pas cessé de couler. Lui se refusait à pleurer mais son cœur n'en était pas moins en miettes. Il s'en voulait tellement !
Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant son immeuble, il poussa un profond soupire. Il prit Aria par les épaules et ils montèrent ensembles les escaliers.
-Tes voisins... Chuchota la brune en s'arrêtant soudainement devant le couloir où se trouvait l'appartement d'Ezra.
-On s'en fiche. Ils peuvent tous savoir que je t'aime, que je ne peux rien sans toi et ils peuvent même aller le crier sur tous les toits.
Aria sourit un peu mais ses yeux ne mentaient pas La douleur persistait, vive, brûlante. Destructrice.
Ils entrèrent et refermèrent la porte derrière eux.
Ezra prit aussitôt Aria dans ses bras mais fronça rapidement les sourcils.
-Tu trembles Aria.
La brune secoua la tête.
-C'est rien.
Elle s'arracha à l'étreinte pour aller s'asseoir sur la canapé du jeune professeur. Ce simple geste lui fit se rendre compte du point auquel sa confiance allait être difficile à regagner.
Il vint s'asseoir à côté d'elle et posa une couverture sur ses épaules.
-Aria écoute moi, commença-t-il tout en lui relevant la tête du bout des doigts.
La brune plongea ses yeux dans les siens et ne prononça pas un mot. Elle l'écoutait
-Je t'aime plus que tout sur cette planète. Tu es ma raison de vivre, tu es tout, toute ma vie. Je t'aime à un point que tu n'imagines même pas.
-Alors pourquoi tu... Murmura Aria dans un soupire.
-Parce que je suis stupide Aria. Mais je m'en fiche maintenant.
Ezra sentit le corps de la brune se raidir contre le sien et son souffle irrégulier s'interrompre.
-Non, non, laisse moi finir. Je me fiche de ce que pourront penser les gens. Je me fiche de ce que croira ton père, parce que s'il pense que je reste parce qu'ici j'aime la personne la plus incroyable au monde il aura raison. Ils peuvent tous croire ce qu'ils veulent, je t'aime et le monde entier n'y changera rien.
Il y eut un éclair de bonheur dans les yeux d'Aria et Ezra se relaxa quelque peu. Il avait réussit, du moins c'était un pas de plus.
La brune prit doucement sa main dans un geste d'une lenteur délibérée. Elle ne pouvait pas croire qu'il était là, avec elle et le contact de sa peau lui procurait une sensation de sécurité qu'elle avait cru perdue à tout jamais.
Elle amena leurs mains jointes sur le cœur du jeune professeur qui s'émerveillait de voir la respiration de celle qu'il aimait redevenir régulière, secouer doucement son corps et soulever sa poitrine.
Aria ferma les yeux en sentant le cœur d'Ezra battre sous ses doigts. Elle posa sa paume tout entière sur la poitrine du brun et sourit.
-Il bat pour toi. Tu sens comme il s'affole juste parce que tu es là ? Demanda Ezra d'une voix douce.
Aria sourit de nouveau et, hésitante, se redressa pour venir effleurer les lèvres de l'homme sans qui elle ne pouvait plus vivre.
Elle s'écarta de lui une seconde après, une lueurs de défi brillant dans ses yeux encore humides de larmes. Ezra lui sourit et captura ses lèvres doucement, posant une main sur sa joue pour être bien certain qu'elle était là, frémissante sous le bout de ses doigts.
Elle demanda l'accès à sa bouche en tentant de forcer le passage avec sa langue et il le lui donna sans se faire prier. Ce baiser avait une saveur différente de ceux qu'ils avaient partagés dans le passé. Perdre l'autre n'était plus quelque chose d'envisageable, ils étaient maintenant nécessaires l'un à l'autre.
Aria s'écarta un peu d'Ezra mais le jeune professeur la ramena à lui, gardant le contact en mordillant la lèvre inférieure de la brune.
Lorsqu'ils sentirent tous deux leurs poumons sur le point d'éclater ils s'écartèrent doucement l'un de l'autre.
Ezra observa Aria un moment sans parler. Elle était magnifique. Ses yeux brillaient d'étoiles et non plus de larmes, ses joues avaient légèrement rougies et ses cheveux dansaient autours de son visage.
-Ne m'abandonne plus jamais, murmura Aria.
-Plus jamais, promit Ezra en l'attirant à lui. Et on trouvera une solution pour tout. Plus personne ne se dressera jamais entre nous.
Aria sourit et vint se lover dans les bras d'Ezra avec un soupire de bonheur. Le jeune professeur quand à lui la serra un peu plus contre lui, songeant qu'il ferait tous les efforts du monde pour tenir sa promesse. Pour sa propre survie, il avait besoin de la brune dans sa vie.
-Je t'aime Aria, chuchota-t-il.
-Je t'aime aussi Ezra, répondit-t-elle en fermant les yeux, heureuse. Enfin.
