Cette idée est partie d'une discussion anodine, et finalement les idées me plaisaient, alors j'ai eu envie de concrétiser ça avec une fic. Une fic un peu différente de ce que je fais autrement. Ca m'est venu alors que je regardais le film 'Kagen no tsuki' (ou Last Quarter) pour la énième fois :)... J'aime tellement cet univers que j'ai eu envie d'écrire dedans. Et écrire une sorte de Haitsu dans cet univers que j'adore, alors là, c'est génial pour moi :).
Quelques précisions toutefois : j'emprunte uniquement cet univers, et surtout la maison, ainsi que le personnage d'Adam (Hyde donc). Je ne vais pas réécrire l'histoire, d'ailleurs, Tetsu n'y est pas normalement, vous pensez bien XD. Je veux juste me servir du personnage d'Adam, de cette maison et de l'ambiance. Le reste, ma foi, j'espère que ça plaîra :) J'espère juste ne pas me perdre en cours de route, car j'adore cette histoire et Hyde, alors un film qui réunit l'un de mes mangas préférés avec mon chanteur préféré, ça a de quoi me faire perdre les pédales XD
Ecoute...
Froid... Si froid... Un froid sec, cinglant, qui faisait craqueler ses fines lèvres. S'il avait dû sourire, il aurait hurlé, tellement ses lèvres étaient gercées... Mais ça ne risquait pas d'arriver. Ce vide... Le vide absolu de sa vie le faisait avancer, tel un pantin désarticulé, le long de la rue. Comme quoi, le vide pouvait quelque part, avoir de la consistance. Il aurait pu hurler, mais il n'en avait pas la force. Il aurait pu pleurer, mais ses yeux n'enfantaient plus la moindre larme depuis longtemps. Il savait qu'il avait mal, qu'il devait avoir mal, et pourtant, il n'était pas spécialement triste non plus. Juste vidé, fatigué, revenu de tout. Tout ce qu'il savait, c'est qu'une fois encore, il avait été trompé. Il ne peut faire confiance à personne, et si jamais cela se produit quand même, il donne tout. Il ne peut être à moitié, il ne peut se donner avec une réserve. Il ne sait pas y faire, 'les autres' sont de telles créatures... Alors il donne tout, même ce qu'on ne lui demande pas. Il se donne. Et parce que 'les autres' sont des créatures méprisables, il souffre. On part avec tout ce qu'il a offert, et il se retrouve démuni. Le vide absolu. Il n'est là pour personne, et personne n'est là, de toute façon... C'est à en perdre la raison, une telle façon de vivre. Même pas de douleur, en fait, juste un grand manque. Plus que du vide, un manque. Quelque part donc, une envie de le combler... Envie ? Encore une chose depuis longtemps oubliée... Il n'avait même plus si froid que ça, finalement. Ressentir... Il aurait donné n'importe quoi pour ressentir quelque chose. Mais il n'avait plus rien à donner.
C'est peut-être parce qu'il y avait un calme presque religieux cette nuit là, qu'il s'arrêta net dès qu'il perçut un son. Dans le calme, n'importe quel son ressort davantage. Et il l'entendait parfaitement, malgré le bruit du vent dans les arbres. C'était... Une mélodie. C'est ça. C'était faible, très faible, mais c'était bien ça. Pourquoi ses pas l'amenèrent à avancer dans la direction d'où elle provenait ? Il ferma les yeux et se contenta d'avancer, pour aller à la source. Plus il progressait, mieux il l'entendait. C'était léger, mélancolique... Doux... L'espace d'un instant, il crut sentir que ça lui faisait du bien... Comme si c'était possible. Quand il réouvrit les yeux, il se trouva face à une grille. Et derrière elle, plus loin, une grande bâtisse. Une vraie maison hantée, comme dans les films. Il regarda les fenêtres, grandes et sans volets. Le mur, grisâtre par endroits et se fissurant à d'autres. Le toit, dont les tuiles semblaient incertaines. La verdure desséchée qui parsemait le carré de pelouse, juste devant... A l'exception de deux grands arbres, de chaque côté del a grille. La lourde porte d'entrée, au bois solide... Une maison avec une personnalité, sans doute une histoire... Il passa un moment à en détailler la moindre pierre, de là où il était. S'il n'y avait eut deux lampadaires au-dessus de chaque montant de la grille, l'ambiance aurait pu être effrayante, le brouillard aidant... Et puis il serra la grille entre ses mains pour mieux voir... Et elle s'ouvrit dans un grincement. Il recula, surpris. Et son attention quelque peu détournée, se reporta à nouveau sur la musique, qu'il entendait bien maintenant, et qui n'avait pas cessé. Alors il avança. Qu'aurait-il à y perdre ? Il n'avait rien de mieux à faire... Rien ni personne ne l'attendait ailleurs, et de toute façon, il en avait assez, de marcher. Quand bien même il prenait un risque et se mettait en danger en allant voir, personne ne le regretterait de toute façon. Alors il avança. Par choix, par 'faute de mieux'... et par fascination pour ce diable de refrain qu'il percevait et qui s'immiscait dans sa tête...
Il ne pris même pas la peine de frapper. Bien que d'aspect impressionnant, la porte s'ouvrit sans difficulté, non sans un grincement elle-aussi. Et il s'avança dans le couloir, le parquais crissant sous ses pas. Un couloir à l'aspect fantômatique. Les murs, et même le sol, avaient un aspect turquoise, verdâtre parfois... De petits bougeoirs parsemaient les murs, comme pour indiquer la amrche à suivre. Il crut même voir de l'eau couler le long d'un mur, mais il ne devait s'agir que d'une ombre... L'escalier du fond en revanche, avait réellement l'air en bon état. Alors, comme la musique provenait de l'étage, il l'emprunta. Une à une, il gravit les marches, la tête en l'air, la main gauche glissant avec légèreté le long de la rampe... Et son chemin s'arrêta devant une pièce, la première pièce du palier. C'est de là que ça provenait. Il ne fit qu'effleurer la porte à moitié ouverte, et elle lui ouvrit le passage aussitôt, sans bruit cette fois. C'était un salon. Un salon qui contrastait assez avec l'aspect de l'étage inférieur. Il était pour le moins luxueux. Le divan, dans un style non dénué de classe, semblait vraiment confortable. Le beau tapis brodé placé au milieu de la pièce, sur lequel trônait une petite table aux pieds fins... De grands rideaux blancs et transparents... Un long miroir près de la fenêtre... Jusqu'à une cheminée -servait-elle encore ?- à l'angle de la pièce... Tout était d'une beauté et d'une sobriété incroyables.
Mais tout cela, il ne le vit qu'après. En entrant, son regard se posa immédiatement sur l'instigateur de cette mélodie entêtante, assis sur le bord du canapé. Un homme qui jouait à la guitare ce petit air qu'il avait entendu depuis le bas de la rue... Un instant, il se demanda ce qu'il faisait ici, à s'inviter chez les gens de la sorte... Alors pour briser le silence, il parla d'une voix enrouée, qui ne s'était pas faite entendre depuis plusieurs heures :
Excusez-moi... C'était ouvert et je... Je n'aurais pas dû rentrer chez vous comme ça...
L'homme se retourna, posant sa guitare à côté de lui du même coup. C'était étrange, comme il le regardait. Comme si cet arrivant encore sur le seuil était le premier être humain qu'il voyait depuis longtemps. Il ne semblait pas surpris, ni en colère, il avait juste l'air de le détailler. Le nouvel arrivant en fut un peu déconcerté, et il ne se gêna pas pour faire de même. L'homme assis sur le canapé était indéniablement d'une grande beauté. C'est ce qui le frappa en premier. Il avait l'air jeune, et sombre. Vraiment mélancolique, comme l'air qu'il avait joué. Ses longs cheveux encadraient un visage aux traits étonnament fins, retombant délicatement par mèches sur ses épaules. La chemise blanche qu'il portait lui conférait une certaine noblesse, même si elle était un peu grande pour lui... Le plus déroutant, c'était sans doute ses yeux. Deux yeux d'une couleur certes banale, mais qui enfermaient un regard pénétrant, presque dangereux. Fascinant. Il n'était pas normal, cet homme là, lui et sa maison de cauchemar... Pourtant, l'autre n'eut pas du tout peur. Au contraire. Malgré la froideur de l'endroit et le mutisme de son propriétaire, il se sentait plutôt bien. Il faisait bon, ici.
Vous vivez seul ici ?
Le musicien acquiesca, encore une fois sans un mot. Et l'autre se demanda s'il pouvait seulement parler... Pourquoi ne disait-il rien, ne manifestait aucune émotion ? Il trouvait étonnant, au passage, son propre désir de parler avec cet inconnu, lui qui se moquait de tout et de tout le monde...
Quel est votre nom ? Le questionna-t-il de nouveau.
Adam...
Ainsi, il parlait bel et bien. Et d'une voix un peu grave, agréable, qui plus est. Il lui sourit, et toujours assis, l'autre demanda :
Ton nom ?
Moi ? Tetsu, c'est comme ça qu'on m'appelle...
Je vois.
Il n'était pas très bavard... Il faut dire qu'il était chez lui, et que Tetsu s'était invité avec un sans gêne effrayant. Il allait sûrement se faire chasser d'une seconde à l'autre. Il se demandait pourquoi ça n'était pas déjà fait, d'ailleurs ? Mais 'Adam' le regardait toujours, et il crut déceler un semblant de sourire au coin de ses lèvres.
Tu as faim ? Froid ? Demanda Adam d'une voix douce.
Euh... Je... Oui.
Ici, fit-il en lui désignant une autre table, plus loin.
Tetsu s'en approcha et vit une petite théière argentée. Il mis la paume de sa main contre elle et la retira. C'était chaud. Soulevant le couvercle, il huma les vapeurs qui en sortirent. Du thé à la menthe. Et des gâteaux, dans des soucoupes tout autour. Il se retourna pour lancer un regard interrogateur auquel Adam répondit par un mouvement de tête, l'invitant à se servir. Il ne parlait que le minimum, ne manifestait pas grand chose, et le luxe de ce salon aurait pu ajouter de la froideur... Mais c'était plutôt accueillant, ici. Adam n'avait pas l'air mauvais. Alors, Tetsu servit le thé et l'amena sur la petite table, entre eux. Il porta la tasse à ses lèvres après avoir soufflé dessus, et ferma les yeux de délice. Le liquide chaud coulait dans sa gorge avec un pouvoir bénéfique. Ca le réchauffait petit à petit, et ça l'appaisait. Le goût de la menthe était doux, et quelque part, ça le rafraîchit un peu, ôtant la brûme qui couvrait son esprit. Il en proposa une tasse à son hôte, qui fit signe que non, il n'en désirait pas.
Adama préféra sortir une petite boîte fine, plate, et un briquet argenté. Il sortit une longue cigarette noire qu'il porte à ses lèvres avec un zeste d'impatience, et Tetsu compris ainsi qu'il fumait beaucoup. La flamme jaillit du briquet, et n'embrasa pas uniquement la cigarette. Les divers chandeliers qui trônaient ça et là autour de la pièce, s'allumèrent dans le même temps. Si le lieu voyait ainsi son étrangeté renforcée, l'ambiance n'en fut que plus chaleureuse. Tetsu serrait sa tasse chaude, agréablement chaude, et regardait autour de lui, émerveillé de tant de beauté. Et il n'avait pas envie de partir. Pour aller où ? Marcher de nouveau dans le froid ne lui disait rien... Et son hôte ne manifestait aucun désaccord. Quand il en aurait assez, il lui dirait sans doute de s'en aller. Tetsu décida d'attendre ce moment.
