Disclaimer : il est évident qu'aucun des noms que vous reconnaîtrez ne m'appartient. Ils sont tous la propriété de J.K. Rowling. Seules les idées (et quelques objets ;-) ! ) sont à moi.

Contexte : Harry, Drago et compagnie sont en sixième année. Pas de spoiler du 5ème tome : il faut donc faire comme si rien d'important ne s'était passé en cinquième année (Ombrage, Sirius, AD, etc.). Cependant, on peut assumer que certains événements aient bel et bien eu lieu - vous comprendrez lesquels en lisant !

Merci de votre choix et bonne lecture !

Retour à Poudlard

Comme tous les 1er septembre, le quai qui bordait la voie 9¾à King's Cross était bondé. Le train était sur le point de partir et des mamans s'essuyaient les yeux avec leur mouchoir tout en faisant des recommandations de dernière minute à leurs enfants, lesquels étaient penchés aux fenêtres et agitaient joyeusement la main dans leur direction en signe d'au revoir.

- Tu vas me manquer, mon chéri. Je t'aime fort.

- Toi aussi, M'man, répondit Drago Malefoy, gêné, en jetant un œil derrière lui pour vérifier qu'il était toujours seul dans son compartiment.

- N'oublie pas de m'écrire souvent.

- Non, ne t'inquiète pas. Salut Papa, à la prochaine.

- Je compte sur toi pour ne pas te relâcher, fiston. J'espère vivement que cette année tu feras mieux que cette Sang-de-Bourbe de Granger.

- Euh, oui, je ferai ce que je peux. Au revoir ! lança-t-il tandis que le train démarrait.

Drago se jeta sur une banquette et ferma les yeux. Il voulait profiter du calme qui régnait encore dans son compartiment, avant l'arrivée des autres préfets. Mais le répit fut de courte durée ; la porte glissa et quelqu'un entra.

- Dégagez, grogna Drago sans ouvrir les yeux.

- Je te signale que c'est le compartiment des préfets et que nous avons autant le droit que toi d'y être.

C'était Hermione Granger et Ron Weasley. Derrière eux, un peu mal à l'aise, se tenaient Ernie Macmillan et Hannah Abbot, les préfets de Poufsouffle. Tous les quatre s'assirent sur la banquette en face de Malefoy en lui jetant un regard noir. Drago haussa les épaules et se tourna vers la fenêtre. Ils étaient déjà en rase campagne et le paysage défilait à toue vitesse.

- Il faudrait qu'on décide des tournées d'inspection pour le voyage, dit Hermione.

- Tu ne me donnes pas d'ordres, la Sang-de-Bourbe, répliqua Malefoy.

- Et toi tu ne commences pas ou je…

- Ou tu quoi, Weasley ? intervint Pansy Parkinson qui venait d'entrer. Tu crois que tu fais peur à quelqu'un, là ?

Drago lui sourit. Il était content de voir quelqu'un de sa maison.

- Tu sais quoi Granger, tu as raison, dit-il en se levant. Pansy et moi, on va faire notre tournée. L'air est irrespirable ici.

Pansy, aux anges, s'agrippa au bras de Drago et tous deux quittèrent le compartiment. Ils avaient été nommés préfets de Serpentard l'année précédente, et en avaient profité pour enlever le plus de points possibles à ces prétentieux de Gryffondor. Ils avaient bien l'intention de recommencer cette année.

- Tu as passé de bonnes vacances, Drago ? s'enquit Pansy. Moi je suis partie avec mes parents en Albanie, tu sais que c'est un des seuls pays où la magie noire n'est pas…

Drago ne l'écoutait pas mais son visage affichait un sourire de circonstance pour ne pas que Pansy s'en aperçoive. Après tout, il ne fallait pas la vexer, c'était l'une des seules filles qui s'intéressait à lui – à sa connaissance, du moins – et même si elle n'avait pas un physique des plus faciles, il pourrait avoir besoin d'elle un jour ou l'autre.

- Oh mais je parle, je parle, et je ne te laisse pas en placer une ! Quelle pipelette je fais ! minauda soudain Pansy, tirant Drago de ses rêveries. Et toi, qu'est-ce que tu as fais de ton temps ?

- Rien de bien intéressant, tu sais, quelques sorties par-ci par-là…

- C'est bête, tu aurais pu venir avec nous, on se serait bien amusés !

- En effet, c'est dommage, une prochaine fois peutêtre ? suggéra Drago en remerciant intérieurement le ciel que Pansy n'ait pas eu cette idée avant les vacances, car il n'aurait eu aucune raison valable de refuser.

De leur côté, Harry et Ginny avaient trouvé un compartiment vide et s'étaient installés confortablement en attendant que Ron et Hermione reviennent. Harry tenait à la main un exemplaire de La Gazette du Sorcier ; Hermione avait réussi à le convaincre des bienfaits de suivre régulièrement l'actualité. Il était plongé dans sa lecture quand Ginny se leva et lui annonça qu'elle allait voir Dean Thomas. Harry était seul depuis une dizaine de minutes quand quelqu'un entra dans le compartiment.

- Ah salut Harry ! J'ai failli rater le train, j'étais en retard, et je ne savais pas dans quel compartiment aller ! Mais tu es tout seul, où sont les autres ?

- Salut Neville, comment ça va ?

- Bien, surtout depuis je t'ai trouvé. J'ai bien cru que j'allais devoir passer tout le voyage avec des Serpentard, ajouta-t-il en frissonnant à cette idée.

- Ron et Hermione sont avec les autres préfets et Ginny est partie chercher Dean. Je pense qu'ils seront bientôt là.

- Et… hum… tu as vu Luna quelque part ?

- Ah non, tiens ! Elle ne doit pas être bien loin, ne t'inquiète pas, le taquina Harry.

- Non, je ne suis pas inquiet, répondit Neville en rougissant jusqu'aux oreilles.

Harry lui fit un grand sourire et se remit à lire. Neville, pour sa part, entreprit de fouiller dans sa grosse valise, visiblement à la recherche d'un objet important. Il fut interrompu par l'arrivée de Ron et Hermione.

- Bonjour Nevilleça va ? Qu'est-ce que tu cherches ? demanda aimablement Hermione.

- Rien, rien, répondit-il, toujours rouge.

- Pas fâché d'être de retour ici, s'exclama Ron en s'affalant à côté de Harry. Les autres préfets sont sympas mais un peu trop portés sur les études à mon goût... Ernie n'a pas arrêté de parler de ses résultats aux BUSE, et quand on est partis il avait commencé avec les ASPIC. Tu te rends compte ? Comment peut-on être aussi obsédé par l'école ?

Harry sourit, et Hermione ne dit rien mais lui jeta un regard un peu peiné. Neville, lui, continuait de mettre sa valise sens dessus dessous.

- Je meurs de faim, grogna Ron. La dame au chariot n'est pas encore passée ? Je vais voir où elle est.

- Tu ne pourrais pas penser à autre chose qu'à ton estomac, pour une fois ? soupira Hermione, excédée.

- Ron se contenta de lui tirer la langue et s'en alla. Hermione se tourna vers Harry.

- Alors, quelles sont les nouvelles aujourd'hui ? Je n'ai pas encore eu le temps de lire la Gazette.

- Rien sur Voldemort. Rien de nouveau, en tout cas.

- Je n'aime pas ça, répondit Hermione d'un air préoccupé. On n'a pas entendu parler de lui depuis la mort de Cédric.

- C'est vrai, mais on ne peut rien faire pour le moment, pas vrai ?

- Tu as raison. Tu pourras me le prêter quand tu auras fini ? demanda-t-elle en faisant un geste vers le journal

- Prends-le, j'ai fini. Neville, tu veux faire une partie d'échecs ? proposa Harry en se tournant vers le garçon joufflu.

- D'accord, répondit ce dernier en abandonnant ses recherches.

Harry aimait bien jouer avec Neville car c'était la seule personne qu'il parvenait à battre. Il venait de le mettre échec et mat (et ses pions étaient en train d'exécuter une danse de la victoire) quand Ron revint, le sourire aux lèvres.

- Je viens d'apercevoir Malefoy et Parkinson.

Hermione renifla d'un air dédaigneux.

- Ils se tenaient par la main ! ajouta Ron d'un air ravi.

- Je ne sais pas lequel des deux est le plus à plaindre, commenta Hermione sans lever les yeux de sa lecture.

- Je ne savais pas qu'ils sortaient ensemble, dit Neville d'un air apeuré.

Il craignait à la fois Malefoy et Pansy Parkinson, et devait se dire que toutes ces années n'avaient été qu'un prélude à l'enfer qu'il était sur le point de vivre si ses ennemis unissaient leurs forces.

- Moi non plus, et de toute façon on s'en moque, répliqua Harry. Ils font ce qu'ils veulent.

- Peut-être, mais qu'est-ce qu'on va rire quand ils se montreront ensemble ! Il aurait quand même pu trouver mieux ! s'esclaffa Ron.

- Ron, tu sais qu'il n'y a pas que la beauté qui compte, soupira une nouvelle fois Hermione.

Elle détestait Pansy mais avait beaucoup de principes.

Drago essayait de se libérer de Pansy sans que celle-ci s'aperçoive de la manœuvre. Il espérait que personne ne les avait surpris dans cette situation assez embarrassante. Mais elle le tenait fermement et l'emmenait malgré lui vers le fond du train.

- Oh regarde ! Potter et sa clique ! s'exclama-t-elle avec délices.

Et, les yeux brillants, elle entraîna Drago. Au grand soulagement du garçon, elle dut lui lâcher la main pour ouvrir la porte du compartiment.

- Alors, les sous-êtres, tout va comme vous voulez ?

Ron, qui était debout et tournait le dos à la porte, sursauta et tomba sur la banquette. Les deux préfets de Serpentard éclatèrent de rire.

- On a du mal à tenir sur ses pattes, Weasley ? railla Malefoy.

- Ferme-la, Malefoy, ou je pourrais faire du mal à ta petite copine, le menaça Ron.

Drago blêmit. Ainsi, ils avaient été vus…

- Moi au moins je ne suis pas tout seul, répliqua-t-il en reprenant contenance.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Ginny qui venait d'arriver.

- Oh mais c'est vrai, même Potter a une petite amie, décidément Weasley, tu es le seul dont personne de veut !

- Bon ça suffit, Malefoy, va voir ailleurs si on y est, lâcha Harry.

- Oui, je pense aussi qu'on sera mieux ailleurs, viens Pansy, répondit Drago. Mais faites un peu moins de bruit ou je serai obligé de vous enlever des points dès notre arrivée à l'école.

- Il est vraiment gonflé, ce type, soupira Ginny une fois que les deux Serpentard furent partis – sans prendre la peine de refermer la porte.

- Quelle plaie ! Et dire qu'il est préfet ! renchérit Hermione. Qu'est-ce qu'il y a, Ron ?

Ron, l'air sombre, regardait vers le couloir, où Malefoy et Pansy Parkinson avaient disparu.

- Il a raison, grommela-t-il. Personne ne veut de moi.

Hermione rosit légèrement et se pencha pour lui poser la main sur l'épaule.

- Mais si, le consola-t-il. Tu finiras par trouver quelqu'un…

- Oui, moi aussi, je suis tout seul, ajouta Harry en haussant les épaules. Ne t'inquiète donc pas.

- Mais ce n'est pas pareil, toi, il y a des tas de filles qui te courent après ! répliqua Ron.

- Qu-quoi ? N'importe quoi ! répondit Harry en rougissant.

- Surtout une, dit Ginny d'un air malicieux. Parvati Patil !

- Mais… je ne vois pas de quoi vous parlez…

- Oh arrête ! Tu n'as pas remarqué comme elle te couve des yeux depuis l'an dernier ?

- Tiens à ce propos, je l'ai vue dans un compartiment tout à l'heure, intervint Ron, l'air songeur. Elle était avec des amies de Serdaigle, il y en a qui était assez jolies. Je me demande si j'aurais une chance…?

Harry commençait à se sentir vraiment embarrassé, mais il fut sauvé par l'arrivée du chariot à friandises.

Quelques heures plus tard, ce fut au tour de Ron et Hermione d'aller faire leur tournée d'inspection. Quand ils revinrent, le train était sur le point d'entrer en gare. Quelques minutes avant de descendre, Neville entreprit de ranger tout ce qu'il avait sorti de sa valise.

- Ah ! Le voilà ! s'exclama-t-il, l'air ravi.

- Quoi donc ? demanda Ginny.

- Rien du tout, bafouilla Neville en glissant la main dans la poche de sa robe de sorcier.

Ginny et Hermione échangèrent un regard interrogateur. Hermione haussa les épaules et empoigna sa valise.

- Ça va faire drôle de ne plus avoir Fred et George avec nous, dit Harry d'un air songeur en s'emparant de la cage d'Hedwige.

- Oui, mais on les verra peut-être plus souvent que tu ne le penses, répondit Ron. Je t'expliquerai.

Il sortit dans le couloir et s'arrêta devant les marches qui descendaient sur le quai.

- Poudlard, nous voilà !

La Grande Salle était comme d'habitude parée de ses plus beaux atours pour le banquet de début d'année. Harry s'assit près de Ron. Hermione était en face de lui et non loin d'elle se trouvait Parvati Patil. Cette dernière lui sourit et Harry se senti rougir. Il contempla le fond de son gobelet jusqu'à être sûr qu'elle ne le regardait plus.

Après la chanson du Choixpeau Magique et la répartitionà la grande joie de Ron, le festin commença.

- Regarde ça, s'exclama-t-il en donnant un coup de coude dans les côtes de Harry. Malefoy.

Harry jeta un coup d'œil vers la table des Serpentard. Pansy Parkinson avait passé son bras autour des épaules de Malefoy et regardait à droite et à gauche avec des airs de propriétaire.

- Il n'a pas l'air ravi, ricana Ron. Bien fait pour lui À la réflexion, je préfère encore être seul qu'avec Parkinson !

- Ça c'est une bonne philosophie, approuva Harry.

Le repas avait rendu tout le monde jovial, et c'est dans l'allégresse générale que tous les élèves allèrent se coucher avant d'affronter une nouvelle année.