Bon ben ce qui devait arriver arriva. J'ai osé écrire du sin de squelettes. Je vais définitivement finir en enfer. Je blâme les hormones qui ont été terribles dernièrement.
Donc ouais, NSFW, Edgeberry et Honeymustard. Par contre les ecto-langues et ecto-pénis ça me tue, alors on a plutôt du soul sex et une anatomie de squelette bien détaillée pour le coup. J'avertis d'avance pour pas qu'il y en ait qui soient déçus.
Faudrait vraiment que je retourne sur mes fifics de fluff, moi. 7000 mots pour cette merde qu'est-ce que je fous avec ma vie wtf. En tout cas. Enjoy!
O*O*O*O*O*O*O*O*O
C'était une étrange découverte. Bien trop étrange.
Il disait s'appeler Sans, comme son frère… et pourtant il n'aurait pas pu être plus différent. Les dents pointues (dont une dorée), les "yeux" rouges, les vêtements noirs… mais surtout, cette attitude de merde.
Papyrus avait trouvé ce Sans étalé dans la neige, derrière la maison. Il y avait eu un bruit étrange, puis le son amorti de quelqu'un qui tombe dans la neige. Papyrus avait pris le temps de bien écraser sa cigarette dans le cendrier, de s'étirer longuement en faisant craquer ses os, avant de se lever finalement et de se traîner les pieds dehors jusqu'à l'arrière de la maison. Il avait espéré que la source du bruit aurait eu le temps de s'en aller, mais malheureusement il avait trouvé un squelette bien évanoui.
Il avait donc appelé son frère pour l'aider à le transporter à l'intérieur. Son petit frère était très excité par cette situation, comme on pouvait s'y attendre, mais Papyrus ne se sentait pas aussi emballé. Et ses soupçons se confirmèrent quand l'autre se réveilla.
-... boss?
Papyrus sommeillait à moitié, assis par terre appuyé contre le divan où ils avaient allongé l'inconnu. Le son de sa voix le réveilla aussitôt, et il se tourna vers lui.
-Ah non, c'est pas Papyrus. Z'êtes qui, où est-ce que je suis?
-Mon nom c'est Papyrus, et tu es chez moi, à Snowdin.
-Tu peux pas être Papyrus…
-Ben… oui…
Il fallut un moment pour démêler la situation, entre Papyrus qui était bien Papyrus, mais pas le Papyrus de l'autre, qui s'appelait Sans, mais qui n'était clairement pas son Sans… et en conclure que les univers parallèles, c'était bien compliqué tout ça.
-Et comment es-tu arrivé ici?
-J'sais pas. J'ai téléporté dans un moment de panique. Quelque chose allait pas. Puis j'me suis réveillé ici.
-Tu crois que tu pourras partir de la même manière?
-J'me sens la magie à plat, j'essaierai plus tard… euh…
-Tu peux rester ici le temps de te reposer, Red.
-Red?!
-Tu as le même nom que mon frère, alors je t'ai trouvé un surnom, ça te plaît?
Le petit squelette rougissait à vue d'oeil, et de la sueur dégoulinait de son crâne. Il avait une expression de profond malaise, mais il finit par hocher légèrement la tête.
-Ça va.
-Diiiiiiiiiiiiiiiiiiis on peut le garder avec nous, Papy?
Sans venait de revenir dans la pièce, avec toute son énergie habituelle. Il avait dû entendre leurs voix. Papyrus était habitué à l'attitude de son frère, mais Red semblait décontenancé.
-Ça ne marche pas comme ça, Sans…
-Tu me prends pour un chien perdu ou quoi? s'exclama Red.
Il y eut un moment de silence gêné, que Sans finit par briser.
-Oh je suis désolé, je ne voulais pas dire ça comme ça! Mais je n'avais jamais vu d'autre squelette comme nous, et j'aurais voulu que tu restes à dîner pour te faire goûter mes tacos, et je voudrais te montrer ma collection de figurines, et te montrer les environs, et…
Sans n'avait pas trop bien suivi cette histoire de mondes parallèles et il ne s'en souciait pas. Il ne voyait que l'ami potentiel devant lui, et Papyrus trouvait ça très touchant. Il sourit en voyant Sans qui tentait de donner un calin à Red… et Red qui tentait mollement de le repousser en marmonnant des injures. Il avait un mauvais caractère, mais pas un mauvais fond, ce Sans d'un autre monde.
O*O*O
Finalement, Red n'était pas capable de se téléporter dans son monde. Les choses n'allaient pas être simples. Papyrus se disait qu'en bidouillant les machines au sous-sol, selon ses anciennes théories des mondes parallèles, il pourrait peut-être débloquer quelque chose. Red avait aussi des connaissances scientifiques, mais il ne semblait pas très enthousiaste à l'idée de revenir chez lui. Il assistait Papyrus en lui passant des outils, ou en lâchant un conseil de temps à autre, mais rien de plus.
-Tu n'es pas plus pressé de revenir chez toi? demanda Papyrus alors qu'il prenait une pause cigarette. Tu as un Papyrus qui t'attend de ton côté aussi, non?
-Hm… le boss se débrouillera probablement mieux sans moi. C'est ce qu'il dit toujours.
Red gardait les yeux baissés. Il fumait une cigarette que lui avait donné Papyrus. Cette façon d'appeler son frère "boss", toutes ces cicatrices et craquelures sur tous ces os, et le peu qu'il disait à propos de son monde… ça ne devait pas être un endroit très joyeux, et sa vie devait l'être encore moins.
-Et toi? Tu peux te débrouiller sans lui?
Red marmonna quelque chose d'incompréhensible et jeta son mégot par terre avant de l'écraser d'un coup de botte et de quitter l'atelier. Papyrus regarda la machine dimensionnelle. Peut-être qu'il ne voulait vraiment pas revenir chez lui… peut-être qu'il valait mieux qu'il n'y retourne pas…
Est-ce que le monde serait vraiment déséquilibré si Red restait ici?
O*O*O
Cela faisait maintenant plusieurs jours que Red vivait avec eux. Il dormait sur le divan; Papyrus avait proposé son lit, mais Red avait vivement refusé.
À part le ressort qui s'enfonçait dans son dos de temps en temps, ce n'était pas si mal, se disait-il. Mieux que chez lui où le matelas avait tellement servi de punching bag qu'il en était inutilisable. Il dormait par terre, là-bas. Chez lui.
Ce monde-ci était déstabilisant. Papyrus et l'autre Sans n'avaient eu qu'à dire qu'ils recevaient leur cousin venu de New Home, et tout le village y a cru sans poser plus de questions. On lui souriait, on l'acceptait sans poser de questions. Personne ne l'avait encore attaqué, et il semblait que personne n'ait l'intention de le faire.
C'était un monde en paix. En tout cas, s'il y avait un conflit quelque part, il ne l'avait pas encore trouvé. Tout était simple, tout était… rose, sucré, écoeurant.
Et ces deux frères qui étaient complètement à l'opposé de lui et de son frère, bien qu'ils aient les mêmes noms… Ils avaient l'air si faibles. Le petit passait son temps à faire des calins au grand, quand il ne courait pas partout dans la forêt pour "recalibrer les puzzles". Et le grand qui essayait de l'aider à retourner chez lui, malgré sa paresse évidente…
La ressemblance physique de ce Papyrus avec le sien était frappante. À part qu'il lui manquait les cicatrices et les fêlures de son crâne. Et qu'il avait l'air beaucoup trop détendu, trop calme. Et les cigarettes. Son Papyrus n'aurait jamais touché à des cigarettes. "C'est beaucoup trop vulgaire," disait-il, "ça te va bien, Sans." Au moins ici il pouvait fumer sans se faire harceler. Juste une de temps en temps. Ça lui faisait du bien.
Il se sentait bien dans ce monde, mais le simple sentiment de se "sentir bien" lui était totalement inconnu. Il ne pouvait pas, il ne voulait pas relâcher sa vigilance.
Il se releva du fauteuil et monta à la chambre de l'autre Sans. Il ouvrit la porte sans faire de bruit. Les deux frères dormaient là, blottis l'un contre l'autre. Complètement vulnérables. Leurs âmes rêveuses clignotaient sous leurs t-shirts de nuit. Red eut la tentation, pendant un moment, de les attaquer. Juste pour voir ce qui se passerait. Ses orbites s'illuminèrent de plus en plus. Il respirait de plus en plus vite.
-... Red? C'est toi?
Papyrus s'était réveillé, et avait marmonné son nom. Red essuya vivement la sueur sur son front avec la manche de son manteau.
-T'arrives pas à dormir, Red?
-Heu… ouais…
Red acquiesça, ne trouvant pas de meilleure explication à sa présence dans cette chambre au beau milieu de la nuit. Papyrus se tourna sur le dos et lui fit signe de s'approcher. Red obéit.
-Il y a encore de la place pour toi, viens dormir avec nous.
-Quoi?!
-Chhh… tu vas réveiller Sans. Allez, viens.
Hésitant, suant, Red finit par enlever son manteau et par s'installer à côté de Papyrus, qui avait gardé un bras sous lui pour mieux le serrer contre son torse. Red se sentait inconfortablement tendu, collé comme il l'était contre Papyrus, et avec le petit de l'autre côté du grand squelette.
Il reconnaissait le corps de son frère contre le sien malgré lui. Ses longs os, la forme particulière de sa cage thoracique. Mais le boss ne l'aurait jamais laissé le toucher aussi longtemps comme ça. Et c'était une pensée étrangement excitante que de pouvoir se coller contre ce corps si étrangement familier… comme il en avait toujours rêvé.
Entre son frère et lui, c'était toujours les insultes et les coups. Ils restaient ensemble par habitude, simplement parce qu'ils savaient mutuellement qu'ils ne se tueraient pas dans leur sommeil, ce qui était à peu près la chose la plus rassurante qu'on pouvait dire de quelqu'un dans leur monde. Mais il aurait voulu quelque chose de plus, une chaleur, un contact, quelques mots de réconfort, peut-être…
Mais ces deux idiots ne le connaissaient que depuis quelques jours à peine, et déjà ils l'acceptaient dans leur lit, ils lui faisaient assez confiance pour dormir en sa présence. C'était inconcevable. Encore une fois, la tentation de simplement les tuer sur place pour leur donner une leçon s'insinua à l'esprit de Red... mais il la repoussa bien vite.
Ce n'était pas si inconfortable d'être serré contre Papyrus comme ça, finalement. Une douce chaleur se propageait. C'était ce qu'il avait toujours voulu, sans jamais oser se l'avouer. Il se détendait, et se sentait plonger dans le sommeil.
O*O*O
Lorsqu'il se réveilla, Sans vit le visage endormi de son frère, comme la plupart des matins. Mais en se redressant pour s'étirer, il vit aussi celui de Red. Quelle bonne surprise! Il avait dû les rejoindre au milieu de la nuit. Un vrai chat celui-là!
Il fit très attention pour ne pas les réveiller en sortant du lit, qui était bien rempli avec trois squelettes dessus. Son frère dormait toujours beaucoup, mais il le réveillerait plus tard, comme d'habitude. Red… il n'avait pas l'air de très bien dormir la plupart du temps. Comme s'il faisait des cauchemars. Mais il avait l'air tellement bien, niché comme ça contre Papy! Pour une fois, il avait l'air détendu. Le sourire de Sans s'élargit en les voyant ainsi.
Il descendit à la cuisine pour se faire un petit déjeûner qu'il avala rapidement, prit sa douche, se brossa les dents, enfila son costume de sentinelle et son foulard bleu, fit quelques exercices matinaux. Voilà, il était prêt à commencer la journée! Est-ce qu'il verrait un humain aujourd'hui?
Sans chantonnait en marchant dans la neige à grandes enjambées. Il avait neigé pendant la nuit, et il traçait son propre chemin tout neuf. Il adorait ça. Il faudrait déblayer les puzzles, mais ce n'était pas grave, il était habitué. Il avait déjà pris une pelle dans l'atelier pour ça.
Il repensait à la machine dans l'atelier. Celle sur laquelle Papy travaillait depuis que Red était arrivé. C'était une vieille machine, il lui semblait qu'elle avait toujours été là, et Papy avait longtemps travaillé dessus avant d'abandonner. Mais Red lui avait donné la motivation de continuer. Sans en était tellement heureux!
Mais à bien y penser, cette machine ne servirait-elle pas à renvoyer Red chez lui? Et si Red n'était pas là, Papy ne serait plus motivé à travailler, non? Sans réfléchit en pelletant la neige qui s'était accumulée sur ses puzzles. Il aimait beaucoup Red, et il aimait surtout voir son Papy aussi motivé. Et Papy avait aussi l'air de vouloir garder Red avec eux, malgré ce qu'il en avait dit le premier jour. Pourquoi est-ce qu'il fabriquait cette machine, finalement?
Sans eut l'idée en revenant de sa patrouille matinale. Il n'avait qu'à briser la machine. Papy se trouverait bien autre chose à faire, et Red resterait là. C'était le meilleur plan.
Content de son idée, Sans jeta un coup d'oeil dans la maison, où il n'entendait rien, signe que les deux dormaient encore, avant d'aller dans l'atelier. Armé de sa pelle et de sa magie, il donna un grand coup dans la machine… qui explosa!
O*O*O
Papyrus entendit un grand bruit dehors, derrière la maison. Irrité, il se précipita dehors… et il vit son frère étalé par terre, évanoui. Étrangement vêtu, mais des squelettes comme eux il n'en connaissait pas d'autres…
Non, ce n'était pas son frère. Ses os étaient lisses, presque luisants, sans aucune fêlure. Il lui ressemblait pourtant beaucoup. Papyrus hésita un moment avant de prendre l'inconnu dans ses bras. Il était si léger, si petit. Comme son frère. Comment cet inconnu osait-il lui ressembler autant? Inconcevable.
Son frère, qui avait disparu depuis quelques jours déjà. Papyrus n'était pas très inquiet, il lui était déjà arrivé de s'absenter pendant des semaines, mais c'était toujours après une grosse dispute, et là il n'y avait rien pour justifier cette absence. Et l'apparition de ce squelette qui lui ressemblait tant lors d'une de ces absences était une étrange coïncidence…
Papyrus décida d'enfermer son prisonnier dans la remise. Il l'interrogerait lorsqu'il se réveillerait.
Le grand squelette retourna inspecter l'arrière de la maison. Il avait bien entendu un bruit d'explosion, mais il ne semblait y avoir aucun dégât sur la maison, ni aux arbres. C'était étrange.
Il réfléchissait à la situation, et à ce qu'il conviendrait de faire, quand il entendit un bruit de pas derrière lui. Il se tourna vivement pour voir le petit squelette qui le fixait, avec des étoiles qui illuminaient ses orbites illuminées de magie bleue.
-Papy?
-Comment as-tu pu sortir de la remise?
-Le loquet était posé à l'envers…
Maudissant la maladresse de son frère, Papyrus s'avança vers le petit squelette de façon menaçante. Celui-ci ne semblait pas inquiet, le regardant toujours avec ces orbites pleines de lumière étoilée…
-Qui es-tu?
-Je suis Sans. Toi tu es Papyrus le boss, n'est-ce pas? Je pense que je suis dans le pétrin…
"Probablement plus que tu le crois, stupide petit tas de magie bleue," se dit Papyrus. Mais le petit en savait déjà plus que lui sur la situation, visiblement.
-Comment oses-tu utiliser le nom de mon frère?
-C'est le mien aussi! répliqua le petit d'un air exagérément outré.
-Est-ce que tu aurais vu mon frère, par hasard, petit Sans bleu?
-Oui… il était chez moi. Je pense qu'il dort encore.
-QUEL PARESSEUX! Peux-tu m'emmener chez toi? Je vais venir le chercher, ce sac d'os puants...
-Je… ne crois pas que ça va être si simple, répondit le petit.
Et les explications les plus embrouillées que Papyrus eut jamais entendu commencèrent. Mais il finit par comprendre qu'il y avait un problème dans les mondes parallèles, et que les Sans avaient échangé de place d'une manière ou d'une autre, et qu'il serait difficile de les faire reprendre leur place puisque la machine pour le faire était maintenant brisée.
-Alors voilà, je risque d'être ici pour un moment… est-ce que je peux prendre la place de Red, je veux dire ton Sans… s'il-te-plaît, boss?
Papyrus se sentit rougir en s'entendant appeler ainsi. Tout le monde dans les environs l'appelait "boss", mais ce Sans le disait avec tellement d'innocence, tellement de respect, tellement de candeur, qu'il se sentait rougir bien malgré lui.
-TU CROIS QUE JE VAIS TE LAISSER ENTRER CHEZ MOI? Tu peux te contenter de la remise.
-Merci beaucoup, boss!
Et il fila dans la remise en courant.
-HÉ! BLUE, REVIENS ICI!
-Moi?
-Vous appelez mon Sans "Red. Alors toi tu es "Blue".
-D'ac, boss!
-REVIENS ICI, BLUE!
Le petit accourut. Papyrus se sentait étrangement confortable avec ce faux petit frère sorti de nulle part. Il était tellement plus obéissant, tellement plus énergique que le sien… il semblait déjà plus serviable, plus désireux de plaire…
Il pourrait lui être utile.
O*O*O
Red ne comprenait pas la réaction de Papyrus. Ils s'étaient réveillés à cause du vacarme de l'explosion de la machine dimensionnelle, et vraisemblablement Sans avait été pris dedans… mais Papyrus n'avait pas l'air de s'en faire plus que ça. Il ramassait les morceaux éparpillés un peu partout et les observait calmement.
Ils n'avaient pas trouvé de tas de poussière, ce qui était bon signe… mais Sans restait introuvable. Et le pire était envisageable: il avait probablement été transporté dans une autre dimension… dans sa dimension. Mais lorsque Red avait fait part de cette idée à Papyrus, celui-ci avait simplement répondu:
-Oui, c'est ce que je pensais aussi.
-Mais tu ne comprends pas, si ton petit frère est dans mon monde, mon frère ne fera qu'une bouchée de lui! Les petits monstres faibles se font tuer sans merci, chez moi!
Papyrus s'était redressé lentement avant de s'approcher de Red et de se pencher vers lui. Son sourire était devenu inquiétant, et une lueur orange enflammait son oeil droit.
-Ne traite plus jamais mon frère de "petit monstre faible", compris?
Tétanisé, Red se contenta de hocher la tête. Papyrus se redressa aussitôt, reprenant son air détendu habituel. La flamme orange s'était éteinte.
-Bon, alors aide moi à récupérer ces pièces et arrête de dire des conneries, OK?
Et Red obéit aussitôt. Il en tremblait encore. Qu'est-ce que c'était que ça?! Cette aura meurtrière qu'il avait ressentie? Même son Papyrus à lui, dans son monde où c'était "tuer ou être tué", n'arrivait pas à égaler ce niveau de menace.
Il venait peut-être de trouver l'anguille sous roche, finalement… et ça l'excitait foutrement.
O*O*O
Blue s'amusait tellement avec le Papy boss! Même si sa maison lui manquait, il était content d'être là, et de pouvoir jouer avec lui comme ça. Ses puzzles étaient impressionnants (il les appelait des pièges, mais bon, c'était à peu près la même chose), il cuisinait très bien, et il savait toutes sortes de choses super intéressantes. Blue ne se lassait pas de le suivre et de l'écouter parler de sa voix forte et rauque. Parfois, quand il posait des questions, les réponses du boss ressemblaient plutôt à des insultes, mais ce n'était pas plus grave que ça. Au moins il apprenait de nouveaux jurons!
Il n'y avait qu'une seule chose qui le tracassait… Blue aurait voulu donner un calin au boss, pour lui montrer qu'il l'aimait bien, comme il le faisait avec à peu près tout le monde. Mais le boss l'esquivait ou le repoussait à chaque fois. Et il lui disait de ne pas faire ça, en l'insultant.
Mais Blue voulait vraiment montrer son affection à son nouvel ami, et il décida donc d'essayer de le prendre par surprise. Il lui sauta donc sur les épaules, par derrière. Ses jambes ne touchaient plus le sol, il entoura la taille du boss avec. Celui-ci se débattait, mais la poigne de Blue autour de son cou et de sa taille était bien trop serrée.
-LÂCHE-MOI ESPÈCE DE DEMEURÉ! J'AURAI TA PEAU SI TU CONTINUES!
Mais Blue riait et restait là. Le boss finit par se calmer au bout de quelques minutes de hurlements et d'agitation. Comme si sa batterie était épuisée, et qu'il avait abandonné. Blue en profita pour grimper un peu plus haut, et s'asseoir sur les épaules du boss. Il avait une belle vue du village de là-haut!
Il lui fallut un moment pour convaincre le boss d'avancer ainsi, mais il finit par l'écouter, et Blue lui fit parcourir tout le village avec lui perché sur ses épaules. Il grimpait souvent sur les épaules de son Papyrus, mais son frère avait une posture tellement voûtée, et il marchait tellement lentement que c'était plutôt ennuyeux. Avec le boss, c'était vraiment excitant!
Après le tour du village, ils revinrent vers la maison. Le boss décréta qu'il était le temps de dormir, et il déposa Blue devant la remise. Pendant la journée il lui avait installé un matelas et des couvertures, pour qu'il n'ait pas trop froid.
-Je ne peux vraiment pas dormir dans la maison, plutôt?
-Tu as beau ressembler à mon frère, tu ne l'es pas et je ne peux pas te faire confiance. Tu peux déjà te considérer chanceux que je te laisse la remise.
-Tu ne pourrais pas dormir avec moi, alors? J'ai l'habitude de dormir avec mon frère, je ne sais pas si j'y arriverai seul…
Le grand squelette rougit avant de tourner les talons et de s'éloigner.
-ESPÈCE DE MORVEUX, APPRENDS UN PEU À TE DÉBROUILLER SEUL!
-Ok, boss, répondit Blue d'une voix peu assurée.
Ce ne serait pas une bonne nuit, mais au moins il avait un toit au-dessus de la tête… mais il lui fallait un plan pour que le boss le laisse entrer dans la maison. Il se mit à réfléchir, allongé sous les draps.
O*O*O
Papyrus avait contacté Undyne, qui avait accouru en entendant ce qui s'était passé. Elle avait apporté les plans originaux de la machine dimensionnelle, sur laquelle ils avaient déjà travaillé ensemble. Elle pourrait l'aider à la reconstruire plus rapidement.
Étrangement, il ne se sentait pas particulièrement inquiet pour son petit frère. Il était dans un monde beaucoup plus violent que le leur, mais son petit frère avait une façon très particulière de s'adapter à toutes les situations. Il saurait se débrouiller. Et puis il savait se défendre, l'air de rien. Il était tellement cool.
Mais bon, trois jours avaient passé déjà à essayer de reconstruire la machine, et son frère lui manquait terriblement. Surtout la nuit. Ils avaient tellement l'habitude de dormir ensemble, que le lit lui semblait vraiment très grand s'il devait l'occuper seul. Il avait essayé d'inviter Red à dormir de nouveau avec lui, mais le petit squelette avait sèchement refusé. Comme s'il gardait un mauvais souvenir de la nuit où il était venu les rejoindre… Papyrus se souvenait à peine de s'être réveillé au milieu de la nuit pour l'y inviter, mais il avait été content de voir Red dans ses bras en se réveillant. Même si l'instant d'après il y avait eu une explosion et que son frère avait disparu.
Oui, il avait été content… il avait senti son âme bondir dans sa cage thoracique, même. Quelque chose qu'il ne ressentait pas avec son frère… une attirance? De l'excitation? Merde, c'était pas le moment de compliquer les choses…
Après une autre journée à travailler sur la machine, Papyrus avait invité Red à passer la soirée chez Muffet's. L'établissement était un café de jour, et un bar chic le soir. Papyrus aimait bien passer le jour pour se prendre une tasse de miel chaud avec des pâtisseries… mais il aimait encore mieux passer le soir pour une coupe d'hydromel. Ou deux ou trois. Jusqu'à ce que l'araignée le mette dehors.
Red avait l'air impressionné de voir l'endroit. Par chez lui, le bar était tenu par Grillby apparemment, et c'était loin d'être aussi fréquentable. Mais il aimait y aller pour se prendre de la moutarde…
-De la moutarde? Vraiment?
-De la moutarde forte. Bien épicée. Quoi, chacun ses goûts!
-C'est un condiment, pas une boisson…
-Le miel non plus c'est pas une boisson, que je sache!
-... point accepté. Muffet, aurais-tu de la moutarde pour monsieur-qui-n'aime-pas-le-sucre?
-Je vais voir ce que je peux faire, répondit l'araignée en se penchant pour fouiller sous son comptoir.
Elle finit par trouver de la moutarde au miel, qu'elle lui servit mélangé avec une pointe d'alcool fort. Red ne cessa de se plaindre que tout était trop sucré dans ce monde, mais il en redemanda. Papyrus ne pouvait s'empêcher de le trouver adorable alors qu'il était aussi grognon, et qu'il sombrait de plus en plus dans l'ivresse…
Muffet finit par les mettre dehors alors qu'ils étaient bien soûls et tout juste capables de marcher jusqu'à chez lui. Ils s'appuyèrent l'un sur l'autre pour marcher dans la neige, et Papyrus profitait de ce contact, pour une fois que Red ne le repoussait pas… il passait ses mains sur ses clavicules, ses côtes, collait son crâne contre le sien…
… et c'était probablement parce que l'autre ne lui résistait pas assez qu'il l'embrassa alors qu'ils venaient d'entrer dans la maison.
O*O*O
Red était ivre, mais pas assez pour ne pas remarquer les mains de Papyrus qui se baladaient partout sur lui. En temps normal, il l'aurait repoussé et traité de demeuré… mais il se sentait étrangement bien à se faire cajoler ainsi, et il s'habituait à se sentir "bien". L'alcool aidait certainement, mais il se disait que c'était bien parce que c'était lui, parce que c'était ce Papyrus, parce qu'il s'entendait si bien avec lui, bien mieux qu'avec son frère, parce qu'il aimait cette odeur de cigarette accrochée à son hoodie… et que ça ne le dérangerait pas de se sentir bien avec lui.
Ainsi, quand Papyrus posa ses dents contre les siennes dans un baiser de squelette, il ne le repoussa pas. Il s'accrocha plutôt à lui, le prit par son hoodie pour le tenir en place. L'autre avait l'air plus soûl que lui, et il ne savait pas trop bien ce qu'il faisait, mais Red avait une idée en tête.
Lorsque le baiser se termina, il le traîna par le col de son hoodie jusqu'au divan, où il le jeta sans plus de cérémonie. Papyrus avait l'air surpris, et il l'était encore plus quand il vit Red enlever son manteau et son chandail, révélant ses côtes et son âme qui brillait et palpitait. Puis il grimpa sur le divan, à genoux avec Papyrus entre ses jambes.
-C'est ce que tu veux, hein?
Papyrus eut un instant d'hésitation, avant de hocher la tête une seule fois. Il enleva son hoodie, puis il passa ses mains dans le dos de Red, lentement.
-Tu as peur de me toucher? Toi et ton frère vous aimez tellement ça, les calins, pourtant… allez, touche-moi, Pap.
Les orbites de Papyrus s'écarquillèrent un instant en entendant ces mots. Il caressa les côtes de Red longuement, avant de descendre le long de sa colonne jusqu'à sa crête iliaque. Red eut un gémissement étouffé.
-Je parlais… de me toucher… l'âme… crétin…
-Jamais entendu parler de préliminaires dans ton monde? répliqua Papyrus.
Il descendit le short de Red, pour mieux continuer de lui caresser les os du bassin et le haut des fémurs. Il avait approché son visage, et il les mordillait doucement, et Red avait l'impression qu'il allait devenir fou. Il finit par trouver la force de repousser Papyrus, qu'il força à s'étendre sur le divan.
-Je vais te montrer comment on fait ça dans mon monde.
Et il passa sa main dans la cage thoracique du grand squelette pour saisir directement son âme. Red entendit le long gémissement de Papyrus, et son sourire s'élargit. Il tira le coeur orange vers lui, le caressant sans délicatesse, avant de l'approcher de ses dents pointues. L'âme lumineuse lui dégoulinait sur les mains.
-Déjà? Sensible, on dirait…
Et il passa ses dents sur l'âme de Papyrus, la mordillant doucement, de plus en plus fort. Red adorait l'expression du squelette sous lui, ses tremblements hors de contrôle, ses gémissements incohérents. Il le sentait sur le point de venir… et il arrêta soudainement.
-Allez, à ton tour, Pap…
L'autre reprenait son souffle, l'air frustré.
-Très bien, salaud, si c'est ce que tu veux, tu vas y goûter!
Et il plongea ses mains dans la cage thoracique de Red pour en saisir lui aussi l'âme rouge, palpitante. Si celle de Papyrus était magnifique, pleine de santé et de vie, celle de Red était aussi pleine de craques et de cicatrices que le reste de son corps. Red sentit l'hésitation Papyrus.
-Eh. Pas joli à voir, hein?
-Ta gueule, t'es superbe.
Et Papyrus entreprit de caresser chaque cicatrice, chaque craque de son âme. Gentiment, mais fermement. Red sentit les vagues de plaisir monter en lui, dans tout le reste de son corps. Ah oui, il savait s'y prendre, quand même… Red se remit à caresser lui aussi l'âme entre ses mains, un peu déconcentré par le plaisir qui le traversait, mais il voulait voir le visage de Papyrus alors qu'il viendrait.
Toujours plus. Plus d'expressions, plus de sensations.
Papyrus vint le premier, son âme laissant échapper un liquide magique que Red tenta de boire. Il goûtait aussi sucré que le miel qu'il buvait. Mais les doigts soudainement crispés de Papyrus autour de son âme lui apportaient une sensation nouvelle, beaucoup trop agréable dans sa soudaine violence, et il se relâcha aussi.
Il fallut un moment à Red pour reprendre conscience du monde, après son orgasme. Leurs âmes avaient cessé de se manifester, mais le liquide magique était toujours là. Red en avait plein les mains, et Papyrus sous lui en avait… un peu partout. Et probablement à cause des effets de l'alcool ingurgité plus tôt, il commençait déjà à sommeiller.
-Ah non, pas question de me laisser tout ramasser, hein!
Papyrus ouvrit une pupille magique. Il se releva péniblement, s'essuya rapidement avec un linge, puis il jeta un coup d'oeil au divan encore humide. Il soupira, puis il prit Red dans ses bras et le souleva.
-Qu'est-ce que tu fais encore, espèce d'idiot?
-Cette nuit tu dors avec moi, pas de discussion.
Et il l'emmena dans sa chambre, où il le jeta sur le matelas, avant de plonger à côté de lui, de poser un bras sur lui et de sombrer dans le sommeil. Red se sentait aussi fatigué, malgré l'excitation qui perdurait, et il finit par plonger dans des rêves de plaisir sans fin.
O*O*O
Finalement, Papyrus ne savait pas trop quoi penser de Blue. Le petit squelette avait une façon de le convaincre de faire à peu près n'importe quoi: le laisser monter sur ses épaules, lui faire à manger, choisir l'itinéraire des patrouilles à sa place. Papyrus n'était pas du genre à se laisser contrôler - ce n'était pas pour rien qu'on l'appelait "boss"! - mais Blue proposait des choses… divertissantes. Peu importe ce qui se passait, il avait l'air de s'amuser. Et Papyrus devait admettre qu'il s'amusait aussi.
Et c'était peut-être ce qui l'inquiétait le plus. Ce n'était pas normal de "s'amuser" par ici.
Papyrus portait à nouveau Blue sur ses épaules en revenant de son habituelle patrouille. Le petit squelette était si léger qu'il le sentait à peine sur son dos, et le petit squelette avait les jambes trop courtes pour suivre ses grandes enjambées de toute façon. C'était plus pratique comme ça, avait conclu Papyrus. Il répondait aux regards curieux des villageois par des regards pleins de menaces. Non mais qu'est-ce que les gens avaient à les fixer comme ça, rien d'anormal, juste un nouveau squelette en ville, de quoi ils se mêlent?
Ils s'étaient battus une fois un contre l'autre, simplement pour se pratiquer. Papyrus voulait voir de quoi Blue était capable. Et étonnament, le petit avait un bon contrôle de sa magie, et de belles attaques bien ordonnées. Pas très puissant, mais pas mauvais, il avait de la pratique et de la volonté. Mieux que son Sans à lui, qui n'essayait jamais de devenir plus fort et de s'entraîner. C'était déjà difficile de juste le faire se lever le matin…
Papyrus ne pouvait pas s'empêcher de comparer Blue à son frère, et de donner l'avantage à Blue. Plus d'énergie, d'initiative, meilleure cuisine, plus souriant… même si parfois, ce sourire rendait Papyrus mal à l'aise. Ça et les étoiles dans ses yeux… son expression semblait simple, mais elle était parfois indéchiffrable. Et Papyrus sentait que sa vigilance se relâchait devant cette innocente créature, et il n'aimait pas ça. Même s'il lui semblait impossible que Blue veuille lui faire du mal, il ne pouvait s'empêcher de se méfier.
C'était trop beau pour être vrai.
-Blue, si jamais ton frère n'arrive pas à reconstruire cette machine dimensionnelle, et que tu es pris ici pour toujours, que feras-tu?
-Eh bien… je resterais avec le boss?
-Et tu crois que je vais te laisser vivre avec moi pour toujours, petit morveux?
-S'il te plaît, boss, laisse-moi vivre avec toi, laisse-moi dormir dans la maison, je ferai le ménage, la cuisine, tout ce que tu voudras, boss…
Ce regard suppliant, rempli d'étoiles… Papyrus détourna son visage. Il se sentait rougir un peu.
-Hm. On verra.
-Super! Merci boss!
Et Blue lui avait sauté dessus pour lui faire un calin. Papyrus le repoussa aussitôt. S'il y avait bien une chose à laquelle il ne s'habituait pas, c'était bien ça… ces marques d'affection constantes. Ce n'était vraiment pas normal.
-J'ai déjà préparé le repas pour ce soir, c'est bon pour la santé et c'est délicieux, je suis sûr que tu vas aimer, boss!
Encore des initiatives plaisantes, mais qui rendaient Papyrus mal à l'aise. Quand est-ce que Blue était entré chez lui pour faire à manger? Il ne l'avait pas remarqué… il baissait vraiment trop sa garde. Mais il suivit néanmoins Blue et s'installa à table, où ils mangèrent des tacos végétariens avec de la sauce piquante. Pas mauvais du tout.
Mais…
Quelle était…
… cette sensation…
… de chute…?
….. Il s'était fait avoir.
O*O*O
Blue ricana. Son plan avait bien fonctionné, et il était trop content. Il avait glissé des somnifères dans la part du boss, et maintenant celui-ci dormait comme un bébé.
Il ne lui voulait pas de mal. Surtout pas! Il adorait le boss. Les journées étaient tellement amusantes avec lui! Mais Blue voulait que les nuits le soient aussi. C'était tellement pénible de devoir dormir dans la remise froide et humide, tout seul, alors que le boss était dans la maison, si près et pourtant si loin… il avait beau lui demander, il ne voulait pas le laisser entrer. Mais Blue était plus déterminé que ça…
Il se demandait pourquoi le boss ne voulait pas de calins. C'était aussi un truc bizarre. C'est pourtant tellement plaisant, des calins! Pourquoi refuser? Il avait donc mis ce plan au point, pour mieux convaincre le boss. Tout était parfait, il ne restait plus qu'à attendre qu'il se réveille… justement, il commençait à s'agiter…
-Blue… mais qu'est-ce que…
Le boss commençait à réaliser qu'il était attaché à son lit par les poignets et les chevilles. Blue se pencha au-dessus de lui, l'air content.
-Coucou!
-BLUE DÉTACHE-MOI IMMÉDIATEMENT!
-Hm… non?
Il ricana, pendant que le boss essayait de se débattre. Mais Blue avait fait des noeuds bien serrés, il n'avait aucune chance. Il était tellement sexy comme ça, les bras au-dessus de la tête, bien attaché…
-SI TU NE ME DÉTACHE PAS TOUT DE SUITE JE VAIS TE TUER, BLUE!
-Mais si je te détache tu ne me laisseras pas faire ça…
Et Blue monta sur le lit et se nicha contre le boss, la tête dans son cou et un bras autour de son torse. Enfin il pouvait se coller contre lui sans se faire repousser! C'était un plan parfait. À part que le boss n'arrêtait pas de crier, mais bon, il n'allait pas le baillonner non plus…
-QU'EST-CE QUE TU OSES FAIRE ESPÈCE DE DEMEURÉ? LÂCHE-MOI!
-Arrête de t'agiter un peu, boss! Sinon je pourrai pas dormir…
-Domir?! Tu veux dormir comme ça? s'exclama le boss.
-Mon frère me manque tellement, j'ai vraiment l'habitude de dormir avec lui… tu lui ressembles beaucoup, à part que tu es plus pointu. Tu vas devoir le remplacer.
-MAIS JE N'EN AI PAS ENVIE!?
-Mais si, calme-toi, tu vas voir, je suis sûr que tu vas aimer ça.
Il fallut un long moment pour que le boss cesse de s'agiter, et Blue se contentait de le regarder de près, collé contre lui. Jusqu'à ce qu'il se fatigue, ou qu'il abandonne, et qu'il cesse finalement de s'étirer dans tous les sens. Peu importe. Blue pouvait enfin se nicher correctement contre lui.
-Vous êtes des pervers, toi et ton frère… dormir comme ça, tous les soirs…
Blue se redressa et rit franchement. Le boss avait l'air outré.
-Qu'est-ce que ça a de pervers, des calins? fit Blue. Je n'ai pas besoin de l'attacher, on se contente de dormir ensemble, c'est rassurant, c'est tout…
Le boss soupira.
-Je ne vois rien de très rassurant à faire des calins à quelqu'un qui va me ligoter pour le faire. Et tous ces calins, ce contact constant… c'est pervers, voilà.
Blue escalada le torse du boss, qui lui fit un regard mauvais. Il rit de nouveau en s'asseyant sur lui.
-Tu veux que je te montre des trucs vraiment pervers, boss?
-NON!
O*O*O
Prisonnier sous Blue, attaché par les poignets et les chevilles, Papyrus avait tout juste réussi à ne pas céder à une crise de panique. L'autre lui parlait de lui montrer des trucs "vraiment pervers", et il commençait à détacher sa ceinture, et Papyrus n'avait même plus la force de s'agiter.
Ce retournement de situation était trop inattendu… non il aurait dû s'y attendre. Les signes étaient là. Papyrus se maudissait de ne pas avoir su les lire correctement.
-Pourquoi est-ce que c'est si difficile de te laisser toucher, boss? C'est pourtant si agréable…
-Ça ne l'est pas pour moi!
Il sentit la main de Blue se glisser dans ses pantalons et caresser son sacrum, et il un frisson traversa tout son corps.
-Tu es sûr? Ça avait l'air plaisant, ça…
-Détache-moi… détache-moi, Blue…
-Et ici, est-ce que c'est plaisant?
Et il glissa ses doigts sur la pointe de son coccyx. Papyrus ne put retenir un long gémissement.
-Ce n'est… pas juste… détache-moi, Blue… arrête, je t'en supplie…
Papyrus s'interrompit aussitôt, et Blue aussi. Il venait de le supplier, lui le boss! Quelle humiliation! Blue retira sa main, et il entreprit aussitôt de détacher les liens qui retenaient Papyrus.
-Je suis désolé, vraiment, boss… ce n'était qu'un jeu pour moi, je ne pensais pas que… oh, je suis désolé…
Une fois libéré, Papyrus tâta ses poignets. Tout était intact, heureusement. Il donna un coup de poing derrière la tête de Blue, et les larmes vinrent aux yeux de celui-ci.
-Excuse-moi boss, est-ce que tu peux me pardonner, s'il te plaît, disait-il d'une toute petite voix.
-Non, je ne pardonne pas, répliqua le boss. Mais je vais faire de mon mieux pour oublier ce qui s'est passé. Et puis…
Il s'allongea dans son lit, en laissant de la place pour Blue à côté de lui.
-... si tu vas aussi loin pour dormir avec le Grand Papyrus, je suppose que tu mérites ta place.
Le regard de Blue s'illumina plus que jamais. Il se jeta sur Papyrus, mais celui-ci était prêt et le repoussa.
-Pas-trop-proche! Et surtout, pas question de me retoucher à des endroits pervers!
Blue recula un peu, mais il souriait toujours.
-Compris boss! J'attendrai ta permission!
Et il s'allongea sagement à côté de Papyrus. Il s'en voulait, et il lui en voulait, et la sensation des phalanges de Blue restait très vive sur tout son bassin, et ce serait définitivement une très mauvaise nuit… mais il sentait qu'il s'était fait finalement comprendre par Blue. Et qu'il le comprenait un peu mieux aussi. Et c'était presque… rassurant de voir qu'il n'était pas aussi innocent qu'il en avait l'air.
O*O*O*O*O*O*O*O*O
Ça finit un peu sec, je vais essayer de continuer... éventuellement...
