Ce texte a été écrit dans le cadre du défi 52 saveurs sur livejournal.
Concernant la publication, je précise que je ne publierais sur qu'après avoir publié un nouveau texte sur lj, de sorte qu'il y aura jusqu'au 52ème texte, toujours un texte d'avance sur ce site.
Sinon normalement les OS ne sont pas reliés entre eux mais il peut y avoir des correspondances.
22. Le rire des femmes
Quand les gens apprennent qu'Hiroshi aime les hommes, il a généralement le droit à un grand nombre de remarques empreintes de clichés et d'ignorance. Parmi ces remarques, une qui revient souvent c'est sur sa prétendue misogynie. Ce qui est idiot. Le fait qu'il ne tombe pas amoureux de femme ne veut pas dire qu'il ne peut pas les aimer autrement. Au contraire, aussi loin qu'il s'en souvienne il a toujours été entouré par des femmes et des filles et elles ont toutes joués un rôle dans sa vie, un rôle qu'il ne peut et ne veut pas nier.
D'abord il y a sa mère. Sa mère banale et en même temps extraordinaire. Sa mère et sa gentillesse. Sa mère et ses désirs. Sa mère et ses rêves, son enthousiasme, son amour des ragots.
Sans elle, il ne serait jamais né. Sans elle, il ne serait pas devenu l'homme qu'il est. Elle lui a transmis ses valeurs, ses connaissances, sa vision du monde. Souvent elle l'a trop protégé. Parfois elle s'est assurée qu'il y arrive tout seul. Surtout c'est elle qui lui apprit à cuisinier et il lui en sera à jamais reconnaissant.
Enfin, elle l'a toujours supporté dans ses choix. Elle l'a soutenu quand il a voulu devenir cuisinier. Elle la serré dans ses bras quand il lui a avoué qu'il aimait Seishû.
Après il y a celle qu'il considère un peu comme sa fille. Juste un peu parce qu'elle a déjà un grand-père et deux pères.
C'est Naru, Naru qui passe parfois trop de temps avec Sei et parfois pas assez. Naru et son tempérament impulsif. Naru, la petite fille aventureuse, qui est devenue une femme indépendante et forte. Naru et son optimisme, son amour de la nature, son désir de découverte.
Avec elle, il a trouvé quelqu'un qui sera toujours là pour aider. Il sait aussi qu'elle est la meilleure personne pour vous changer les idées et que sa bonne humeur est généralement contagieuse. Quand il déprime un peu, il l'appelle et il n'a pas besoin de parler, pas besoin de dire ce qui ne va pas, Naru raconte sa vie, ses petits problèmes à elle, ses joies. Elle parle et lui écoute. Et quand finalement il raccroche, il se sent beaucoup mieux.
Et puis, aussi Naru c'est les souvenirs de nombreux repas partagés à trois. Cette impression fugace mais peut-être pas si idiote d'une petite famille où elle serait leur enfant à Sei' et lui. Ce petit rien qui la différencie de Miwa, Tama et Hina, ses autres sœurs. Même si elles aussi sont uniques à leur manière.
Hina est la meilleure amie de Naru. Pourtant elle est presque son opposée. Cela ne veut pas dire qu'Hiroshi l'aime moins.
Si Naru est celle vers qu'il se tourne quand il a besoin de se vider l'esprit, Hina est celle qui est là pour le remettre les pieds sur terre. Pour lui dire qu'on a rien sans rien, qu'il faut agir et qu'il ne peut pas juste rester là à se morfondre. Elle le houspille quand il se dispute avec Seishû et qu'il ne sait pas comment se faire pardonner et elle l'oblige à retourner en cuisine quand un critique l'a descendu lui et sa cuisine dans les journaux.
« Parce que ce n'est pas un idiot qui ne te connaît pas qui peux décider de ce que tu fais ou ne fais pas. »
Miwa tient à peu près le même discours même s'il y a moins de mot et plus d'actes. Miwa c'est sa première amie. Miwa c'est le bébé qui est venu troubler sa vie de seul enfant du village. Miwa c'est celle avec qui il fait du sport. En général elle le bat. Avant cela le vexait, maintenant il s'en moque. Elle est plus sportive que lui, c'est la vie. Au moins il court plus vite que Tama.
Tama, la fille un peu bizarre, obsédée par sa relation avec Seishû. Au début, c'était vraiment bizarre de l'avoir sur le dos, avec ses remarques. Surtout que comme avec Miwa, Hiroshi l'a vu grandir alors parler sexualité avec elle, c'est vraiment étrange et gênant. Très gênant. Et puis ils se sont habitués parce que c'était ça ou ne plus la voir et ça c'était hors de question.
Parce que Tama c'est la seule autre artiste de leur entourage et celle qui comprend le mieux Seishû. Tama c'est l'amie de Miwa et se séparer de l'une c'est se séparer de l'autre. Tama c'est une fille qui a fini par réaliser son rêve et qui est désormais l'une des plus célèbres mangaka du pays. Enfin, Tama, elle est toujours là pour les défendre contre ces idiots qui pensent qu'on ne peut pas aimer quelqu'un du même sexe.
Tama c'est leur amie et ils l'aiment vraiment, vraiment beaucoup.
« Rina » fait un peu moins l'unanimité dans son couple. Le fait qu'elle est longtemps été amoureuse d'Hiroshi n'est pas vraiment un argument en sa faveur pour Seishû et en plus les deux n'ont pas grand-chose en commun.
Néanmoins le calligraphe et le cuisinier ont compris que même s'ils étaient un couple, ils avaient le droit d'avoir chacun de leur côté des amis que l'autre ne supporte pas forcément. C'est le cas de Rina.
En vrai, Hiroshi n'a jamais compris pourquoi elle était tombée amoureuse de lui alors qu'elle avait tous les garçons à ses pieds. Il suppose juste que s'est relié au fait qu'il ne la jamais mise sur un piédestal et qu'il l'a toujours traitée avec respect. En plus, une fois qu'ils se sont mis à se parler, ils se sont rendus compte qu'ils avaient pas mal de points communs. Rina est la personne de son entourage qui lui ressemble le plus et c'est pour cette raison qu'il apprécie de passer du temps avec elle. Ils ont les mêmes centres d'intérêt alors parler avec elle, c'est parler de choses qu'il aime.
Rina c'est la personne qu'il va voir quand il n'a pas envie de se prendre la tête, quand rien de trop grave ne se passe dans sa vie mais qu'il est juste fatigué par son travail.
Evidemment la situation est inverse avec la mère de Sei. Discuter avec elle, c'est en général la promesse de nombreux maux de tête. Elle est têtue, aimerait qu'il partage ses idées et lui en veut toujours un peu de lui avoir voler son fils adoré. Du coup, leur discussion sont plus des débats à sens unique où elle lui assène des arguments tandis qu'il arrive à peine à sortir quelques phrases. Bref, définitivement pas la personne à voir quand il est fatigué.
Par contre lorsque tout va bien, ça ne fait pas de mal de lui rendre visite. D'abord parce que ça fait plaisir à Seishû même s'il ne l'admettra jamais. Ensuite parce qu'il adore quand elle lui raconte des histoires sur l'enfance du calligraphe. Il aime entendre parler de ses bêtises, de ses croyances, de ses rêves. Il aime en apprendre plus sur l'homme qu'il aime tout simplement et il sait que si son compagnon aime bien raconter quelques anecdotes, ça reste assez rare et c'est bien assez peu pour rassasier son besoin de connaissance à son sujet.
Bref, sa belle-mère est importante pour lui également. Comme Tama, Miwa, Naru, sa mère, Hina et tant d'autres qui ont croisés sa route. Mamie Yasu. Fumi Cette fille à son premier entretien d'embauche. La collégienne qui était amoureuse de lui.
Sans ces femmes, il ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Et ils les aiment. Pas parce qu'elles sont femmes, mais parce qu'elles sont des personnes, qu'elles sont uniques et lui apportent chacune quelque chose de différent.
Quand quelqu'un demande à Hiroshi s'il aime les hommes parce qu'il est misogyne, le cuisinier rigole et il pense à toutes ces femmes qui comptent pour lui. Et si l'autre répète sa question, il répond :
« Je n'aime pas les hommes, je suis attiré par eux et je peux pas avoir des sentiments amoureux à leur égard mais cela ne veut pas dire que je les aime tous. Celui que j'aime c'est Seishû et je l'aime parce que parfois il est maladroit, parfois non. Quand il sourit j'ai le cœur qui bat et je déteste le voir triste. C'est un artiste mais il n'a pas spécialement de talent. C'est quelqu'un qui se bat pour ce qu'il veut et n'abandonne jamais. Il a une passion et il lui donne tout et ça, ça m'impressionne. Tu me demandes si j'aime les hommes parce que je n'aime pas les femmes, c'est idiot. On n'aime pas quelqu'un parce qu'on déteste les autres, on aime quelqu'un parce qu'il y a quelque chose en lui qui nous fait l'aimer. »
