Coucou mes amis ! :D

Alors cette fois-ci, je ne viens pas ici avec un texte personnelle mais avec... une traduction ! :D Sur la magnifique série Black Sails, et sur le couple Charles Vane/Eleanor Guthrie.

La traduction est quelque chose de tout nouveau pour moi, je ne suis pas vraiment bilingue, j'ai reçu énormément d'aide pour traduire ce premier chapitre, et c'est un avant tout pour moi un exercice afin d'améliorer mon anglais, mais aussi le moyen d'avoir des fanfictions que j'adore en anglais en français.

Je tiens à remercier mon amie Sleinga qui m'a prêtée main forte pour cette traduction, ton aide m'a vraiment été précieuse, alors merci, merci ! :D

Mais parlons de ce bijou de Fanfiction :D

Je le répète, JE NE SUIS PAS L'AUTEUR DE CETTE FIC. C'EST UNE TRADUCTION / I AM NOT THE AUTHOR OF THIS FANFICTION. THIS IS A TRANSLATION.

Le texte original est écrit par la talentueuse "DarkObsessions"

Le texte original à pour titre "This Tainted Love". C'est une Fanfiction qui comporte 4 chapitres pour le moment. Elle se passe dans la saison 3 de Black Sails et offre une fin alternative à Charles Vane et Eleanor Guthrie.

Voici le résumé de l'auteur : "Après que Eleanor dit à Rogers qu'elle à été voir Vane en prison, elle retourne dans la cellule plus tard dans la nuit. Les choses ne vont pas se passés comme prévu."

Je tiens à remercier sincèrement "DarkObsessions" de m'avoir donné la permission de traduire son magnifique texte ! :D / I want to thank you "Dark Obsessions" for giving me permission to translate his beautiful text! :D

Je rappelle que je ne suis pas une traductrice professionnelle ni même bilingue, je me suis beaucoup, BEAUCOUP aidée pour cette traduction. Donc si vous trouvez des erreurs où des phrases qui vous semble étrange, où parfois une traduction un peu brut, n'hésitez pas à me le signaler. Je compte traduire toute cette Fanfiction et le reste des textes de "DarkObsessions" et certainement d'autres fics sur Charles et Eleanor. Avec mes propres écrits en plus, bien sur.

J'espère sincèrement que cette fic plaira aux Français autant qu'elle m'a plu :D Et si vous aimez, laissez une petite review, ça fera plaisir à l'auteur et à moi-même !

Sur ce, je vous laisse avec le premier chapitre de "Cet amour entaché" :D

Bisous, Roza-Maria.


Ses mains ensanglantées tremblaient. Sa respiration était bruyante, haletante. Tout s'était passé si vite. Elle avait bougé sans y penser, agit sans même tenir compte de la gravité des conséquences qui ne manquerait pas de suivre.

Cela n'avait pas été son intention. Mais c'était fait. Il était trop tard pour changer les choses, trop tard pour revenir en arrière.

Le garde était affalé sur le sol, gisant à ses pieds, son poignard encore enfoncé dans le côté de son cou. Elle regardait avec une sorte de détachement perplexe la vie qui suintait de la plaie et s'infiltrait dans la terre.

Que diable allait-elle faire maintenant ?

Elle lutta pour se ressaisir, pour retrouver la prudence naturelle dont elle était fière. Elle pouvait gérer cela, comme elle l'avait déjà fait pour toutes les autres choses.

Après ce qui sembla être des heures mais qui auraient pu être seulement quelques minutes, elle avait réussie à faire glisser le corps jusqu'à une alcôve à l'extrémité de la salle, le cachant de toute vision immé érons que cela lui ferait gagner un peu de temps si jamais on partait à sa recherche.

Avec des mains tremblantes, elle prit les clés de la cellule dans la poche du garde mort, avant de revenir à l'espace devant la cellule où elle l'avait tué. Elle commença alors à donner rapidement des coups de pieds dans la terre sèche afin de couvrir la cicatrice rouge profond qui témoignait de la mort de la sentinelle.

Une fois que ce fut terminé, elle se redressa et inspira profondément.

Distraitement et plus par habitude qu'autre chose, elle baissa ses mains pour lisser ses jupes, enduisant par conséquent le tissu de pourpre.

Inconsciente de l'erreur de son geste, elle repris la torche qu'elle avait jeté et se déplaça afin d'enfoncer la grande clé usée dans l'ancien fossé rouillé. Elle essaya avec trois clés différentes avant de trouver finalement celle qui convenait. Avec un cliquetis dur, le verrou de la porte s'ouvrit, gémissant bruyamment alors qu'elle glissa la clé à travers. Craignant d'attirer l'attention, elle referma rapidement derrière elle.

Il faisait sombre. Si sombre que même avec la torche, elle pouvait à peine voir dix pieds devant elle. S'avançant plus prêt, elle pouvait juste apercevoir la forme avachie d'un homme. Il leva la tête alors qu'elle approchait.

Elle s'avança et la flamme rendit visible l'état de son visage. Son cœur vacilla dans sa poitrine.

Il plissa les yeux, reconnaissant l'intruse, mais elle, elle reconnut à peine son expression. Elle ne voyait que l'épave qu'elle avait laissée sur ce qui était auparavant un ensemble envoûtant de caractéristiques sculptées. Le sang avait séché, devenant une croûte sous son nez et dans le coin de sa bouche. Le côté gauche de son visage était enflammé et meurtri, et ses yeux étaient fermés, enflés.

Elle avait fait cela. Dans un accès de rage aveugle, elle avait amenée ses poings sur un homme enchaîné et sans défense. Un homme qu'elle avait autrefois prétendu aimer.

Elle avait passé des mois dans le deuil et dans la haine, le deuil de la perte d'un père qu'elle pensait changer, et dans la haine contre l'homme qui l'avait tué. Pour avoir éteint l'affection paternelle qu'elle avait furtivement reçu, après avoir passé sa vie à aspirer à cela, elle s'était convaincue que Charles méritait un sort pire que la mort.

Mais au final, ses plans de châtiment avaient été fait sans cause. Elle avait été trompée. Son père, qu'elle avait si prête à venger, l'avait de nouveau trahie. Il avait une fois de plus prouvé qu'il n'était pas digne de son amour, cette fois en l'offrant en échange de sa propre vie.

Le meurtre de Richard lui avait donné une excuse pour ne pas s'attarder sur la trahison de ses propres actions. Même quand il est devenu évident que les plans de Woodes pour Nassau différaient des siens, et qu'elle n'avait probablement jamais été libre de ses contraintes, elle s'était accrochés à ses idéaux tordus et à ses justifications dérisoires. Au lieu d'accepter la réalité de la situation, elle avait tout mis sur les péchés de Charles, faisant de lui un bouc émissaire pour sa myriade de transgressions.

Le haïr, lui, était devenue alternative bienvenue au lieu de se haïr elle-même. Le fait qu'elle avait tant voulu croire que son père avait changé avait rendu les choses d'autant plus facile. Elle avait toujours espérée que Richard verrait un jour sa valeur, pour finalement reconnaître qui elle était et tout ce qu'elle avait accompli.

Elle s'était accrochée à cette notion fantastique d'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir. Jamais ouvertement, comme elle aurait pu ravalé sa langue avant d'en divulguer autant, mais tranquillement, en privé. Même en sachant que c'était fou, et que Richard ne la verrait probablement jamais vraiment telle qu'elle était, elle avait elle-même permis à l'espoir aérée qu'il finirait par y venir.

Donc, quand Charles lui avait révélé la trahison de son père et confirmée ses peurs, elle s'était fustigée. Le mur de mensonges qu'elle était en train de construire laborieusement autour d'elle à commencer à se désagréger. Son bouclier s'est fissuré et ses rêves sont partis en fumés. Des mois de fabrications et de distorsions de faits s'étaient effondrés autour d'elle sous le poids douloureux de la vérité.

Richard ne l'avait jamais aimée.

La version de Nassau qu'elle recherchait ne se concrétiserait jamais.

Tous ceux et tout ce qu'elle n'avait jamais aimés avait disparu. Elle avait brûlée sa vie à la poursuite d'un résultat qui ne se serait jamais réalisé. Elle avait sacrifiée tout ce qu'elle avait, et tout ça pour rien.

Elle avait été l'architecte de sa propre destruction.

Ce fut une révélation atroce, et elle devint furieuse contre elle. Combattant pour s'accrocher aux restes de son âme en lambeaux, et aux fictions qui avait tenu l'ensemble. Elle avait utilisé non seulement ses poings, mais aussi les mots qu'elle connaissait qui le blesserait profondément. Elle avait voulu lui faire du mal et elle avait sans doute réussie.

Mais la rumination s'était glissée en elle et lui avait permis de lâcher prise. Elle avait trouvée une acceptation inconfortable dans les paroles de Charles. Et avec elle, une compréhension profonde et soudaine de tout ce qu'elle avait vraiment perdu. Cela avait laissé en elle un sentiment creux et désespéré.

Elle était revenue ici afin de chercher une sorte de paix, un baume pour ce qui la rongeait sans relâche, de sa propre contrition. Elle ne s'attendait pas à l'absolution, ayant compris qu'elle ne le méritait même pas, mais elle avait besoin de quelque chose. Ce qui l'avait obligée à revenir dans cette cellule, et sur le moment cela lui avait semblé raisonnable. Elle n'avait pas vraiment pensé à tout remettre en question. Maintenant, elle avait tuée un homme de sang froid, se tenant debout devant un autre homme qu'elle avait tant détestée et aimée, et elle n'avait aucune réelle compréhension des raisons pour lesquelles elle était venue ici.

La vie était une drôle de chose.

Bien que face à cette réalité, il y avait certaines choses qui s'étaient illuminés. Cela lui coûtait de l'admettre, mais Charles avait eu raison sur un certain nombre de faits. Tout d'abord, qu'elle ne serait jamais capable de tenir à Nassau avec les Anglais ici, pas dans un sens réel. Elle pourrait se cacher derrière l'autorité de Rogers, mais plus jamais elle ne disposerait à nouveau d'un réel pouvoir propre à elle-même. Et deuxièmement, si elle l'avait refusé pendant de nombreuses années, elle avait toujours aimée Charles. Plus qu'elle ne voudrait le considérer.

Elle ne voulait pas dire cela, quand elle l'a accusé d'être incapable d'amour où de compassion. Elle visait seulement à le blesser. Au fond, elle comprit qu'il avait risqué sa vie et sa position en son nom. Et qu'il l'avait fait plus d'une fois. Trop souvent, elle avait laissée sa propre nature suspecte l'accuser d'avoir des arrière-pensées. Mais une partie d'elle avait toujours su que ses actions étaient le plus souvent simplement par amour pour elle. Même quand il mettait un point à le nier, il était généralement et douloureusement clair.

Pourtant, elle avait trahi son amour en faveur de la légitimité aux yeux de la couronne. Une couronne qui serait heureuse de la voir dépouillée de tout, mais pas de sa féminité. Confinée à une cage dorée, et destinée à vivre ses jours comme valant moins que les hommes autour d'elle. C'était une vie qu'elle avait passée toute son existence à essayer de contourner. Mais même en sachant tout cela, c'était encore très difficile de le concéder à haute voix. Admettre ses fautes n'a jamais été son fort.

Même maintenant, alors qu'elle se trouvait dans cette cellule sale, confrontée à l'œuvre qui a entaché son visage, elle se trouvait incapable de trouver les mots.

Que pourrait-elle vraiment dire à ce stade ? Quel bien viendrait à sortir à admettre sa trahison et ses échecs maintenant ? Bientôt, il sera pendu, peu importe les aveux de sa culpabilité et de ses actes répréhensibles. Comment cela pourrait-il être suffisant ?

Le craquage sec de sa voix la tira de ses contemplations intérieures. « Pourquoi es-tu ici ? ». Il avait l'air fatigué et exaspéré, en supposant sans aucun doute qu'elle venait se réjouir où pour le détruire un peu plus. Il était assis, affalé contre le pilier auquel il était enchaîné, réussissant à garder un regard indifférent et quelque peu blasé même.

« Je… » Elle s'interrompit, fronçant les sourcils à sa propre hésitation, et se décala, mal à l'aise. Elle évita le contact visuel et marmonna. « Je ne pensais pas que ce serait… »

Il renifla. « Non ? Et tu t'attendais à quoi ? ».

Son froncement de sourcils s'approfondit, légèrement irritée par son ton sarcastique. En dépit de ses bonnes intentions, elle avait encore ce besoin inné de se défendre, de justifier ses actes même en sachant qu'elle avait eu tort. C'était un défaut de caractère qui avait eu souvent pour seuls résultats des effets néfastes. Mais au lieu de céder à ce désir, elle resta silencieuse et s'avança encore plus dans la cellule, mettant la torche en sécurité sur le mur non loin de lui.

Avec ce mouvement, il aperçut ses mains et la substance familière qui les tâchait. Il se redressa un peu, regardant d'un air plus attentif. « Eleanor… » Sa voix était basse, inquiète et indignée. Presque comme si il ne voulait pas réellement qu'elle réponde. Sa voix résonna durement.« … qu'est-ce que tu as fait ? ».

Elle suivit son regard vers le bas, attirant son attention sur le pourpre collant qui avait commencé à sécher entre ses doigts et sous ses ongles. Elle évasa ses paumes, les toisant d'un air interrogateur comme si elle venait juste de remarquer leur état encrassé. Quand elle parla, ce fut à peine plus d'un murmure. « Cette fois-ci ? ». Elle ferma les yeux un bref instant. « Rien que je ne vais regretter. »

« Qu'est-ce que tu as fait, Eleanor ? » Répéta-t-il, plus ferme cette fois.

Quand elle ouvrit les yeux, il y avait un feu dedans, une détermination obstinée qu'il connaissait trop bien. Et il comprit que tout ce qu'elle allait dire par la suite n'était pas du tout ce qu'il voulait entendre.

Elle à commencer à réduire la distance entre eux. « Le gardien posté devant ta cellule est mort… Il ne voulait pas me laisser entrer. » Son ton était posé, comme si elle parlait de ce qu'elle avait mangé au petit-déjeuner et elle pensa que c'était une explication suffisante.

Soulevant le trousseau de clefs, elle fit un geste pour saisir les chaînes qui liaient ses poignets. Mais avant qu'elle ne puisse le toucher, il tira ses mains hors de sa portée.

Elle fit une pause et s'éloigna de lui, sa résistance la rendant confuse. Elle leva les yeux pour trouver les siens plissés et plein de fureur.

« Tu n'as pas assez jouée avec moi ? » Siffla-t-il. « Qu'est-ce que tu pourrais vouloir de plus de moi ? Que pourrais-tu prendre ? » Il se pencha en avant et fit un geste autour de la salle, ses chaînes cliquetant avec le mouvement. « Je ne sais pas à quoi tu joue, mais je n'ai plus rien à donner. » Il avait encore de l'orgueil et il avait l'intention de le garder.

La confusion et quelque chose de semblable à la douleur assombrie ses yeux l'espace d'un instant avant d'être remplacée par sa propre colère. « Je viens de tout risqué ! » Cracha-t-elle. « Tu ne pense pas que je serais la première vers lequel ils se tourneront quand ils découvriront le corps ? Rogers sait déjà que je suis venu te voir plus tôt, et ce ne sera pas compliqué de conclure que je suis revenue cette nuit. »

Il nota son agitation, et le soupçon de panique qui accompagnait l'indignation dans sa voix. Et une partie de lui se délecta de voir cela en elle.

Après tout ce qu'elle avait fait, elle méritait tous les sorts odieux qu'elle avait réussis. Mais il ne pouvait pas nier que son brusque changement de cœur était à la fois curieux et inattendu. Un peu intrigué et ressentant un peu de jubilation, il inclina lentement la tête vers l'arrière contre le pilier. Sa posture prit encore une fois une position plus confortable, et quand il parla encore, ce fut avec sang-froid et calme. « Ça fait mal, n'est-ce pas ? D'avoir fait ce sacrifice pour rien… ».

Le rire qui se glissa soudainement hors de sa gorge était sec et sardonique. Elle leva les mains et regarda la pièce autour d'elle avec frustration. « Tu plaisante ! Je viens t'offrir ta liberté, ta vie, et tu refuse cela simplement à cause de moi ? Pour que ta mort devienne une sorte de punition ironique ? »

Son front se plissa. « A cause de toi ? Jésus, Eleanor, es-tu donc vraiment si consumée par l'intérêt ? Tu ne peux donc pas penser qu'il peut y avoir d'autres raisons en dehors de toi ? »

Elle remua, mal à l'aise, ayant la décence de le regarder avec un peu d'honte. « Qu'est-ce donc ? Qu'est-ce qui pourrait valoir… » Elle s'interrompit, réalisant ce qui était sous ses yeux. « Tu as l'intention de faire de toi un martyr… Pour leur donner une raison de se retourner contre Rogers et l'occupation… »

Son silence était la confirmation dont elle avait besoin.

Pendant un moment, elle eut l'air accablée et réfléchie, comme si elle envisageait les résultats possibles d'une telle manœuvre. Il se demanda ce qui se passait exactement dans sa tête, si la pensée de sa mort où la possibilité de la réussite de son plan ne la dérangeait plus.

La nuit où elle lui avait pris Abigail Ashe, il avait regardé les larmes striées sur son visage ravagé. Elle n'était pas une femme qui pleurait facilement ou ouvertement. Et sachant que c'était beaucoup, il était enclin à croire que le chagrin qu'il avait vu en elle était authentique. Bien que sa colère était palpable, il n'avait pas été complètement aveuglé par elle. Il savait qu'elle n'était pas au-dessus d'un sentiment de culpabilité, et qu'elle n'était pas autant la salope endurcie que les autres croyaient.

Mais cela n'avait pas suffit. Ni la culpabilité ni l'amour n'avait été suffisant pour l'en dissuader. Entre sa vie et le nouveau monde qu'elle avait imaginée, elle avait choisi Nassau. Elle avait choisi Nassau à plusieurs reprises. Et si c'était une réalité déchirante et douloureuse à reconnaître, il l'avait accepté.

En tant que tel, il était difficile de croire qu'elle était maintenant capable de se détourner de la récompense de ses choix. La notion qu'elle abandonnerait tout ce qu'elle avait sacrifiée simplement pour le voir libéré était ridicule. Et pourtant, une petite, calme et folle partie de lui se demandaient encore si cela était vraiment la raison de sa venue ici.

Si c'était le cas, il ne pouvait pas penser à ce qui motiverait une telle action. Non pas que cela importait, les morts s'étaient déjà exprimés, leurs destins étaient décidés depuis longtemps.

Décidément obstinée, elle essaya à nouveau d'atteindre ses chaînes. « Non, c'est idiot. » Son ton était ferme et définitive, rompant le silence de ses réflexions intérieures.

« Eleanor… » Grogna-t-il, son ton ayant ce qu'il faut d'avertissement pour la pousser à s'arrêter dans son approche.

Frustrée et anxieuse, elle poussa un soupir plaintif. Ils n'avaient pas le temps pour cela, le garde pourrait être découvert à tout moment. Elle avait besoin de lui faire comprendre la folie de tout cela. « C'est de la pure folie. » Siffla-t-elle. « Ta mort ne résoudra rien. Tu imagines que ça va éveiller les masses dans une sorte d'insurrection galvanisée, mais ce ne sera pas le cas. Ta fin sèmera la peur et l'acceptation dans les cœurs de trop de gens. Ils vont te regarder mourir, et avec toi l'âge de la piraterie, tout ce que tu représente. »

Il fronça les sourcils, et elle ne manqua pas le regard de considération qui était apparue dans ses yeux. Elle s'efforça alors dessus, passionnée et inexplicablement désespérée pour influencer sa perception. Sa voix était faible, l'avertissant, remplie de toute la vérité qu'elle pouvait rassembler. « Ils vont assisté à la fin d'une époque dans ta disparition, Charles… Et cela ne les poussera pas à résister aux poids des chaînes de l'Angleterre. Ça les conduira à l'accepter. »

Il la toisait maintenant avec une tension non dissimulée et de la suspicion. Il se tenait. La fixant, sa voix calme et ferme « Et n'est-ce pas exactement ce que tu veux ? Pourquoi me dire ça ? Pourquoi m'offrir ma vie maintenant, après avoir passé des mois à essayer de l'éteindre ? ».

La candeur de la question et le ton prudent dans lequel elle était demandée se fit ressentir comme un couteau qui la déchira. Comment pourrait-elle expliquer ses actions ? Comment pourrait-elle justifier tout ce qu'elle avait risqué pour arriver jusque ici, sachant probablement que tout cela avait été fait pour rien ? La vérité était qu'elle avait été aveuglée par l'ambition, la promesse d'un monde où elle aurait pu garder son royaume grâce à la légitimité de la couronne. Mais un tel monde n'existait pas. L'Angleterre n'avait aucune intention de la laisser garder quoi que ce soit, et certainement pas de lui accorder de l'autorité.

Après tout, elle restait une femme. Une criminelle. La reine des voleurs.

Elle avait pris des mesures irrévocables pour arriver ici, commis des péchés impardonnables pour atteindre une fin qui n'a jamais fait parti de ses desseins. Et maintenant qu'elle était seule, privée de tous ses droits et contrite, elle pensa à ce qu'elle ferait pour pouvoir revenir en arrière. Pour simplement retourner à ce soir-là et accepter sa déclaration. « Encore un jour, encore un mois, encore un an… toute une vie même. »

Mais ces fantasmes étaient pour les enfants. Rien de ce qu'elle pourrait faire où dire ne changerait le passé, elle avait fait son lit et elle n'avait plus qu'à s'y coucher. Mais si elle pouvait sauver Charles, peut-être que ce serait suffisant. Peut-être pourrait-elle alors trouver une petite sorte de paix dans la cage qu'elle avait elle-même construite.

Ses yeux rencontrèrent les siens, et elle pria pour qu'il veuille bien la croire.

Elle déglutit, passa sa langue sur ses lèvres sèches, et dit la seule vérité qu'elle pouvait dire sans passer pour une romantique pleurnicharde. « Parce que Nassau est perdu, et je crains qu'elle le restera… » Elle ne croyait pas que des excuses, même des excuses sincères, le ferait bouger après ce qu'elle avait fait. Mais elle priait pour que le sort de Nassau soit suffisant pour le motiver, et le pousser à accepter le peu qu'elle avait à lui offrir. « Rien de tout cela n'était ce que j'espérais… Avec cette occupation, elle gagnera une légitimité et une nouvelle gouvernance. » Elle leva des yeux désespérée pour rencontrer son regard lourd. « Mais elle va perdre son cœur… »

Comme je l'ai…

La pensée la fit sursauter, la laissant un peu secouée. Elle avait cru que Nassau était le plus grand morceau de son âme, la seule pièce vraiment importante. Maintenant, alors qu'elle se tenait là avec sa vie entre ses mains, elle n'en était plus aussi sûre.

Mais elle n'était pas assez folle pour exprimer cette pensée. Il était peu probable qu'il aurait cru un tel aveu de toute façon, pas après tout ce qu'elle avait dévastée. Au lieu de cela, elle poussa cette inexorable petite voix à l'intérieur, enterré parmi tous les autres chuchotements de doutes. En ce moment, il y avait des choses plus importantes à considérer.

Elle avança. Debout, un simple pied devant lui, elle pouvait presque sentir sa chaleur. Se stabilisant, elle continua. « Je ne m'attends pas à un pardon, ni à la clémence. Mais je veux que tu saches que je… »

Il l'a coupa, la tourmente et la suspicion encore évidentes dans ses traits. « Epargne ton souffle, je n'ai aucun intérêt pour des excuses où des remords. » Il savait tout de même que tenir des excuses devait lui coûter cher. Et si quelque chose le tira dans sa poitrine lorsqu'il vit le regard de douleur qui traversa ses yeux à ces mots, il fit de son mieux pour l'ignorer.

Elle hocha la tête, acceptant avec réticence le goût amer de cette vérité particulière. L'envie d'essayer de justifier ses actions était toujours présente, mais elle savait que rien de ce qu'elle pourrait dire ne ferait une différence.

Un moment de silence passa entre eux, et l'air était lourd de compréhension et de regrets. Son cœur se serra. Les choses ne serait plus jamais les mêmes entre eux.

Elle lutta pour garder sa voix stable et ferme lorsqu'elle parla à nouveau. Elle ne voulait pas paraître faible, même ici. « Il était censé que des gardes serait postés par paires à travers les tunnels, mais en raison de la maladie qui s'est répandue parmi les hommes, il y a une pénurie de corps utilisables. Il a été décidé que les entrées et les sorties des tunnels pourraient être encore gardés, mais qu'il y aurait peu de patrouilles, et la plupart des hommes seraient sans partenaires. » Elle fit une pause, essayant d'évaluer son intérêt, mais son expression était restée fermée. Elle continua. « Le tunnel sud est la plupart du temps sans surveillance. Il y a seulement que sa sortie s'ouvre profondément dans la jungle. Avec un peu de chance, tu devrais être en mesure de passer sans te faire détecter. Sans chance… » Elle secoua la tête. « Il y a une lame sur le corps que j'ai mis dans l'alcôve, je crois que tu saura gérer ça toi-même. »

Il ne dit rien, continuant à la regarder, comme si il essayait de déchiffrer un casse-tête codé insaisissable.

Lentement, avec beaucoup d'hésitation et une prière muette, elle fit une dernière tentative pour retirer ses chaînes. Cette fois, il ne chercha pas s'éloigner.

Elle fit de son mieux pour cacher la pointe de soulagement qui se répandit en elle.

Avec un calme et une étrange immobilité, il l'a laissa glisser la clé dans la serrure et défaire les fers. Il l'a regardait de près quand la première chaîne claqua sur le sol, et elle bougea pour retirer la deuxième.

Au moment où il fut libéré de ses entraves, il fut sur elle.

Elle émit un bruit de surprise quand sa main droite saisit sa gorge et quand la gauche s'enfonça dans ses cheveux, à la base de son crâne. La poigne de sa main sur sa gorge était juste assez serrée pour rendre la respiration difficile, mais pas tout à fait impossible. En tirant sur ses cheveux, il inclina son menton afin qu'il puisse voir ses yeux. Avec les sourcils froncés et les lèvres serrés, il étudia les plaines de son visage comme si elles étaient une carte pour une fortune incommensurable.

Son regard sur elle se durcit brusquement, et elle se demanda si c'était ainsi qu'elle allait connaître sa fin. Car si elle avait l'air juste assez forte, elle était presque certaine qu'elle pouvait trouver sa mort dans ces deux azures bleus brillants. En elle-même, ce n'était pas une vision tout à fait inattendue. Il lui avait fait la promesse de régler ses comptes, et elle n'avait jamais douté de sa capacité à mettre cette menace à exécution. Mais même si elle était prise par surprise, une partie d'elle accueillit un tel sort. Elle n'avait aucun réel désir de mourir, mais concéda que si son temps devait s'arrêter, elle préférait que ce soit par sa main.

Ce n'était pas comme si elle lui avait donné plus.

La chaleur de sa prise brûlait, ses yeux toujours en quête de quelque vérité invisible dans son visage. Il avait l'air à la fois blessé et furieux, déchiré. Elle se trouva à vouloir qu'il fasse simplement un choix, qu'elle ne ressente plus le poids de cette expression en détresse.

« Nous en sommes encore très loin… Tu es toujours une salope déloyale… » Grogna-t-il finalement. Il eut alors une courte pause dans lequel il sembla presque incertain. « Mais aujourd'hui tu partiras d'ici avec ta vie… » Il l'a relâcha alors une brusquerie soudaine qui l'a fit trébucher en arrière. « Si jamais on vient à se revoir, je ne peux pas en promettre autant. »

Il se détourna d'elle, puis se dirigea vers la porte de la cellule, s'engouffrant dans le couloir, hors de sa vue.

Ses mains se serrèrent en poings. Elle lutta pour garder son souffle, de maintenir le flot de conflits et d'émotions à la baie. C'était fait. Il était libre. Sa mort pourrait encore être proche, mais ce ne serait pas de sa main.

Elle ne savait que trop bien que chaque action à un prix, une dette à payer en totalité. Ce soir, elle avait arrangée sa liberté, dupé la mort et tout le reste, et ancrée une guerre au sein de Nassau. Le coût de ceci ne serait pas une petite somme. Il était probable que ses actions avaient juste réussis à lui faire gagner une place parmi les potences même qu'elle avait épargnée à Charles.

Bien que c'était un destin auquel elle avait l'intention de s'y soustraire, si possible. Elle avait encore des outils à sa disposition, des moyens adéquats à utiliser.

Elle n'a jamais été quelqu'un qui à subir un événement en s'écrasant. Peu importe ce qui suivrait, il suffirait de l'affronter avec de la prudence et de la vigilance. Une aptitude qui lui était intimement familière.