PREMIER TOME : AUBE
Chapitre 1 : le Chapeau de Paille, le Chirurgien, le Captain et la Demoiselle
Quelque part sur les Shabondy
- Si j'en crois mes infos, maintenant que vous êtes là, il doit y avoir douze personnes sur l'Archipel Shabondy dont la prime excède les 100 millions de Berry … Annonça une femme avant de les nommer :
Capone « Gang » Bege, prime 138 millions de Berry.
Jewelry Bonney dit « la Gloutonne », prime 140 millions de Berry.
Basil Hawkins dit « le Magicien », prime 249 millions de Berry.
Scartchmen Apoo dit « la Marré Rugissante », prime 198 millions de Berry.
Eustass « Captain » Kidd, prime 315 millions de Berry.
X-Drake dit « le Pavillon Rouge », prime 222 millions de Berry.
Urouge dit « le Moine Fou », prime 108 millions de Berry.
Killer dit « le Massacreur » , prime 162 millions de Berry.
Trafalgar Law dit « le Chirurgien de la Mort », prime 200 millions de Berry.
Coralie dit « la Demoiselle », prime 214 millions de Berry.
Autre part sur l'Archipel …
- Franchement Coralie, j'ai aucune envie d'être là … ça me donne envie de vomir ! S'exclama une jeune femme aux cheveux rouges, la mine dégouttée.
- … Et voici le lot suivant, une jeune femme … S'éleva la voix du marchand d'esclave, un certain Disco.
- Je ne suis guère à l'aise non plus, Capitaine. Concéda une autre aux cheveux d'ébènes, le visage impénétrable mais dont les yeux, d'une couleur très caractéristique, brillaient de colère.
- Regardez plutôt qui se trouve un peu plus bas. Fit la troisième et dernière du trio, le corps légèrement penché en avant, les mains jointes sous le menton comme pour brider ses pulsions, en désignant un homme brun.
Assit quelques rangs plus bas, tout à gauche des jeunes femmes, le désigné sembla sentir l'attention qui était désormais fixée vers lui. Ce dernier, tournant paresseusement la tête, leur sourit narquoisement en reconnaissant celle qui l'avait en premier repéré, attisant leur nervosité déjà à leur paroxysme.
- Trafalgar Law. Cracha la première, tapant nerveusement son éventail sur sa cuisse par intermittence. Qu'est-ce qu'il peut bien foutre ici ?
- Son marché. Fit la seconde en fusillant le Pirate du regard, mais celui-ci n'avait d'yeux que pour leur camarade, et accessoirement Capitaine. Calme toi, Kai.
- C'est pourtant pas le plan.
- Et voilà maintenant deux autres célébrités. Les interrompit la troisième, en jetant machinalement sa chevelure brune dernière son épaule pour regarder derrière elle les nouveaux arrivants.
Les dites « célébrités », n'étaient autres que Eustass Kidd et son Second, Killer. Deux pontes dans le monde de la Piraterie. Deux « Supernovæ », comme les avaient surnommé la Marine, à l'instar de Trafalgar dit « le Chirurgien de la Mort ». Ces Rookies qui s'étaient distingués et avaient fait route sur Grand Line récemment. Et dont faisait également partie la jeune femme qui observait désormais avec attention ses potentiels ennemis.
Attention que lui rendaient bien ces derniers.
Si Law s'amusait à jouer avec les nerf des autres Pirates, il ne se privait pas de les jauger au passage. En particulier la petite brune qu'il avait surprit à le regarder. Il l'avait immédiatement reconnu, malgré son visage légèrement dissimilé par sa capeline, son identité n'était maintenant plus inconnue de personne. L'idée que cette petite fille lui cherche querelle l'avait fait doucement sourire, agitant visiblement les femmes qui l'accompagnaient. Il restait cependant méfiant. Sa réputation la précédait, et pas forcément en bien.
Mais ce fut quand Eustass « Captain » Kidd arriva qu'il s'amusa vraiment.
Si celui-ci fut irrité par l'attitude de l'autre homme, qui lui fit un doigt d'honneur agrémenté d'un sourire fourbe, il le fut encore plus par la jeune femme qui le regardait avec une certaine arrogance. En particulier quand cette dernière détourna les yeux, un rictus aux lèvres qu'on aurait pu qualifier de grimace mépris.
La tension palpable entre les Pirates ne s'apaisa nullement, ni par l'ignoble spectacle qui se déroulait plus bas sous leurs yeux, ni plus tard, par l'arrivée tonitruante d'autres flibustiers.
- Ce ne sont pas les Mugiwara ? Fit la dénommée Kai.
- Si. Répondit son Capitaine, Coralie, en fronçant les sourcils. Et ça n'annonce rien de bon.
Les événement qui suivirent lui donnèrent raison.
Si la surprise mêlée de rage fut la première impression des jeunes femmes en voyant apparaître le « lot clé » de cette ventes aux enchères humaine, la Capitaine tempéra ses partenaires en prenant sur elle également. Elle était d'autant plus curieuse de voir la réaction de ces fameux « Mugiwaras » dont la presse parlait tant. Et le moment était opportun, car visiblement ils étaient là pour cette sirène en particulier qui allait être vendue.
Elle ne fut pas déçue. Surtout quand Monkey D. Luffy fit son apparition et envoya son poing dans la figure d'un Dragon Céleste après que celui-ci eut tiré sur son ami homme-poisson. Rien de moins !
- Xia He va regretter de ne pas être venue ! Rit silencieusement Kai devant ce spectacle très divertissant.
- Je ne crois pas. Lui répondit la brune en voyant tout le public fuirent vers les sorties les plus proches. C'est maintenant que les ennuis commencent.
La Capitaine le sentait. Quelque chose était là. Son instinct ne la trompait jamais. Une chose puissante allait arriver.
Sans surprise aucune, ce fut la débâcle dans la salle des ventes. Après que le Chapeau de Paille eut lancer les hostilités en frappant un membre de la Noblesse Mondiale, il était désormais évident qu'ils étaient tous en danger par l'arrivée éminente d'un Amiral de la Marine.
Puis ses Nakama commencèrent à s'y mettre eux aussi, attaquant et baladant le personnel du marché aux esclaves. Même si l'un d'entre eux se débarrassa « accidentellement » d'un des deux autres Dragon Céleste, ces types semaient la pagaille de façon irrémédiable. Et malheureusement pour ceux encore présent dans la salle, ils devenaient indirectement concernés par ce bazar.
- Si on ne se dépêche pas, un Amiral et un vaisseau de guerre vont débarquer ! Les avertit la rousse, Nami, « la Chatte Voleuse ».
- La Marine est déjà là, Mugiwara. Fit alors calmement Trafalgar, attirant l'attention sur lui.
- Qu'est-ce que tu me veux ? Demanda sèchement le Chapeau de Paille. Et c'est quoi cet Ours ? Ajouta-t-il en désignant ledit Ours blanc qui accompagnait le Chirurgien de la Mort.
- Ils avaient déjà encerclé la salle avant même que la vente ne commence. Intervint l'homme brun, assis nonchalamment, ignorant sa question. Après tout, il y a une base de la Marine sur cet Archipel. Je ne sais pas qui ils voulaient capturer … Mais ils ne pouvaient pas savoir que quelqu'un allait s'en prendre à un Tenryuubito … Eheheh … Tu as le sens du spectacle, Mugiwara-ya.
- Tu es Trafalgar Law, n'est-ce pas ? Le reconnut la seconde femme de l'équipage au Chapeau de Paille, Nico Robyn, avant de prévenir son Capitaine. Luffy, cet homme est un Pirate.
- Hein ? S'exclama celui-ci, vaguement intrigué. Et l'Ours aussi ?
- Et l'homme qui se tient là-bas, c'est Eustass « Captain » Kidd.
- C'est lui qui a une plus grosse prime que celle de Luffy ?! S'étonna un homme squelette.
- Sans oublier la femme, là-haut, « la Demoiselle » Coralie.
À l'annonce de leurs noms, les deux Pirates se redressèrent légèrement, regardant et jaugeant les Chapeau de Paille plus ouvertement. Une forme de compétition s'était déjà engagée entre les hommes qui, se reconnaissant entre eux des adversaires potentiels, agrémentaient l'air d'une tension déjà palpable. Seule la jeune femme brune à la capeline ne semblait pas concernée par ce match viril qui avait débuté, mais était de plus en plus amusée par les événements.
Seulement, la dernière des trois Dragons Célestes présents, prit les Mugiwara au dépourvu et menaça d'une arme à feu la sirène qu'ils étaient venus sauver.
- Maintenant, meurs. Fit-elle d'un ton hautain, après avoir tiré sur le marchand d'esclave qui ne voulait pas perdre un lot aussi rare et coûteux, visant cette fois la jeune sirène.
Mais avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, elle fut balayée par une force qui la fit sombrer dans l'inconscience.
Vint alors, de derrière la scène, un vieil homme accompagné d'un géant, qui les laissa tous sans voix et perplexes. Il fut guère surpris de découvrir la salle des ventes vide de ses acheteurs et ria qu'il avait déjà volé ce qu'il lui fallait. L'ambiance déjà à couteaux tirés entre les Pirates, ne fit que s'alourdir, par son arrivée. Attirer toute l'attention ne semblait lui poser aucun problème, en revanche il fut très mécontent de découvrir que, l'homme-poisson, qui était avec les Chapeau de Paille et semblait être également une de ses connaissance, était blessé.
Mais intelligent comme le laissait croire son regard, il comprit très vite la situation avec les indices évident qu'avait laissé derrière lui Mugiwara.
- C'est vous qui l'avez sauvé ? Lui demanda l'homme sans vraiment avoir besoin de réponse. Dans ce cas …
Il lança alors une onde qui souffla la salle, faisant s'évanouir les combattants qui s'en prenaient aux Mugiwara. Seuls ces derniers furent épargnés par cet étalage de puissance, ainsi que les trois autres Capitaines Pirates et leurs compagnons. Les premiers, parce qu'ils n'étaient pas visés, les autres, parce qu'ils y restèrent insensible, où du moins, y résistèrent.
- Ce type … Maugréa dans sa barbe Eustass, le visage sévère déformé par un rictus.
- Impossible ! S'exclama Trafalgar qui avait cette fois cessé de sourire.
- Le Haki … Souffla Coralie, véritablement intéressée, comprenant maintenant d'où venait la source de la puissance qu'elle avait ressenti.
- Ce Chapeau de Paille … Il va parfaitement à un homme sans peur. Fit le vieil homme en regardant Mugiwara sous les exclamations d'étonnement des autres qui étaient sidérés devant la force dont il avait fait preuve. J'avais hâte de te rencontrer, Monkey D. Luffy.
L'ambiance dans la salle avait encore changé. De surprise et perplexe, elle était passée à l'expectative. Ce vieil homme, il n'était pas n'importe qui. Si la force qu'il avait libéré n'avait pas suffit à stupéfier tout le monde, le fait qu'il parvienne à libérer l'ex-future-esclave-sirène de son collier, avait achevé de convaincre tout le monde sur sa puissance.
Quand il remonta finalement l'auditorium, son attention fut attirée par les personnes encore présentes dans la salle et qui n'avaient pas bougé malgré le chahut et l'agitation des Chapeau de Paille.
- Désolé les gars ... et mesdemoiselles. Fit-il en les regardant. Vous n'êtes là qu'en observateurs ? Vu comment vous avez encaisser mon attaque de tout à l'heure, vous ne devez pas être des demi-portions …
- Qui aurait cru qu'on rencontrerait une telle pointure ici ? Dit Kidd d'une voix mi-amusée, mi-intéressée. Silvers Rayleigh, « le Seigneur des Ténèbres » ! Que fait une légende comme lui dans le coin ?
- Par ici, je préfère qu'on m'appelle l'artisant-revêteur, Ray-san. Ne m'appeler plus par ce nom. Je suis un vieil homme désormais, j'aspire à une vie paisible.
- Il y a plus tranquille comme endroit pour vivre. Ne put s'empêcher de commenter la femme aux cheveux rouges, Kai. Ou alors vous appliquez le fameux adage « soi proche de tes amis, et de tes ennemis plus encore » ?
L'ancien célèbre Second du tout aussi Légendaire Gold Roger sourit simplement à la question et se préoccupa plutôt de l'état de son ami homme-poisson.
Seulement, si maintenant ils étaient tranquille à l'intérieur de la salle des ventes, ce n'était pas le cas à l'extérieur, puisqu'un bataillon entier de Marine les attendait de pied ferme, les encerclant complètement. Comme l'avait dit Trafalgar, cela faisait déjà un moment qu'ils étaient là, les événements n'avaient fait qu'en faire venir davantage. Et après l'arrivée du Seigneur des Ténèbres, il n'y avait plus de doute à avoir pour la plupart : c'était pour lui que la Marine était venue.
- Aux criminels à l'intérieur ! Fit une voix dans un haut-parleur. Vous êtes priés de libérez la famille Roswald ! Un Amiral sera bientôt là ! Il serait plus sage de vous rendre sans résister. Vous n'avez pas idée de ce qui vous attend, sales Rookies !
- Alors ils ne se contentent pas de nous impliquez là-dedans, ils nous traitent comme si nous étions leurs complices … Ne sembla pas décontenancé Trafalgar Law.
- Je vois que Mugiwara no Luffy est aussi barjo que ce que les rumeurs disent. Commenta Eustass, guère inquiet lui non plus. C'est pas pour me déplaire, mais je vais pas rester pour me farcir un Amiral.
- Je suppose que c'est ce qui devait arriver avec vous dans les parages. Fit la Demoiselle, en soufflant légèrement de lassitude avant de sourire, amusée. Mais le jeu en valait la chandelle, et puis ce sera un bon échauffement pour le Nouveau-Monde !
- Je ne peux plus utiliser mon pouvoir comme tout à l'heure, alors je compte sur vous. Les prévint Silvers Rayleigh. Ça deviendrait problématique si la Marine découvrait mon identité.
- J'ai pas l'intention d'être sauvé par un vieil homme. Mais plus on s'attarde, plus il y aura de soldats. Je pars devant. Je vous aiderais au passage. Je m'occupe du nettoyage dehors, alors détendez-vous ! Fit avec arrogance Kidd, s'attirant les foudre des autres Capitaines Pirate, en se dirigeant vers la sortie.
Piqués dans leurs amours-propres, Trafalgar et Mugiwara suivirent Eustass pour s'occuper eux-mêmes des Marines au-dehors. Tout le monde les entendit même se disputer puérilement pour savoir qui allait s'attaquer aux soldats.
Seule la femme Capitaine ne se leva pas.
- Tu ne les suis pas ? Demanda alors le vieux Pirate en passant près de la jeune brune qui n'avait toujours pas bougé, sentant émaner d'elle une puissance similaire aux trois autres Pirates.
- Je les laisse à leurs démonstrations viriles pleines de testostérone. Répondit la concernée en souriant légèrement, avant de se lever suivit de près par ses Nakama. Ça ne m'intéresse pas, pas comme ça.
Rajustant sa capeline ainsi que le trench sur ses épaules, elle se dirigea vers la sortie, précédent les Mugiwara et les autres Pirates, sans même un regard pour eux.
Elle avait tout à fait conscience de l'effet qu'elle avait sur les autres et de ce qu'ils pouvaient en penser. De petite stature, même pour une femme, ne dépassant pas le mètre soixante, son élégance naturelle n'avait d'égale que son dédain. Son arme face à la dureté du monde et à l'image de petite fille fragile qu'elle pouvait renvoyer. À tord. La prime sur sa tête était là pour en témoigner, elle n'était pas à prendre avec des pincettes ou même à sous-estimer.
Ainsi, laissant derrière elle ce qu'elle jugeait pour l'instant être des importuns et des obstacles à son objectif, elle apparut seule sur le champs de bataille. Ses camarades restèrent à l'écart, sachant bien que malgré son attitude fière et ses bonnes paroles, leur Capitaine avait elle aussi été atteinte dans son orgueil. Mais, à l'inverse de ses « collègues » Supernovæ, elle préférait soigner ses entrées.
Sauf que ce qui se présenta devant elle, était un vrai foutoir. Et encore, elle était polie.
La dénommé Capitaine Pirate Coralie s'y était attendu de la part de Mugiwara no Luffy, dont la réputation de trouble-fête n'était plus à faire, de même que Kidd, mais elle pensait Trafalgar Law un peu plus subtile. Pourtant, ce dernier s'amusait avec une tête humaine dans les mains.
- Les hommes … Souffla-t-elle de lassitude, avant d'éviter une balle qui lui était sans nul doute destinée, les regardant d'un œil blasé mais néanmoins attentif, faire une démonstration de leurs talents.
- Ne tirez pas ! S'écria un Marine. Il y a encore des civils derrières eux ! Ajouta-t-il faisant doucement sourire la jeune femme ou plutôt la « Demoiselle en détresse » en question.
Jetant un coup d'œil à l'armada de Marines rassemblée devant les trois Capitaines Pirates, la quatrième et dernière Supernovæ décida qu'il était finalement temps de faire elle aussi son apparition. Dépassant les hommes, elle se planta devant eux, ignorant les menaces d'Eustass ou les interrogations bruyantes de Mugiwara.
- Ce n'est pas une simple civile ! S'étrangla alors un soldat en la voyant sourire sadiquement. C'est Coralie « la Demoiselle », sa prime est de 214 millions de Berry ! Elle fait partie des Rookies !
Les Marines se reprirent alors vite, reformant les rangs que les « collègues » de la Pirate avaient gentiment bazardé.
Trop tard.
Sans leur laisser le temps de se tenir près outre mesure, un vent s'éleva soudain, emportant avec lui une douce fragrance et des pétales de fleur. L'odeur du danger. Et avant qu'ils n'aient pu comprendre qu'il se passait, les soldats se mirent à crier, le sang gicla de toutes parts et la plupart d'entre eux s'écroulèrent dans un souffle.
Satisfaite, la jeune femme ne prêta pas davantage attention aux Capitaines, repérant une brèche dans leurs lignes, tandis que ses amies et les autres Pirates arrivaient. Elle allait partir, mais les paroles de Mugiwara l'arrêtèrent net.
- On dirait qu'ils improvisent, il est temps d'en finir avec tout ça. Commenta « Captain » Kidd en voyant les Marine leur foncer dessus sans formation quelconque.
- Aaahh ! Me revoilà ! Me revoilà ! Rit le Chapeau de Paille en retrouvant une taille normale, après l'utilisation d'une de ses étranges techniques.
- A propos, Mugiwara, ça me donne envie de te connaître. Mais la prochaine fois que nous nous verrons, je ne serai pas aussi gentil. Le prévint Eustass, jetant un froid.
- Mais je serais celui trouvera le One Piece. Annonça d'une voix pleine d'assurance et pourtant sans arrogance aucune, Monkey D. Luffy.
Cette assertion fit tout de suite réagir les trois autres. Le « One Piece ». Trésor Légendaire du Pirate Gold Roger. Tous les jeunes Pirates qui se lançaient un jour sur les mers rêvaient de le trouver. Mais seuls les plus grands osaient l'affirmer. Cela eut au moins l'effet de faire sourire Coralie, qui jetant un œil par-dessus son épaule, voyait d'un œil neuf son futur ennemi.
Il en allait de même pour les deux autres. Ces quatre là étaient finalement peut-être animés du même espoir. Bien que pour certains, il n'était pas encore une priorité.
- Hey Kidd, qu'est-ce que tu attends ? Demanda son Second, en éliminant un Marine qui avait voulu s'en prendre à son commandant.
- Killer … je vais te dire un truc. L'arrêta ce dernier, brisant enfin le silence qui s'était installé entre les Capitaines. Tout le long de notre périple jusqu'ici, les gens se foutaient de nous quand on disait qu'on allait trouver le One Piece. Ça m'a obligé à tuer tous ceux qui se moquaient de moi. Mais à partir de maintenant, tu vois, c'est plus la même musique. Là où on doit se rendre, c'est ceux qui n'ont pas le cran de le dire qui vont y laisser leurs peaux. À bientôt, dans le Nouveau-Monde ! Les prévint-il comme une menace … ou un défi. En avant les gars !
Souriant, la seule femme des quatre prit les devants et brisa les rangs la première. D'un signe de tête, elle indiqua à ses deux Nakama qui l'accompagnaient de la suivre. Quelques soldats s'enhardirent de leur bloquer le passage, mais ne firent pas un pli. Elles continuèrent leur chemin tranquillement, sans se presser, sachant pourtant l'arrivée imminente sur l'Archipel d'un Amiral.
Mais alors qu'elles allaient emprunter un pont pour rejoindre un autre Grove, une voix moqueuse mais néanmoins intéressée s'éleva dernière elles.
- Alors c'est comme ça que tu te bas, Lady-ya ? Fit Trafalgar qui continua son chemin tout droit, suivit de son équipage. On te décrivait cruelle et sanguinaire, les journaux avaient-ils tord ?
- Aujourd'hui je suis adepte du moindre effort. Le corrigea-t-elle avec un sourire tout aussi suffisant que lui. Vous aviez l'air tellement prompts à vous en occuper vous-même, mais je n'ai pas pu m'empêcher de vous rappeler que c'était « les femmes d'abord ».
- Ce fut un plaisir, Mademoiselle. Termina-t-il en touchant son chapeau à la manière d'une révérence, avant de s'éloigner.
- Non partagé. Maugréa la jeune femme, plus pour elle-même.
Mais le « moindre effort » fut de courte durée. Car devant-elles s'éleva alors le Grand Corsaire Kuma. Bartholomew Kuma, dit « le Tyran ».
Prenant cette fois d'avantage au sérieux leur ennemi, les jeunes femmes sortirent immédiatement leurs armes et se mirent en position d'attaque. Pas question de sous-estimer un tel adversaire, auquel cas leur arrogance leur coûterait certainement la vie.
Encerclant le Corsaire qui n'avait pas bougé, les Pirates attendirent patiemment que ce dernier engage le combat.
- Pirate Coralie, « la Demoiselle », prime de 214 millions de Berry. Fit d'une voix mécanique leur ennemi, la tête braquée sur la Pirate.
- Que fait un Shichibukai sur l'Archipel des Shabondy ! Merde ! Éructa la femme à la chevelure écarlate.
Avant qu'elles ne comprennent ce qu'il se passait, le Corsaire avait entamé son attaque et envoya ce qui semblât-être un rayon laser sur la Capitaine.
Esquivant difficilement mais habillement, cette dernière ne perdit pas une seconde de plus avant d'armer son Arc et de tirer une flèche droit dans l'œil de Kuma. Contrairement à ce qu'elle aurait cru, ce dernier n'esquiva pas et retira sobrement le carreau de son globe oculaire, faisant naître au passage des petites étincelles de celui-ci.
- Il n'est pas humain ! Cria la Pirate aux cheveux noirs, la plus silencieuse des trois, avant de taillader le bras de ce qu'elles avaient cru être le Corsaire, éclaboussant pourtant le sol et son sabre de sang.
- Alors pourquoi il saigne rouge, Akemi ! S'énerva Kai en maniant à son tour l'un de ses redoutables Tessens, provoquant une large plaie au niveau du cou du mastodonte.
- Une machine fait de chair et de sang. Ce n'est pas le Shichibukai Bartholomew Kuma. Argua la Capitaine. La Marine se surpasse de jour en jour … Dommage pour nous. Finissons-en.
Après un âpre combat, au cours duquel les Pirates usèrent de plus de force qu'elles n'auraient penser devoir en utiliser, le cyborg rendis l'âme dans des bruits mécaniques et anatomiques répugnants. Il avait vulgairement perdu sa tête, tandis que les articulations de ses genoux et ses bras étaient immobilisés par des flèches profondément enfoncée dans sa … chair ?
Sans plus tergiverser, les trois femmes s'en allèrent cette fois-ci au pas de course, s'éloignant le plus possible des bruits de combat qui s'élevaient un peu plus loin.
Retournant en ville, elles passèrent par les ruelles, évitant les grandes rues où la bataille et l'agitation faisaient rages également. Mais rapidement, tout fut bloqué, des gens furent arrêtés et la Marine envahit l'Archipel. L'Amiral et les renfort devaient avoir fait leur apparition.
Elles étaient coincées.
- L'attitude de Kuma est inqualifiable. S'éleva la voix traînante et oh combien irritante de l'Amiral Kizaru. Je veux qu'on me retrouve Mugiwara, sinon les Dragon Céleste ne nous laisseront jamais tranquille.
De leur point de vue en hauteur, sur un bâtiment, les trois femmes observaient la Marine procéder à diverses arrestations de Pirates, constatant que la plupart n'étaient que des seconds couteaux, les têtes mises à prix les plus élevées semblaient avoir été épargné pour le moment.
La situation semblait désespérée, pourtant, elles restaient parfaitement calmes.
- Nous sommes d'accord, vous n'intervenez pas et dès que j'ai posé un pied à terre, vous filez au bateau. Ordonna la Capitaine, la dénommée Coralie.
Non sans un certain malaise, les deux autres acquiescèrent d'un signe de tête, avant de lui souhaiter bonne chance en la voyant s'éloigner.
Descendant le bâtiment face à la rue, pour ainsi attirer directement l'attention sur elle, la jeune femme Pirate marcha d'un pas assuré vers l'Amiral de la Marine, sous le regard effaré, mais aussi impressionné, des pauvres bougres capturés.
Remontant la rue, elle s'arrêta à quelques mètres du Marine qui lui tournait le dos, tandis que le silence c'était fait autour d'eux, si bien du côté des Pirates, que celui des soldats qui semblaient tout aussi éberlués que fascinés. Ce fut ainsi l'attitude de ses hommes, et aussi sans doute l'atmosphère pesante qui commençait à s'installer, qui attira l'attention du grand homme en costume rayé jaune, que Coralie jugea au passage de très mauvais goût.
L'Amiral se retourna alors vers la jeune femme et l'observa sans vergogne de haut en bas. Elle avait des traces de combat récent, mais rien d'handicapant. Ses cheveux bruns battaient librement au rythme du vent des Shabondy, tandis que ses yeux d'un marron foncé presque noir, brillaient d'une étrange lueur de défit.
- Voici donc la dernière arrivée dans le groupe restreint des Rookies ayant atteint les 100 millions de Berry. Dit-il d'un ton calme.
- En effet. Répondit-elle désinvolte.
- Alors c'est toi qui est à l'origine de la destruction de PX-8.
- Il se pourrait bien.
- C'est toi aussi qui a assassiné le Vice-Amiral Lomd.
- Des ouïes-dires.
- Et qui a détruis le la base du G-4.
- On le prétend.
- Tu essayes de gagner du temps. Déduisit le Marine, qui commençait à perdre patience devant l'insolence de la jeune femme.
La Pirate sourit plus franchement cette fois.
Sous ses airs de singe lent et idiot, Borsalino restait un Amiral, il n'était donc pas complètement stupide. Seulement, il se trompait. Ses camarades étaient loin depuis longtemps déjà. Pour le moment, elle voulait juste s'amuser.
Chose que le Marine comprit rapidement à la vue de son expression, et qu'il ne sembla pas apprécié, sans toutefois le montrer réellement. Il était totalement impassible, à tel point qu'elle ne vit pas venir le coup de pied qu'il lui infligea dans le ventre. Et ce n'était pas qu'à cause de la vitesse dont il avait fait preuve. Il était redoutable, elle allait de voir se méfier si elle ne voulait pas finir en petits morceaux.
S'encastrant des dizaines de mètres plus loin dans le mur d'un bar, Coralie retomba mollement sur le sol, grimaçant quelque peu au passage.
Mais à peine eut-elle le temps de dire « ouf », que l'Amiral était déjà au-dessus d'elle. Peu désireux de laisser sa proie lui échapper une nouvelle fois, ce dernier l'empoigna par le cou et la soulevant de terre, la regarda avec une certaine suffisance.
- Je suis déçu. Fit-il toujours avec la même lassitude. À la vue de ta prime, je pensais que tu serais plus à la hauteur. Et pourtant, à cet instant, tu ressembles plus à une vulgaire et fragile poupée qu'à la sanglante Pirate qu'on à pu me décrire.
- Ne vous a-t-on jamais dit, dans la Marine. Répondit-elle en relevant la tête, le regard moqueur malgré le sang qui s'écoulait de sa tempe. De ne pas juger sur les apparences ?
Appuyant ses dires, elle rassembla ses forces en balança son pied dans les bijoux de famille de ce cher Amiral.
Ce dernier, sous le coup de la surprise, ne pensant pas qu'elle pouvait utiliser le fluide, lâcha momentanément la jeune femme qui s'écarta immédiatement et fit appel à son arme fétiche : son Arc. Le sortant de nul par, en touchant simplement le sol de sa main, elle fit apparaître l'arme en bois finement sculptée qui sembla sortir de terre. Elle était maintenant véritablement prête à en découdre avec son adversaire.
Se débarrassant de son couvre-chef désormais plus encombrant que joli, elle se mit en position d'attaque en bandant une flèche sortie de son carquois qui était apparu dans son dos tout aussi soudainement que son Arc.
Cependant, la jeune femme fit un rapide calcul dans sa tête. Son précédant combat contre la machine de guerre ne l'avait pas laissé sans dommages. Sans parler du coup que lui avait donner Kizaru. Sa tenue était là pour en témoigner. Son short noir était le seul vêtement qui était encore en état, son collant foncé était déchiqueté à plusieurs endroits, dont plusieurs plaies superficielles saignaient encore, son haut beige était poisseux de liquide rouge et son trench avait disparu dans la bataille qu'elle avait engagé avec l'Amiral.
Dans cet état, elle n'allait pas tenir très longtemps. Pas contre Borsalino.
Tel n'était pas le but, mais elle ne voulait pas non plus se ridiculiser.
- Tu es aussi maligne que tu en as l'air ! Grogna le Marine en se retournant, faisant face à l'arme pointée vers lui. Oh oh ! Tu crois pouvoir me faire du mal dans un combat rapproché avec une telle arme ?
- J'ai bien réussi avec ton copain, il y a quelques temps. Fit-elle, insolente. Et tu sais comment il a terminé …
- Alors voyons ça.
Bien sûr, la jeune Pirate était en désavantage, elle le savait très bien. Surtout que son adversaire était extrêmement rapide. Pourtant, elle parvint à faire traîner le combat, mais tout en subissant de plus en plus de dégâts, sans pour autant véritablement en infliger à l'Amiral. Elle soupçonnait tout de même l'homme de ne pas y aller franchement avec elle. Était-ce parce qu'il avait compris qu'elle non plus ? La sous-estimait-elle parce qu'elle était une femme ? Ou voulait-il l'emmener dans ses retranchements en se jouant simplement d'elle ?
Dans tous les cas, il faisait une grave erreur.
Étant passé au combat au corps à corps depuis un moment déjà, la Capitaine Pirate, avec sa maîtrise du Haki de l'Armement qui était loin d'être parfaite, ne parvenait pas à réellement toucher son adversaire. Et alors que l'Amiral l'avait une nouvelle fois mis au tapis avec une attaque lancée à la vitesse de la lumière, elle ne put résister plus longtemps et ferma les yeux en faisant appel à son pouvoir.
Sans qu'il ne s'en rende tout de suite compte, l'atmosphère de l'air changea soudainement. Elle ne pouvait pas laisser le combat se finir sans s'être battue. Même un tout petit peu.
Ainsi, pendant que l'homme préparait sa nouvelle attaque, cette fois-ci pour l'achever, de puissantes lianes s'enroulèrent autour de ses jambes, jusqu'à son buste, l'immobilisant.
- Qu'est-ce donc ? S'exclama Kizaru d'un ton morne, guère affolé ou même intéressé.
Profitant de son avantage incertain, Coralie se releva, assez difficilement, et arma une nouvelle fois son Arc, visant cette fois-ci la tête de l'Amiral. Entre les deux yeux. Quitte à être arrêtée, autant emmener avec elle en enfer un des trois bras armés de la Marine.
Mais définitivement, ce jour là, était comment on le disait, un jour « sans ».
- Pad Ho. Fit une voix calme, mais légèrement mécanique, derrière elle.
Avant que la jeune femme ne puisse faire quoi que ce soit, elle fut touchée dans le dos par une attaque inconnue qui la projeta à plusieurs mètres. Elle ne l'avait même pas vu venir, ou sentit venir.
Seulement cette fois-ci elle ne se releva pas et sombra dans le néant.
