Pour une personne formidable, pour celle qui m'a fait aimer le Tenior alors que c'était très mal parti, pour celle qui a une écriture démente qui m'a hypnotisée dès le premier regard, et parce que ce site n'est pas ce site sans elle… Pour toi, Gwen ! Et bon retour parmi nous ! :]
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Une histoire de cravate
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-Je ne vais pas y arriver.
Le fait était là, il était bloqué. Il avait deux morceaux de sa cravate de soie argentée qui pendouillait entre les mains, un nœud à moitié en train de se défaire autour du cou, et le visage plus pâle que jamais. Alors... Oui, il était totalement et irrémédiablement bloqué.
Devant ce constat, la panique menaça de l'envahir. Ses mains devinrent moites, et son front se couvrit d'une légère couche de sueur. Il passa une main dans ses cheveux en observant son reflet pâlissant dans l'immense miroir qui lui faisait face. Il se pencha alors légèrement sur le côté. Et jeta un regard implorant de l'aide vers l'homme qui se tenait près de lui. Son aîné comprit aussitôt, abandonnant son propre nœud de cravate pour venir se planter à son côté, lui piquant le soyeux tissu des mains pour défaire le vague micmac qu'il avait créé quelques instants auparavant autour de son cou.
-Et alors, Junior, tu veux vraiment abimer un tissu aussi parfait ? Tu sais quand même le prix de cette merveille ?
-...
Le plus jeune ne répondit pas, occupé à fixer sans le voir son père alors que celui-ci lui passait la cravate derrière la nuque.
-Junior. Voyons... Cette soie mérite qu'on y fasse attention. Elle vient d'une petite province de l'inde et a été soigneusement créée par…
-Papa, le coupa Tony en haussant le menton alors que Senior passait un pan de la cravate sous le début de nœud qu'il avait réalisé, je mets des cravates depuis plus de dix ans, pratiquement tous les jours. TOUS LES JOURS. Et aujourd'hui…
Il s'arrêta et baissa les paupières, laissant ainsi sa phrase en suspens. Senior laissa un lent sourire le gagner, pendant qu'il terminait d'ajuster le nœud de cravate.
-Aujourd'hui, tu n'y arrives pas, termina son père en tapotant l'épaule de son fils sans parvenir à cacher son sourire amusé.
-Exact.
-Car tu es stressé.
-Moi, stressé ? Jamais.
Le nœud de cravate était fait, l'italien était paré. Mais son visage était toujours aussi pâle.
-Junior… Respire un peu plus, arrête de grimacer, redresse les épaules, et je te croirais presque.
L'italien obéit. Et jeta un regard de biais à son père à travers le miroir dans lequel ils se reflétaient.
-Ok, je suis stressé, avoua Tony après avoir pris une nouvelle inspiration.
Son père lui tapota doucement l'épaule.
-Tu sais ce que tu fais, non ?
Tony lui jeta un regard sans équivoque. Son père hocha vaguement la tête, le regard pétillant.
-Alors, n'hésite pas, Junior.
-Je n'hésite pas. J'exorcise juste mes vieux démons de célibataire, Papa. Ils ne veulent pas me quitter aussi facilement.
-Et pourtant, il faut.
-Je sais.
-Un sourire, Junior. Je crois qu'elle aimerait en voir un sur ton visage quand tu la retrouveras.
-Elle verra plus que ça, Papa.
-Justement. Souris et vas-y, ne fais pas attendre ta princesse, mon garçon. Ce n'est pas comme ça qu'on traite sa future femme.
L'italien acquiesça, le sourire revenu, et releva le menton en admirant son costume impeccable, mis en valeur par cette sublime cravate argentée qu'il avait failli flanquer par la fenêtre sous l'effet du stress. Effectivement, son père avait raison. Il fallait qu'il oublier sa stupide peur et qu'il sourit. Il le devait pour celle qui serait sa merveilleuse et sublime épouse dans moins d'une dizaines de minutes. Sa future femme. Ziva DiNozzo David.
