Whispering

Chapitre 1 "Une fille ordinaire"

Je m'appelle Joyceline Walter, mais tout le monde m'appelle Joe. En vérité, je déteste ce prénom, je déteste mes parents qui se disent « originaux ». On devrait laisser le choix aux enfants de leur prénom, ça éviterai les handicapes gênants. Mais bon, je n'ai pas de chance, j'en ai jamais eu.

J'ai eu mes 17 ans il y a un mois, mais pour moi, il y a longtemps que je ne me considère plus comme une ado écervelée qui vit insouciante dans son monde superficiel entourée d'amis superficiels, qui va dans des soirées superficielles. Je ne suis pas comme ça, ou du moins je ne l'es jamais été.

Sincèrement ma vie n'a pas été vraiment heureuse, enfin aussi loin que mes souvenirs me le permette, je me souviens avoir eu une enfance tout ce qu'il y a de plus normale (excepté mon prénom !).

Mes parents Roy et Jane Walter, sont des gens simples et entiers. Je les aime de tout mon cœur, c'est pour cela qu'ils ne connaissent pas leur fille unique. Je veux les protéger. Et vous me voyez leur dire : « maman, papa, je ne suis pas heureuse dans ma vie ? Dites ça vous dirais qu'on en change ? »

Non impossible, je ne le pourrais pas, ma mère est une grande gérante… enfin disons qu'elle gère bien le magasin de bricolage, mon père, lui, son truc c'est le dressage. Il dresse tout ! il est très doué pour toute race confondue, sauf les humains. Ça il n'est pas très doué, pas très sur.

Ainsi, je vis depuis des années dans le mensonge : mes parents pensent que je suis stable et bien intégrée, preuve de mon grand talent de menteuse, alors que c'est tout le contraire. Nous n'avons jamais quittés cette petite ville de Bayou en Arizona, ville que l'on ne trouve même pas sur une carte, et quand on tape ce nom sur Google, la première page qui en sort est une pub pour les vélos. Je vis donc dans une ville –prison depuis ma naissance. Je suis maudite !

Comble : cette ville possède un lycée. Là bas tout le monde se connait bien sur. On est nés ensemble, grandis ensemble. Nous sommes tous dans le même bateau : condamner à passé un tiers de notre vie dans cette bourgade. Forcément ça crée des liens. Notre but dans la vie ? Partir, partir loin de Bayou et ne plus jamais revenir.

Pour le moment cela est bien utopique, je ne suis qu'en première et deux ans sont encore à surmonter pour atteindre la liberté.