Bonjour à tous ! Me revoilà avec une nouvelle fic ! Vi, je sais que j'ai autre chose en cours, mais une idée est venue trotter dans ma tête, donc je n'ai pu m'en empêcher, pardon.
En fait, je ne sais pas ce que je vais faire de cette fic, ça dépend de vous. Soit je l'arrête là, oneshot basique, soit je la continue avec peut-être mon idée très farfelue… et je veux dire très, très, TRES farfelue à la clé (vous aurez été prévenus, hein !…), d'où la classification provisoire de cette fic en « surnaturel ». C'est un indice… lol
Pas de 'plot' pour ce chapitre qui joue le rôle d'une hypothétique intro, donc pas de prétention, c'est juste un moment que j'ai voulu tendre entre Sanzô et Gokû. ;-)
Pour ceux que ça intéresserait, j'ai édité et augmenté ma fic sur Seishirou/Subaru.
En avant pour la fic ! Bonne lecture.
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Lumière de lune
Cela faisait à présent quelques jours qu'ils avaient entamé leur voyage de retour vers l'Est. La reine Gyokumen battue, la résurrection de Gyûmaô empêchée, ils avaient enfin éradiqué la vague maléfique qui rendait les monstres fous. Ils avaient, grâce à l'aide discrète du groupe de Kougaiji, pu surprendre la reine et son scientifique, les attaquant par surprise.
Ce scientifique avait pourtant pu s'échapper, laissant promptement son œuvre inachevée, mais lui permettant de survivre à l'attaque. Il avait disparu, mais nul doute qu'il réapparaîtrait sûrement un jour.
L'essentiel était que maintenant, ce fichu voyage vers l'Ouest était terminé.
Alors que le vent fouettait son visage, Sanzô ferma les yeux. A bord de la voiture, le silence était de mise. Gojyô et Gokû sommeillaient tandis que les yeux d'Hakkai restaient rivés sur la route qui défilait à vive allure.
Depuis qu'ils s'étaient remis en route, ils n'avaient rencontré aucun youkai hostile. Pas une seule bagarre, même dans le bar où ils s'étaient arrêtés la veille.
Après leur victoire, tous les youkais, où qu'ils soient, avaient soudainement, comme par magie, retrouvé leurs esprits et c'est hébétés qu'ils étaient revenus chez eux bien sagement.
Il n'y avait pas eu de scènes d'euphorie mais un soulagement généralisé dans la population. Le cauchemar était terminé.
Et surtout…
Très vite, le bruit s'était répandu que le groupe du haut moine Genjô Sanzô était la raison de ce retour au normal. La rumeur courrait que dans une effroyable bataille les 4 hommes, même le saint homme, avaient terrassé par une force incroyable l'armée de la reine. La rumeur parlait même en particulier de la puissance phénoménale des sutras (Sanzô avait finalement réussi à récupérer celui de son défunt maître et l'avait utilisé pour la première fois, le combinant à son propre sutra) et d'un monstre étrange dont la force et la puissance dégagées par son aura était semblable à une dieu. Ils faisaient évidemment référence à Gokû qui, même s'il n'avait pas perdu son diadème, avait eu, même Sanzô le reconnaissait, une aura étrange, presque divine dans la bataille.
Alors que des images sanglantes de leur bataille lui revenaient en mémoire, Sanzô ouvrit les yeux pour les chasser.
Lui ne pensait pas qu'ils avaient fait là quelque chose d'exceptionnel, après tout, ils avaient simplement fait le sale boulot qu'on lui avait confié, il y a plus d'un an.
Pourtant, cela suffisait apparemment à les rendre célèbres, bien plus qu'ils ne l'avaient jamais été. Cet encensement et cette fascination dont ils faisaient à présent l'objet commençait sérieusement à l'agacer. On les regardait avec cette expression d'adoration que le moine abhorrait tant et le silence se faisait autour d'eux dès qu'ils entraient quelque part.
C'était presque pesant. En fait, ça les mettait mal à l'aise, enfin, peut-être que ce n'était qu'une impression ?
Il repensa à la soirée de la veille passée dans un petit restaurant. Tout ce qu'il se souvenait en fait, c'était du silence. Non pas des gens autour d'eux, bien que ce fut le cas, mais de ses compagnons.
Non pas que cette situation l'ait préoccupé outre mesure. Après tout, pour une fois que ces bakas se tenaient tranquilles, il avait la paix. Mais… ce n'était pas naturel.
Il avait terminé la soirée à enfiler cigarette sur cigarette dans la chambre commune où ils avaient passé la nuit tous les quatre, et une chose étrange de son point de vue s'était produit.
Alors que Hakkai semblait plongé dans un livre et que Gojyô et Gokû jouaient d'un silence inhabituel à un jeu de cartes, il les avait observés, vraiment observés, pendant de longues minutes du coin de l'œil, assis sur le rebord de la fenêtre cigarette à la main. Et ses pensées avaient alors dérivé sur la vraie nature de leurs liens.
Il s'était cru sans attache.
Il s'était en fait voilé la face.
Il avait failli aux préceptes de son maître, ou plutôt, il les avaient « adaptés ».
Ces trois hommes à l'air grave et fatigué qui avaient pris avec lui le chemin du retour étaient devenus au cours de leur voyage plus que de lourdes et encombrantes contraintes imposées par les divinités bouddhiques.
Pas des amis, non ! Il n'irait jamais jusqu'à ce terme, mais des compagnons… ennuyeux, stupides et bruyants… mais des compagnons tout de même.
Non pas qu'il pourrait avouer cela à voix haute (même à dix mille lieux de toute forme de vie…), mais en son for intérieur, il osait à présent le murmurer.
De plus…
Quand ses yeux s'étaient attardés pendant ce qui lui avait semblé une éternité sur le visage de Gokû, ne se détournant qu'après avoir rencontré deux iris dorés, il s'était senti prêt à accepter une autre idée murmurée par sa petite voix intérieure qui était visiblement très persuasive ce soir-là.
La voix d'Hakkai le ramena à la réalité.
Hakkai – On devrait s'arrêter pour la nuit, il y a un village pas loin. On trouvera sûrement une auberge.
Gokû à ces mots se réveilla et s'étira. Il se pencha vers l'avant, appuyant légèrement sa tête sur sa main posée sur le siège avant, ses cheveux effleurant ceux du blond et venant caresser sa nuque. Sanzo relâcha le souffle qu'il avait légèrement retenu et ne bougea pas.
Gokû – C'est vrai Hakkai ? Ouf ! J'ai cru qu'on allait devoir se contenter de boîtes de conserve pour ce soir aussi !
Hakkai émit un petit rire. Sanzo retint un ricanement et fronça légèrement les sourcils.
Sanzô – Encore faudrait-il qu'il nous reste des boîtes de conserves, bakazaru… Avec tout ce que tu as ingurgité, rien n'est moins sûr.
Gokû – Je n'y peux rien, j'avais faim !
Sanzô (une petite veine pulsant sur son front) – Tu as toujours faim !
Sanzô s'attendait à une réponse outrée mais Gokû ne répliqua rien. Comme depuis la fin de leur bataille, il était plus calme. Sanzô avait craint que ce silence ne soit dû à une tristesse à l'origine obscure, mais c'était pire. Gokû n'était pas triste mais pensif… Ce qui ne laissait présager rien de bon. Il était moins prévisible.
Sanzô tourna la tête vers le jeune homme silencieux mais s'arrêta dans son geste quand il se rendit compte à quel point le visage de celui-ci était proche de lui. Gokû ne le fixait pas, ses yeux regardant la route devant eux. Pourtant il avait l'impression que le moindre de ses gestes et réactions était épié par le jeune homme.
Une fausse impression sans doute.
Ils ne bougèrent plus jusqu'à leur arrivée à l'auberge, plongés l'un et l'autre dans leurs pensées.
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Après le repas du soir, Sanzô sortit sur le balcon de la chambre qu'il partageait avec Hakkai et il alluma immédiatement une cigarette. Après quelques bouffées, il soupira, fixant la pleine lune au-dessus de lui.
Une ambiance étrange planait sur leur voyage de retour. Peut-être était-ce dû au trop grand calme sur leur route ? Eux qui étaient habitués à être assaillis par des hordes de youkais enragés qui leur permettaient de se défouler. Or maintenant…
Il n'était plus habitué à se sentir libre. A présent, ils n'avaient plus aucune obligation à remplir avant leur retour au monastère pour Gokû et lui…
Un doute nouveau l'envahit. Est-ce que Gokû avait l'intention de rentrer avec lui ? Après tout, à leur retour, il aurait 20 ans et voudrait certainement vivre ailleurs que dans un monastère. Il était conscient que Gokû avait acquis de la maturité durant leur voyage. Bien qu'à regret, Sanzô reconnaissait qu'il pouvait très bien s'assumer seul. Sans lui…
Il inspira une bouffée pour tenter de lever le poids qu'il avait à présent dans sa poitrine. Après tout, c'était peut-être mieux pour le jeune homme…
Gokû – Sanzô ? Tu es là ?
Sanzô ne bougea pas, continuant à fumer sa cigarette tout en restant appuyé sur le mur extérieur. Gokû sortit sur le balcon et aperçut Sanzô. Le jeune youkai lui lança un sourire.
Gokû – Je peux ?
Sanzô tourna ses yeux vers lui un instant avant de les fixer à nouveau sur l'horizon sombre qui se profilait loin devant lui. Prenant cela pour un oui, Gokû sourit à nouveau et se dirigea pour s'installer à côté de lui contre le mur.
De longues minutes passèrent dans un silence confortable. La lune au-dessus d'eux avait un éclat incomparable, réfléchissant la douce lumière dans la nuit.
Sanzô ne savait pas qu'est-ce qu'il aurait pu dire au jeune homme. Etonnamment, ce soir, il ne savait quoi dire. Il n'avait pas envie d'éjecter Gokû de sa chambre, il n'avait pas envie de lui lancer comme à son habitude des mots pour le maintenir à distance, au contraire, il avait envie de le voir rester, comme si ce genre de moments était à présent compté, comme s'il avait peur qu'un jour, Gokû ne vienne plus… Mais il n'avait pas l'intention de lui dire ce qu'il aurait pourtant voulu. Ca serait stupide de s'engager là-dedans. Ce genre de sentiments n'était pas pour lui.
Plongé dans ses pensées, il amena sa cigarette à ses lèvres et l'y laissa un instant, machinalement. Or, quelle ne fut pas sa surprise quand deux doigts vinrent la cueillir avec douceur, effleurant ses lèvres. Il suivit la cigarette des yeux jusqu'à voir Gokû la porter à ses lèvres. Quand elle les toucha, Sanzô sembla se réveiller de son choc. D'un mouvement violent il se tourna et il agrippa le poignet de Gokû, le plaquant sur le mur avec force de son autre main, ses yeux en furie rencontrant le regard calme du jeune homme. Sa voix vibrait d'une colère intense qui cachait mal son choc.
Sanzô – Qu'est-ce que tu fous ?
A sa grande surprise, Gokû sourit comme à son habitude, même pas étonné par la réaction du blond.
Gokû – Je voulais juste voir ta réaction.
La cigarette tomba par terre, une lumière rouge un peu plus vive brilla un instant avant de défaillir et de laisser échapper un mince filet de fumée virevoltant. Sanzô le fusilla du regard avant de le lâcher.
Sanzô – 'tch !
Gokû sourit un peu plus alors qu'il regarda Sanzô détourner le regard et écraser rageusement la cigarette à leurs pieds. Il parla doucement.
Gokû – Ce n'est qu'une cigarette Sanzô.
Sanzô le fixa à nouveau, s'approchant légèrement du jeune homme. Il appuya ses mots.
Sanzô – Je t'interdis de fumer.
Gokû l'observa avant de répondre, toujours aussi doucement.
Gokû – Je n'en ai pas l'intention. Je ne sais même pas pourquoi toi tu fumes. Mais surtout je me demande pourquoi tu te préoccupes tant du fait que je fume ou pas.
Gokû sentit Sanzô se raidir. Le blond ne répondit pas, regrettant tout d'un coup d'avoir exterminé la pauvre petite cigarette chargée de nicotine sous sa semelle. Il venait d'être piégé par un singe, venant de lui démontrer par son silence que ça le préoccupait. Sanzô jura intérieurement.
Gokû émit un petit rire et continua, changeant de sujet d'un ton léger.
Gokû – Tu ne trouves pas l'ambiance bizarre ?
Sanzô (fronçant les sourcils) – Bizarre ?
Gokû (réfléchissant) – Mhh… Etrange quoi…
Sanzô (haussant un sourcil) – Ca veut dire la même chose, baka ! Qu'est-ce qui est bizarre ?
Gokû – Je veux dire… C'est devenu tellement calme ce retour…
A ces mots, Sanzô souffla un peu, laissant échapper un léger rire ironique.
Sanzô – Il était temps que cela le devienne… Est-ce que tu as une idée du nombre de balles que j'ai gaspillé sur le cafard et toi, bakazaru ?
Gokû cligna des yeux puis il prit une mine vexée légèrement boudeuse.
Gokû – Hey ! Ce n'est pas ma faute si Gojô me pique tout le temps ma nourriture…
Il sourit légèrement avant de poursuivre.
Gokû (se frottant la tête) – J'imagine que c'est juste le retour au « normal » qui fait que l'ambiance est bizarre. Même les gens nous regardent bizarrement, c'est assez embarrassant.
Sanzô – Ca leur passera.
Gokû leva les yeux pour chercher le regard du blond. Celui-ci n'avait pas bougé depuis tout à l'heure, toujours face à lui. Son visage était doucement éclairé par la pleine lune, la lumière venant se refléter sur ses iris qui regardaient un point indéterminé dans l'obscurité au loin, comme s'ils cherchaient à s'y cacher.
Gokû – Toi aussi tu es étrange.
Sanzô tourna légèrement la tête vers lui mais ne le regarda pas.
Sanzô – Qu'est-ce que tu veux dire ?
Gokû réfléchit, se frottant une nouvelle fois la tête. Il n'arrivait pas à exprimer en mots sa pensée. Il fronça un peu les sourcils, frustré de ne pas pouvoir s'exprimer clairement. Il répondit, un peu embarrassé.
Gokû – Je ne sais pas… juste 'étrange', c'est tout.
Sanzô – Cela n'a pas de sens.
Gokû le regarda attentivement. Sanzô sentit ses nerfs se tendre sous l'œil inquisiteur. Il tourna la tête, ses cheveux venant ombrager totalement son visage et cacher ses yeux.
Sanzô – Quoi ?
Gokû – En fait, je crois que j'ai juste l'impression qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas.
Sanzô ne répondit pas tout de suite. Finalement, il se décida, serrant légèrement les dents avant de parler. Il parla d'une voix neutre.
Sanzô – Est-ce que tu veux vraiment rentrer ?
Gokû cligna des yeux, ne comprenant pas. Sanzô inspira profondément et continua. Sa voix était basse.
Sanzô – Même si je pense qu'un idiot comme toi ne devrait pas être lâché seul en liberté dans la nature… tu es libre d'aller où tu veux. Donc si tu ne veux pas revenir au monastère… je ne t'oblige pas.
Gokû écarquilla les yeux, ouvrant presque la bouche de surprise. Un instant passa dans le silence le plus complet. Sanzô venait d'une certaine manière d'avouer indirectement qu'il reconnaissait que Gokû avait mûri et pouvait à présent se prendre en charge et être indépendant. Après avoir admis indirectement quelques minutes plus tôt qu'il se préoccupait de lui, ce jour méritait de figurer dans les annales. Gokû sourit. Il parla tout bas.
Gokû – J'imagine que je pourrais partir.
Il sentit Sanzô s'immobiliser.
Gokû – Mais je ne veux pas partir. Même si les moines du monastère ne peuvent pas me voir, tout ce qui m'importe c'est d'être avec toi. Je vais où tu vas.
Sanzô resta tout d'abord silencieux. Puis son ton se fit ironique.
Sanzô – C'est stupide comme façon de penser.
Gokû se détacha finalement du mur pour se rapprocher de l'homme. Il continua d'une voix calme.
Gokû – Qu'est-ce qui est stupide dans le fait de vouloir rester avec toi ? Tu me dis que je suis libre de faire ce que je veux, mais tu trouves stupide ma décision ? Dis-moi alors ce que tu veux. Que je parte, c'est ça ?
Sanzô – Ca m'est égal.
Gokû l'observa un moment. Sanzô avait parlé d'un ton sec. Quelques temps encore, Gokû se serait senti blessé par de telles paroles. Mais à présent… Il soupira. Il savait que Sanzô se cachait encore derrière des mots durs.
Il hésita à peine avant de tendre sa main gauche jusqu'à pouvoir dégager avec douceur les cheveux du visage du moine, effleurant son visage.
Gokû – Vraiment ?
Il n'eut qu'à peine le temps de voir les yeux étonnés de Sanzô avant que celui n'écarte brusquement sa main comme s'il avait été brûlé, et n'attrape le poignet fautif en le serrant avec force, bloquant presque la circulation de son sang. Gokû ne broncha pas ni ne recula.
Sanzô – Qu'est-ce que tu crois faire ?
Gokû l'ignora.
Gokû – Tu veux vraiment que je parte ?
Sanzô serrait encore son poignet, celui-ci commençant à s'engourdir un peu. Gokû répéta, se rapprochant encore un peu.
Gokû – Tu veux que je parte ou que je reste ?
La pression sur son poignet s'accentua encore un peu, mais Gokû ne fléchit pas, surprenant même une nouvelle fois Sanzô en venant appuyer son front sur le haut de son torse. Nerveux, les doigts du moine lâchèrent son poignet mais ils furent vite rattrapés par la main du jeune homme qui les serra doucement. Gokû murmura.
Gokû – Dis-moi ce que tu veux.
Sanzô poussa un rire se voulant ironique mais qui sembla incertain aux oreilles aiguisées du youkai.
Sanzô – Pourquoi je voudrais que tu restes dans mes pattes ? Je n'ai pas besoin de toi.
Gokû se mordit légèrement les lèvres pour ne pas sourire. Depuis quelques temps, il était persuadé du contraire et il avait grandi assez pour se rendre compte que c'était quelque chose que jamais Sanzô n'admettrait ouvertement. De plus, il ne pensait pas se tromper en disant que tout en disant ses mots, Sanzô avait légèrement serré sa main en retour, comme trahi involontairement par son propre corps.
Gokû – Mais moi si.
Sanzô - Tu es ennuyeux.
Gokû sourit légèrement.
Gokû – Mais encore ?
Sanzô – Tu es stupide.
Gokû leva un peu la tête vers lui, souriant un peu plus.
Gokû – Tu l'as déjà dit.
Sanzô – Tu ne penses qu'à manger.
Gokû – J'ai un haut métabolisme.
Sanzô – Tu es trop bruyant.
Gokû redevint soudainement plus sérieux.
Gokû – Fais-moi taire alors.
Sanzô le regarda, incertain de la signification de ces mots, et se plongea dans les yeux dorés posés avec insistance sur lui.
Il ne bougea pas, ni ne ferma les yeux, ni ne respira quand des lèvres enhardies se posèrent sur les siennes comme dans un rêve, exerçant une douce pression le temps d'un instant avant de se reculer, un peu plus timidement, leur propriétaire fermant les yeux.
Sanzô retira sa main de celle du jeune homme, faisant baisser la tête de Gokû. Celui-ci serra le poing, craignant un rejet clair et net. Au moins se dit-il, il aurait pu goûter à ces lèvres qui le tentaient depuis longtemps déjà. Il n'aurait pas de regret, dût-il être rejeté avec fracas.
Il ouvrit grand ses yeux de stupéfaction quand une main hésitante se posa avec délicatesse sur sa joue et encore plus quand Sanzô pencha la tête pour mieux capturer ses lèvres, le moine envoyant au diable la petite voix dans son crâne sur les conséquences de son geste.
La surprise passée, c'est avec ardeur que Gokû répondit à ses lèvres, les caressant et les embrassant, savourant leur tendre douceur. La maladresse due à l'inexpérience des deux jeunes hommes s'effaça vite alors que leur assurance grandissait au fur et à mesure du doux mais intense échange. Après quelques baisers chastes, leurs langues vinrent caresser leurs bouches, et la surprise passée du premier contact, entamèrent une douce danse lente et sensuelle, pleine de tendresse et toujours plus renversante à chaque seconde s'écoulant. Du bonheur à l'état pur. Un instant parfait dans une existence plutôt chaotique.
Les mains de Sanzô se posèrent sur la taille de Gokû, s'y agrippant légèrement, comme avec encore un peu de retenue, tandis que le jeune youkai s'affairait à faire de même jusqu'à finalement prendre le visage du moine dans ses mains appréciant la douce peau sous ses doigts.
C'est à ce moment-là qu'un bruit de porte s'ouvrant provint de la chambre et qu'une voix se fit entendre, les interrompant mais ne dessoudant pas leurs lèvres. Immobiles, ils ouvrirent les yeux.
Hakkai – Sanzô ? Tu es là ?
Hakkai et Gojô étaient partis faire un tour en ville une heure plus tôt et étaient visiblement de retour.
De l'endroit où ils se trouvaient, Sanzô et Gokû n'étaient pas visibles de l'intérieur de la chambre, mais Hakkai allait sûrement jeter un coup d'œil sur la terrasse, la porte-fenêtre étant ouverte.
Leurs yeux se rencontrèrent brièvement avant de se fermer. Ils continuèrent leur baiser quelques secondes avec une urgence fébrile tout en tentant de rester le plus silencieux possible. Gokû attira un peu plus Sanzô à lui pour leur dernier baiser, puis entendant les pas de Hakkai se rapprocher, ils se lâchèrent simultanément, regardant soudainement ailleurs et passant tous les deux une main nerveuse sur leur bouche dans l'espoir d'effacer les quelques traces de leur baisers. Quand Hakkai arriva sur le pas du balcon, Sanzô et Gokû s'étaient éloignés l'un de l'autre, regardant dans des directions différentes, et tentaient de paraître calmes, veillant à apaiser leur respiration et à calmer leurs cœurs emballés.
Hakkai – Ah Sanzô tu es là. Est-ce que par hasard tu aurais vu Gok… (remarquant Gokû sur le côté) Ah tu es là toi aussi.
Gokû se tourna vers lui et sourit, avant de se pincer les lèvres nerveusement.
Hakkai (souriant) – Gojô se demandait où tu étais passé. Il a dit que comme tu n'étais pas là, il prenait le lit.
En effet, si Sanzô et Hakkai avaient réussi à obtenir une chambre avec deux lits, celle de Gojô de Gokû n'en comportait qu'un, et l'aubergiste avait donc dû rajouter un matelas sur le sol. Cette situation leur arrivait de temps en temps, or dans ces cas-là, Gojô et Gokû se chamaillaient toujours pour obtenir le lit. C'est pourquoi la réaction calme de Gokû étonna Hakkai.
Gokû (se frottant la tête, souriant avec embarras) – Ah… J'imagine que je vais devoir y aller alors. Bonne nuit Sanzô, bonne nuit Hakkai.
Il lança un regard furtif vers Sanzô puis rentra à l'intérieur, suivi du regard par le moine. Hakkai le regarda faire avec étonnement, clignant des yeux.
Une fois que Gokû fut sorti de la chambre, Hakkai se tourna vers Sanzô, intrigué.
Hakkai – Tu ne l'as pas trouvé bizarre ?
Sanzô détourna son regard, comme gêné par cet air inquisiteur et répondit énigmatiquement.
Sanzô – Je dirais « étrange » plutôt…
Il rentra à l'intérieur. Une fois à l'abri de regards indiscrets, il passa une main dans ses cheveux, les ramenant en arrière, et pour la première fois depuis plusieurs semaines, il esquissa un sourire.
Dehors, Hakkai cligna des yeux et amena un doigt à ses lèvres, sentant que quelque chose lui échappait.
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Dans le couloir de l'auberge, venant de sortir de la chambre de Sanzô et Hakkai, Gokû fit quelques pas avant de s'appuyer sur le mur et de glisser à terre, soupirant comme s'il venait de succomber à une grande fatigue. Ses yeux grands ouverts vers le plafond, il sentit soudain une envie de rire l'envahir qu'il ne retint qu'à grand peine, ne laissant transparaître qu'un sourire béat sur son visage. Il laissa les doigts de sa main parcourir ses lèvres comme si elles étaient venaient d'être sacrées.
Finalement, il se releva et se dirigea vers la chambre qu'il partageait avec Gojô. Celui-ci s'était endormi (sur le lit, mais ce soir, cela n'avait pas grande importance pour Gokû). Le jeune homme se déshabilla, et se glissa dans le lit improvisé mais douillet, ne glissant que tard dans la nuit dans le sommeil, accordant le droit aux images de la soirée qui ne le quittaient plus de s'insinuer dans d'étranges rêves.
Etrange soirée sous la lumière de la lune.
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Voilà !
Alors ? Vos impressions ? Je continue ou j'arrête ? (je vous préviens que mon avertissement du début est très sérieux, c'est à vos risques et périls si je continue, ça pourrait ne pas plaire à tout le monde…).
Pour le titre, s'il y en a qui se demanderaient, ce n'est pas le même que j'ai mis au début du chapitre que le titre général, juste « au cas où » il y aurait d'autres chapitres.
Reviews ? (chibi eyes)
Bisous !
