Assis dans son placard à balai, Harry essayait tant bien que mal, d'encaisser le fait que son âme avait été renvoyée dans le passé, pour regagner le corps qu'il avait à cinq ans.

Tout ça parce qu'il avait été la cible, d'un démon ravageur d'âme –invoqué sans doute par Dumbledore, le voilà qui se retrouvait à la case départ.

Certes il se souvenait de sa vie passée, et conservait sa vraie personnalité. Mais il n'en demeurait pas moins, que le corps d'enfant qu'il venait de réintégrer, le pénalisait considérablement.

Non seulement il était de nouveau le sosie myope, minuscule et chétif de son père, mais en plus il avait encore les sceaux, qui bridaient sa magie et une bonne partie de ses capacités. Sans parler de l'Horcruxe de Voldemort, qui le parasitait toujours.

C'était dans ce genre de moment, qu'il se demandait pourquoi, le sort s'acharnait autant contre lui. Il y avait de quoi faire une dépression. Harry s'autorisa donc, un bref instant de profonde déprime, où il laissa enfin s'exprimer toute sa frustration –avec une certaine vulgarité et quelques larmes.

Puis il se ressaisit et analysa logiquement la situation, afin de trouver le meilleur plan, pour ce sortir de ce nouveau pétrin.

Mais il fut brusquement sorti de ses pensées, lorsque Pétunia se mit à tambouriner la porte du placard à balais, en criant qu'il était temps pour lui de venir faire ses corvées.

Aussitôt une colère froide se répandit en lui. Ah, les Dursley, ils les avaient presqu'oublié. Ces sales vermines, ne perdaient rien pour attendre.

Pour le moment il devait jouer le jeu, le temps de trouver un moyen de se tirer de là, sans éveiller les soupçons de Dumbledore, car il était certain que ce dernier, avait dû placer des sorts de surveillance autour de la maison, en plus de son espionne Mme Figg.

Au moins, comme il n'avait que cinq ans, ses tâches ménagères se limitaient à trier les vêtements sales avant de les balancer en machine, nettoyer le sol à travers toute la maison, polir l'argenterie, récurer les sanitaires, et désherber le jardin. Ce fut justement en accomplissant cette dernière besogne, qu'il croisa un petit serpent couvert de boue et coincé sous une grosse pierre.

Il se souvint que dans son ancienne vie, il avait pris peur et s'était enfui, pour alerter les Dursley, qui avaient aussitôt fait venir des spécialistes, pour se débarrasser définitivement du pauvre animal.

Cette fois-ci, il ne re-commettrait pas la même erreur. Ce fut donc dans cet état d'esprit, qu'il se rapprocha du reptile, pour engager la conversation en Fourchelang –après avoir retiré la pierre.

-Salut, je m'appelle Harry Potter, qui es-tu et que fais-tu ici ?

Le serpent observa longuement, son sauveur providentiel –comme pour juger s'il était digne de confiance ou pas, avant de répondre.

-Salutations à toi, jeune Parleur, et merci de m'avoir sauvé…je suis un Spirital, un serpent magique lié à tout ce qui a trait au domaine spirituel, et je me nomme Sassi…si je suis ici, c'est parce que j'essayais de fuir des gens mal intentionnés, qui voulaient me capturer, mais cette horrible pierre, m'est soudainement tombée dessus hier, alors que je me faufilais sous la boue, pour ne pas me faire repérer.

En entendant les explications du serpent, Harry éprouva d'abord de la compassion, puis du dépit, car il s'était souvenu que c'était Dudley, qui lui avait lancé la pierre en question, et qu'en l'esquivant –manifestant ainsi pour la première fois sa magie, le projectile avait fait une autre victime.

Et le fourchelang le fit savoir au serpent, en lui proposant de l'aider à se venger de son soi-disant cousin, ainsi qu'à se cacher de ses assaillants.

Touché par la sollicitude d'Harry, et conscient qu'il n'aurait peut-être plus l'occasion, de rencontrer un autre Parleur, ayant un esprit aussi charmant, Sassi décida de tenter sa chance, en lui proposant de devenir son familier.

D'abord surpris, le jeune sorcier s'empressa ensuite d'accepter l'offre, se doutant qu'avoir un spirital à ses côtés, pourrait s'avérer très bénéfique.

Mais il dut patienter jusqu'à minuit pour pouvoir accomplir le rituel de liaison. Entretemps les deux protagonistes en profitèrent pour se laver, et se servir copieusement dans le garde-manger, à l'insu des Dursley. De toute façon comme Vernon et Dudley grignotaient tout le temps, Pétunia ne se donnait plus la peine de le surveiller, se contentant juste de le réapprovisionner dès qu'il était vide.

Lorsque vint l'heure du rituel, Harry et Sassi durent boire le sang l'un de l'autre, et prêter serment sur leur magie.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'était qu'en plus du lien entre un sorcier et son familier, qu'ils venaient de contracter, le sang du feldor décuplerait les pouvoirs du serpent, et le protégerait de tous les types de mauvais sorts.

Tandis que le sang du spirital assurerait à l'enfant, une immunité contre le venin de tous les serpents, en plus de débloquer son esprit, retirer les sceaux qui entravaient son noyau magique, et purifier son corps –le débarrassant par la même occasion de l'Horcruxe, et lui rendant son réel aspect.

Le compagnon d'un Spirital se devait d'être bien sous tous rapports.