Voilà, je me lance. Voici donc la première histoire que je publie. Advienne que pourra. Je vous laisse lire et juger en espérant que ça vous plaira.

Angel sanctuary et tous les personnages du manga sont bien sûr la propriété de la géniale Kaori Yuki.

Prologue :

Elle était apparu comme par magie dans ses quartiers privés, sans un bruit, sans même faire ressentir sa présence. C'était un ange éthéré, elle ne semblait pas vraiment avoir de corps, elle projetait une image matérielle d'elle même, mais sans réalité propre.

Il fut pris par surprise, c'était bien la première fois.

Elle avait juste fait un signe pour dire qu'elle n'était pas une menace. Elle avait souri et était venue s'assoir sur le sol en face de lui avec un air malicieux sur le visage mais des yeux remplis d'une rage glaciale.

_Dis-moi quel est ton rêve ?

Elle avait parlé d'une voix douce, enfantine sans se présenter, sans un mot de plus. Il aurait du la chasser, il n'avait pas que ça à faire après tout. Mais elle l'intriguait, il voulait savoir à qui il avait à faire et ce qu'elle venait faire là. Il allait jouer un peu, du moins il croyait.

_Je n'en ai pas, du moins je n'en ai plus.

Il n'y avait aucune émotion dans sa voix, juste ce sourire cynique. Il s'était déjà résigné à son sort. C'était triste pensa-t-elle. Aussi triste qu'elle pouvait encore le ressentir. C'est vrai qu'elle aussi s'était résignée depuis longtemps... Mais pour elle uniquement.

_Je sais que tu peux encore rêver, tu refuses c'est tout, mais je crois pouvoir y remédier !!!

Elle riait presque pour masquer la gravité de son acte. Mais elle ne pouvait plus reculer, elle ne voulait plus, ce n'est pas comme si c'était la première fois.

_Tu ne sais rien.

Il n'y avait même pas la moindre trace d'énervement dans sa voix. Il ne laissait rien passer. Le match était serré, c'est ce qui le rendait intéressant.

_Oh si, je sais par exemple ce qu'est un véritable acte de rébellion.

_On ne peut pas se rebeller contre lui.

Il regretta immédiatement de lui avoir dit cela mais cette fillette semblait déjà en savoir trop long à son goût sur lui et sur sa future situation.

_En es-tu si sûr ?

Elle ne riait plus et il avait très bien senti le changement de ton de cette conversation.

_Qui es-tu ?

_Je suis juste un serpent qui a refusé son sort.

Elle fit une pause.

_Et je sais qu'il t'a désigné comme deuxième instance de contrôle... Ne veux-tu pas faire honneur à la fonction qu'il t'a donné ? Ne veux-tu pas lui montrer à quel point tu es digne du titre qu'il t'a accordé ? Ne veux-tu pas faire honneur à ton père pour cette merveilleuse récompense qu'il t'a offerte après tous tes bons et loyaux services ?

Elle avait vraiment haussé le ton à présent et elle avait aussi capté l'attention de son compagnon d'infortune.

Comment pouvait-elle savoir ? Personne n'était au courant, à part lui et le créateur. Il ne devait pas lâcher maintenant, ça devenait intéressant.

_Pourquoi ?

_Parce qu'il le mérite et que je ne peux plus le faire par moi-même... Mais toi tu peux.

Un frisson le traversa de part en part quand elle prononça ces mots. Cette chose n'était pas envoyé par Dieu, il en était sûr à présent. C'était l'électron libre de l'équation divine. La faille dans son plan. Il ne savait pas d'où elle sortait, ni même qui elle était mais il sut aussi qu'elle n'était pas du genre à faire des cadeaux.

_Que veux-tu en échange ?

Elle sourit, il avait l'esprit vif. Elle n'était pas déçue, cette façade glaciale qu'il offrait au monde cachait une âme observatrice et curieuse de tout ce qui l'entourait. Elle ressentait le maelström d'émotions derrière le mur. Un être plus dangereux que le créateur ne l'imaginait. Il se maitrisait parfaitement, il avait appris à être patient, à ne pas dévoiler sa nature passionnée. Un être imprévisible, capable de calculs minutieux comme d'impulsions destructrices. Elle l'aimait bien, enfin, c'était possible... L'heure n'était pas à la fraternisation.

_Je veux que tu libères quelqu'un, mais tu dois me promettre de ne jamais lui dire que c'est moi qui te l'ai demandé.

Elle minaudait et trépignait comme une sale petite peste mais il savait que ce n'était qu'une feinte. La créature face à lui n'avait rien à voir avec une fillette espiègle, et il ne s'apprêtait pas à faire une promesse en l'air.

_Très bien, et que dois-je faire pour lui rendre la monnaie de sa pièce ?

_Tu dois me promettre d'abord !

Il y eut un nouveau silence, il la regarda dans les yeux, de ses yeux glacés. Elle ne cilla pas du tout. Elle continuait à sourire et il eut l'impression qu'elle voyait son âme comme s'il était transparent, ça le rendait à la fois mal à l'aise et confiant. Elle lui ferait toujours cette impression étrange, mais il ne savait pas encore qu'elle deviendrait son ombre, son âme damnée, son « homme » de confiance, la seule digne de confiance. Mais il le pressentit peut-être à ce moment précis.

_Je te donne ma parole.

Elle sut au plus profond d'elle-même qu'il ne mentait pas, peut-être que ce n'était que sa volonté d'y croire qui avait donné de l'appui à ses mots ou la soudaine sincérité de ses yeux. Lui aussi l'avait plus ou moins percée à jour.

_Très bien.

Elle s'approcha de lui et lui murmura le nom de celle qu'il devait libérer en échange de son aide et les instructions pour qu'elle le suive sans conditions. Puis elle recula d'un pas et prit sa respiration.

_Il y a un jardin secret où étaient gardés les prototypes.

_Je connais ce jardin.

_Mais tu n'y es jamais allé.

_C'est impossible d'y accéder sans son autorisation.

_Si, il y a un moyen.

_Comment ?

_Je suis le gardien de ce jardin, c'est ma punition.

Il repensa à tout ce qu'elle avait dit l'air de rien, et comprit... Impossible !

_Le serpent...Celui qui a murmuré à l'oreille d'Ève.

_Tu connais déjà l'histoire.

_Je croyais que c'était une légende.

Il y avait une trace lointaine de stupéfaction dans sa voix.

_Et que gardes-tu dans ce jardin maintenant que les prototypes n'y sont plus ?

_Le plus précieux bien du père tout puissant !

Elle se rapprocha une nouvelle fois de lui et pour la dernière fois pour une éternité, il sourit en entendant ce qu'elle murmurait à ses oreilles.

Oui, elle le laisserait entrer dans le jardin, et il souillerait et tuerait l'ange organique. Pour cela, elle pourrait disparaître dans le néant. Mais peu lui importait à présent. La revanche est encore meilleure quand elle a bien mijoté.

_Pardonne moi Alexiel, mais je ne vois aucun autre moyen de tous nous libérer.

Elle avait murmuré ça dans le vent, en sachant que personne ne l'entendrait. Elle avait accompli son œuvre. Elle pouvait à présent retourner à son océan.

Elle n'y resterait plus très longtemps. Elle l'avait bien cerné... Imprévisible. Elle verrait sa grandeur, sa chute, sa renaissance. Elle le suivrait pourtant toujours parce qu'il allait lui donner plus que n'importe quel autre. Il allait lui servir l'espoir et la liberté sur un plateau d'argent. Ce n'était pas une question d'amour ou d'attirance, ce genre de question ne viendrait même jamais s'immiscer dans leur relation. Ils partageaient le même idéal, la même envie de liberté. Elle sera celle qui partagera son plus grand secret. Elle cachera le double de son corps dans les cieux, ira murmurer à l'oreille d'Alexiel le secret du glaive divin, gèrera les enfers en son absence, comme il le lui demandera. Le serpent, tapie dans l'ombre de l'ange aux deux paires d'ailes. Personne ne connaîtra sa nature avant bien longtemps, puisqu'elle la gardera cachée derrière le masque du dragon marin, le monstre de l'apocalypse. Le meilleur tour de Lucifer... Léviathan.