Disclaimer : je ne possède rien. Ni les personnages, (promis, Mme Rowling, on vous les rendra un jour !), ni même l'histoire, qui a été imaginée par Vorabiza (voir le lien dans mon profil). Je me suis contentée de traduire (mais je peux vous le dire, c'est pas toujours facile !)
Avertissement : ceci est un slash, et le rating est là pour une raison (ou même plusieurs)… âmes sensibles, chastes jeunes gens, s'abstenir !
Chapitre 1
Harry était assis et regardait par la fenêtre. C'était une habitude qu'il avait prise au cours des deux dernières semaines. Il avait du mal à s'endormir, et lorsque enfin il trouvait le sommeil, celui-ci était rempli de cauchemars. Son esprit refusait tout simplement de le laisser en paix.
C'était seulement la mi-juin, et il aurait dû être encore à Poudlard. Mais cela faisait déjà deux semaines qu'il était chez les Dursley, passant le temps requis pour sa protection. Il n'avait rien fait d'autre que penser pendant tout ce temps. Il avait bien trop de questions, et trop peu de réponses. Il repassait dans sa tête toutes les informations qu'il possédait, espérant découvrir le sens de tout ce qui s'était passé. Jusque là, il n'avait pas eu beaucoup de succès, et cela le frustrait au plus haut point.
Soudain, alors que son regard se perdait dans la nuit noire, il se raidit. Il regarda plus attentivement les ombres au bout de la rue. Quelques secondes plus tard, il était sûr de ce qu'il avait vu. Quelqu'un venait juste d'apparaître dans Privet Drive. Il essaya de déterminer si il s'agissait d'un ami ou d'un ennemi. C'était difficile à dire, car, quelle qu'elle soit, la personne était vraiment douée pour rester dans l'ombre.
L'inconnu était peut être doué pour rester caché dans l'ombre, mais Harry réalisa rapidement qu'il n'était pas vraiment prudent. Cette personne semblait être pressée. Quelques instants plus tard, la silhouette fut éclairée par la lumière de l'une des maisons, alors qu'elle se rapprochait pour vérifier le numéro de la maison.
Harry se raidit, choqué, en reconnaissant la tenue d'un Mangemort. A en juger par ce qu'il avait vu, il n'y avait qu'une seule personne, et il était prêt à parier que cette personne le cherchait. Alors que l'inconnu s'éloignait de la lumière, Harry aperçut des cheveux blonds, presque blancs. Il ne pouvait s'agir que d'une seule personne.
Après un bref moment d'hésitation, Harry sortit de sa chambre et descendit les escaliers. Il entrouvrit la porte d'entrée, juste assez pour se glisser dehors.
« Potter? »
« Malfoy, » cracha Harry. « Qu'est ce que tu fais ici? » Il crachait ces mots tandis que ses yeux cherchaient la silhouette qu'il avait vue depuis sa fenêtre. Il repéra rapidement Malfoy dans l'ombre au bord de la propriété.
« Potter? Oh, Merlin merci, » murmura Malfoy.
Harry fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi Malfoy serait heureux de le voir. « Comment as-tu fait pour me trouver ? » demanda-t-il.
« N'importe qui peut te trouver, mais ce n'est pas important pour le moment, » répliqua Malfoy. « J'ai besoin de ton aide. »
« Tu as besoin de mon aide? » demanda Harry, incrédule. « Tu es mon ennemi, Malfoy! »
« Je sais, » cracha Malfoy. « Mais j'ai besoin que tu la prennes. »
Il sortit de l'ombre pour que Harry puisse mieux le voir, et les yeux de Harry s'élargirent. Ce qu'il pouvait voir était une silhouette dans une tenue de Mangemort, tenant quelque chose de petit, qui bougeait, enveloppé dans des couvertures. Cela ressemblait de manière bien trop troublante à la scène dont Harry avait été témoin dans le cimetière. Soudain, Malfoy lui paraissait beaucoup plus dangereux, et Harry commença à reculer.
« Ne t'approche pas, Malfoy! » cria Harry, aussi fort qu'il put.
« Ne crie pas si fort, » siffla Malfoy.
Harry déglutit péniblement. Ils étaient peut être dans un quartier moldu, en plein milieu de la nuit, mais cela lui était égal.
Malfoy fronça les sourcils, regardant le paquet qu'il tenait dans ses bras, avant de regarder Harry, confus. « C'est quoi ton problème, maintenant, Potter? »
« Qu'est ce que c'est? » demanda Harry, se maudissant en entendant la peur qui transparaissait dans sa voix.
« C'est un bébé, Potter, » répliqua Malfoy. « Tu as affronté le Seigneur des Ténèbres. Je n'aurai jamais cru que tu aurais peur d'un bébé sans défense. »
« Prouve le, » murmura Harry, fixant le paquet de vêtements.
Malfoy fronça les sourcils, mais il obéit en poussant les vêtements pour montrer le bébé qu'il tenait.
Harry respira profondément, fermant les yeux un instant avant de les rouvrir brusquement. « Tu joues à quoi, Malfoy ? Pourquoi as-tu un bébé ? Et pourquoi es-tu là ? » ajouta-t-il.
Malfoy sembla revenir brusquement à la réalité et regarda autour de lui avec peur. « Je n'ai pas le temps de tout expliquer, » dit-il rapidement. « Il faut que tu la prennes et que tu la protèges. Ils ont sans doute déjà tué le reste de sa famille. J'ai réussi à la sortir de là, mais ils vont le remarquer si je n'y retourne pas rapidement. »
Harry remarqua enfin que Malfoy semblait plus nerveux qu'il ne l'avait jamais vu. Le serpentard calme et posé que Harry connaissait semblait s'effondrer devant ses yeux.
« Allez, prend la, Potter, » dit Malfoy, d'une voix qui semblait anxieuse plus qu'impérative. « Je ne peux pas passer les protections. »
« Qu'est ce qui ne va pas avec elle? » demanda Harry, avec circonspection.
Malfoy baissa les yeux vers la petite fille dans ses bras. « J'ai dû mettre un sort de Silence sur elle afin qu'elle n'alerte personne. Sinon, je crois qu'elle va bien. J'espère, en tous cas, » ajouta-t-il doucement.
Harry secoua la tête, se demandant si après tout il ne s'était pas endormi et si tout cela n'était qu'un rêve bizarre. Il surveilla attentivement Malfoy qui prenait sa baguette, alors qu'il gardait sa propre baguette pointée vers le garçon qui se comportait si étrangement.
Malfoy se contenta de lever le sort de silence avant de rapidement ranger sa baguette dans sa poche, tout en essayant de calmer le bébé en pleurs. Les cris semblaient plus forts dans le calme de la nuit. « Potter, aide moi, » supplia-t-il.
« Je ne sais pas comment m'occuper d'un bébé, » dit Harry nerveusement.
« Je ne sais pas non plus, mais il faut que tu la prennes, » implora Malfoy. « Je n'ai nulle part où l'emmener. Potter, il faut que je parte. »
Avec une impression grandissante de se détacher de la réalité, Harry marcha jusqu'à la limite de la propriété et prit le bébé en pleurs des bras de Malfoy.
Ce dernier le regarda avec soulagement. « J'essaierai de revenir demain matin. Ça devrait être sûr. Ne dis rien à personne, ou alors elle sera probablement tuée. »
Ayant dit cela, il disparu avec un 'pop'. Harry, incrédule, fixa le point où Malfoy se tenait juste quelques instants auparavant. Qu'est ce qu'il venait de se passer ?
Un cri plus fort interrompit ses pensées, et Harry se précipita à l'intérieur de la maison avec un bébé dans ses bras.
« Qu'est ce que ça veut dire? » beugla Vernon, descendant les escaliers d'un pas lourd au moment où Harry rentrait dans la maison.
« Je ne sais pas, » répondit Harry d'un ton sec. Il n'était pas d'humeur à être confronté à sa famille. Entendant les escaliers craquer, il leva les yeux et vit Petunia et Dudley qui le regardait, stupéfaits.
« Tu ne sais pas? » dit Vernon d'une voix menaçante. Ses yeux se rétrécirent en voyant le bébé que Harry tenait. « Ne me dis pas qu'ils ont abandonné un autre monstre à notre porte! On ne va pas en prendre un autre ! »
« Ne t'inquiète pas, même si tu étais d'accord, je ne laisserai pas ça se faire, » cria Harry avec colère, ce qui eut pour résultat de faire crier le bébé plus fort.
« Fais taire cette chose! » cria Vernon, furieux.
« Je ne sais pas comment! » dit Harry impuissant.
Harry posa le bébé contre son épaule et la berça doucement. Il avait vu des gens le faire, alors ça devait sans doute marcher pour calmer les bébés. Du moins, il l'espérait.
Il resta là, écoutant son oncle vociférer et le bébé crier. Il regarda Tante Petunia disparaître dans la cuisine, souhaitant pouvoir en faire autant. Des questions tourbillonnaient dans sa tête, et il ne semblait pas pouvoir comprendre ce qui venait de se passer.
Il fut encore plus choqué quand sa tante revint avec une bouteille pour le bébé et renvoya son mari et son fils se recoucher. Ils ne souhaitaient pas partir, mais elle leur fit remarquer que si ils voulaient du silence, alors elle devait faire quelque chose. Elle ne prit pas le bébé des bras de Harry, et en fait regarda la petite fille d'un air dégoûté, mais elle montra à son neveu comment la tenir correctement et comment la nourrir.
Harry se détendit sensiblement alors que la maison retrouvait enfin le silence. Les seuls sons que l'on pouvait entendre était ceux que le bébé faisait en buvant.
« D'où vient-elle ? »
Harry regarda sa tante qui était assise, le dos droit, sur le canapé. « Je pense que c'est une autre victime de la guerre, » déclara-t-il sombrement, sans répondre tout à fait à la question.
« Il y a une guerre parmi les gens de ton espèce, n'est ce pas? » demanda-t-elle. « Toutes ces catastrophes et ces meurtres. C'est à cause des tiens. »
« Oui, » admit Harry, qui ne souhaitait pas expliquer que Voldemort et ses partisans n'étaient pas les siens. Il comprenait ce qu'elle voulait dire. « Mais Voldemort tuera aussi tout les moldus si on lui en donne l'opportunité. »
« Tu peux aider à empêcher cela? » demanda-t-elle d'une voix hésitante.
Harry la regarda curieusement, mais répondit sincèrement. « Je suis le seul qui peut arrêter cette guerre. »
Elle sursauta et le regarda, partagée entre l'horreur et l'étonnement. « Tu n'es seulement qu'un garçon ! » s'exclama-t-elle.
Il grogna. « Est ce que j'ai jamais été simplement un garçon? » rétorqua-t-il amèrement. « De toute façon, ça n'a pas vraiment d'importance pour Voldemort. »
« Où est ton Directeur? » demanda Petunia.
« Mort, » répondit-il, d'une voix monotone.
Elle le regarda d'un air incrédule. « Il n'y a aucun espoir ? »
Harry réalisa finalement que sa tante avait peur. Elle était absolument terrifiée par ce qui se passait, et contrairement à beaucoup de moldus, elle avait une petite idée de ce qui se passait dans leur monde. Elle avait toujours rejeté tout ce qui avait un rapport avec le monde sorcier, mais elle savait qu'il existait. Elle savait que sa sœur et son mari avaient été tués par un mage noir. Elle connaissait suffisamment les circonstances entourant l'arrivée de Harry dans leur maison presque 16 ans auparavant pour avoir peur aujourd'hui.
Sa tante était en fait suffisamment terrifiée par les événements récents pour se risquer à parler avec lui du monde sorcier. Harry secoua la tête, se posant des questions sur sa santé mentale. Malfoy abandonnait des bébés à sa porte, et Tante Petunia reconnaissait l'existence du monde sorcier. Il savait qu'il y avait bien des choses qui n'allaient pas dans le monde, mais ces deux événements le perturbaient plus que les nouvelles des derniers meurtres.
Il regarda sa tante dans les yeux. « Je pense qu'il y a de l'espoir, » répondit-il finalement. Il baissa le regard vers le bébé qui était presque endormie dans ses bras. « Il faut qu'il y ait de l'espoir, » murmura-t-il.
« D'où vient-elle? » demanda de nouveau Tante Petunia.
Harry leva les yeux et se rendit compte qu'elle aussi était en train de regarder le bébé. Il soupira. « Je crois que toute sa famille a été tuée ce soir. Je ne sais pas grand chose. En fait, je ne sais rien du tout. La personne qui me l'a apportée doit revenir demain matin pour m'expliquer. »
Tante Petunia pinça ses lèvres, et Harry était certain que ses instincts se rebellaient contre cette idée. Elle ne voulait pas plus de monstres dans sa maison. Elle ne dit rien, cependant.
« Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais si cette personne revient, c'est important que je lui parle. »
Elle ferma les yeux et grimaça. « J'irai sans doute avec Dudley faire quelques courses demain matin. On ne reviendra probablement qu'après le repas. »
Harry hocha la tête, comprenant ce qu'elle lui disait. Oncle Vernon serait au travail, et elle s'assurerait qu'elle et Dudley ne seraient pas dans les parages quand 'l'invité' de Harry arriverait. Cela ne lui plaisait pas, mais elle semblait l'accepter, et n'en parlerait ni à son mari ni à son fils.
Ils sursautèrent tous les deux en entendant des coups à la fenêtre. Peu importait qu'il y ait un bébé sur ses genoux, Harry dégaina instantanément sa baguette et la pointa vers la fenêtre. Puis il se sentit stupide en réalisant qu'il ne s'agissait que d'un hibou. Il jeta un coup d'œil vers sa tante, et grimaça en voyant son expression terrifiée. Il se demanda ce qui lui avait le plus fait peur : le bruit ou sa réaction.
Il se leva maladroitement et tendit le bébé à sa tante, qui la prit sans dire un mot. Il fit entrer le hibou, se demandant si il pouvait venir de Malfoy. Le hibou repartit dès que Harry détacha le parchemin de sa patte, et le sorcier fronça les sourcils à ce départ rapide.
Ses yeux s'écarquillèrent quand il reconnut le sceau du Ministère. « Merde, » dit il à voix basse, brisant le sceau précipitamment. Malfoy avait lancé le contre sort du silencio, et c'était Harry qui allait en porter la responsabilité. Ses yeux s'arrondirent pendant qu'il lisait le contenu de la lettre.
« Harry? » questionna Petunia d'une voix hésitante.
Harry cligna des yeux, se demandant si il devait lui dire ce qui était écrit. Avant les événements de la soirée, il aurait été certain qu'elle aurait détesté la nouvelle, mais maintenant… Maintenant cela la rassurerait peut être.
« Euh, la personne qui était ici a fait un peu de magie, » admit-il, regardant attentivement la réaction de sa tante. Elle se contenta d'inspirer profondément, et attendit que Harry annonce la suite.
« Le Ministère détecte la magie qui est pratiquée ici, et normalement je n'ai pas le droit d'en faire. Cette lettre me donne la permission d'utiliser la magie, même si techniquement, c'est illégal jusqu'à mon anniversaire dans un mois et demi. » Il rappela d'un ton amer la date de son anniversaire, doutant sincèrement que sa tante s'en rappelait. Il tira une certaine satisfaction en voyant sa tante qui poussait un soupir tout en fixant la baguette qui dépassait de sa poche arrière.
« Ils te donnent la permission, à cause de cette guerre? » demanda-t-elle, surveillant toujours sa baguette. Il la sortit de sa poche, et les yeux de Petunia suivirent son mouvement.
Harry regarda sa baguette, puis la lettre qu'il tenait toujours dans sa main gauche. « Oui, » répondit-il finalement. « J'ai une autorisation spéciale accordée par le Ministre lui-même, 'en raison de circonstances atténuantes'. Je parie que c'est parce que ce ne serait pas bien vu que le Ministère me persécute en ce moment, » ajouta-t-il amèrement. Il était heureux de pouvoir utiliser sa magie, mais n'aimait pas le fait que Scrimgeour le lui permettait seulement parce qu'il était l'Elu.
Petunia ne dit rien et Harry pouvait lire les sentiments contradictoires sur son visage. Il avait eu raison, d'une certaine façon : elle était à la fois en colère et soulagée par la nouvelle.
Il la regarda d'un air inquiet, changeant de sujet. « Tante Petunia? Euh, qu'est ce que je fais avec elle maintenant ? » demanda-t-il, désignant le bébé qu'elle tenait toujours dans ses bras.
Sa tante lui donna à contrecoeur un cours accéléré de soins basiques pour les nouveaux-nés à deux heures du matin. Elle aida Harry à arranger un lit de fortune avec l'un des tiroirs de sa commode, et lui montra comment préparer un biberon. Elle lui apprit aussi comment changer les couches du bébé. Quand il lui demanda pourquoi elle avait des affaires pour bébé, elle lui lança un regard noir et pinça les lèvres, mais admit finalement que l'une des voisines avait un jeune enfant. Elle gardait ces affaires au cas où, pour quand la voisine venait prendre le thé.
Harry pensa qu'il n'aurait pas dû être trop surpris. Sa tante voulait toujours être perçue comme l'hôtesse parfaite, répondant au moindre besoin de ses invités. Elle avait aussi l'habitude de stocker toutes les choses possibles et imaginables.
Finalement, le bébé s'endormit profondément, et tante Petunia retourna dans sa propre chambre, laissant Harry seul avec ses pensées.
Retournant à la fenêtre, il regarda la rue vide. Est ce que Malfoy était vraiment apparu et lui avait laissé un bébé sur les bras seulement deux heures plus tôt ? Un coup d'œil rapide par-dessus son épaule en direction de l'enfant endormi lui donna la réponse, mais cela lui semblait toujours aussi incroyable.
Harry n'avait pas la moindre idée de ce qu'il devrait faire. Il était sorti, prêt à se battre avec Malfoy, pas à voir l'autre garçon le supplier. Malfoy était l'ennemi. Il avait fait entrer tous ces mangemorts dans Poudlard. Il avait essayé de tué Dumbledore. Les pensées de Harry s'arrêtèrent de nouveau.
Il avait réfléchi d'innombrables fois pendant les deux semaines qu'il avait passé chez les Dursley. Malfoy avait essayé de tuer Dumbledore. Il n'avait pas été capable de le faire. Il avait hésité à la fin. Harry avait vu Malfoy baisser sa baguette.
Regardant vaguement dans la nuit, Harry laissa une fois de plus son esprit visionner ces minutes cruciales. Dumbledore avait essayé de persuader Malfoy de changer de camp. Il avait offert de protéger Malfoy et sa famille, et ce dernier avait semblé vouloir accepter.
Qu'est ce que cela voulait dire ?
Il ne pouvait tout simplement pas imaginer Dumbledore dire tout ça pour sauver sa propre vie. Cela ramena les pensées de Harry vers Snape. Harry se raidit, mais n'éprouva de sentiment de colère extrême.
Une fois sorti de Poudlard, il avait pu se calmer et essayer de penser rationnellement. Il avait réalisé que Dumbledore n'était tout simplement pas le genre de personne qui supplie pour rester en vie. Harry avait essayé de s'imaginer dans ce genre de situation. Cela n'avait pas été difficile, il se souvenait du cimetière, et des événements au Ministère. Il n'avait pas supplié pour sa vie. Il avait été sûr qu'il allait mourir, surtout au cimetière, mais il avait refusé d'abandonner.
Harry ne pouvait tout simplement pas imaginer Dumbledore supplier qu'on lui laisse la vie sauve. Il savait que Dumbledore était un sorcier fort et puissant. Le vieil homme était fidèle à ses croyances et n'aurait jamais abandonné. Harry l'avait vu abandonner, pourtant. Non ?
Harry se massa les tempes, essayant de faire diminuer son mal de crâne.
Dumbledore n'était tout simplement du genre à abandonner et à admettre la défaite. Cela semblait un manque de respect de simplement penser une chose pareille. Alors, qu'est ce que tout cela voulait dire ? Harry se rappelait de Dumbledore suppliant Snape. Il se rappelait de Dumbledore parlant à Malfoy.
Qu'est ce que tout cela voulait dire ?
Cette question continua de tourner dans la tête de Harry, encore et encore. Il essaya de forcer son esprit à se concentrer sur Malfoy. C'était déjà assez compliqué sans rajouter Snape dans l'équation.
La dernière fois qu'il avait vu Malfoy, le garçon s'enfuyait de Poudlard. A en juger par la tenue de mangemort qu'il portait, il était retourné directement auprès de Voldemort. Harry voulait savoir si il y avait été de son plein gré ou non. La conversation que Dumbledore avait eue avec Malfoy laissait des doutes dans son esprit.
Harry soupira. Il y avait trop de doutes et de questions, et toujours aucune réponse. Il se tourna pour fixer le bébé. Il y avait tout simplement plus de questions.
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Harry s'installa devant la fenêtre du salon d'où il pouvait surveiller l'arrivée de Malfoy. Il y avait quelque chose de bizarre et d'anormal à cela, mais il le faisait néanmoins.
La nuit entière et toute la matinée jusque là lui avaient semblées irréelles. Il avait réussi à rester dans sa chambre jusqu'à ce qu'il entende son oncle partir. Il ne souhaitait pas être pris dans une nouvelle confrontation avec lui. Pour une fois, il était heureux que ce soit un lundi.
Il avait l'impression qu'il devrait être plus en colère qu'il ne l'était, mais il se sentait comme engourdi. Sa tante était au moins autant à blâmer pour son manque de réaction que le comportement étrange de Malfoy.
Quand Harry était descendu, Tante Petunia lui avait tendu une couverture pour bébé et quelques vêtements pour habiller la petite fille. Elle l'avait aussi informé qu'elle lui rapporterait quelques affaires pour bébé lorsqu'elle reviendrait. Juste après cela, elle avait appelé Dudley et ils étaient partis.
Ce n'était qu'après leur départ que Harry avait ressenti le vrai choc, même si le comportement de sa tante représentait déjà un choc en lui-même. Harry était allé changer le bébé, cependant, et s'était rendu compte que la couverture avait dû lui appartenir.
La couverture, douce et duveteuse, était rouge avec des vifs d'or dessinés dessus. Tante Petunia ne pouvait pas posséder quoi que ce soit de la sorte. Elle ne savait probablement même pas ce que les petites balles ailées représentaient. Elle ignorait certainement que la couverture était aux couleurs de Gryffondor. Elle devait l'avoir lavée, cependant, parce qu'elle sentait comme si elle sortait tout juste du sèche-linge.
Harry la regarda un moment sans comprendre. Il n'était pas conscient du temps qu'il resta assis là, pensant à ses parents. Il réalisa ce que cela signifiait. Il avait sûrement été apporté chez les Dursley enveloppé dans cette couverture. Il regarda le petit vêtement. C'était un simple pyjama bleu qu'il avait dû porter la nuit où ses parents avaient été tués.
Il regarda la porte par laquelle Tante Petunia était sortie. Elle avait dû conserver la couverture et le pyjama pendant tout ce temps. Il n'avait aucune idée de pourquoi elle l'avait fait, et avait du mal à y croire, mais il lui était reconnaissant. Elle n'avait jamais été gentille avec lui d'aucune façon, mais il réalisa qu'elle devait ressentir quelque chose pour lui. Ou pour sa sœur.
Le bébé recommença à pleurer, distrayant Harry de ses pensées.
"Comment est ce que je dois faire?" marmonna-t-il, sachant qu'il n'obtiendrait aucune réponse.
Il finit par réussir, avec bien du mal, à changer le bébé et lui mettre le nouveau pyjama. Il ne pensait pas que cela la dérangerait de porter à nouveau un pyjama, bien que ce soit le matin. De toutes façons, c'était tout ce qu'il avait pour elle.
Il lui prépara ensuite un biberon et s'installa devant la fenêtre pour la nourrir, guettant l'arrivée de Malfoy. Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il attendait Malfoy. Il regarda le bébé. Il n'avait aucune idée d'où elle venait, ou même de comment elle s'appelait. Il savait simplement qu'elle venait de perdre sa famille.
Ce simple fait lui fit mal au coeur. Cette sensation était renforcée en la voyant dans son pyjama bleu.
En la regardant boire son biberon, il décida qu'elle était plutôt mignonne. Il eut un sourire en voyant la touffe de cheveux noirs, courts, qu'elle avait sur la tête. Il se demanda si c'est à cela que ses cheveux avaient ressemblé à son âge, quel que soit cet âge. Elle n'était pas très vieille, mais ne semblait pas vraiment toute petite, non plus. Harry n'avait vraiment aucune idée, étant donnée son expérience limitée avec les bébés.
Elle le regardait avec de grands yeux gris. Ses traits étaient délicats et... ronds, se dit Harry. Elle semblait si fragile et Harry n'arrivait pas à comprendre comment ça se faisait qu'il était celui à le tenir. Il fallait vraiment qu'elle aille avec quelqu'un qui pourrait s'occuper d'elle correctement.
Il ne savait toujours pas d'où elle venait, cependant. Il soupira et reprit le biberon quand elle eut fini, et la posa précautionneusement sur son épaule pour qu'elle fasse son rot, comme sa tante lui avait appris.
Levant son regard vers la fenêtre, il cligna des yeux, surpris, quand il réalisa que Malfoy le fixait intensément depuis le trottoir. Il cligna de nouveau, étonné de voir Malfoy habillé d'un pantalon gris et d'une chemise verte. Harry roula des yeux. Même avec des vêtements moldus, Malfoy était habillé comme un Serpentard.
Il se tenait debout, là, dans la lumière du jour. Harry sentit son mal de tête qui menaçait de revenir. Ne devrait il pas essayer de tuer Malfoy, au lieu de l'inviter à prendre un thé ?
Fermant les yeux, il revit encore la main tremblante de Malfoy, et la baguette se baisser. Il pouvait entendre Dumbledore dire à Malfoy qu'ils le protègeraient si seulement il rejoignait le bon camp.
Ouvrant les yeux, il fixa le Serpentard. Il l'inviterait à entrer. Il fronça les sourcils. À condition qu'il puisse inviter Malfoy à entrer. Il avait dit qu'il ne pouvait pas traverser les protections.
Se sentant d'une certaine façon plus en sécurité en portant le bébé, Harry la tenait d'un bras, et avait sa baguette dans son autre main lorsqu'il sortit pour affronter sa nemesis.
« Elle va bien? » demanda immédiatement Malfoy.
« Elle en a l'air, » répondit Harry calmement.
Harry fronça les sourcils en voyant Malfoy soupirer, rassuré, avant que son masque de froideur ne se remette en place.
« Tu ne vas pas m'inviter à entrer, Potter? » demanda Malfoy d'un ton dédaigneux.
Harry lui lança un regard noir. « Tu n'as pas peur que des gens attendent à l'intérieur pour te capturer ? » répliqua-t-il.
Malfoy regarda la maison d'un air inquiet. « Tu aurais pu prévenir les aurors, c'est vrai, » admit-il calmement.
Harry ne savait pas précisément pourquoi il n'avait pas fait appel à des aurors pour capturer Malfoy. Il y avait pensé, mais avait changé d'avis. Il leva ses sourcils, surpris que Malfoy reconnaisse qu'il pourrait être capturé à tout moment.
« Tu veux être capturé? » demanda Harry, incrédule.
« Non, » répliqua Malfoy immédiatement. « Mais j'espère que ta curiosité de Gryffondor t'a retenu de prévenir qui que ce soit de ma venue la nuit dernière. Pour le moment, en tout cas. »
Harry réalisa que Malfoy avait raison. Il voulait des réponses, et il ne les aurait certainement pas eues si il avait dénoncé Malfoy immédiatement.
Malfoy ricana, semblant se rendre compte par le silence de Harry qu'il avait raison. « Invite moi à rentrer, Potter, et je t'expliquerai. »
« J'espère que tu as des putains de bonnes explications, Malfoy, » gronda Harry.
« Je ne vais pas expliquer dehors, » dit Malfoy d'un ton sec.
Harry balaya du regard les environs, et ses yeux tombèrent sur la maison de Mrs Figg au bout de la rue. Il ne pensait pas qu'il y ait quelqu'un à le surveiller 24 heures sur 24, mais il ne pouvait pas le garantir. Ce n'était probablement pas une très bonne idée de rester dehors trop longtemps.
« Comment est ce que je peux te faire passer les protections de la maison ? » demanda-t-il.
« Tu ne connais rien, Potter? » répondit Malfoy d'un ton narquois.
« Je n'avais encore jamais invité de Mangemort jusqu'à aujourd'hui, » répliqua Harry.
Malfoy regarda son avant bras. Les manches longues de sa chemise alors qu'il faisait chaud était révélatrices. Il était beaucoup plus calme et moins arrogant en expliquant à Harry comment le faire entrer.
Harry hésita avant de s'exécuter. « Comment je peux savoir que tu ne vas pas m'agresser, moi, ou ma famille, dès que je t'aurai laissé entrer? »
« Tu ne peux pas le savoir, » répondit Malfoy, son regard se portant sur le bébé.
Harry fronça les sourcils. Sans comprendre pourquoi, il décida de prononcer les mots qui permettraient à Malfoy d'entrer dans la maison.
Malfoy le regarda avec surprise, et Harry réalisa que le blond n'avait pas vraiment cru qu'on lui permettrait d'entrer. Il reprit contenance rapidement. « Tu fais confiance bien trop facilement, Potter, » dit-il avec un sourire dédaigneux, en descendant le chemin jusqu'à la porte d'entrée.
L'expression de Harry se renfrogna encore plus tandis qu'il le fixait. Il ne faisait pas confiance à Malfoy, mais il y avait quelque chose de bizarre. Harry faisait confiance à son instinct, et celui-ci lui disait qu'il devait écouter les explications de Malfoy.
Il secoua la tête et suivit Malfoy dans la maison, espérant qu'il n'était pas en train de commettre une énorme erreur.
Voilà pour le premier chapitre ! C'est la première fois que j'essaye de me lancer dans la traduction (sauf pour mes cours, mais bon, ce n'est pas tout à fait le même genre de textes). Alors ? vous en pensez quoi ?
