Le soleil déclinait doucement sur le littoral, nimbant la plage d'orange et de pervenche. Marco était allongé sur le sable doré, légèrement redressé grâce à ses coudes enfoncés. Le sable était frais sous sa peau, le vent agréable et léger, comme les lèvres d'une femme. D'une en particulier. Le blond inspira profondément, emplissant ses poumons de l'air marin. Il allait bientôt repartir en mer, lui et son équipage. Il ne savait pas pour combien de temps il en aurait. Plusieurs semaines, mois ou années. Marco n'était pas un marin comme les autres : il traquait les tueurs de baleines. Ce qui lui valut une prime sur sa tête dans certains pays qui le considéré comme un écoterroriste. Le capitaine n'avait jamais mis le feu à des établissements, manifesté ou quoique ce soit. Il n'avait jamais fait du tort à personne, si ce n'est au pêcheur de baleine. Certes, il n'avait pas hésité à leur rentrer dedans, quitte à bousiller son navire. Jamais aucun de ses hommes n'avait été blessé. C'était des mesures radicales et très excessives, mais elles portaient leur fruit.

Ce fut ainsi qu'il rencontra Withe Bay, cette femme impétueuse et pleine de vie. Le capitaine n'avait jamais mis le feu à des établissements, manifesté ou quoique ce soit. Depuis, ils vivaient une relation passionnée, sans savoir s'ils se reverraient demain. Des femmes comme celles-là, Marco savait qu'elles ne couraient pas les rues. Ils n'étaient qu'amants et ne seraient sans doute jamais rien de plus. Tous deux avaient trop soif de liberté pour s'arrimer à quelqu'un. Mais rien ne les empêchait de se donner rendez-vous, comme ici sur cette plage. Marco ne s'attendait pas à voir Withe ; trop imprévisible. C'est ce qu'il aimait chez cette femme ; il ne savait jamais à quoi s'attendre avec elle. Le blond soupira profondément, se disant qu'il ferait mieux d'aller boire avec ses hommes. Un petit frottement attira son attention, et avant même qu'il ne se retourne, quelqu'un lui glissa un collier de fleur autour du cou. Il soupira, amusé. Ce parfum de santal et de jasmin, cela ne pouvait-être qu'elle.

Elle apparut dans son champ de vision, vêtue d'une longue robe blanche légère surmontée d'un corset de la même teinte. Le vent collait le tissu contre ses courbes de femme, ne laissant aucune place à l'imagination. White tenait ses sandales dans une main, l'autre maintenant ses boucles bleues en place. Marco s'attarda sur les lèvres pulpeuses de la jeune femme, puis la regarda dans les yeux.

« Je ne pensais plus te voir.
- Je n'allai pas te laisser partir sans un au revoir. »

White fit un sourire en coin et prit place à côté de Marco, tâtant avec soin sa robe. Ils restèrent dans un silence agréable, contemplant la mer. Ils ne se touchèrent pas, la présence de l'un et l'autre leur suffisaient amplement. Le ciel se teinta doucement de noir, la mer se retirait doucement, laissant place aux bruits festifs et aux rires gras des hommes ivres.

« Ils vont avoir fière allure, demain, soupira Marco.
- Oui. Je crains qu'ils ne puissent assumer leur tâche. »

Le blond ricana doucement ses yeux portant vers l'horizon.

« Marco...
- Hn?
- Prends garde à toi. »

Sur ce, elle s'en alla.

« Même pas droit à un baiser d'adieu ? Souffla Marco avec une tristesse feinte. »

White se retourna et cligna des yeux, le fixant quelques secondes comme si elle réfléchissait au pour et au contre. Elle s'avança de sa démarche chaloupée jusqu'au blond, un sourire sensuel courbant ses lèvres pleines. White se pencha vers Marco, effleurant sa bouche de la sienne.

« Il faudra le mériter, susurra White avec malice. »

Les lèvres de Marco se courbèrent de satisfaction. Quelle femme insaisissable.

Mot de l'auteur: CE ONE-SHOT NE SERT RIEN, VOILÀ. Non, plus sérieusement, vous attendez pas à un truc sulfureux au possible. J'essaie de garder un maximum le caractère des personnages. Bon, à part Marco que je peux décrire de flegmatique au possible et jovial, je ne peux pas dire grand chose de White, même si je pense que ça doit être le genre de femme bien costaude dans ce monde de pirates! Je ferais sans doute d'autre petit os. Pour le couple, je n'imagine pas l'amour passionnel comme on peut en voir partout. Ce sont des marins, leur premier amour est la mer. Ah, et pour les baleines, je me suis inspirée d'un homme qui se nomme Paul Watson qui mène la vie dure aux pêcheurs japonnais qui tue une quantité astronomique de baleines par an. 'Me sortez pas une connerie du genre qu'il faut qu'ils se nourrissent, y a pleins d'autre poiscailles. Là! Des bisous!

Post-scriptum: petite pensée pour fohk!