Titre : Appel du 18 Juin.
Auteur : Didou367 ou Fuckin' goddess.
Fandom : Hetalia.
Personnages/Couple : J'vous le dis pas, ça gâche la surprise.
Rating : PG-13/T.
Disclaimer : Les personnages d'Hetalia appartiennent à Hidekaz Himaruya, et le discours appartient au Général de Gaulle.


« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. »

Le jeune homme, accoudé à la petite table sur laquelle trônait la radio, ferma les yeux et tira longuement sur la cigarette qu'il tenait entre ses doigts effilés dans l'espoir d'apaiser les trémulations qui agitassent son corps.
Il libéra la dense fumée en une exhalation vacillante et s'empressa d'assaillir à nouveau de nicotine son esprit tourmenté, alors que le ton assuré de l'individu qui s'adressât aux auditeurs expliquât la raison de la défaite Française face aux Allemands.

« Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! »

Il écrasa la cibiche, tout juste consumée de moitié, à même la surface boisée ; et s'empara de la bouteille de spiritueux se dressant crânement à la gauche de l'appareil. Il posa ses lèvres sèches sur le goulot et ingurgita une conséquente gorgée qui lui calcina fort agréablement la gorge en même temps qu'elle troublât déjà de manière infime ses sens.
Et, tandis qu'il reposât la bouteille, la voix, rendue grésillante par le poste, se faisait plus véhémente, plus impétueuse et renchérissait :

« Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. »

Quelques perles de chagrin naquirent à la commissure de ses prunelles et, n'y tenant plus, il éclata en sanglots. Les soubresauts de désespoir troublaient sa stature au point qu'il dut soutenir sa tête des deux s'il ne voulût pas se laisser choir sur le meuble. Sa respiration chaotique ainsi que ses pleurs saccadés ne l'empêchaient néanmoins pas d'ouïr la suite du discours, ainsi que de le comprendre malgré les émotions, l'affliction, qui submergeassent ses pensées comme une énorme vague avalerait un malheureux navire sur une ondée carnassière.

« Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes... »

Ses spasmes se modérant de façon infinitésimale, il parcourut de ses mains ses cheveux blonds, habituellement flavescents, aujourd'hui rendus ternes par l'exténuation, et l'accablement ; sans doute en une risible tentative de se reconstituer une contenance.

« Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »

Le blondin, dont les larmes continuaient à couler en un douloureux mutisme, n'eut aucunement le courage d'éteindre la radio. Il saisit une fois encore la bouteille de liqueur et en fit glisser une longue gorgée dans son œsophage.

« J'espère que t'as entendu ça... Stupid frog. »