Titre anglais : Transfigurations

Titre français : Métamorphoses

Auteur : Resonant

AncienneTraductrice : Jess HDH

Nouvelle traductrice : Angel's heaven

Couple : HP/DM

Rating : M (et même plus)

Etat actuel de la fic anglaise : Terminée. (16 chapitres + 1 épilogue.)

État de la fic en français : 1; Fini : 2, 3, 4,12,13,16 et l'épilogue;En cours : la suite 0

Résumé : Cinq ans après la défaite de Voldemort, Harry retourne en Angleterre pour participer à la réouverture de Poudlard.

Disclaimer : Cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Resonant, et la traduction du 1er chapitre à sa 1er traductrice, Jess HDH.

Le reste de la traduction à Paradise Of Readers

Avertissement : Attention, ceci est un slash ! Homophobes, veuillez vous abstenir, merci. Cette fic mérite amplement le rating M car elle contient des scènes explicites alors vous êtes prévenus, fic pour adultes !

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Nous avons tout les accords pour pouvoir traduire cette histoire

Ainsi que la reprise de ce 1er chapitre!

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Voici donc la nouvelle traduction,

Pour l'instant il y aura un chapitre par mois.

Nous espérons que vous aimerez cette nouvelle histoire!

Nous vous souhaitons très bonne lecture et n'oubliez pas de revirement!

Eni et Onarluca

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Chapitre 1 Retour à la maison

Le cinquième cabinet des toilettes pour hommes de la gare de King's Cross avait un écriteau 'Fermé pour cause de travaux' accroché à la porte depuis 1973.

Le cabinet était suffisamment large pour qu'un fauteuil roulant puisse y rentrer ; en réalité, il était même suffisamment large pour qu'une petite voiture puisse y rentrer. De temps en temps, des hommes qui s'étaient servi des cabinets adjacents signalaient qu'ils avaient entendu des bruits bizarres s'échapper de derrière cette porte vert pâle. C'était arrivé assez souvent pour que le personnel de la gare soit au courant, mais pas assez pour que les références au 'cabinet hanté' soient employées dans un autre contexte que la plaisanterie – même si les employés de nuit les plus crédules avaient tendance à satisfaire leurs besoins naturels par deux.

En ce matin de fin d'été, quiconque aurait été dans les toilettes pour hommes serait certainement allé signaler qu'il avait entendu des bruits bizarres : un pop étouffé, une série de bruits sourds, un soupir las, et même quelque chose qui ressemblait à un cri d'oiseau.

Mais personne n'était dans les toilettes pour entendre de telles choses. Et quand un jeune homme, ses yeux verts fatigués cachés derrière des lunettes à montures d'acier, sortit du cabinet, personne n'était là pour se demander avec émerveillement comment – ou pourquoi – il avait emmené une telle quantité de boites et de bagages dans ce cabinet, ou quel sorte d'animal il transportait dans cette cage recouverte d'un drap, ou comment il en était venu à avoir une cicatrice en forme d'éclair sur le front.

Plusieurs employés de gare le virent traîner sa lourde charge le long du quai numéro neuf, mais tous détournèrent la tête avant d'avoir pu croiser son regard, et par conséquent, d'être obligés de l'aider.

Personne ne se rappelait l'avoir vu monter dans un train. Il ne fallut pas longtemps avant que personne ne se souvienne plus du tout de lui.

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Harry appuya sa tête contre le dossier et soupira. Un déplacement transatlantique était plus rapide par portoloin que par avion, mais on ne pouvait pas dire que c'était plus agréable, et maintenir le sort Inconspicuus qui empêchait les Moldus de le remarquer requerrait plus d'attention qu'il ne s'y était attendu. Le bas de son dos le faisait quelque peu souffrir, et les signes avant-coureurs d'une migraine pointaient derrière ses sourcils. Réserver un compartiment du Poudlard Express était la première chose de la journée à s'être bien déroulée.

A côté de lui, Hedwige grimpa jusqu'à la porte ouverte de sa cage, sautilla sur l'appuie-tête et se mit à lisser ses plumes hérissées par le voyage. Harry lui sourit, et elle donna un coup de bec affectueux à l'une de ses mèches de cheveux. « Ca n'a pas été un voyage très facile », dit-il, « mais on est enfin de retour à la maison. »

Ca avait été reposant, la Floride. La mort de Voldemort, l'occupation de Poudlard, la rébellion des Détraqueurs, la purge du Ministère...En Floride, c'étaient des histoires qui s'étaient jouées dans les pages du Messager Divinatoire International. Pour certains de ses nouveaux collègues, son propre nom était moins connu que celui de Viktor Krum. Il se souvenait d'avoir rassemblé son courage pour rabattre ses cheveux en arrière et montrer sa cicatrice à Sunday Coneskey, qui lui avait lancé un regard sans expression, puis l'avait touchée négligemment d'un de ses longs doigts fins...

Ca avait été une bouffée d'oxygène plus que bienvenue.

Mais ce n'était pas chez lui. Et à présent, Poudlard rouvrait ses portes, et Harry revenait pour y enseigner, et tout allait aller pour le mieux.

« Ce sera différent » prévint-il Hedwige, mais il se surprit à ne pas y croire. Dans son esprit trônait Poudlard, comme la première fois qu'il l'avait vu, non affecté par la guerre et le temps.

Enfin, c'était un rêve. Mais il ferait tout son possible pour en faire à nouveau une réalité.

Les élèves étaient déjà arrivés à Poudlard, et ce train était vide, excepté quelques habitants de Pré-au-Lard qui rentraient chez eux après avoir fait un tour dans le Monde Moldu, si bien que Harry put se détendre un peu. Il ouvrit sa plus petite valise et en sortit sa robe de tous les jours, négligée depuis cinq ans au profit de shorts et autres sandales, plus pratiques pour déambuler en Floride. Tandis qu'il la secouait pour tenter d'en faire disparaître les plis, il fit tomber une feuille de papier, qui se trouvait dans sa valise, sur le sol du compartiment.

Harry enfila la robe par la tête sans prendre la peine de la déboutonner, puis ramassa le papier et le déplia pour laisser apparaître le sceau de Poudlard et l'écriture bleue foncée en pattes de mouche de Minerva McGonagall. Après les entrées en matière habituelles sur l'état de sa santé venait la partie qui avait été la cause du voyage de retour de Harry.

'Obeah Bokor m'a appris que vous aviez fait bien plus que regagner vos forces durant les cinq années que vous avez passées en tant que membre de l'Assemblée des Sorciers des Etats-Unis d'Amérique...Qu'en effet, vous aviez développé vos pouvoirs et votre discipline bien au-delà de ce que nous avons vu durant le temps que vous avez passé à Poudlard. J'ai été heureuse de l'apprendre, même si ça ne m'a pas surprise.

Il y a eu beaucoup de changements depuis votre départ en Floride. Avec la démission de Cornélius Fudge et la réorganisation du Ministère, nous avons enfin un Ministre de la Magie qui ne refusera pas de reconnaître une menace, et qui ne sera pas non plus réfractaire aux changements...Ce qui signifie que nous allons travailler main dans la main avec le Ministère, plutôt que contre lui. On ne pouvait imaginer meilleure dirigeante que Circé Stormlaw, et bien sûr, j'ai la plus grande confiance en son adjoint, Neville Londubat.'

Harry sourit. L'ascension sans précédent de Neville au sein du Ministère de la Magie, le plaçant en seconde position à l'âge incroyable de vingt-trois ans, avait même choqué ceux qui l'avaient connu comme jeune héros de guerre. Harry aurait souhaité, non sans malice, que Rogue soit encore en vie pour le voir.

'Avec l'appui de ce nouveau gouvernement, nous sentons enfin qu'il est sûr de rouvrir Poudlard, et nous rappelons un certain nombre de nos anciens élèves pour qu'ils viennent y enseigner. A cette fin, j'ai le plaisir de vous proposer le poste de professeur de Métamorphose.'

Harry parcourut rapidement le reste de la lettre : sa pension, son salaire proportionnel, ses congés payés, répondez au plus vite, veuillez agréer etc. Sunday, Tyndall et le reste de ses amis américains avaient été stupéfaits qu'il accepte un poste qui n'avait pas de salaire fixe, jusqu'à ce que Kat Bonifay ait attentivement examiné son visage et ait déclaré aux autres « Vous n'y êtes pas. Il ne veut pas grimper dans l'échelle sociale, les gars. Il rentre chez lui. »

Et tandis que le train approchait de la gare familière de Pré-au-Lard, Harry sentit son esprit s'alléger : il rentrait chez lui pour reconstruire Poudlard.

S'il avait de la chance, il serait suffisamment occupé pour oublier qu'il était le Survivant, ce dont tant d'autres se souvenaient encore.

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Au pied des énormes escaliers en pierre, Harry laissa tomber ses valises en haletant. Il avait mal aux genoux : quand était-il devenu si peu endurant ? Et qu'est-ce qu'il lui avait pris d'emmener autant de bagages ? Il était en train de regarder sa pile de valises, désemparé, quand une voix familière grogna « Il était temps que tu reviennes là où est ta place ! »

« Hagrid ! Vous allez enseigner ici, vous aussi ? ». Ses derniers mots furent étouffés par le manteau d'Hagrid, car celui-ci l'enveloppa dans une étreinte fleurant bon le fromage.

« Ca par exemple ! Tu as bien grandi pendant ton voyage aux USA, hein ? Tu n'as plus la carrure d'un Attrapeur ». Hagrid tenait Harry à bout de bras, rayonnant. « Non, je suis juste revenu pour la Cérémonie, je repars après. Je ne suis pas fait pour m'occuper des bêtes dans cet état, Harry. Je ne peux même pas t'aider à porter tes bagages. »

Il lâcha les épaules d'Harry et tendit les mains, et Harry fut choqué de voir qu'elles tremblaient. « Oh, Hagrid... »

« Ce ne sont que des blessures de guerre » fit Hagrid avec désinvolture. « Un sort d'atrophie, même si évidemment, ça ne peut pas me tuer, vu mon héritage génétique ». Harry remarquait à présent les yeux profondément creusés d'Hagrid, les rides gravées de chaque côté de sa bouche, et il sentit son estomac se contracter d'horreur. Mais Hagrid semblait aussi insouciant que s'il avait attrapé un simple rhume. « Les guérisseurs ne peuvent rien pour moi, mais ils m'ont réservé une place au sanatorium des géants, à Greater Wrenching. Je me porterai comme un charme l'été venu, tu verras. »

« Ah, Harry. Et Hagrid. Excellent ». Harry se retourna pour voir McGonagall descendre les marches. « Si nous nous dépêchons, nous pouvons tous nous retrouver dans la Grande Salle sans retarder la Répartition. Emmenons ces paquets dans vos appartements. »

Harry souleva sa plus grosse valise. « Non, non » fit-elle. « Laissez-moi faire ». Elle tapota la valise de sa baguette, et en quelques mots brefs, elle métamorphosa la poignée en une paire de pieds. Elle fit de même avec le reste des bagages et la cage de la chouette.

« Suivez Hedwige, compris ? » ordonna McGonagall aux bagages. La cage hocha du perchoir avec un air important.

« Au rez-de-chaussée, Hedwige » continua-t-elle. « Les appartements bleus, la première porte après la salle commune du personnel enseignant. Evite les escaliers et fais attention aux barrières de protection ». Hedwige se mit lentement en route, se posant de temps en temps pour permettre aux bagages, qui se bousculaient les uns les autres, de la rattraper.

« Je vais peut-être », dit Harry sur un ton dubitatif en regardant ses valises s'éloigner à la hâte, « avoir besoin d'un stage de remise à niveau. »

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Lorsque McGonagall tourna les talons en direction de la Grande Salle, Harry resta en arrière avec Hagrid, essayant de ne pas remarquer ses mouvements heurtés et ses occasionnelles grimaces.

« Tu as meilleure mine, Harry » fit Hagrid, qui était déjà un peu essoufflé. « J'étais terriblement inquiet pour toi, la dernière fois que je t'ai vu ; on aurait dit que tu pouvais à peine tenir debout...Mais tu as retrouvé des couleurs à présent. »

Harry détourna la tête, puis se força à le regarder en face. « Je vais bien à présent. »

« J'ai toujours dit que tu t'en remettrais » affirma Hagrid avec vigueur. « Tu avais juste besoin d'un peu de temps, c'est ce que je leur disais à tous. Mais ça a été une très bonne chose que tu ailles en Floride. Un peu de soleil, c'est exactement ce qu'il te fallait. »

« C'est Dumbledore qui a eu cette idée » fit Harry. « Après...après. Le Dr Bokor était un vieil ami à lui. Il m'a parlé d'une sorte de festival international de danse folklorique, je n'ai pas très bien compris au début...Et il m'a proposé de l'assister et de l'aider dans son nouveau projet. »

« C'était un grand homme, Dumbledore » renifla Hagrid, extirpant un mouchoir magenta de sa poche.

Ils étaient à peine montés sur l'estrade réservée aux enseignants dans la Grande Salle, où bourdonnaient déjà des douzaines de conversations, qu'Hagrid criait déjà « Charlie ! J'ai oublié de te dire : les jeunes griffaucons, ils vont avoir besoin de... »

Harry faillit rentrer tête baissée dans une petite jeune femme menue qui passait derrière la table, un livre ouvert à la main.

« Excusez-moi » dirent-ils à l'unisson, puis « Hermione ! ». Harry l'enveloppa dans une étreinte qui la souleva du sol.

« Ca alors ! Harry ! On n'était pas de la même taille avant que tu ne partes en Floride ? ». Hermione enfourna son livre dans un immense sac en bandoulière dès que Harry l'eut reposée.

« J'ai dû grandir au soleil, comme une plante. »

« Tu as bonne mine, Harry » dit-elle, redevenant sérieuse. « Tu es totalement remis ? Parce que c'était vraiment— »

« Je vais bien » l'interrompit-il, puis il ajouta « Tu es superbe ». Et c'était la vérité : elle avait changé de coupe de cheveux, et la couleur rosée de sa robe lui allait bien mieux que les couleurs ternes qu'elle choisissait quand ils étaient à l'école.

« Merci » fit-elle. « Je meurs d'envie de discuter avec toi. Tu es absolument affreux quand il s'agit de répondre aux lettres, tu sais. »

« J'étais occupé » s'excusa-t-il d'un air coupable.

« C'est ça. Occupé à faire bronzette nu avec une fille qui porte le nom d'un des jours de la semaine ». Elle le regarda en levant la tête jusqu'à ce qu'il s'assoit, puis le toisa, l'air faussement sévère. « Justin est en train de me rendre dingue : il écrit un livre qui relate les événements de la guerre, comme tu le sais, et il voulait le récit d'un témoin oculaire pour ton duel avec Voldemort. Je n'ai pas arrêté de lui dire que le sort Transauditum était comme un talkie-walkie moldu, que je pouvais entendre ce qu'il se passait, mais que je ne pouvais rien voir du tout...Et toi qui ne répondais à aucune de ses lettres... »

« J'étais occupé » répéta-t-il un peu plus fermement. Elle lui lança un regard pénétrant.

« Tu vas devoir en parler tôt ou tard, Harry » insista-t-elle. « Je sais que c'est dur pour toi, mais... »

« Hermione... ». Il regarda par-dessus l'épaule de la jeune femme, en quête de quelque chose pour la distraire.

Il réussit mieux qu'il ne l'aurait voulu. D'abord, il aperçut une chevelure blond pâle dans l'ombre, derrière la table des enseignants. Puis la silhouette devint plus claire. Une coûteuse robe faite sur mesure, une main parée de bijoux hors de prix, une coiffure aristocratique, une moue dédaigneuse...

N'allait-il donc jamais être libéré de Draco Malfoy ?

Hermione suivit le regard d'Harry, se redressa soudainement en s'écriant « Draco ! », et courut étreindre Malfoy. Harry la regarda, stupéfait. « Maman a envoyé un livre pour toi, et aussi des biscuits, ils sont quelque part là-dedans... »

« Ne t'en fais pas pour ça » répondit Draco en l'étreignant avec force. Harry en eut la rage au ventre. Depuis quand Hermione était en si bons termes avec Malfoy ? « Je veux juste savoir une chose : est-ce que Mme Spenser a réussi à trouver la dent de Bratleigh ? »

« Oh oui, il s'est avéré qu'elle se trouvait dans l'avant-bras de son petit frère. Mais et toi, comment tu t'en sors sans tes crayons mécaniques ? »

« Les Crayons Magiques de Musgrove sont presque aussi bien, mais un peu en dessous quand même... ». Harry regardaient ces deux têtes penchées l'une vers l'autre, une brune, une blonde. Ils étaient exactement de la même taille, telles deux figurines assorties. Il avait dû se passer quelque chose d'extrêmement bizarre pendant qu'il était en Floride.

Harry constata avec dédain que Malfoy affectionnait toujours son apparence de barde sorcier sorti tout droit d'un conte : des cheveux blonds tombant sur les épaules, une robe prune foncé, dont le col était outrageusement brodé de la même couleur, des mains fines, chargée d'anneaux d'argent. Harry ne se souvenait pas que sa bouche était aussi rouge.

Malfoy leva la tête et surprit le regard d'Harry ; quelque chose traversa son visage, qui n'était pas vraiment le sourire méprisant attendu. Hermione le traîna par le bras. « Harry vient d'arriver des USA, Draco. Il n'a dit à personne qu'il venait, je pense qu'il a oublié comment on écrit une lettre... »

« Il a oublié beaucoup de choses, j'imagine » fit Malfoy d'une voix traînante, mais il tendit tout de même la main. « Potter. Bienvenue. »

Bon sang, même sa poignée de main, languissante et insistante à souhait, semblait receler une insulte.

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McGonagall se leva, et Harry réalisa tout à coup que la Grande Salle étaient remplie d'enfants assez agités. Tout le monde s'assit en grande hâte, et le temps que Harry remarque que Malfoy s'était installé entre Hermione et lui, il était trop tard pour changer de place, car McGonagall avait pris la parole.

« Après cinq longues années, nous voyons à nouveau la Grande Salle remplie d'élèves ». Elle avait la voix plus rauque que jamais. Il se tourna vivement pour la regarder, et surprit ce qui pouvait fort bien être des larmes dans ses yeux. « Je pense parler au nom de nous tous, à cette table, en disant que vos visages sont l'une des plus belles choses que j'ai jamais vue ». Elle fit une pause pour se reprendre, et quand elle parla à nouveau, ce fut d'une voix plus normale.

« Nous avons une longue Répartition qui nous attend, et je suis sûre que tout le monde est impatient de continuer ce banquet. Mais tout d'abord, j'aimerais vous présenter les enseignants, étant donné que nous sommes, pour la plupart, des étrangers pour vous. »

Elle commença avec les quatre professeurs qui étaient assis de chaque côté d'elle au centre de la table en forme de U. « Michelle Verte, professeur de Botanique et directrice de la Maison Poufsouffle. Remus Lupin, professeur de Défense contre les Forces du Mal et directeur de la Maison Gryffondor. Madeleine Aerie, directrice adjointe, professeur de Potion et directrice de la Maison Serpentard. Et Cypherus Summs, qui a gentiment accepté de reprendre du service pour enseigner l'Arithmancie et s'occuper de la Maison Serdaigle. »

Elle présenta ensuite l'autre partie de la table. « Olivier Dubois, entraîneur de Quidditch et moniteur de Transplanage ». Une salve d'applaudissements s'éleva du côté des élèves les plus âgés. « Pénélope Deauclaire, bibliothécaire. Daisy MacMillan, professeur de Divina— oui, Daisy ? »

« Phoenix Skye, s'il vous plaît, madame la directrice ». Le nouveau professeur de Divination était plus jeune qu'Harry, avec une masse de cheveux bouclés cuivrés et une robe décorée avec des motifs assez criards oranges et roses. Elle avait une fleur piquée dans les cheveux, derrière l'oreille.

« Très bien ». La voix de McGonagall trahissait son avis quant à ce changement de nom. « Ursa Polaris, professeur d'Astronomie. Et Pedantius Binns, professeur d'Histoire de la Magie ». Harry se demanda combien de cérémonies de Répartition il faudrait au professeur Binns pour remarquer qu'il ne pouvait pas manger.

« De l'autre côté : Charlie Weasley, professeur de Soins aux Créatures Magiques. Sofia Andriescu-Weasley, notre infirmière, que vous ne rencontrerez pas de sitôt, du moins je l'espère ». Harry leva la tête, surpris par le nom. Une des lettres de Ron avait dû lui annoncer le mariage de Charlie. « Harry Potter, professeur de Métamorphose ». Il y eut des murmures étouffés quand le nom de Harry fut prononcé, et il se tendit en voyant quelques élèves tendre le cou pour le regarder de plus près.

McGonagall haussa un peu le ton pour couvrir le bourdonnement de voix. « Draco Malfoy, professeur d'Etudes Moldues. »

Harry était tellement occupé à s'étrangler avec son jus de citrouille qu'il entendit à peine McGonagall présenter Hermione comme le nouveau professeur d'Enchantements.

« A présent », annonça McGonagall par-dessus le bruit ambiant, « Nous allons sans plus attendre passer à la Répartition, vu qu'il y a cinq années d'élèves qui attendent d'être affectés à une Maison, alors commençons. »

Le Choixpeau, qui sembla comprendre la nécessité de se hâter, raccourcit de moitié son poème introductif, puis McGonagall se mit à appeler les élèves. La poignée de sixième et septième années qui avaient déjà été répartis levèrent la tête et arrêtèrent de discuter. « Banks-Martin, Jonathan. »

« Alors, Potter » fit Malfoy à voix basse, tandis qu'un garçon à l'air hautain était affecté à Serdaigle. « Tu as aimé faire de la magie pour une bande de surfeurs ? »

Harry se retint à grand peine de répondre, comme à l'époque où il avait quatorze ans, tandis que McGonagall continuait « Bates, Niamh. »

« Harry aidait à ouvrir la première école de sorcellerie des USA depuis Salem, Draco ! » intervint Hermione avec enthousiasme de l'autre côté. « Quand nous voulions lui écrire, nos hiboux devaient transmettre les lettres aux oies des services transatlantiques, parce qu'un hibou n'aurait jamais pu faire tout le voyage jusqu'à Disney World... »

Malfoy éclata de rire. « Disney World ? ». McGonagall lui lança un regard noir, et il baissa la voix. « Devrions-nous nous préparer à une attaque de souris magiques ? »

« Reconnais quand même que c'est une couverture parfaite » fit Hermione. « J'ai lu qu'ils lançaient des feux d'artifice chaque nuit, et qu'il y avait des parades tous les jours. Donc peu importe ce que les gens voient, ils ne suspecteront jamais quoi que ce soit. »

« Le Royaume de la Magie » suggéra hardiment Harry. Beauchamp, Simon arrêta de prendre des notes le temps d'être envoyé à Poufsouffle. Malfoy eut un sourire narquois. Il avait retroussé les manches de sa robe, laissant nus ses pâles poignets. Et sur son bras gauche, Harry aperçut un bout de la Marque des Ténèbres, sa face grimaçante sortie tout droit d'un cauchemar.

Malfoy surprit le regard de Harry et retourna le bras. « Quoi, tu croyais que ce n'était qu'une rumeur, Potter ? »

Après toutes ces années, cette marque donnait encore la chair de poule à Harry. « Je croyais que même toi, tu aurais honte d'exhiber une telle chose » rétorqua-t-il d'une voix glaciale. Cabot, Jasmine courut vers la table des Serpentards, sa robe voletant derrière elle.

Malfoy leva les yeux au ciel. « La honte n'a rien à voir là-dedans, Potter » dit-il. « Tout ce qui est important laisse une marque quelque part. Tu ne l'as pas encore compris ? ». Il regarda avec insistance le front d'Harry.

Cependant, avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, il surprit un autre regard acéré de McGonagall. « Dozier, Mignonette » appela-t-elle bien plus fort que nécessaire. Harry dut se contenter de foudroyer Malfoy du regard, puis de se plonger dans la Répartition.

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Des heures semblaient s'être écoulées avant que Young, Lydia ne prenne place au bout de la table des Poufsouffle, triturant toujours nerveusement une tresse couleur caramel. Puis les élèves, qui commençaient à s'agiter et à murmurer entre eux, redevinrent silencieux, à part quelques halètements et cris aigus, quand les fantômes entrèrent dans la salle en flottant.

Nick Quasi Sans Tête et le Moine Gras, la Dame Grise et le Baron Sanglant...Tous les fantômes familiers des quatre Maisons glissaient dans les airs...et en dernier, ses yeux fantomatiques pétillant de malice, venait Albus Dumbledore.

A cette vue, Harry eut des picotements dans les mains. Dumbledore fit le tour des tables des élèves, puis s'éleva jusqu'à l'estrade pour saluer les professeurs. Il n'était pas émacié, contusionné et chancelant, comme il l'avait été à la fin, mais avait exactement la même apparence que lors de la première Cérémonie de Répartition de Harry, depuis les lunettes au bout de son nez jusqu'aux bottes à talons hauts ; simplement, il était argenté, transparent comme de la fumée.

Tout comme les autres fantômes, il semblait apporter avec lui un souffle froid et humide, une sorte de brouillard portable. Les cheveux d'Harry se dressèrent sur sa nuque.

Il sentit tout à coup une douleur aiguë dans les côtes, et sursauta : Hermione avait contourné Malfoy pour lui donner un coup de coude. Il prit une profonde inspiration, qui était presque un halètement. Une autre, encore une autre, jusqu'à ce que tout risque d'évanouissement soit écarté. Il leva à nouveau la tête, toujours pantelant.

Le fantôme de Dumbledore le regardait avec ce même mélange à la fois agaçant et réconfortant de clairvoyance et de gaieté qu'il affichait toujours quand il était vivant, et il lui fit un clin d'œil. « Bienvenue, mon garçon » dit-il, et il s'en alla, tel un nuage porté par le vent.

Malfoy, le visage dépourvu d'expression, observait Harry – prenant note de sa faiblesse, sans aucun doute. Quand Harry réussit enfin à reprendre ses esprits et à lui rendre son regard, le blond haussa un sourcil. « Eh bien, Potter » dit-il en poussant un verre de jus de citrouille dans sa direction. « On dirait que tu as vu un fantôme. »

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Harry détourna la tête devant l'air inquisiteur de Malfoy et le visage compatissant d'Hermione, et remarqua que son assiette était remplie de nourriture. A l'aveuglette, il coupa un morceau de saucisse et le mangea, et il sentit aussitôt une bouffée de chaleur l'envahir. Un vrai repas ! Un repas qui fleurait bon la maison ! Un repas qui n'était pas uniquement composé d'une pizza ! Le tourbillon des émotions qu'il ressentait était étourdissant ; il cadenassa sciemment une partie de son esprit et, soulagé, il s'immergea dans la délicieuse impression qu'il avait, pour le moment, de ne ressentir rien d'autre que la faim.

Les élèves, eux aussi, mangeaient comme s'ils mouraient de faim depuis des mois. Harry se souvenait vaguement de quelques-uns d'entre eux : la sœur cadette d'Hannah Abbott était en train de faire passer des plats de nourriture aux nouveaux Poufsouffles, et la grande et gracieuse jeune fille à la tête des Gryffondors devait être Macy Prewitt, qui avait eu le béguin pour lui – ce qui avait été fort embarrassant –, quand il était en septième année, alors qu'elle n'était qu'une petite boutonneuse de douze ans.

Il y avait beaucoup de places inoccupées à toutes les tables, mais il y avait tout de même un assez large choix d'élèves. Former une équipe de Quidditch, voilà un sujet sans danger auquel penser.

Bien entendu, c'étaient tous des débutants, même les plus âgés, mais c'était un handicap que toutes les Maisons partageraient. Il y avait plusieurs choix prometteurs à Gryffondor. Jack Talos, un garçon grand et musclé d'au moins quinze ans, qui semblait se balader avec une étiquette 'Numéro 1 des Batteurs' collée sur le front...Aoife Murphy, une fille constellée de taches de rousseur au regard alerte de Poursuiveur...et si Taliesin Jones était aussi rapide qu'il était petit, il avait l'étoffe d'un merveilleux Attrapeur.

Il se pencha par-dessus Malfoy pour regarder Hermione. « Les petits Gryffondor ont l'air bien » dit-il.

« Oui » fit Malfoy avant qu'elle n'ait pu répondre. « Ils ont l'air presque tous assez intelligents pour ne pas sauter d'un toit sur un pari. »

Harry sentit sa mâchoire se contracter. Il souhaitait vraiment que Malfoy change de disque ; il était épuisé par son voyage et ne se sentait pas capable de se contrôler indéfiniment.

Hermione toutefois, continua comme si c'était la suite d'une conversation qu'ils avaient déjà eue auparavant « Oh Draco » fit-elle. « Les Serpentards seront très bien. Ils sont jeunes, c'est tout. »

« Jeunes » répéta-t-il dédaigneusement. « Regarde-les. Des faux jetons paranoïaques, le stéréotype même des sujets doués, quoi. »

Harry suivit son regard jusqu'à la table des Serpentards. La plupart avaient en effet l'air de cacher quelque chose, mais ce n'était pas nouveau, n'est-ce pas ?

« Il y avait un temps », continua Malfoy, « où les Serpentards attiraient les serpents...pas les chacals. »

« Pas quand tu y étais alors » fit Harry sans pouvoir sans empêcher.

« Harry ! »

Mais Malfoy ne s'arrêta même pas. « Ce ne sont pas que les Serpentards d'ailleurs. Regarde les Serdaigles. Que des petits Je-Sais-Tout avant l'heure. Et Poufsouffle...On dirait qu'ils vont rendre l'âme à force d'être aussi sérieux ». Harry entendit Hermione tenter de réprimer un gloussement.

A présent, McGonagall prodiguait aux élèves les mises en garde habituelles : ne pas aller dans la Forêt Interdite, ne pas se risquer à sortir après le couvre-feu. Il y eut bien plus que les mises en garde habituelles, en vérité. « Vous verrez des barrières à des endroits qui sont toujours considérés comme dangereux. En particulier, le périmètre autour de l'ancienne salle des Potions est interdit d'accès à tous les élèves, ainsi qu'aux professeurs. Je n'insisterai jamais assez sur l'importance qu'il y a de tenir compte de chaque barrière que vous verrez. Tout élève surpris en train d'essayer de franchir une barrière sera renvoyé sur le champ ». Harry regarda autour de lui, espérant que les barrières se repéraient facilement, car pour l'instant, il n'en avait vu aucune.

« Les Gryffondors ne sont pas trop mal, enfin, autant que des Gryffondors puissent l'être », poursuivit Malfoy, en hochant la tête en direction de Lupin, « car Fenris (1) connaît l'histoire de cet endroit ». Harry serra les dents en entendant ce surnom cruel. « Mais les autres Maisons...Regarde-les. Je te l'avais dit, Mione. Ce ne sont que des parodies d'elles-mêmes. »

Hermione lança à Harry un regard faussement impatient par-dessus la tête de Malfoy. « Draco croit que le Choixpeau réagit en quelque sorte aux vœux des directeurs de Maison » expliqua-t-elle. « Et il est mécontent du choix de la directrice concernant lesdits directeurs de Maison. »

Ce n'était pas la peine de se demander qui Malfoy pensait être mieux placé pour être à la tête des Serpentards, se dit Harry tandis que la table se débarrassait pour pouvoir accueillir le dessert – non, le pudding pardon. (2)

Un Malfoy était désespérément imbu de lui-même, de la naissance à la mort. C'était étrangement rassurant de voir que certaines choses n'avaient pas changé.

A suivre...

(1) Fenris (ou Fenrir) est, dans la mythologie nordique, un immense loup qui, selon la prophétie, serait responsable de la destruction du monde.

(2) Dessert se dit 'dessert' en américain, mais 'pudding' en anglais. Harry, ayant vécu 5 ans en Floride, emploie parfois des mots américains à la place de mots typiquement anglais, et la comparaison des deux termes n'est pas facile à traduire. Vous m'excuserez donc, j'espère ;)