Cette fic contient de légers spoilers sur la relation entre Rei et Fukiko. Ces personnages appartiennent à Ryoko Ikeda. Le titre et la citation du début sont respectivement de Verlaine et Musset. C'est du Fukiko/Rei, écrite pour le prompt "D/s - toe-sucking, humiliation, sado-masochisme". Elle contient en outre de l'homosexualité féminine et de l'inceste, bien sûr, ainsi que de la tension sexuelle non résolue.
Non, je n'étais pas née pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds
Et pourtant, même si elles n'ont pas su mourir ensemble, parfois Fukiko-sama laisse sa soeur s'étendre à ses pieds, comme une mouette immaculée qui a préféré l'esclavage au monde entier.
Rei se recroqueville près de son fauteuil, et si elle ose parler sans autorisation, si elle ose bouger, alors Fukiko s'en ira, tout simplement. Ne me suis pas, dira-t-elle, et Rei restera là, le coeur battant, pendant des heures, attendant qu'elle revienne. Alors elle essaie juste de sentir sa chaleur si proche et d'accorder sa respiration à la sienne.
Quand Fukiko la laisse parler, elle la remercie pour ces fragments d'intimité, ces ombres de contact, et son coeur est sincère, mais il n'en saigne pas moins. Ce n'est pas assez, jamais.
Parfois, pourtant, Fukiko se rappelle qu'elle est là, son esclave soumise, l'appelle-t-elle, sa fleur foulée aux pieds, et de jouer de ses petits pieds sur son corps, de faire naître en elle mille étincelles d'adoration, et parfois elle lui laisse, à coups de langue, rendre hommage à ses orteils blancs.
Il lui arrive même de se daigner se pencher sur elle ; de lui réciter des litanies d'humiliations qui sont douces parce qu'elles sont des marques de possession, ma chose, mon jouet.
Elle la touchera de ses jolis ongles roses, aussi tranchants que les éclats de son coeur. Elle marquera sa peau de lunules rouges qui, lorsque le sang perle, deviennent lunes pleines, pour que Rei puisse encore les regarder avec fascination quand Fukiko se lassera de sa présence.
Je te hais, lui murmurera-t-elle, je te hais, petite soeur, sur un ton si tendre que, l'espace d'un instant, Rei pourra croire qu'elle lui dit je t'aime, et Fukiko lui accorde cela si rarement, elle le veut avec la force de mille soleils incandescents.
Ce n'est pas assez, pourtant ; ce n'est jamais assez.
