Bonsoir, bonjour les pingouins ! (prenez ça comme un compliment, j'adore les pingouins, ce sont des amoooours...
Voici le premier chapitre, en réalité un prologue, de mon ancienne fanfiction "Deux coeurs, une seule âme", que je suis en train de réécrire intégralement.
Comme indiqué dans le résumé, ce sera avec Théodore Nott et Blaise Zabini en fond, mais surtout les jumelles Carrow, Hestia et Flora de leur prénom. J'ai décidé de leur inventer un destin de toute pièce, elles m'ont l'air tellement intéressantes. Et j'ai déjà joué Hestia sur un rpg, un certain temps en arrière...
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez à la fin, et surtout...
Bonne lecture !
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Prologue : La fin.
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Hestia, comment as-tu pu faire cela ? Comment ?
Je ne comprends pas… Et je crois bien que je ne le comprendrai jamais. Tu avais l'air d'être heureuse, contrairement à moi. Tout, absolument tout te souriait, l'espoir était en toi, la vie aussi. Tu avais tout pour l'être en tout cas. J'aimerais tant comprendre.
Tu plaisais à nos parents, ces traîtres à la famille Carrow dont le père avait opté pour l'Ordre du Phénix malgré son Sang-Pur et ses nobles origines. Moi, je plaisais à Alecto, notre tante, et Amycus, notre oncle, des Mangemorts sans pitié me promettant de redorer l'honneur de notre nom si je me joignais à eux. Je croyais en ces idéaux. Aujourd'hui, mon univers s'effrite doucement, en commençant par la base jusqu'à l'écroulement.
Beaucoup de choses en toi respiraient la beauté, la gentillesse malgré notre maison. Ton caractère était appréciable, joyeux, tu étais populaire auprès de beaucoup au sein de Serpentard, c'est-à-dire de loin la majorité des élèves de notre année contrairement à ce que le reste de l'école pouvait penser. Je ne l'étais seulement parmi les adeptes de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, une minorité, donc. Assez pétillante de vie pour deux, la Salle commune n'était jamais très gaie sans toi. Te voir aimée et heureuse, même de loin, m'aidait à m'épanouir également, à me remettre de nos disputes hebdomadaires sans que je ne puisse l'avouer à qui que ce soit, pas même ma propre conscience.
Apparemment, ce n'était qu'une façade… De toute évidence. Mais qui es-tu vraiment, ma sœur ? Qui étais-tu ? Pourquoi t'es-tu donné la mort ? Personne ne s'y attendait venant de ta part… Je suis d'ailleurs certaine que beaucoup auraient préféré que je sois dans ce cercueil à ta place, moi, la plus sordide des jumelles Carrow. Mon portrait change rarement selon la personne qui le dépeint : une fille renfermée, froide. Une Serpentard comme on se plait à les cataloguer. Je serais une vile roublarde prête à tout pour parvenir à mes fins, même à prendre le chemin de la facilité. Le chemin du mal, celui des Mangemorts. Nul n'a de preuve à mon sujet maintenant que tu es partie, mais je serais également sadique et manipulatrice. Et mes yeux d'un bleu profond devraient être aussi mouillés que l'océan dont ils ont la couleur, en cet instant de souffrance. Mais peut-être que ce silence de marbre, cette absence de larme ne dévoile seulement rien d'autre que cette insensibilité que le monde entier tente de m'épingler sur le dos.
Ils me regardent tous de travers. Nos parents, tes amis, même certains de nos anciens professeurs. Que du beau monde pour ton enterrement, même ce vieux Slughorn est ici. Quelques Gryffondors, comme par exemple ces traîtres de Weasley pour soutenir notre famille, également. Cette hypocrisie suintante de bons sentiments me rend malade je sais très bien ce qui se trame derrière leur tête, ils pensent les Carrow ont perdu la mauvaise fille. Certains méditent sûrement même la possibilité que je ne t'ai tué, en te poussant à le faire. Cela, je n'en doute pas.
Théodore Nott est ici, lui aussi. Assis sur un banc de marbre, dans ce temple de nature qu'est la forêt anglaise, il regarde la cérémonie wiccane qui se déroule devant lui dans la clairière. Maman a décidé de t'enterrer selon une tradition sorcière, de façon religieuse. Des larmes silencieuses s'échappent de ses prunelles, alors que son visage est d'habitude presque aussi impénétrable que le matériau sur lequel il se tient. Mais la sensibilité n'était jamais loin chez lui. Le brun semblait seulement toujours être un être de réflexion, discret dans ses sentiments comme dans ses actions. Sa froideur est différente de la mienne il souffre en silence, seulement aujourd'hui, il avait décidé de craquer. Et l'en blâmer serait un blasphème.
Hestia, comment as-tu pu faire cela ? J'ai envie de comprendre. Ne savais-tu donc pas que lorsque quelqu'un nous quitte, ce n'est pas lui qui meurt réellement ? Ce sont les personnes tout autour, qui elles, doivent survivre à cet enfer, surmonter la perte de l'être cher à jamais. On meurt à notre tour, mais à petit feu. On ne souffre qu'on ne décède, à vrai dire on y survit jusqu'à n'en plus pouvoir, parfois même jusqu'à en devenir fou. Jusqu'à en désirer la mort, chercher à l'atteindre également. Et au final, elle gagne toujours.
Je pourrais te le crier, te le hurler jusqu'à ce que tu ne te mettes à pleurer, jusqu'à ce que tu me supplies de te pardonner. Mais tu n'es plus là, et tu ne le seras plus jamais. Chaque matin, je vais me lever, continuer ma vie, sachant qu'une partie de moi n'est plus ici. Tu étais ma bonne moitié, seule la mauvaise graine reste maintenant dans la famille. Et personne ne s'en contente, pas même moi.
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C'est vrai que nous nous sommes ardemment détestées durant notre fin de scolarité, et ce dès que nos route se sont séparées. Même maison, différentes pensées. Tu as choisi le bien, j'ai choisi la facilité. Mais maintenant, je me rends compte que je tenais malgré tout à toi. Tu n'avais rien à voir dans tout cela. La guerre n'était qu'une mauvaise passe entre nous que nous aurions dû surmonter plus facilement.
Oui, je tiens à toi. C'est à mon tour de me lever pour te jeter une bénédiction. Je suis devant ce cercueil, et le son des chants mortuaires celtiques me parviennent aux oreilles. La musique me vrille les tympans, elle me rappelle que je ne suis rien, que je suis moi aussi, en quelque sorte, déjà morte. Puis je larmoie enfin, je commence à pleurer, je ne m'arrête plus de sangloter, moi qui d'habitude, ne cède jamais à mes jérémiades. Personne ne s'y attendait derrière moi je ne les vois pas mais devine leurs expressions confuses. Même ton visage n'est pas devant moi, tu ne peux pas non plus admirer le spectacle… Nos parents ont décidé de garder le tout fermé, car cela aurait été trop dur de voir encore et encore ton visage blafard, sans vie. Même une dernière fois. Quant à toi, si tu m'avais vu ainsi, tu te serais sans doute gentiment moquer de moi. D'ailleurs, ton doux rire cristallin me manque également. C'est insensé de se rendre compte combien on aime toutes les petites choses agaçantes qui peuvent définir quelqu'un lorsque cette personne n'est plus à nos côtés.
Et tout ton être me fait déjà défaut.
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Je vois notre mère pleurer, mais je ne peux la consoler. Je ne sais pas le faire, et d'ailleurs je ne l'ai jamais su. C'était toi qui étais doué pour cela, maintenant, elle devra se contenter de notre père. Je ne sais même pas le fixer lorsque je croise son regard, alors je baisse la tête. La honte m'assaille.
Hestia, comment sais-tu faire tout cela ? Même morte, tu réussis à m'éclipser auprès d'eux, à montrer à quelle point je suis fade et sans espoir. Moi d'habitude si fière, je détourne les yeux pour la première fois devant un proche. Je suis parfaitement consciente que tu étais leur fille préférée, et que personne ne s'attendait à me voir aujourd'hui à l'enterrement. Pourtant je suis là, aussi désorientée et chagrinée qu'eux.
On m'appelle de l'autre côté du pentacle qui entoure le trou dans lequel ton cercueil repose, et je m'y avance. Un bout de bois m'est tendu. Je le saisis puis le reconnait : ta baguette magique, qui selon le rituel, doit être enterrée avec son propriétaire, à même la terre. Alors c'est vraiment la fin ? Je dois définitivement tirer un trait sur toi ?
Oui, la fin est là, et elle est cuisante. Je l'ai lancée dans ta tombe, puis Nott s'occupe de recouvrir ton cercueil de terre à l'aide de quelques sortilèges. Je vois notre mère s'effondrer au sol, sous le poids du chagrin. Je ne peux rien pour elle, mon père la retient de toute façon déjà pour la soutenir. Alors pour ne pas avoir à supporter cette horrible vision, je tourne les talons et m'éloigne de la clairière sans plus de cérémonie, ni même en regard en arrière.
Je cours à m'en couper le souffle, j'ignore où je me rends précisément. Le soleil commence à décliner à l'horizon que l'on aperçoit à peine, caché derrière des arbres assez touffus. La nuit tombe sur l'Angleterre comme elle est tombée sur moi quelques minutes auparavant. Ma main rencontre alors un tronc sur lequel tout mon corps s'appuie celui-ci est devenu trop lourd, ne supportant plus cet afflux incessant de pénitence, et ma tête tourne effroyablement.
Je hurle, pour de bon cette fois-ci et non plus intérieurement. Après la peine, la rage s'échappe à son tour de mon corps, suintante de mes cordes vocales via mon esprit, et même ma respiration haletante due à ma course ne refreine pas cette vicieuse envie. Peu m'importe si les humains en ce lieu m'entendent depuis la clairière, car la mienne d'humanité, me quitte doucement un peu plus à chaque note qui s'échappe de ma gorge.
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Je vais faire comme si je n'avais jamais eu de sœur. Je ne veux pas souffrir par ta faute, Hestia, alors ma vie continuera malgré cette date maintenant marquée au fer rouge dans ma mémoire comme étant un jour maudit.
Quelques heures après un certain nombre d'écorchures provoquées par diverses chutes dans les bois, ainsi qu'une paire de branches reçues dans la figure à cause des aléas de ma course, je suis dans un pub irlandais, en plein cœur du Londres sorcier. D'anciens camarades d'école m'accompagnent, maintenant devenus collègues Mangemorts, ignorant de ce qui s'est tramé dans la journée pour moi. C'est dans ce genre de moment que j'accorde aux gens un de mes rares sourires, mais aujourd'hui, il n'y en aura véritablement aucun. Ils me demandèrent alors si un quelconque évènement me perturbait, je leur répondis que j'avais seulement eu une mission difficile, mais privée. Et personne ne va contre la volonté du Seigneur des Ténèbres, alors ils ne discutèrent pas cette réponse, et ne cherchèrent pas à en savoir plus.
- Flora, m'interpella une voix un peu plus familière derrière moi.
Je me retourne et voit mon père, une lettre à la main. Il me la tend de sa main aussi blafarde que le reste de sa peau, et me regarde avec des yeux embués. Notre teint habituellement laiteux ne l'est généralement pas autant, mais aujourd'hui plus que jamais, le brun de nos cheveux jure avec la pâleur de notre visage.
- Elle est ensorcelée et seul le destinataire peut l'ouvrir, déclare-t-il avant de tourner les talons et de quitter les lieux.
Mon géniteur n'a pas d'autres mots pour moi que ces phrases formelles de circonstances, destinée à une personne qui lui est comme à moitié étrangère. Sans un autre mot, ni un regard. Pas de compassion ni de geste doux. J'en suis remuée malgré moi, pourtant je n'ai pas agis non plus.
J'hésite entre examiner l'expéditeur et jeter immédiatement la lettre à la poubelle. En vérité, je me doute déjà de la réponse, et je la crains. Je sais qu'elle est de toi. Mais puisque je connais cette réponse après un bref regard, celle inscrite sur l'enveloppe, j'ai maintenant envie de connaitre celles qui sont à l'intérieur.
La peur m'envahit, la crainte de ce qui s'y trouve est trop grande. Oui, je suis lâche, contrairement à toi. Un certain courage sommeillait en toi, non pas une bravoure absurde de Gryffondor, mais une certaine verve maîtrisée.
Finalement, je me lève et quitte à mon tour le bar, sous les regards étonnés de mes amis. Mais qu'importe, pour ce que cela me tourmente à ce moment précis. Je transplane et me rend ensuite dans mon appartement, où je suis sûr d'avoir le calme et la tranquillité suffisante pour cette lecture qui promet d'être torturée. Ce lieu, c'est un cadeau de notre oncle Amycus, pour mon initiation. Tant que la guerre continue, je suis en sécurité dans cet endroit, et avec eux.
C'est d'une main fébrile et tremblante que j'ouvre alors ta lettre, affalée sur le canapé de velours, afin de lire cette lettre dont le papier me brûle presque la peau. J'en tremble, passant la missive d'une main à l'autre afin de me débarrasser de la tâche, comme un plat de vérités bien chaudes que l'on sort du four. J'ai envie de la lâcher, mais dans un même temps, l'idée même d'abandonner me révulse.
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À ma sœur Flora,
Si tu as pris la peine d'ouvrir cette lettre, alors lis la jusqu'au bout. Je t'en prie.
Je sais que nous n'avons jamais été en très bons termes ces dernières années, toi et moi. Mais ce n'est pas pour cela que je te déteste. Loin de là. L'amour sororal que je ressens pour toi m'a perdue. C'est lui qui chaque jour un peu plus me détruisait de l'intérieur, ne laissant qu'un sourire charlatan et flou sur mon visage qui réussissait à tromper tout le monde.
J'aimerais que tu comprennes ce que je ressens dans cette histoire, même si au fond, tu risques de refuser ou de ne pas y croire. Alors accepte mon unique et dernière requête, s'il te plait :
Lis mon journal intime.
Oui, tu as bien compris, tu n'es pas folle. Je veux en effet que tu lises mon journal intime, ce petit carnet personnel où j'ai entreposé, au fil des années, mes pensées diverses, mes démons comme mes joies, mais aussi le secret de mon tourment le plus profond : toi. Tu n'arriveras pas à me cerner sans faire cela, tu ne sauras concevoir la motivation de mon geste. Ne me juge cependant pas sur ce que tu liras. Mon journal sera posé sur mon bureau, dans ma chambre. Sa couverture colorée te tapera facilement dans l'œil. Les parents ne peuvent pas non plus y toucher et l'ouvrir, tout comme ta lettre, il te suffira donc de le prendre après une visite chez eux.
Sache que je t'aime et que je t'aimerais toujours. J'ai sacrifié mon bonheur pour le tien, j'ai refusé de détruire ta vie, de détruire ta conscience et ton bien-être mental. Mon dernier souffle fut un cadeau pour ton âme, un geste salvateur et j'espère que tu sauras maintenant pourquoi.
Je t'embrasse une dernière fois, avant de partir.
Définitivement.
Ta sœur, Hestia Clarissa Carrow.
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Comment refuser une telle demande, dans un moment aussi intense que celui-ci ? Ces mots écrits à l'encre verte sur un parchemin de qualité n'ont fait qu'attiser ma curiosité un peu plus, mais aussi mes sentiments. Je cède et décide donc de me rendre demain chez nos parents.
Hestia, comment as-tu pu faire cela ?
J'ai envie d'en apprendre plus, de démêler le pourquoi du comment, de connaître la vérité pure. Alors je vais t'obéir. J'ai peur de ce que je vais découvrir en lisant ces pages ornées de ta fine écriture soignée et penchée. Mais je me jette à l'eau, au risque de m'y noyer. Peut-être ce carnet sera-t-il la perche qui m'aidera à rejoindre le bord.
Tout cela m'échappe. J'ai besoin de comprendre.
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Voilà, ce prologue est terminé ! J'espère qu'il vous donnera envie de lire la suite, et je suis impatiente de lire vos retours !
N'hésitez pas ! Je vous répondrais, à tous.
Alors, avis ?
Djouh.
