Chapitre 1 : Le choix de Mac

J'entrais dans le vieil entrepôt. J'avais demandé à notre commanditaire de déposer sa requête et les informations en sa possession à un endroit précis. Je trouvais rapidement ce que je cherchais et ouvrais lentement la lourde enveloppe. La paie était plus que correcte et cela me fit un peu peur d'un autre côté nous en avions besoin en ce moment. Je pris les dossiers et en parcourait rapidement les grandes lignes. Immédiatement je sus que j'accepterais la mission en tombant sur une photo. C'était un homme dans la soixantaine, le visage ingrat, un cigare à la bouche, mais surtout une tâche de naissance à la tempe gauche. Jamais je ne pourrais oublier cette tâche. Cet homme, sans aucun doute, était celui qui tua mon mentor.

Celui que je nommais mon mentor se faisait autre fois appeler King, c'est lui aussi qui m'appris tout du métier de nettoyeurs et même plus encore. J'étais encore qu'un gamin quand, en le suppliant, il accepta de me prendre comme apprentis. De lui je reçu de belles leçons de vie et de politique au sens large du terme. C'était un homme droit qui choisissait ces affaires avec attention n'acceptant que les missions où le commanditaire avait des problèmes, et la cible était une nuisance. Il avait été tué par une balle à bout portant à l'arrière du crâne sur, soi disant, un quiproquo. Cependant, en regardant cette photo et en lisant le rapport, il semblait que cet homme ait tué King par attention. Je sentis une envie de vengeance monter en moi et même si quelque chose me disait de me méfier de cette mission je voulais en savoir plus sur l'homme qui tua mon mentor et me poussa à monter par la suite les ∞Uppers.

Je rangeais le dossier et les photos dans l'enveloppe puis retourner au van. J'étais seul cette fois-ci. Une photo sur le tableau de bord m'arracha un sourire nous étions tous ensemble avec Sousuke, on pouvait lire sur nos visage nos vrais nous : Arsenal fronçant les sourcils, Ace criant, moi crispé, etc. Je démarrais l'engin, je voulais rentrer le plus vite possible à notre QG et parler de cette mission avec Jacky, car au fond de moi une petite voix continuer de me souffler de ne pas accepter cette mission.

Je poussais la porte de « Club Eight » et me rendit directement dans la pièce que l'on nomme le salon. Je jetais mon dossier sur la table basse avec un soupir tout en desserrant la cravate nouée à mon cou. Une photo s'échappa de la chemise, je vis cet homme bedonnant un cigare à la bouche et mon corps frissonna. Une main attrapa les papiers :

C'est quoi cette fois ? Me demanda son propriétaire.

Tu te souviens de la mission de l'an dernier… Commençais-je.

Mac, on en a fais plein l'an dernier ! Coupa net mon collègue en parcourant le dossier.

Jacky laisse moi finir et tu sauras de laquelle je parle. Soupirais-je.

Oh ça paye super bien ! S'exclama-t-il devant la proposition de devis. Donc ?

Celle avant que l'on rencontre Sousuke.

Eito ?

Jacky son vrai nom c'est Sousuk

Rien à faire ! Pour nous c'est et ça restera Eito ! Me cria-t-il presque dessus le regard noir. Je vois de quelle mission tu parles et donc, celle-ci c'est quoi ?

Jacky s'était laissé tomber dans le fauteuil en face de moi. Il était habillé en tenu de tous les jours et avait sans douter passé la journée entre la cuisine et les marchés pour le weekend qui arrivait. Je le détaillai des pieds à la tête quand, en se raclant la gorge, il me rappela à l'ordre.

Nous n'avons pas trouvé la source du problème, le client m'a recontacté et souhaite que l'on trouve qui tire réellement les ficelles et que cette fois on enraye pour de bons le trafic. Lui expliquais-je avant de me laisser tomber sur le canapé pour enlever mes chaussures.

Tu sembles pas tranquille. Qu'est-ce qui va pas avec cette mission ? Me demanda-t-il en reposant le dossier à sa place.

Tu te souviens de ce qui est arrivé à King ? Lui demandais-je en reprenant la photo.

Hum, de ce que tu m'as raconté oui

C'est cet homme. Dis-je tout simplement avec un signe de tête en direction du cliché.

Le père du commanditaire qui tira sur King ? me demanda-t-il en observant le visage.

Je ne lui ai pas répondu j'étais à ce fameux jour où King qui m'avait tout appris décéda devant mes yeux à cause d'un quiproquo, semblait-il, mais en voyant cette photo et cette mission j'en viens à me demander si cet homme n'avait pas tué King par intention. J'ai repris le dossier et ai recommencé à le lire oubliant la présence pourtant d'ordinaire bruyante de Jacky dans la salle. C'est l'arrivée d'Arsenal et Ace qui me sortit de ma lecture. Le premier une cigarette à la bouche soutenait le second appuyé sur son épaule. Arsenal laissa tomber sur la table une grosse enveloppe puis repoussa ses cheveux en arrière dévoilant son visage mécontent. Il se débarrassa de sa cigarette qu'il écrasa dans le cendrier le plus proche et obligea Ace à s'asseoir dans le deuxième fauteuil.

Triple Baka ! Lui balança-t-il.

Urusai, c'est rien je te dis… grogna l'homme assis.

Tu te tais et tu bouges pas ! Gronda le plus petit des deux avant de sortir du salon pour le bar.

Je pris l'enveloppe, laissa les sous à Jacky pour qu'il vérifie et me mis à lire les informations que ces deux-là nous avaient ramener. Ce n'est pas que je ne m'occupais pas d'Ace qui se tenait la jambe et semblait blesser mais juste qu'Arsenal s'en occupait déjà et que moi et le sang j'aime pas ça malgré notre travail de nettoyeurs. D'ailleurs Arsenal revint avec une bouteille de whiskey et s'approcha d'Ace.

Tu déconnes ! S'exclama Ace en lui adressant un regard effrayé. Tu vas pas utilisé ma bouteille de whiskey pour…

Sers les dents. Lui ordonna Arsenal en ouvrant la bouteille.

Arrêtes ! Itai !

Arsenal venait de verser une bonne dose d'alcool sur la jambe d'Ace quand Johnny fit son apparition. Il se stoppa à la porte et s'appuya contre l'encadrement en secouant la tête avec une petite moue.

Tu sais combien ça coûte ? Demanda-t-il à Arsenal.

Putain ! Arsenal tu crains, ça fait super mal ! Cria Ace en se tenant la jambe et se tordant sur son fauteuil le visage rouge de douleur et des larmes aux coins des yeux.

Merci pour la bouteille. Répondit Arsenal en jetant la bouteille au barman qui l'attrapa d'un geste fluide.

J'avais observé la scène en coin attendant que la tension descende pour pouvoir demander des informations aux deux rentrés. Arsenal se releva et retira ses revolvers de leur étui décidé semblait-il à les entretenir. Johnny avait rejoint le bar en chantant, il semblait de bonne humeur lui ces derniers temps, je pense que l'idée de revoir Eito lui plaisait, on avait rendez-vous avec la mère dans deux semaines. Ace finit par enlever son pantalon et je pus voir sa blessure. C'était une belle plaie qui traversait sa cuisse droite en diagonale, heureusement elle n'avait pas l'air très profonde ni trop vilaine. Ace boitilla un peu et finit par rejoindre sa chambre. Au final je n'avais pu parler avec aucun des deux. Jacky jeta les billets sur la table juste devant moi pour attirer mon attention. Je tournais la tête vers lui.

Ce soir à table tu leur demanderas, ils vont bien c'est pas mal non.

Bien ? pensais-je en revoyant la plaie d'Ace. Oui, tu à raison. Le compte est bon ? Lui demandais-je.

Oui, on a même un pourboire. Me répondit-il avec un sourire. Bon il ne manque plus que Toppo et Gum et on passe à table. Je vous avais dit qu'envoyer Gum aux courses c'était une mauvaise idée il lui faut trois heures pour comparer deux produits et…

Sa voix finit par ne plus me parvenir à mesure qu'il s'éloignait du salon pour rejoindre le bar et continuer sa discussion avec Johnny qui devrait reprendre le train en route mais ça il commençait à y être habitué.

Je me replongeais dans la lecture des informations ramenées par Arsenal, tout semblait être terminé pour cette mission là, je n'aurais plus qu'à laisser Jacky accompagner de Toppo remettre ce dossier à notre commanditaire demain et l'affaire sera close.

Un vacarme venant de la cuisine me réveilla. Je mettais endormi sur le canapé toujours en costume. Je me frottais les yeux et marchai jusqu'à la source du bruit.

Pourquoi tu as pris trois marques de coulis de tomates différentes Gum ? Demanda Jacky en regardant les trois pots face à lui.

Parce qu'il faut que tu test pour trouver le meilleur ! Répondit le frisé en face de lui avec un grand sourire.

Urusai na… grogna Arsenal assit à la table nettoyant ses revolver.

Johnny sauves moi j'en peux plus ! Geignit Toppo en s'enfuyant derrière le bar. Quatre heures pour des courses, j'avais même plus la force de faire du shopping.

Johnny explosa de rire et lui tapota le sommet du crâne. J'aimais les observer ainsi, j'aimais le Club Eight vivant comme il l'était à l'instant même. Jacky me sortit une nouvelle fois de mes pensées en m'apostrophant pour que j'explique à Gum qu'il fallait faire simple. Deux heures plus tard nous étions finalement tous installé autour d'une table avec dans nos assiettes un steack au poivrons verts et trois sauces tomates différentes.