Pour l'histoire ça risque fort de tourner en death fic, pour ce chapitre rien de bien méchant encore, l'univers et l'histoire se met en place avec en prime un passage lime, ben oui, le lemon n'aurait pas convenu je préfère suggérer. Et le style est souvent indirect très libre.
Bonne lecture !
Et si vous voulez mettre de review n'hésitez pas ! je serais contente de savoir ce que vous en pensez car le thème n'est pas évident à gérer quand même !
Un trip d'enfer
L'eau bouillait.
Gojyo s'approcha de la table, ça allait bientôt être prêt. Il filtra l'héroïne dissoute dans l'eau avec du coton. Il prit le garrot et le serra autour de son bras. Comme hypnotisé ses yeux fixèrent le creux de son bras, les veines gonflaient. Le rituel était toujours le même, nécessaire. Comme si cela donnait meilleurs goût à c'te merde qu'il s'injectait dans le bras. Quand tout fut prêt il prit la seringue et la remplit. Il aimait regarder le tube se remplir, mais quand il essayait de faire durer ce moment, il ressentait un besoin pressant de s'injecter tout cela dans les veines. L'aiguille pénétra dans la veine bleue, toujours la même, sa préféré. Il attendit qu'une goutte de sang remonte en une traîné écarlate à la surface du liquide dans la seringue et c'est partit ! une bouffée de chaleur l'envahit, oui, ça c'est d'la bonne ! on décolle presque instantanément avec. Il mit la seringue dans un verre d'eau quand il eu finit et s'alluma une cigarette. Il resta un instant sans bouger, à regarder les volutes de fumée qui s'échappaient de sa clope dans la lumière jaunâtre du soleil du début d'après-midi. Il faisait une chaleur moite, étouffante. Se sentant légèrement descendre Gojyo décida de prendre une douche avant de planifier les activités de la nuit prochaine.
Il ressortit torse nu de la salle de bain et se dirigea vers sa chambre pour prendre un tee-shirt propre. Il ouvrit à moitié les volets de cette pièce. En se retournant il contempla la fille allongée toujours endormie dans son lit. Elle était nue, le drap avait glissé, dévoilant un buste couleur de porcelaine doté d'une poitrine généreuse. La lumière lui fit ouvrir les yeux et elle s'assit sur le rebord du lit. Ses cheveux bouclés châtains clairs retombèrent sur ses épaules tandis qu'elle leva la tête vers Gojyo. Celui-ci se pencha vers elle et l'embrassa. Il avait remarqué le bras droit de la jeune fille couvert de cicatrices de piqûres. Il ne connaissait pas son nom, ne savait pas d'où elle venait, ni ce qu'elle faisait dans la vie. Mais tout ça il s'en foutait, tout ce qui importait c'est qu'ils s'étaient bien amusé ensemble la veille et qu'il savait qu'il n'allait sûrement jamais la revoir.
-Dépêche-toi de t'habiller, je dois partir.
La fille fit la moue, ses yeux étaient encore tous ensommeillés. Gojyo prit un tee-shirt, ramassa les affaires de la filles disséminées aux quatre coins de la chambre et les lui jeta sur le lit. Il sortit de la pièce et partit vers le coin cuisine faire du café, il en remplit deux tasses. La fille le rejoignit peu de temps après. Elle portait sa petite robe bleue diablement sexy dont le décolleté mettait en valeur sa poitrine. Gojyo lui tendit une tasse et laissa ses yeux vagabonder sur la silhouette de la fille. Mmm… dommage qu'il soit pressé, il en aurait bien profité de nouveau ce matin. De son côté la fille venait de se rouler un joint. Elle en prit une grande bouffée et le tendit à Gojyo tout en retenant la fumée dans ses poumons. Après en avoir tirer deux bouffés le métis regarda sa montre et finit son café cul sec. Aujourd'hui il devait retrouver Goku, celui-ci lui avait parlé d'un bon plan pour se faire du fric. Et quand on est un camé, du fric, on en a besoin pour s'acheter toute cette merde. Alors poupée, t'as bientôt fini ? …oui, oui, t'es si pressé qu'ça ? j'aurais voulu passer à la salle de bain. La prochaine fois ! je dois partir là. Elle reposa sa tasse de café auquel elle avait à peine touché en ronchonnant. Gojyo lui tendit le reste de ses affaires. Le joint au coin des lèvres elle saisit son sac que lui tendait l'homme avec qui elle avait passé la nuit. Elle ne connaissait même pas son nom. La nuit avait été agréable, ouais, il savait s'y prendre celui-là, mais elle la regrettait quand même. Elle aurait mieux fait de se donner à un type riche qui l'aurait payé, comme ça elle aurait au moins pu s'acheter sa dose, la nuit n'aurait pas été perdue…. Gojyo l'attendait, tenant la porte ouverte, tu te magne ? ouais, ouais ! Il ferma sa porte à clef. En descendant les escaliers il se remémora le lieu du rendez-vous. S'il avait bonne mémoire c'était devant la vieille usine désaffectée. Au pied de l'immeuble il embrassa une nouvelle fois la fille, de toute manière pensait-il alors qu'il lui explorait sa bouche avec sa langue, je la reverrait jamais. Il se séparèrent ainsi, chacun partant de son côté.
Goku trépignait au pied du poteau électrique à côté de l'usine désaffectée. Il était là depuis une demie-heure sous le soleil assommant. Il avait pas beaucoup dormit la nuit dernière, avec ses potes ils s'étaient retrouvés dans le garage où l'un d'entre eux bossait. Une bonne nuit, ouais, une nuit de défonce totale, en plus l'un d'eux avait ramené une boîte pleine de poppers, le délire quoi ! il gratta une petite croûte près de sa narine, conséquence d'une utilisation trop abusive de ces poppers. Tant pis, ça vaut le coup. Quelle nuit ! se redit-il encore une fois. Il s'assit dos au poteau et mit une main en visière au dessus de ses yeux. Son visage se fendit en un large sourire. Un homme venait d'apparaître au coin de la rue. Son visage était entouré de cheveux rouge sang, ouais, ça, ça le f'sait ! rouge sang, comme le sang qu'on voit dans sa seringue juste avant de s'injecter l'héroïne. C'est d'ailleurs ce qui plait tant à un des types de leur bande, Hakkaï. Quand il l'a vu la première fois il n'avait pas pu décoller son regard de la chevelure de Gojyo, sauf quand se fut pour contempler son propre sang. Depuis sa fascination n'a pas diminuée, elle s'est plutôt élargie !
-Eh Goku, alors ça va aujourd'hui ?
-Salut Gojyo ! Ouais ça va super ! je suis plus trop habitué à sortir la journée mais ça va super quand même !
Gojyo rit.
-Ouais, t'es toujours aussi enthousiaste dis-moi le singe !
-Nan, tu sais qu'j'aime pas quand vous m'appelez comme ça ! pervers !
-J'vais pas t'contredire ! alors, tu voulais me parler ?
-Ouais, ouais ! tu va voir, c'est génial ! attend, on va d'abord voir Hakkaï, Sanzo va nous rejoindre.
Le Hakkaï en question habitait ou plutôt squattait l'usine qui se trouvait juste derrière eux. Ils se dirigèrent vers la porte. Une porte qui paraissait étonnement petite par rapport au proportions de l'édifice. C'est comme si on entrait en cachette dans l'usine. L'intérieur est toujours assez sombre, les fenêtres sont en hauteur, ce qui fait qu'on n'a jamais les rayons du soleil sur soi. L'espace est immense, pourtant Hakkaï est le seul squatteur, ses affaires installée de façon à se répartir équitablement dans l'espace. Il est seul car ses compagnons furent victimes de contre-temps assez fâcheux il y a peu. Deux firent une overdose alors que les quatre autres se firent chopés par les flics. Hakkaï était affalé dans le canapé en train de regarder la télé lorsqu'ils entrèrent. Quand il les vit il se releva et vint à leur rencontre.
-Alors, quoi de neuf ?
-Salut Hakkaï, j'ai un truc à vous dire, mais on attend que Sanzo arrive, y va pas tarder.
Gojyo s'approcha d'Hakkaï un sourire aux lèvres, laissant Goku partir en avant dans le fauteuil. Depuis qu'il connaissait le jeune homme aux yeux verts sa vie ne tournait plus uniquement autour de la drogue et des aventures d'un soir. Il lui en était reconnaissant, plus qu'il ne pourrait jamais lui dire. Il l'enlaça et lui caressa les lèvres. Tu m'a manqué. Toi aussi, mais je pense que t'as du trouver de quoi te consoler, pas vrai ? Si… mais rien ne vaut ça. Il prit possession des lèvres du brun, lentement au début puis plus fougueusement. Hakkaï sentit ses muscles se contracter sous le baiser toujours si sensuel de son compagnon, à chaque fois des idées lui viennent en tête, très difficilement contrôlables. Il aurait aimé que Goku ne soit pas là. Tant pis ! ce sera pour plus tard, de toutes façon jamais il ne peut résister à l'appel de son amant. Se tenant par la taille ils se dirigèrent vers Goku. Hakkaï reprit sa place dans le canapé et Gojyo s'assit par terre. Le métis entreprit de se rouler un joint. Goku était toujours occupé par ses croûtes. Gojyo tira une grande bouffé de son joint et le passa à Hakkaï qui fit de même avant de le passer à Goku. Ils attendaient en silence l'arrivée de Sanzo. Aucun n'avait beaucoup dormit et une sorte de léthargie favorisée par la chaleur s'était abattue sur l'ancienne usine. Hakkaï contemplait l'homme aux cheveux rouges. Le sang l'avait toujours fasciné, avant même qu'il ne commence à s'injecter cette merde. Il y a tellement de chose en lui, cette chaleur, cette douceur, cette onctuosité… son compagnon était comme lui, surtout quand il s'agissait de passer aux choses sérieuses. Au début il était un peu jaloux qu'il conserve cette habitude de ramener des filles chez lui le soir alors qu'ils s'étaient avoués à mots silencieux leur amour. Mais il avait vite comprit que ce n'était que pour tuer le temps, patienter jusqu'à ce qu'ils se retrouvent de nouveau dans les bras l'un de l'autre. Son seul amour c'était lui et rien ne pouvait le remplacer, il le savait. Alors il ne disait plus rien et le laissait faire. Il voulait qu'il soit heureux et savait qu'immanquablement c'était dans ses bras à lui que le métis se retrouverait. Ses aventures ne le touchent même plus maintenant. Seul l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre compte. Et maintenant alors qu'il n'était pas trop enclin aux aventures sans lendemain il s'y adonnait quelque peu. Rassuré par un amour sans faille, il s'était abandonné au plaisir fugace du moment, son amant occupant toujours toutes ses pensées. L'appellation « amant » il la réservait à Gojyo, bien qu'elle puisse désigner tous les hommes avec lesquels il a pu passer la nuit, d'ailleurs pour ceux-là le métis était son régulier, mais Hakkaï adore le mot amant, alors il n'en a qu'un seul et unique et c'est celui qu'il aime et qui lui donne tout l'amour dont il a besoin. Eh les mecs, vous dormez encore ? Sanzo s'avança dans l'usine, la porte claqua derrière lui. Jean noir, chemise blanche très échancrée et cigarette à la bouche il tenait dans ses bras un grande cagette recouverte d'un chiffon. Il écrasa son mégot dans le cendrier posé sur la table entre les trois compagnons, posa la cagette et s'assit par terre face à Hakkaï et Goku. Gojyo lui passa la fin du joint, alors, qu'est-ce qu'tu nous ramène ? Le blond prit son temps pour prendre une grande inspiration au joint puis jeta ce qu'il en resta dans le cendrier. Il bloqua sa respiration afin que la fumée du joint reste le plus longtemps possible dans ses poumons tout en se levant et en ôtant d'une façon très théâtrale le chiffon, il se saisit d'une bouteille à l'intérieur et la lança à Hakkaï. Il fit de même pour les deux autres et se rassit avec une pour lui à la main.
-Woua Sanzo tu nous gatte dis-donc !
-Ouais ! t'as trouvé ça où ?
-Un pote…
-C'ui qui travaille au magasin ?
-Mmm….
Tous savourèrent la liqueur de poire de qualité qui leur descendait à présent dans le gosier. Ils en avaient rarement goûté d'aussi bonne et n'en auraient sûrement plus jamais l'occasion vu le prix. Goku s'essuya les lèvres du revers de la manche et regarda le blond qui venait d'arriver avec des yeux brillants, on t'attendait Sanzo, j'ai un super plan à vous exposer ! Gojyo rejeta ses cheveux rouge en arrière en souriant, ah enfin ! ça fait un bout d'temps qu'il nous parle de ça on a hâte de savoir. Il se leva et s'allongea sur le canapé la tête sur les genoux d'Hakkaï. Celui-ci caressa amoureusement ses cheveux, le métis souffla en l'air sa fumée de cigarette et tourna la tête sur le côté, tous regardait à présent Goku. L'adolescent se redressa et s'assit en tailleur visiblement satisfait de lui. Cela faisait deux ans qu'il s'était mis à la drogue dure, il en avait maintenant 18. Depuis qu'il avait intégré ce milieu il fréquentait les quatre hommes qui l'entouraient à présent, il avait tous de 4 à 5ans de plus que lui, mais ça ne changeait rien à leur complicité. Il avait toujours eu de bonnes combines, les bonnes fréquentations et se faisait à chaque fois une joie de partager avec ses amis.
-C'est un type qui m'a donné l'idée…. sa mère travaille dans un hosto et il m'a dit que là-bas ils ont de formidables réserves…
-De quoi ?
-Accouche le singes !
-De morphine.
Il savoura un instant son effet. Les quatre hommes le fixaient partagé entre la surprise et le scepticisme. De la morphine…… ça c'était de la défonce ! ils y avaient tous déjà goûté un jour mais sans plus. C'est rare, c'est cher et chacun d'entre eux connaissait une ribambelle de personne prêtes à y mettre le prix. Sanzo pencha la tête sur le côté, des réserves ? ouais, ouais, mon pote se sert là-bas des fois, vous imaginez le fric qu'on se ferait avec ça ? mais ses compagnons pensaient surtout en terme de drogues qu'ils pourraient se payer, alors voyons, tant d'injections de morphine vendues et égale à tant de rails de coke à sniffer ou tant de gramme de crack et encore à…. Ça tournait dans leur tête. Gojyo s'était relevé à l'annonce de Goku, assit près de son amant, une de ses mains posée sur la jambe de celui-ci il regarda avec perplexité le plus jeune. Ok, dit comme ça c'est plutôt cool, mais c'est pas un peu dangereux ? oh ben… mon pote m'a ramené quelques injections, on peut vendre celles-ci et on verra après. Mais ces injections, ces réserves, elles sont où exactement ? dans l'hôpital… pis y'en a aussi dans les pharmacies. Bon écoutez les gars, vous marchez ou non ? tu nous saoul le singe, braquer ça c'est pas une décision qu'on prend à la légère. Faut prendre le temps d'y réfléchir quoi ? Goku ouvrit de grands yeux surpris et déçu, vexés même, ouais, ben les gars j'pensais pas que vous le prendriez comme ça, si ça vous plait pas c'est pas la peine de faire semblant, j'en connais que ça intéressera. Le prend pas comme ça ! bien sur que ça nous intéresse, mais laisses-nous le temps d'y réfléchir. Ouais, ça peut nous rapporter un bon petit paquet de fric…. Allez Goku, on y réfléchit, on te donne notre réponse le plus rapidement possible. Les yeux de Gojyo scintillèrent, ouais, moi en tout cas ça me branche bien, pis j'aime bien tout ce qui est dangereux ! son amant rit ouais, ça m'étonne pas de toi ! au fait les gars, j'ai une surprise pour vous ! Hakkaï se leva, fouilla dans un tiroir du petit meuble près du canapé et revint en posant sur la table un petit réchaud surmonté d'une coupelle en fer contenant des sortes de petits cailloux… il alluma le réchaud et tous se penchèrent au-dessus de la table afin d'en inhaler la fumée. Sur fond de craquement celle-ci leur monta directement au cerveau et ils se trouvèrent plongés dans une euphorie bienfaisante se sentant invincibles, ayant le sentiment d'avoir les discutions les plus importantes de l'humanité et s'amusant sans se préoccuper de leurs blessures qu'à présent ils ne sentaient pas….. quand ils retombèrent de ce ciel qui leur était à porté de main, ils attendirent en sirotant l'alcool de poire. Toute une caisse qu'il leur en avait ramené ! Sanzo décida de la laisser chez Hakkaï, de toute façon ils s'y retrouvaient presque tous les jours. A la nuit tombée Goku décida de partir, il devait retrouver quelques amis dans le parc. En se relevant il chancela les yeux à demis fermés paraissant sur le point de s'évanouir. Sanzo se releva et retint le jeune homme qui lui tomba dans les bras. Il le soutint le temps qu'il retrouve ses esprits, poppers hein ? Goku le regarda en souriant, il prit appui sur le canapé et se tint debout sans aide, ouais, poppers, toute la nuit. Sanzo grimaça. Bien sur il était un drogué, mais il se droguait pour oublier, pour s'évader de ce monde et des souffrance qu'il lui infligeait. Il se droguait pour la sensation de bien-être qui à la longue devient tellement réelle. Mais pas pour s'amuser. Alors les poppers et leurs fous rire, très peu pour lui. Goku lui aussi se droguait à cause d'une douleur au fond de lui-même, tous d'ailleurs étaient tombés là-dedans pour ça. Mais à l'inverse de Sanzo, il ne rejetait pas la parfaite perte de contrôle, le rire, l'amusement, tant qu'on peut….. voyant le jeune homme peu assuré de son équilibre malgré tout, Sanzo décida de l'accompagner.
Gojyo regardait son bras. Du sang perlait. Il s'était entaillé l'après-midi, il ne savait pas quand exactement, ni avec quoi, mais il aimait bien ressentir la douleur quand celle-ci se réveillait. Un peu de masochisme, de toute façon pensa-t-il, on l'est tous un peu, en tout cas, y'a bien un ou deux domaines dans lesquels il ne l'est pas du tout. Il était à présent seul avec Hakkaï, avec son amant. Il s'étendit sur le dos dans le canapé, une main derrière sa tête, l'autre posée sur son ventre. Il fixait, quasi hypnotisé, les particules de poussière en suspension qui dansaient à la lueur faiblissante du soleil couchant, hautes dans l'ancienne usine . Ce ballet lent et continu, sans faille s'éteignait doucement, voilé par la pénombre grandissante. Le brun s'était levé pour ranger la cagette d'alcool apportée par Sanzo, il en profita pour allumer la lampe suspendue à un pilier de bois installée près du canapé. Gojyo plissa un peu les yeux, les laissant s'habituer avec douceur au nouvel environnement lumineux. La pénombre semblait plus noire, la lumière l'enveloppait d'une bulle de protection. Hakkaï posa une bougie allumée sur la table basse. Cela ne servait à rien, l'ampoule éclairait assez le lieu de l'usine dans lequel ils gravitaient. Mais cette faible lueur noyée dans l'océan de clarté orangé leur donnait l'impression de chaleur, comme si cet élément naturel, le feu, les rassurait sur l'humanité encore existante en ce lieu, entre eux deux.
Gojyo respirait lentement, calmement. Les sens en éveil, sans un geste il attendait son amant. Celui-ci vint vers lui. Il s'assit sur le bord du canapé et se pencha sur le métis, caressant sa joue de sa main gauche il se rapprocha de son visage. Ils fermèrent les yeux et leurs lèvres entre-ouvertes se joignirent. Lentement comme s'ils flottaient dans un océan onirique, ils s'embrasèrent. Le métis toujours allongé leva une main et la passa dans le cou de son amant, le retenant, faisant durer cet instant merveilleux. Caressant de sa langue celle du brun en un baiser lent et sensuel. Hakkaï sentit des frissons parcourir son corps, les muscles tendu par l'attente, l'impatience du moment qui allait suivre. Il n'y avait plus que leurs lèvres, leurs bouches qui existaient au monde, les sensations que l'autre leur procurait. Gojyo glissa sa deuxième main le long de la ceinture d'Hakkaï, celui-ci éloigna un peu son visage de celui de son amant, il le regardait les yeux à moitiés fermés, un sourire flottant sur ses lèvres. Le métis se redressa sa main remonta sur le torse d'Hakkaï, relevant son tee-shirt. Il s'aida de son autre main pour le lui enlever complètement. Se glissant sur le côté il se pencha sur le brun, l'obligeant à s'allonger à la place qu'il occupait l'instant d'avant. De ses lèvres il prit possession de son cou et de ses mains il parcourait de caresses lentes et savantes ses bras et son torse. Hakkaï rejeta la tête en arrière, les yeux fermés. Gojyo lui embrassait le cou, le parcourait de sa langue et le mordillait. Hakkaï se cambra doucement quand les mains de son amant s'attardèrent aux points sensibles de sa peau. Il le connaissait par cœur, savait exactement les gestes qu'il fallait faire, les endroits sensibles de son anatomie. Une de ses mains descendit vers la ceinture et glissa entre le jean et la peau de son amant, passa sous l'élastique de son sous-vêtement et rencontra son intimité. Gojyo fit courir ses doigts le long du membre raidit de son compagnon, habilement tout en douceur. Hakkaï laissa échapper un soupir de plaisir, il posa un bras sur les épaules de son amant et laissa l'autre courir sur son dos. Gojyo releva la tête et l'embrassa avec passion, Hakkaï l'enlaça et le bascula, se retrouvant ainsi sur lui, la main de l'autre toujours dans son pantalon remonta lentement, défit le bouton et baissa la fermeture éclaire avant de se poser sur ses hanches. Hakkaï fit passer le tee-shirt de son amant par-dessus sa tête et le contempla un instant. Ces cheveux rouges…. Qu'est-ce qu'il les aimaient ! ils formaient un auréole autour de la tête de Gojyo, il passa ses doigts dedans, les caressa en douceur. Il désirait tellement le corps qui était à présent sous lui. Il se pencha, embrassa le métis et descendit sur son torse, le parcourant de la langue tout en faisant courir ses doigts le long de ses flans, savourant le contour de ses hanches. Il suça un moment les tétons de Gojyo qui avait posé sa main sur sa nuque tout en le regardant les yeux mi-clos, la respiration de plus en plus profonde. Lorsque ses doigts passèrent sur la blessure que le métis avait au bras celui-ci se raidit légèrement, mais était-ce du plaisir ou de la souffrance qu'il ressentit ? il ne pouvait le dire, en fait à présent cela revenait au même et ne faisait qu'accentuer le désir qu'il avait du corps de celui qu'il aimait. Hakkaï se releva légèrement et s'attaqua au pantalon de Gojyo, le faisant rapidement glisser le long de ses jambes. Le métis se retrouva ainsi nu, Il se redressa et fit glisser Hakkaï sous lui, il aimait donner du plaisir à l'autre, peut-être même plus que d'en recevoir, c'est pourquoi il dominait souvent ce genre de situation, cherchant un total abandon de la part de l'autre, c'est ça qui lui faisait le plus plaisir. Débarrassant le brun de ses vêtements restant il parcouru son torse de sa langue en descendant lentement vers son bas-ventre. Ayant prit possession de son intimité dans sa bouche il le caressa avec la langue, une main sur sa hanche, l'autre effleurant sa jambe avec volupté. Hakkaï se cambra franchement et gémit doucement. Instinctivement il fit balancer lentement ses hanches d'avant en arrière, le métis appuya sa paume sur son ventre pour calmer ce mouvement qui devenait de plus en plus rapide, nan c'est encore trop tôt ! il continuèrent ainsi pendant un moment indéfinissable à jouer avec le corps de l'autre, le temps n'ayant plus d'importance. Puis, après un certain temps Gojyo se mit au-dessus d'Hakkaï, lui plaqua les bras sur le canapé, le regardant droit dans les yeux. Les yeux rouges plongeant dans les yeux vert, le rouge et le vert, deux couleurs complémentaires, deux êtres complémentaires. Les deux couleurs se fondant alors l'une dans l'autre, ne faisant plus qu'une composée de sueur, de plaisir, de soupirs et de gémissements. Il firent longtemps l'amour cette nuit, changeant de position au grès de leurs envies, passionnément avec rage et douceur. La nuit était noire, seule la lumière des lampadaires éclairait la rue et les quelques camés en manque qui passaient par là. Hakkaï et Gojyo n'avaient pas besoin de drogue, il s'enivrait l'un de l'autre dans l'usine bercée par le bruit de leurs respiration s'accélérant de concert en même temps que le plaisir montant en leurs corps brûlant.
Ce fut Hakkaï qui se réveilla en premier. Il n'était pas encore midi. Lui et son amant s'étaient endormis dans le canapé, épuisé par une nuit de volupté qu'ils ne voulaient jamais voir se finir. Le métis était à présent allongé sur le dos, les bras passés autour du brun. Quand celui-ci ouvrit un œil il aperçu un nuage rouge juste devant lui. Il sourit et se serra un moment contre l'être qu'il aimait. Son ventre émit un faible gargouillis, avec tout ce qu'il avait prit hier il n'a même pas pensé à s'alimenter ! se doutant bien que son compagnon sera dans le même état que lui à son réveil, Hakkaï décida de se lever et d'aller acheter à manger. Il se glissa doucement hors de l'étreinte de Gojyo et s'accroupit par terre à hauteur de la tête du métis. Il avait l'air d'un ange lorsqu'il dormait, ses traits détendus étaient tout à fait angéliques. Hakkaï aimait cette facette de son compagnon, il resta donc un instant à le contempler, ses mains courant le long du corps qui lui avait procuré tant de plaisir la veille. Il s'attarda sur la nuque et les épaules, caressa ses joues, son front et lissa ses cheveux rouges. Enfin il déposa un baiser sur son front et redessina le contour de ses lèvres avec la langue, délicatement sans appuyer et finit par poser ses lèvres sur les siennes. Il chercha ses habits et les passa sans se presser puis il sortit sous le soleil de plomb à son zénith. Il n'aimait pas sortir la journée et encore moins sous cette chaleur, mais les protestations son ventre l'emportèrent sur son envie de rester contre son amant à attendre son réveil.
Quand Gojyo se réveilla Hakkaï n'était toujours pas revenu. Le métis ne s'inquiéta pas de cette absence, il s'assit sur le canapé et s'étendit en bombant le torse, les bras croisés derrière sa tête. Quelle nuit ! alors là bébé tu peux m'croire, c'est une des plus merveilleuse qu'il a passé dans les bras de son amant. Les coudes appuyés sur ses jambes, le dos voûté et la tête penchée en avant il se rappela les diverses sensations qu'il avait éprouvé lors de leurs ébats, se disant qu'il avait hâte de remettre ça. Mais avant tout…. Il se leva, penché sur le sol et chercha son pantalon. Lorsqu'il l'eu trouvé il s'accroupit et fouilla ses poches, ah enfin ! revenant au canapé après avoir passé son jean il déposa ce qu'il venait de prendre sur la table et entreprit de se rouler un joint. Il y a quelques jours un type lui avait vendu de la marijuana, ouais mec, de la marijuana, pas cette saloperie de shit ! et d'la bonne en plus ! ça coûtait plus cher mais il s'en offrait de temps en temps, quel délice ! il savoura cette fumée qui descendit dans ses poumons et retint sa respiration pour laisser le temps au sang d'embarquer le plus de drogue possible. La porte s'ouvrit,
-Ah t'es déjà réveilla Gojyo !
-Ouais….
Hakkaï posa ses achats sur la table et se saisit du joint que le métis lui tendait. Il en prit une grande bouffé, Woua ! il s'est pas moqué de toi c'ui qui t'as vendu ça ! vraiment ? Gojyo s'était levé est était maintenant à quelques centimètres d'Hakkaï, il posa ses mains sur les hanches, écrasa la fin du joint dans le cendrier. Il embrassa son amant puis ils s'assirent sur le canapé, je suis allé acheter des croissants j'ai pensé que tu aurais sûrement faim en te réveillant. Mouais, pas bête, j'ai rien mangé hier. Le métis prit un croissant et commença à le manger, il s'arrêta à la moitié, tu manges pas ? Hakkaï sursauta, ah, si bien sur. Il était en train de réfléchir quand Gojyo le ramena à la réalité. Il prit un croissant à son tour. Le métis le scrutait des yeux, tu repensais à la combine de Goku hein ? rire gêné, oui en effet. T'en pense quoi toi ? Gojyo regarda droit devant lui et haussa les épaules. Si c'est que pour s'acheter d'la drogue ça vaut pas le cou de prendre autant de risques. J'ai pas envi d'aller en taule pour cette merde, elle m'a déjà assez gâchée la vie. Oui, je suis d'accord avec toi, mais ça peut nous rapporter pas mal de pognon et ça on en a besoin.. Hakkaï finit son croissant et se releva, je dois y aller, j'ai trouvé un job. Les yeux du métis s'agrandirent, nan sans déconner, tu vas faire quoi ? la plonge dans la cafet' du quartier. Le brun s'épousseta les habits et embrassa Gojyo sur le front, je dois y'aller, à plus !
Gojyo resta un moment sans bouger, il reposa son croissant à moitié mangé, de toute façon il n'avait pas faim. Il s'accroupit près du lecteur CD et mit un disque. Il sortit une injection qu'il s'était préparé à l'avance, se garrota le bras et se l'envoya dans les veines. Couché sur le dos dans le canapé, la tête renversé en arrière, les yeux clos il écouta avec une expression de douleur contenue Falling away from me. Ca commençait comme des gouttes d'eau résonnant interminablement, puis vient la colère, la rancœur, l'ironie du sort…. Cela était sordide, cela était douloureux, cela ressemblait à ce qu'il avait vécu…. puis le refrain, cette hargne, cet instinct de survie, comme s'il leur disait, venez, vous pouvez me faire tout ce que vous voulez, je me relèverais toujours et vous regarderais droit dans les yeux en riant, vous ne m'aurez jamais les gars…. et cette souffrance en trame de fond, cette souffrance toujours présente… on est bien obligé de composer avec, on le fait toujours. De toute façon on n'a pas le choix…. Oui, c'est cela qu'il ressent, qu'il veux leur dire… vous ne m'aurez jamais, jamais… qui que vous soyez, même toi maman…..
