Titre: Meurtre en Alaska (Première partie)
Genre: Romance
Rating: Tout public. (K+)
Personnages: l'équipe de Gibbs
Résumé: L'équipe se retrouve à enquêter sur un marine retrouvé mort tout au nord de l'Alaska. Par ailleurs, Ziva et Tony sont contraints de se joindre aux recherches d'une jeune femme disparue. Que se passerait-il si eux aussi disparaissaient ?TIVA !
Disclamer: Le NCIS ne m'appartient pas
Spoiler: Aucun
Note: J'ai conscience que cette première partie n'ait malheureusement pas très passionnante. C'est pourquoi, je vous met la suite dans la foulée. Enjoy ! :D
Meurtre en Alaska
"J'ai froid Tony, grelotta Ziva à l'autre bout du lit.
-Il n'y a pas d'autres couvertures dans cette maison, répliqua Tony qui commençait juste à sombrer.
-Je sais, mais je ne pourrais jamais m'endormir.
-Bien, alors quitte à être obligés de dormir dans le même lit, je t'autorise à venir à profiter de ma chaleur corporel, déclara-t-il en se tournant vers la jeune femme. Ziva ! Ça fait mal et c'était mon genou ! grogna l'italien qui venait de se prendre un coup.
-C'est fait exprès. Si tu as d'autres idées stupides, dis les maintenant qu'on soit débarrassés !
-Non, c'est la meilleure ! On est dans un chalet pommé au beau milieu, enfin non, plutôt tout au nord de l'Alaska. Il doit faire moins quarante dehors et le chauffage n'est pas de notre époque alors je comprends que tu es froid et je te propose bien gentiment de partager ma chaleur corporel. C'est la meilleure idée que j'ai et avoue qu'elle l'est réellement", rétorqua Tony en réduisant l'espace qui les séparait.
Elle ne dit rien, juste quelques secondes, puis Tony sentit son corps tremblant se glisser contre le sien. Il posa une main dans son dos et sa tête sur la sienne. Bien vite, elle se nicha un peu plus dans ses bras et s'endormit.
Flashback :
"Prenez vos affaires et rentrez chez vous ! ordonna l'ancien marine avec une voix qui ne souffrait d'aucune contestation.
-On n'a pas de meurtre, Patron ? interrogea l'Agent très spécial Anthony DiNozzo avant de se prendre un coup sur l'arrière de son crâne.
-Vous faites vos valises ! Je veux vous voir dans deux heures à l'aéroport privée de Bethesda ! Qu'est ce que vous attendez ?!" grogna Gibbs tandis qu'aucun des membres de son équipe ne réagissait.
Tous s'activèrent aussitôt et Gibbs partit en direction de l'ascenseur un sourire aux lèvres. Il descendit au labo et se retrouva face à Abby, Bert dans une main, une valise dans l'autre.
"J'attends ce moment depuis tellement longtemps Gibbs ! Je suis prête, j'avais une valise dans un coin au cas où", expliqua-t-elle en voyant l'air surpris de son "renard argenté".
Il esquissa un sourire et fit demi-tour.
"Bah Gibbs ! Je fais quoi ?! demanda Abby au milieu de son labo.
-Je t'emmène dans une heure et demi Abby", lui cria-t-il en remontant dans la boîte de métal.
Il descendit à la morgue où le docteur Mallard remettait son manteau en chantonnant.
"Jethro ? Je serais prêt dans une petite heure avec mon matériel et je vous rejoints, déclara le légiste.
-Bien Ducky, on se retrouve...
-... à l'aéroport de Bethesda, je sais. Ne te fais pas de soucis, je serais à l'heure."
Gibbs secoua la tête et sourit en s'éloignant.
Effectivement, deux heures plus tard, tous étaient installés dans le petit avion, regardant curieusement Gibbs. Où pouvaient-ils tous aller ?
"Alaska", déclara-t-il en sachant que tous comprendraient.
Ziva souffla de soulagement, heureusement qu'elle avait pris ses vêtements les plus chauds. En revanche, la tête de Tony laissait à penser que lui n'avait pas jugé utile de prendre des pulls. Il rabattit la couverture sur lui et grommela.
"Pourquoi nous occupons nous d'un meurtre en Alaska ? interrogea McGee interloqué.
-Un marine qui devait embarquer à Norfolk samedi dernier", répondit Gibbs.
McGee acquiesça la bouche ouverte et retint la question qu'il avait envie de poser, devinant déjà le regard que Gibbs lui lancerait. Il ferma les yeux et entreprit de s'endormir ce qui n'était pas chose facile avec une Abby survoltée installée juste à côté de lui.
Ziva frissonna. À l'arrivée, ils avaient eu le droit à de vrais vêtements contre le froid, mais pour la jeune israélienne ce n'était pas assez. Elle grelotta écoutant les instructions du guide. Cela faisait deux heures qu'ils avaient pris un autre appareil beaucoup plus petit, en direction d'un petit village pommé tout au Nord. D'après leurs informations, un corps correspondant à celui du marine disparu avait été retrouvé. Le pire était certainement qu'une fois là-bas, ils allaient devoir faire le reste du chemin en moto neige, chose qui enchantait Tony et Abby. Ziva expira dans ses mains et ramena ses genoux contre sa poitrine en voyant l'air froid sortir de sa bouche. Elle qui était habituée aux quarante degrés de Tel-Aviv, elle commençait à regretter son ancien travail au Mossad. La jeune femme secoua la tête fermement, non, elle adorait travailler ici, enfin pas ici, mais au NCIS. Elle se pencha vers la fenêtre et jeta un œil à la toundra qui s'étendait sur des kilomètres et des kilomètres en dessous d'eux.
L'avion amorça sa descente soudainement et des perturbations secouèrent les passagers. Ils traversaient ce qui ressemblait à des nuages. Un éclair sur leur droite pétrifia Abby qui se recroquevilla contre l'agent McGee à ses côtés. Pas très rassuré, il essaya tant bien que mal de la réconforter. Heureusement, l'appareil se posa cinq minutes plus tard et tous sautèrent dehors aussi vite que possible. Un officier de la police du coin arriva, un husky à ses pieds, et les accueillit. Il les conduisit en jeep et après une heure de route enneigée et cahoteuse, ils arrivèrent au petit village de Ferry.
"C'est dans les montagnes que le corps a été retrouvé, nous n'y avons pas touché, mais nous ferions mieux de nous dépêcher avant qu'il ne soit recouvert, leur expliqua l'officier en s'avançant vers un hangar. Vous avez beaucoup de chance, il y a une semaine, vous auriez été obligés de faire le voyage à traîneaux. Nous manquions de carburant. Par contre, vous devriez mettre des vêtements plus chauds parce que là haut..." fit l'officier en voyant les deux jeunes femmes pétrifiées.
Elles acquiescèrent aussitôt et il leur ramena des vêtements propres et secs. Elles les enfilèrent avec bonheur et à deux sur une moto-neige, ils filèrent sur le sentier. Ziva, derrière Tony commença à se réchauffer doucement. Ducky installée derrière McGee profitait du spectacle et Abby serrée contre Gibbs rigolait à chacune de ses accélérations.
La montée ne dura pas très longtemps et au loin, ils aperçurent une tente avec juste devant une rangée de chiens. Il faisait beau et les canidés aboyèrent en entendant les motos-neige arriver. Une femme sortit de la tente et leur fit des signes. L'officier arrêta l'engin à quelques mètres et leur présenta l'Agent Mackenzie, une nouvelle recrue qui avait passé la nuit ici à veiller sur le cadavre. La nouvelle recrue, comparé à tout ce qu'ils pouvaient s'imaginer, semblait ravie d'être ici. Elle leur raconta la découverte du corps et tout ce qu'il y avait à savoir. Juste après, Ducky commença son examen et Abby sortit son matériel, plutôt rudimentaire certes, mais qui pouvait tout de même servir. McGee fut chargé de rester avec ces deux-là et Gibbs, Ziva, Tony et l'officier retournèrent au village après l'inspection habituel de la scène de crime. Ils interrogèrent ceux qui avaient découvert le corps et le reste des villageois dans la foulée.
En fin d'après-midi, c'est à dire une petite heure après leur arrivée, Ducky ordonna le transfert du corps et la nuit faisant, l'officier les conduisit à un chalet situé entre la scène de crime et le village. Abby qui était montée à côté du cadavre dans le traîneau semblait ravie. Ils mirent le corps dans la cave et déposèrent leurs affaires dans le hall.
"Bien, si vous avez besoin de quoi que ce soit, servez-vous surtout. N'hésitez pas. Aussi, demain, nous allons refaire le chemin parcouru par votre marine comme prévu. Je viens vous chercher à neuf heures. Bonne nuit !" souhaita l'officier joyeusement.
Du même tempérament, le chien aboya et ils s'enfoncèrent tous les deux dans le début d'une nuit qui promettait d'être agitée. Abby resta un moment leur faire des signes et puis finalement, referma la porte contente de sa journée. McGee lui semblait un peu perdu. Ici, il n'y avait pas de réseaux ou très peu et avec son ordinateur portable dans les mains, il tentait de se connecter. Gibbs avait démarré un feu dans la cheminée et Ducky s'était avachi dans un fauteuil en face de celle-ci, exténué.
"Non, Tony. Ne rêve pas, Abby et moi prenons cette chambre ! s'exclama brusquement Ziva en revenant dans le salon, Tony sur les talons.
-Non, tu ne peux pas faire ça. Je suis même prêt à la partager avec le bleu, mais il me faut cette chambre !
-Tout ça parce qu'il y a un bain !
-Oui et j'ai besoin de prendre des bains, sinon..."
Il sembla hésiter quant aux choix de ses mots.
"... sinon, je ne suis plus le même, répondit-il finalement.
-Tony, si tu pouvais être moins toi, ce serait génial, déclara Ziva en enlevant sa combinaison.
-Ziva, Tony vous prenez cette chambre et arrêtez vos simagrées ! ordonna Gibbs d'une voix ferme.
-Non Gibbs, je ne peux pas dormir avec Tony, c'est...
-Et on ne discute pas !" continua Gibbs avant que Tony n'ouvre la bouche pour protester également.
Ils ne dirent rien et firent la tête. McGee qui tremblait de froid entreprit de voir si le chauffage pouvait être augmenté, mais l'ancien système de chaudière ne lui facilita pas la tâche. Au bout d'une dizaine de minutes, une Abby grelottante, vint l'aider et ils réussirent à mettre le chauffage à son maximum, ce qui, il fallait l'avouer, n'était pas beaucoup. Tous se baladaient avec trois pulls dans le chalet et ils restèrent un moment à discuter, assis devant le feu, après le diner.
"Allez ! lança Gibbs soudainement. On va se coucher.
-Excellente idée Jethro. Il n'y a que trois chambres, j'imagine que je dors avec toi, déclara le légiste en se levant à son tour.
-Si tu veux, sourit Gibbs.
-Allez-y, je dors avec McGee, informa Abby les pieds en éventails.
-Quoi !? fit ce dernier en se tournant vers elle brusquement.
-Agent David, se moqua Tony en se levant. Je vais me coucher, venez-vous avec moi ? questionna-t-il avec un faux air de gentleman.
-Tony ! Tu as intérêt à arrêter tout de suite si tu veux survivre à cette nuit !" menaça l'israélienne en le fusillant du regard.
Il lui sourit et partit néanmoins sans demander son reste.
Quelques minutes plus tard, tous étaient dans leur chambre respective et loin du feu, ils se glissèrent le plus vite possible sous la couette. La question habituelle du : "qui prend le lit ? Et qui se dévoue pour dormir par terre ou sur le canapé ?" ne se posa même pas. Il aurait été trop inhumain de faire dormir quelqu'un sans couverture, étant donné qu'il n'y en avait aucune autre. C'est pourquoi Ziva ne protesta pas lorsque Tony s'allongea à côté d'elle. Elle lui tourna le dos et se mît le plus possible de lui. Pourtant, le froid ne tarda pas à la faire grelotter.
Fin du flashback.
Le lendemain matin, Tony se réveilla et eut l'agréable surprise de trouver Ziva tout contre son torse, ronflant légèrement. Il resta immobile de peur de la réveiller et attendit. Son portable indiquait sept heures trente, ils avaient encore le temps. Aussi, il la serra un peu contre lui, se perdant dans son parfum envoûtant, et la rejoignit dans les bras de Morphée.
"Non, Tony ne va pas me lâcher de la journée si j'y vais. Toi il ne te fera rien.
-McGee, je cuisine. Je ne peux pas aller les réveiller. Vas-y !"
Sans prévenir, McGee se glissa derrière elle dans l'étroite cuisine et lui prit la poêle des mains.
"Je prends ta place, vas-y", lui murmura-t-il à l'oreille.
Voyant Gibbs arriver, elle s'exécuta et lui lança un regard du genre : "tu me revaudras ça" avant de quitter la pièce. Gibbs dévisagea McGee et finalement s'assit à table, l'observant d'un air moqueur.
"Ça va brûler McGee", déclara-t-il après un moment.
L'Agent McGee sursauta et déposa les œufs dans une assiette qu'il tendit à son patron.
De son côté, Abby écoutait à la porte de la chambre de Tony et Ziva. Les ronflements qu'elle entendait lui indiquèrent qu'ils dormaient encore. Elle frappa deux coups puis attendit, rien. Un autre coup, toujours rien et les idées de réveil commençaient à défiler dans sa tête. Finalement, elle entra, repoussant l'idée décidément trop malsaine de leur balancer un seau d'eau froide.
Ce qu'elle vit la fit reculer jusqu'au mur. Ziva était confortablement installée contre le torse de Tony et bien qu'ils soient tous les deux en pyjama -eh oui, même Tony par ce froid avait trouvé plus juste d'en mettre un- la scène qui se déroulait devant ses yeux la sidérait. Abby n'avait aucun mal à deviner leurs jambes emmêlées sous la couette. Couette d'ailleurs qui laissait dépasser la main de Ziva cramponnée au tee-shirt noir de Tony. L'italien quant à lui avait une main dans le bas du dos de la jeune femme et il la maintenait contre lui. Aussitôt, la laborantine imagina bon nombres de scénarios possibles concernant l'hypothétique couple. Ce n'est que lorsque des pas résonnèrent dans le couloir qu'elle revint sur terre. McGee passa la tête par l'entrebâillement de la porte et poussa un petit cri de stupéfaction.
"McGee ! fit-elle en posant sa main sur les lèvres du bleu.
-S'ils nous voient, on est mort Abby", déclara-t-il en l'emmenant avec lui hors de la pièce.
Il frappa plusieurs fois à la porte et fit signe à Abby de leur parler. Elle obtempéra, un sourire malicieux sur les lèvres.
"Tony ! Ziva ! On déjeune", appela-t-elle en frappant plus fort.
Un léger "on arrive" leur répondit et les deux jeunes gens s'éloignèrent.
"Tony et Ziva ? hasarda McGee toujours sous le coup de la surprise.
-Imagine un peu. Si ça se trouve, ils nous cachent des choses", fit Abby qui ne comptait pas en rester là.
Ils s'assirent à table avec Ducky et Gibbs et quelques minutes plus tard, une Ziva pas très réveillée entra dans la pièce. Elle tituba jusqu'à une chaise et se servit un thé.
"Bien dormi ? questionna Abby.
-Mouais, pas assez je crois", lui répondit l'israélienne ce qui eut le don d'augmenter les soupçons de son amie.
Tony arriva en meilleure forme et s'installa à côté de Ziva.
"Bonjour tout le monde ! souhaita l'italien avec un grand sourire.
-Bonjour DiNozzo", répondit Gibbs visiblement de bonne humeur.
Tony attrapa un bol et se servit du café puis il commença à manger comme un bienheureux. McGee fut contraint de continuer à cuisiner et l'italien ne se priva pas.
À neuf heures, ils étaient tous prêt et l'officier arriva avec un grand sourire. Abby décida de suivre le groupe et Ducky descendit à la cave en chantonnant pour faire son autopsie. McGee monta donc derrière l'officier et ils filèrent au village. De là-bas et suivant l'emploi du temps qu'ils avaient fait des jours précédents la mort du marine, ils remontèrent à pied et après trois heures de marche, arrivèrent sur les lieux du crime.
"Étant donné qu'il a quitté le village dans la soirée, on peut supposer qu'il avait établit son campement ici pour la nuit", hasarda McGee.
Gibbs lui lança un regard approbateur et regarda les alentours.
"Et il y a également une jeune femme qui a disparu Officier ? questionna-t-il en laissant ses yeux bleus glacials parcourir les montagnes.
-Oui, Heather a disparu, mais elle n'a prit aucune affaire de randonné avec elle. Nous avons orienté nos recherches vers la ville voisine, informa l'officier.
-Non, fit Gibbs. Elle était avec le lieutenant Sanders, déclara-t-il en s'agenouillant.
-Qu'est ce qui vous fait dire ça ? interrogea l'officier en s'approchant de l'ancien marine.
-Vous ne nous avez pas parlé de disparition de chiens.
-Non, acquiesça l'homme. Ils sont tous là.
-Mais il y a une semaine, vous n'aviez pas de carburant. J'imagine donc, qu'aucun avion ne s'est arrêté ici pour refaire le plein. Notre venue a forcé l'aviation a vous ravitailler. Le seul moyen de transport c'était donc eux, fit Gibbs en désignant les husky fièrement assis à côté de la scène de crime.
-Oui, mais elle a aussi pu partir à pied vers la ville voisine. Ce chemin, fit l'officier en désignant les montagnes menaçantes derrière la forêt de sapin. Ne mènent nul part.
-Justement, ils voulaient disparaître, souffla Gibbs en se relevant. Il faut organiser une battue pour la retrouver et le plus vite possible, ordonna-t-il en balayant l'horizon du regard. Ça fait déjà trois jours.
-C'est contraignant vous savez", se risqua l'officier.
Sans rien dire, Gibbs sortit une pochette plastique contenant un bonnet. Il mît en gant et passa sa main dans la pochette, en sortant un long cheveux bruns.
"J'aurais du accorder plus d'importance à ses affaires, fit Abby penaude.
-Tu n'en as pas eu le temps Abby", rétorqua Gibbs.
L'officier acquiesça et sortit un vieux téléphone de sa poche. Il tendit l'antenne et composa un numéro. Aussitôt, il commença son explication et dans les heures qui suivirent, une vingtaine d'hommes se trouvaient devant le groupe, de gros chiens à leurs pieds.
L'officier donna ses ordres, rappelant que la jeune femme devait être terrorisée ou bien dangereuse si elle se révélait être l'assassin. Puis certains partirent en moto-neige, toujours par groupe de trois et d'autres à pied avec les chiens.
"Demain, la cavalerie arrive, compléta l'officier. Et un hélicoptère va survoler les montagnes toute l'après-midi. On va la retrouver", affirma-t-il.
Comme pour approuver, son chien aboya et l'escouade retourna au chalet prendre des nouvelles de Ducky et du cadavre.
"Vous tombez bien ! s'exclama le docteur en les voyant arriver. Figurez-vous que ce pauvre homme est mort de froid. Il a été abandonné inconscient dans la neige, qui plus est avec des vêtements trempés. Il mort en trois heures approximativement", fit Ducky en se penchant au dessus du corps.
Ziva frissonna. Ducky avait raison, il n'avait eu de chance.
L'après-midi, Abby resta avec Ducky examiner les preuves et l'équipe de Gibbs inspecta la maison de la disparue. Aucun indice ne put les éclairer quant à ses motivations, mais Heather semblait être une jeune femme très mature, consciente de ses actes et aimée de tous. L'idée qu'elle ai rejoint la ville pour croiser plus de monde était à premier vue la plus probable, seul un cheveu sur le bonnet d'un marine mort indiquait le contraire.
Ils rentrèrent tard le soir et Gibbs avait perdu sa bonne humeur. Les chercheurs étaient revenus bredouilles et avec peu d'espoir.
"Demain, nous allons nous joindre aux recherches, ordonna l'ancien marine décidé. Ziva tu montes à cheval avec DiNozzo.
-Quoi ?! s'exclama DiNozzo. Mais, les chercheurs n'auront pas pris assez de chevaux, rétorqua Tony en essayant de trouver une excuse.
-Non, il y en a au village. Les chevaux sont habitués à la neige et ils ont des fers spéciaux. Tu n'as rien à craindre, Tony, déclara Ziva.
-Oui, vous allez même les chercher ce soir, déclara Gibbs, ce qui eut le don de retourner Ziva contre lui.
-Ce soir ?! Mais il doit faire moins cinquante la nuit ! s'exclama la jeune femme.
-L'officier Grant et l'agent Mackenzie viennent vous chercher", fit Gibbs sans se soucier de cette remarque pourtant pas exagérée.
Au même moment, un bruit de moto neige se fit entendre et Ziva, révoltée, mît sa combinaison et sortit en claquant la porte.
"Et c'est moi qui doit la supporter !" s'exclama Tony avant de sortir à son tour.
McGee se prit à avoir pitié pour Tony et Abby fronça les sourcils en direction de Gibbs.
"Voici Comète", présenta le vieil homme fier.
Ziva se pencha et siffla. Effectivement, il y avait de quoi être fier. Un bel étalon d'un gris presque blanc tacheté de gris plus foncé, vint à sa rencontre. L'encolure arrondie, le regard sûr, l'israélienne qui pourtant avait vu bons nombres de chevaux, fut impressionnée. Il avait les membres puissants, musclés. Elle choisit aussitôt sa monture.
"C'est moi qui vais le monter, déclara-t-elle d'une voix ferme.
-C'est plus prudent. Il a du tempérament ce garçon et je ne le confierais pas à un débutant", approuva l'homme en regardant Tony.
Celui-ci grommela.
"Mais Hippolyte est tout ce qu'il y a de plus respectable, s'empressa d'ajouter le propriétaire des deux chevaux. Regardez."
Il leur montra un deuxième box où attendait un cheval noir de jais, mais avec quelques poils blancs notamment dans sa crinière. Le cheval ouvrit les yeux et les dévisagea impassible puis après un moment il s'approcha doucement. L'encolure courbe, le regard doux, c'était un vieux cheval avec une expérience énorme et qui rassura aussitôt Tony et Ziva.
"Il est parfait, déclara-t-elle ravie.
-Oui, approuva l'italien.
-Vous avez déjà monté à cheval Agent DiNozzo ? questionna l'officier Grant.
-Oui, quelques fois, mais il y a longtemps", répondit-il en tendant sa main vers le cheval.
Il la renifla et lécha ses doigts affectueusement. Tony sourit et lui flatta l'encolure.
"Ça ira, fit-il à l'attention du vieil homme.
-Tant mieux, déclara celui-ci. Parce que j'avais rien d'autres à vous proposer. Ces deux-là sont les meilleurs. Ils ont passé leur vie ou en tout cas, leur début de vie pour Comète, dans ces montagnes. De toute façon, vous les montez ce soir pour aller au chalet. Vous verrez bien.
-Je vais vous accompagner avec Java", les rassura l'officier en caressant la chienne à ses pieds.
Les deux agents en furent soulagés, ils n'étaient pas sûrs de retrouver le chalet dans le noir.
"Il est sept heures, si on se dépêche, vous serez de retour pour le dîner", fit l'agent Mackenzie en portant de lourds tapis avec chacun deux énormes sacoches sur les côtés.
Tony s'empressa de l'aider, lui lançant un sourire charmeur au passage, et, après un rapide pansage, il le mît sur le dos d'Hippolyte. Le cheval le laissa faire, patient, et épaulé par l'agent Mackenzie, il fut prêt en cinq minutes. Tony sortit l'animal au milieu de l'écurie et fut bientôt rejoint par Ziva qui semblait tenir un monstre en main. Cote à cote, les deux chevaux faisaient la même taille et à vrai dire, ils se ressemblaient beaucoup.
"Ils sont demi-frères", informa leur propriétaire.
Tony se mît en selle, aidé par l'officier Grant tandis que Ziva monta directement en marche étant impossible de calmer l'étalon. L'officier Grant et l'agent Mackenzie démarrèrent la moto neige, ce qui provoqua un écart de Comète. Ziva le calma d'une voix claire et rassurante. Java en tête aboya et s'élança à fond suivit de la moto-neige et des deux chevaux. Ils trottaient doucement pour échauffer les chevaux et firent en sorte de ne pas perdre de vu le véhicule déjà loin devant.
"Comment est ce que tu fais ? interrogea Tony après un moment.
-Comment je fais quoi ? questionna-t-elle parfaitement à l'aise.
-Pour ne pas avoir de points de côté", lâcha-t-il apparemment à bout.
Elle se tourna vers lui et esquissa un sourire.
"Et bien, tu te lèves une fois sur deux, expliqua Ziva en se retenant de rire.
-Une fois sur deux ? Comment ça ? demanda Tony sans comprendre.
-Tony, tu montes certainement un des cheval les plus confortables au monde ! Regarde comment je fais" , lança-t-elle en accélérant. Il faut que tu te soulèves grâce aux étrivières au rythme de ton cheval.
-Aux étriers, corrigea Tony qui s'étonna lui même de connaître ce nom.
-C'est la même chose, rétorqua la jeune femme.
-Je commence à comprendre", fit Tony après quelques minutes.
Son point de côté disparut et cette balade devint tout de suite beaucoup plus agréable. Il rattrapa Ziva, lui lançant un sourire made-in-DiNozzo.
"On galope ?" demanda-t-elle avec un sourire.
Il soupira, levant les yeux au ciel.
"Quand je commence tout juste à y arriver, on doit changer d'allure ? Ziva tu..."
Mais il laissa sa phrase en suspend et ralentit, le visage levé vers le ciel. Sans qu'ils ne s'en rendent compte, ils avaient perdu la moto-neige et le silence régnait. Seul le vent s'engouffrait parfois entre les arbres. Ils étaient tout deux sur un large sentier de balade et le ciel passait entre les arbres. Ziva s'arrêta à son tour.
"Mais Tony ! Qu'est ce que tu fais ?"
Elle regarda devant, réalisant que le calme était anormal et soupira. Tant pis, le sentier les conduirait bien jusqu'au chalet avec un peu de chance. Elle fit faire demi-tour à son cheval et n'eut que le temps de voir Hippolyte lancé au galop. Inquiète, elle le suivit faisant allonger les foulées de son cheval dans le but de rattraper Tony. Ils débouchèrent hors de la forêt et Tony ralentit son cheval pour progressivement l'immobiliser. Il leva la tête et Ziva s'arrêta à côté de lui, furieuse. Elle allait parler lorsqu'il posa sa main sur son avant-bras et lui fit signe de lever les yeux.
Exaspérée, elle se pencha en arrière et eut le souffle coupé. Le ciel dans toute son immensité et sa beauté s'offrait à elle. Des milliards d'étoiles brillaient et elle se sentit soudainement, extrêmement petite.
"C'est magnifique, n'est ce pas ? murmura Tony, rompant le silence.
-Oui", approuva-t-elle d'une petite voix.
Elle se tourna vers lui. Il observait toujours les étoiles, souriant. Mue par son instinct, elle se pencha lentement vers lui et déposa un baiser sur sa joue. Il sortit de son observation intrigué et elle se contenta de détourner le regard et de mettre Comète au pas, ne sachant même pas elle-même pourquoi elle avait fait ça. Il la suivit et de retour dans la forêt, lancèrent les chevaux au galop. Les autres devaient déjà s'inquiéter. Tony, en tête, ralentit un moment et désigna un petit chemin coupant à travers le forêt et qui semblait mener à la seule source de lumière du coin, certainement leur chalet. Ziva acquiesça. Ils s'engagèrent dans le chemin, Tony en premier. Elle avait déjà fait confiance à Tony, mais les seuls fois où elle ne regrettait pas était quand elle risquait sa vie. Elle déglutit, ils n'étaient peut-être pas arrivés avant longtemps. Pourtant, Tony lança Hippolyte au petit trop et après cinq minutes de montée sinueuse entre les sapins, ils découvrirent avec surprise, le pied du chalet à quelques mètres d'eux. Le bruit de la moto-neige résonna sur leur gauche et Abby sortit de la maison, certainement inquiète pour eux. L'officier Grant sembla alors remarquer leur absence et le reste du groupe sortit du chalet, comprenant qu'il y avait un problème.
Ce fut Java qui les repéra en première. Ils galopèrent sur les quelques mètres restant et s'arrêtèrent à côté du chalet, l'air de rien.
"Vous avez coupé à travers bois ? questionna l'agent Mackenzie surprise.
-Oui, on vous a perdu... assez tôt", déclara Ziva sans rentrer dans les détails.
Tony la remercia du regard et mît pied à terre. Il passa les rênes par dessus l'encolure et les quelques pas qu'il fit lui indiquèrent avec certitude qu'il aurait des courbatures le lendemain. Ziva éclata de rire en le voyant marcher et le suivit jusqu'à l'écurie à l'arrière du chalet. Ils installèrent leur chevaux confortablement et revinrent remercier l'officier Grant et l'agent Mackenzie. Dès que la porte fut refermée, Abby leur sauta littéralement dessus.
"Ils prévoient une tempête de neige dans les jours qui viennent, déclara-t-elle inquiète.
-Les jours qui viennent, répéta Tony. Pas maintenant. On va bien Abby."
Elle acquiesça, mais le serra tout de même une nouvelle fois dans ses bras.
"Vous ne pouvez pas savoir le nombre de choses qui me sont passés dans la tête quand je ne vous ai pas vu derrière la moto-neige.
-Je t'assure qu'on va très bien Abby, répéta Ziva. Enfin, moi je vais bien, mais je ne sais pas si Tony va s'en remettre", se moqua l'israélienne tandis qu'il marchait jambes écartées vers le canapé.
-Très drôle Ziva, mais moi, je ne monte pas le cheval qui fait un écart tous les deux mètres", répliqua-t-il en se laissant tomber près du feu.
Il soupira d'aise, les yeux fermés, et contrairement à ce que tout le monde pensait, autrement dit le début d'une autre dispute, elle ne répondit pas et lui apporta même un verre d'eau.
"Étire-toi", conseilla-t-elle alors qu'il la remerciait d'un regard.
Abby, qui n'oubliait pas son but, sourit, satisfaite. Qu'avaient-ils vraiment fait dans cette forêt ? Pourtant elle perdit rapidement tous ces débuts de scénarios en se souvenant de la température extérieure.
Après manger, ils montèrent tous se coucher et dans son lit, les yeux grands ouverts, la laborantine fut très attentive aux moindres bruits, mais elle n'entendait que la respiration de McGee à côté d'elle. Elle finit par s'endormir, plein de questions en tête.
Dans sa chambre, Ziva était bien au chaud dans les bras protecteurs de Tony, mais elle ne dormait pas. Des sentiments contradictoires s'affrontaient en elle. Elle soupira en se disant que ce n'était pas la première fois et que cela passerait comme les autres fois, mais c'était différent. Elle le sentait. Peut-être était-ce le fait d'être blottit contre lui alors que son esprit essayait tant bien que mal de le repousser ? Ou plutôt celui d'être à plusieurs centaines de kilomètres de Washington ? Elle ne savait pas, ne savait plus.
Elle se sentit extrêmement vulnérable quand après deux heures de délibération, elle admit pour la première fois qu'elle l'aimait, lui, Tony.
