Disclaimer : Rien ne m'appartient.

Pluie

Il avait plu toute la journée. Puis il avait plu toute la nuit. L'eau était tombée partout, n'épargnant aucun recoin, aucun brin d'herbe; la pluie était tombée forte, dense, presque comme une cascade, emplissant l'air d'un bruit continue et monotone.

Dans la maison, le jeune homme blond avait passé des heures à écouter la pluie, lové dans un fauteuil, les mains autour d'une tasse de thé ou de café brûlante, selon le moment de la journée, faites par l'autre occupant de la maison. L'autre occupant de la maison n'avait pas prêté attention à la météo, profitant de la présence du blond, le taquinant, discutant pendant des heures, l'écouter écouter la pluie, aussi. Le regarder écouter la pluie. Le regarder sourire. Le faire sourire.

Ils s'étaient couchés alors que la pluie continuait sa musique rapide et saccadée. Et ce matin, c'est le silence qui tira le blond de son sommeil. Il était bien, il avait chaud, et l'air était plein de l'odeur de son amant. Et tout était silencieux, vraiment silencieux, pour la première fois depuis plusieurs jours. En se concentrant, il pouvait entendre la respiration de l'autre, un frémissement doux et apaisant. Il repoussa gentiment de côté le bras qui reposait en travers de son ventre, prudent de ne pas réveiller son amant. Il glissa jusqu'au bord du lit, et se leva, s'étirant doucement.

En quelques instants, le blond avait enfilé un pull noir en laine douce qui ne lui appartenait pas, et un pantalon large et fluide en tissu blanc léger. Il enfila sans se baisser une paire de grosses chaussures noires, lacets largement ouverts et desserrés. La porte grinça quand il l'ouvrit, et il se retourna un instant, regardant vers la porte ouverte de la chambre, mais l'autre semblait dormir encore.

Il s'avança dehors, sans descendre les quelques marches devant la porte. La plaine qui accueillait la maison en son sein avait totalement disparu, ou presque. La pluie avait totalement inondé le terrain, et tout n'était qu'une immense flaque d'eau, immobile, et stagnante, et miroitante. Une symétrie parfaite du ciel, et des nuages blancs.

Cloud osait à peine respirer, de peur de faire frémir la surface liquide, et de perdre l'image réfléchie du ciel.

Cloud aimait la pluie qui crépitait des heures durant.

Et Cloud aimait quand la pluie s'arrêtait, et qu'il n'y avait plus que le calme.

Ce matin, il y avait deux ciels.

C'était beau.

Sans doute que la cave était inondée.

Et Zack allait râler. Zack détestait l'eau.

Mais dans le silence, Cloud glissa son menton sous l'encolure du col roulé, pour que celui-ci remonte jusqu'à couvrir sa bouche. Il n'arrivait pas à s'empêcher de sourire. Le silence n'était plus parfait, il y avait des cris et des gazouillis d'oiseau, mais le calme régnait toujours en maître. Deux bras se glissèrent autour de sa taille, et un corps chaud se colla à son dos, un menton se posa sur son épaule.

Le blond se laissa aller un peu en arrière.

Ils auraient aussi bien pu être seuls au monde, sur ce plateau inondé, avec au loin l'ombre sombre des montagnes, séparant le ciel de son reflet.

Zack bailla, pas tout à fait réveillé, ses yeux embués de sommeil, et Cloud sourit un peu plus, posant ses mains sur les bras qui se croisaient sur son abdomen. Puis il tourna la tête, et embrassa doucement les lèvres offertes.

-"Bonjour, toi."

Fin

Oh, ça dégouline de guimauve.

J'espère que les personnes qui ont peut-être lu ceci auront évité la noyade.

Merci d'avoir lu.