Le Maître était sur le toit de son manoir. Il se tenait là, debout. Le ciel était d'un gris clair mélangé à du noir. La pluie s'abattait faiblement comme de la crachine avant de se transformer en averse. Mais le vent par contre, lui soufflait fortement comme une bourrasque. Les informations avaient prévenus de rester enfermés et à l'abris. Londres était désert. Ce qui fit rire d'un ricanement froid l'homme sur le toit avant de continuer à regarder l'horizon.
Il était debout sur le rebord du toit, prêt à sauter. Ses cheveux maintenant blond flottaient au gré du vent. Il avait son regard fixé sur l'horizon. Le Seigneur qu'il était lorsqu'il régnait sur Londres n'était plus présent. Il ne soignait plus son apparence comme il le faisait par le passé lorsqu'il était Premier Ministre de Grande Bretagne. Habillé d'un simple jean noir, d'un tee shirt rouge assez grand et d'un sweet noir avec en cadeau qui n'avait pas tellement disparus : les percussions dans sa tête. Ce son incessant qui le maintenait en vie.
Ce bruit c'était ses « Tambours » qui résonnaient dans sa tête... Tamtamtamtam... Tamtamtamtam... Et cela depuis sa plus tendre, enfin sa plus sinistre enfance et tout cela à cause du Vortex du Temps. Enfin quand on est juste un enfant et qu'on nous confronte à ceci on a qu'une envie de faire... Soit partir, soit rester. Il avait regardé dans ce vortex et... une sorte d'appel à la guerre, enfin ce son, ces tambours l'ont rendus fou.
Il était plongé dans ses esprits les plus lointaines. Il se rappelait de la jeune femme qu'il avait kidnappé pour faire pression sur son plus vieil ami d'enfance maintenant ennemis. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres rien au fait d'y repenser. Cette jeune femme qui l'accompagnée, rousse, pâle aux yeux vert. Qu'est ce qu'elle était devenue ?
Le Maître n'en savait rien car quand il avait soit disant disparu dans le verrou temporel de Gallifrey et qu'il est revenu juste à temps, le Docteur, Wilfried Mott et Eden avaient disparus sans laisser de trace.
Depuis les événements avec le retour non définitif de Gallifrey qu'il put empêcher avec l'aide du Docteur, il l'avait perdu... Cette jeune femme qui était la seule – et l'unique – à le supporter. Il ne savait si, elle, enfin son corps avait laisser place à une nouvelle personne... Homme ou femme... Il n'en savait rien et il n'avait pas peur de l'étrange. Car, il s'était passé en boucle les pires scénarios qui pouvait imaginer.
La pluie s'intensifiait devenant une averse mélangée avec des grondements sans éclairs..
Il était là depuis des heures jusqu'à ce qu'une odeur de passion et pourtant si particulière – que seulement lui pouvait reconnaître – était présente derrière lui. La personne était trempée. L'eau dégoulinant de ses cheveux roux sur son visage pâle.
« Qu'est ce que tu fais ?! » Hurla la personne de sa voix sanglotante en le regardant.
La voix de la personne extirpa l'homme de ses esprits. Il se retourna lentement vers la jeune femme, sans pour autant descendre de son perchoir. Il était d'un calme, il contempla la jeune femme des yeux. Il fut aussi... Septique et surprit qu'elle ne c'est pas transformer en une autre personne. Ce qui piqua la curiosité du Maître. Il eu un ricanement avant de sourire lentement.
« Je vais prendre l'étape définitif. Je dois me réveiller. Et pour cela, je dois sauter.
-Mais... Tu va mourir !
-C'est bon Eden, je connais la réponse. Ainsi que la fin de notre histoire.
-Juste... Arrête ! S'il te plaît! Tu refusera encore de te régénérer comme la dernière fois avec la présence de mon père ! Supplia cette dernière en s'approchant de lui.
-C'est juste mon esprit essayant de me garder ici ! Tu n'es pas réelle, tu es morte ! Tu n'es qu'une invention venant de ma tête ! »
La jeune femme fixa le ciel, les gouttes d'eau perlant sur son visage pendant quelques secondes. Puis enfin l'apparition d'éclairs derrière elle laissant gronder l'orage quelque minute.
Le temps avait changé et change encore.
De la pluie, une averse, de l'orage.
La rouquine qu'elle était avait prit de l'assurance et avait enlevé cette lâcheté qu'elle avait avant. Elle s'approcha du Premier Ministre avant qu'elle s'arrête non loin de lui
« Si je ne suis pas réelle.. Alors pourquoi suis-je ici?! S'il te plaît Maître... Ne fais pas ça... Tu m'avais promis de ne pas m'abandonner ! »
L'homme tilta. C'est vrai que c'était une promesse à double sens, pour elle comme pour lui.
Il sauta du rebord pour aller vers la jeune femme. Il avait entendu quelques spasmes de la jeune femme. Il avait vu dans ses yeux le désespoir qu'il lui avait causé et il avait aimé le faire ainsi que la détresse qui appelait à l'aide en vain et inutile.
Mais la seule chose ou il prenait son pied c'était de la détruire, ce qui avait changé la personne qu'elle était. Elle avait plus d'assurance, de la maturité.
Pourtant, le temps ne s'était pas arrêté à l'espace d'une micro seconde. Les minutes défilèrent mais les deux Seigneurs du Temps étaient comme immunisés. Le Maître, tout comme Eden étaient trempés de la tête aux pieds. L'eau dégoulinant de leurs mèches de cheveux. C'était comme si le temps avait été prévu pour ces retrouvailles... Un temps de chien, un temps de pluie... un temps sombre.
Il s'approcha d'elle, posant – non, attrapant – vivement des mèches rousses dans sa main. Il regarda cette chevelure rousse qu'il avait comme compagnie tout les jours. Puis il continua d'examiner la personne qu'il avait devant lui, la déchiffrant, la décrivant du regard avant de lâcher la tignasse qu'il avait attrapé dans la paume de sa main.
Puis, il posa sa main sur la joue froide et pâle de la jeune femme qui ferma les yeux au contact de la main plutôt chaude du fou. Il eu le réflexe d'essuyer ce qui y coulait le long.
« C'est bon je suis là. Compris ? Je ne te laisserais plus jamais. Jamais je ne t'abandonnerais de nouveau. Je sais ce que tu as enduré et je m'en ... Non. Cela t'as forgé de toute façon. » Dit-il de son sérieux avec une pointe de folie tout en regardant la rouquine dans ses yeux.
Puis, il attrapa le menton entre son pouce, son index et son majeur et caressa délicatement les lèvres pulpeuses d'Eden avec son pouce. Il la contempla encore. Oui, elle avait changé car avec les bouleversements qu'elle à vécu et surtout survécu, la jeune femme s'en est sortie plus mûre, rebelle et surtout elle avait adopté aussi un comportement de traître comme de la fourberie, tout en restante simple et maligne d'esprit. Il avait la sensation d'avoir à faire à une toute autre personne en face de lui.
Un sourire narquois et remplis de malice s'était affiché sur ses lèvres. Comme s'il allait encore faire d'elle sa chose – ce qu'elle était déjà par le passé – avant de prendre d'assaut et surtout son pied, les lèvres froides d'Eden et de la baiser sauvagement puis langoureusement tout en la mettant contre lui comme pour la rassurer de sa présence, la gardant dans son autre bras comme si elle était en cage quand elle était en sa compagnie. Les cœurs de l'albinos battaient en rythmes et assez vite.
Quand elle était avec lui, quand elle ressentait ce plaisir, certes malsain, il y avait comme une sorte d'altération, car quand elle est face au Maître, Eden se donner corps et âme à avec ce dernier, elle était comme « possédée ».
Il y avait ce petit plus qu'elle discerné chez le Seigneur du Temps dit déshumanisé que chez Jack Harkness.
Ainsi, avec la présence de la jeune femme, le son des Tambours devenait de plus en plus faible tout en étant toujours présent.
Ils décollèrent leurs lèvres des unes des autres et il cala la rousse contre lui comme pour rassurer une personne – ce que ferait une personne normale, ce qui n'était pas son cas – car le Maître était tout sauf un être normal et prononça encore une fois un « Jamais ».
Mais, que c'est-il passé pour en être arrivé là?
