Bonjour à tous et à toutes ! Voici une petite fic sans prétention, j'espère qu'elle vous plaira…

Je ne vais pas vous embêter avec des blablas inutiles, alors bonne lecture !

Chapitre 1

-Maman ? Maman… Méchante maman… Pourquoi tu me laisse seul ? Maman… Oui, méchante maman. Je le dirai à papa, et il te tuera.

Un silence. Puis la voix murmure :

-Maman… Tu me laisse seul parce que tu as peur de moi ? Tu as raison. Je vais te manger, maman. Je vais sucer au fur et à mesure tout ton sang… C'est normal d'avoir peur : tu vas mourir… Méchante maman…

Rukia se réveilla avec violence de son futon, couverte d'une épaisse couche de sueur froide et le cœur battant à un rythme effréné. La peur encore accrochée dans sa poitrine, lui enserrant le torse avec lourdeur. Un simple gémissement réussit à franchir ses lèvres fermées, ses yeux affolés grands ouverts.

Elle mit plusieurs minutes à calmer sa respiration haletante, comme si elle avait couru le marathon. Elle tremblait de tous ses membres, la chambre plongée dans le noir lui paraissait menaçante ; L'angoisse lui tordait le ventre, elle n'osait plus bouger. La menace était encore si présente dans son esprit…

Alors que sa respiration commence à peine à se calmer, une douleur brûlante lui saisit soudain le ventre.

Encore apeurée, elle n'eut cependant d'autres choix que de se jeter hors de sa chambre, la main sur la bouche.

Elle courut d'une traite dans le couloir jusqu'aux toilettes, pour s'y enfermer violemment et recracher toute sa bile.

Ses membres tremblaient encore, et son cœur était toujours survolté.

Rukia, reprends-toi ! Un rêve… Ce n'était qu'un rêve…

Comme tous les autres. Ils avaient commencé d'abord doucement, depuis qu'Aizen avait arraché l'Hougyokû de son corps. Ca faisait trois mois. Un rêve noir comme le néant, seule une voix dans sa tête. Une voix d'enfant, mais une voix déformée par la haine, la ruse et la méchanceté.

D'abord, la voix n'avait faisait que pleurnicher comme quoi elle l'avait abandonné. Pendant plusieurs jours, cette voix l'avait culpabilisée.

Et puis, maintenant… Ca…

Un frisson d'horreur parcourut rapidement son échine. Elle avait recraché sa bile et même du sang, comme la veille, et comme l'avant-veille.

Elle était épuisée, mais impossible de se rendormir.

Rukia jeta un coup d'œil à son reflet avant de quitter les toilettes, mais elle savait déjà à quoi elle ressemblait : pâle, avec de grandes cernes sous les yeux. Secouée de spasmes nerveux.

Silencieusement, elle quitta les toilettes et rejoignit sa chambre.

Elle alluma une bougie, angoissée de rester dans le noir.

Non, elle ne pourrait pas se rendormir.

Et de l'autre côté du couloir, dans sa chambre, Byakuya avait les yeux grands ouverts. Allongé dans son lit, il avait entendu sa sœur se précipiter dans les commodités.

Pour la cinquième fois cette semaine.

Un mois plus tard

Laisser la bougie allumée toute la nuit n'avait pas arrangé Rukia. La voix dans sa tête ne s'éteignait pas, toutes les nuits, inlassablement, elle était là. De plus en plus menaçante.

Elle savait que ce n'était pas normal. Ces nausées, ces vomissements, et puis cette voix. Pourquoi l'appelait-t-elle maman ? Pourquoi lui faisait-elle si peur ? Une peur panique, incontrôlable, Rukia en avait des sueurs froides au moment de se coucher.

A nouveau, ce matin, elle s'était levée en sursaut pour filer directement aux toilettes.

Mais quand elle en revint, le teint pâle et le regard terne encore secouée de tremblements incontrôlables, son frère était droit dans le couloir et déjà habillé.
Rukia s'arrêta net, surprise. Elle n'eut pas le courage de croiser son regard, baissa la tête et passa sans rien dire à côté de lui pour retourner dans sa chambre. Sentant son regard posé sur elle jusqu'à ce qu'elle ferme la porte coulissante.

Qu'est ce qui n'allait pas chez elle ? Cette question l'obsédait et l'angoissait, la terrorisait. Mais à qui pouvait-elle en parler ?

Une fois sur son futon, ses tremblements redoublèrent de violence. Epuisée, vidée, désespérée, elle enfoui son visage dans ses draps et pleura silencieusement.

Quand elle se décida enfin à quitter sa chambre, ses tremblements allaient mieux. La douleur lancinante au ventre la tenaillait toujours, mais les nausées s'étaient arrêtées. Elle se décida à s'habiller et à rejoindre son frère pour le déjeuner.

Il était déjà assis en tailleur devant son repas, silencieux comme d'habitude. Il ne leva même pas les yeux quand elle rentra dans la salle.

Rukia préféra se faire le plus petit possible, repensant à la scène quelques heures plus tôt.

Après tout, se disait-elle, il valait mieux essayer de ne plus penser à tout ça et dire que ça allait s'arranger. C'était juste le choc avec Aizen qui l'avait traumatisée, elle essayait de s'en persuader. Rester forte. Comme elle avait toujours essayé de l'être.

Mais c'était si difficile…

Elle s'assit en tailleur en face de son frère. Une servante lui apporta son déjeuner.

Rukia fixa quelques instants les boulettes de riz et le poisson en face d'elle, se disant qu'elle n'avait vraiment pas faim.

Un simple regard vers Byakuya la persuada de manger.

Elle prit une boulette entre ses doigts légèrement maladroits, et la porta à sa bouche.

Dès la deuxième bouchée, elle sentit la nausée monter en flèche.

Non, pas maintenant. Ca va passer. Allez, Rukia. Tu es forte. Bon sa…

Elle relâcha brusquement sa boulette qui alla s'écraser sur le sol, se jeta hors de la pièce et traça directement aux toilettes.
Byakuya baissa légèrement la tête. Il avait finit de manger.

-Ramassez tout ça, Rukia ne mangera pas ce matin.

Les servantes s'exécutèrent, et Byakuya quitta la pièce.

Son visage impassible de Capitaine ne reflétait rien, même si à l'intérieur, tout tournait confusément. Mais ça, personne ne pouvait le deviner.

Quand Rukia quitta les commodités, son frère avait déjà quitté le manoir pour rejoindre sa division. Et elle devait en faire de même.

Le travail lui permettait d'oublier un peu sa peur et ses nausées, mais elle s'épuisait vite. Cette impuissance nouvelle l'énervait. D'ailleurs, elle était facilement irritable ; Elle criait facilement sur les autres sièges, ou même sur Kiyone. Elle se doutait bien que tous avaient compris qu'elle n'était pas bien, et elle espérait qu'ils viendraient la soutenir. Lui dire que ce n'était rien, que ça allait passer. Qu'il ne fallait pas s'inquiéter. N'importe qui, elle s'en fichait. Mais elle avait besoin qu'on la rassure.

Quand elle arriva à sa division, avoir marché l'avait un peu rassérénée.

Elle trouva Ukitake assis à son bureau, concentré sur ses papiers. Ne voulant pas le déranger, elle passa vite dans l'autre bureau.

Ainsi, dans ce bureau, elle avait l'accès direct aux commodités, sans que personne ne la voie partir en courant.

Le soir arriva trop vite à son goût. Avec un goût d'horreur. Elle en venait à redouter le coucher du soleil. Une peur panique, comme celle des enfants.

D'une main tremblante, elle saisit ses affaires. Elle s'apprêtait à quitter le bureau, quand une voix familière la retint :

-Rukia-san, tu peux rester quelques instants, s'il te plaît ?

Elle se retourna avec plus de brusquerie qu'elle ne l'aurait voulut, se retrouva devant son capitaine qui souriait en la priant de venir s'asseoir à son bureau.

Elle s'exécuta.

-Tu ne sembles pas aller très bien en ce moment, s'inquiéta Ukitake alors qu'elle s'était assise. Tu sembles malade.

-Ce n'est rien, Ukitake Taichô, assura Rukia en s'inclinant avec ferveur, se mettant soudain à trembler. Juste un peu de fatigue.

-Tu te surmènes un peu trop, tu devrais laisser un peu de travail à Kiyone. Elle est là pour t'aider, tu sais. Ce n'est pas parce que je vous laisse faire tout le travail, que tu dois le faire seule.

-Vous êtes malade, Ukitake Taichô ! C'est un honneur pour moi de vous aider au mieux.

Il sourit, un sourire qui fit chaud au cœur si glacé de Rukia.

-Tu devrais t'inquiéter pour toi au lieu de t'inquiéter pour les autres. Tu as vraiment l'air d'aller mal. Demain, reste chez toi. Je te donne un jour de congé.

-Non, je veux…

-Repose-toi, je ne veux pas que tu tombe malade. Crois-moi, ce n'est pas amusant.

Son sourire acheva de convaincre Rukia. Comment aurait-elle pu expliquer à son capitaine qu'elle voulait travailler ? Travailler pour ne pas penser à sa peur ?

Elle s'inclina, le remercia, et quitta sa division.

Quand elle arriva au manoir, le ciel s'assombrissait. Elle s'était presque mise à courir, tant être dehors dans le noir la terrorisait. Elle se maudissait pour ça. Depuis quand avait-elle peur du noir ? Mais c'était une peur irrationnelle, qui la prenait à la gorge et qui enserrait solidement son cœur. Une peur panique.

Elle s'engouffra dans le manoir rassurant, empli de lumières. La respiration saccadée, et essoufflée.

Quand vint le moment de se coucher, elle se sentit si mal qu'elle avait envie de pleurer. Elle ne voulait pas dormir. La voix résonnait dans sa tête, ses menaces, sa haine… Elle ressentait tout ça si fort qu'elle avait envie de hurler et de taper tous les murs, crier sa folie. Parce que c'était peut être ça, elle était peut être en train de devenir folle.

Assise sur son futon, elle prit son visage dans ses mains. Mais elle avait beau essayer de se rassurer, d'être rationnelle, LA voix revenait la hanter, et la sueur perlait son front. Les tremblements lui reprenaient.

Elle ne voulait pas être seule. Elle aurait voulut quelqu'un, n'importe qui, auprès d'elle.

Tremblante et nauséeuse, elle se releva maladroitement. Elle alla dans le couloir, et s'approcha de la chambre de son frère. Il ne dormait pas, elle voyait à travers le papier de riz son ombre assise se dessiner avec la lumière.

Elle toqua timidement, même si elle savait qu'il l'avait entendue.

-Nii-sama… Murmura-t-elle.
Aucune réponse. Il n'avait pas bronché.

Elle ne s'était pas attendue à la profusion de sentiments, elle avait l'habitude. Mais là, elle avait vraiment besoin d'être à côté de lui.

-S'il te plaît… Je peux rentrer ?

Un silence encore, elle attendait la réponse. Son corps frêle agité de spasmes semblait tellement fragile qu'on aurait eu peur qu'elle se casse.

-Tu as passé l'âge de rentrer dans ma chambre, Rukia.

Sec et cassant. Comment avait-elle pu imaginer qu'il accepterait ? L'angoisse acheva de s'emparer d'elle.

Les tremblements reprirent de plus belle. Elle ne voulait pas… Pire, elle ne POUVAIT pas rester seule.

Mais elle ne pouvait pas enfreindre les ordres de son frère.

Alors, elle se roula en boule sur le sol devant la porte.

Byakuya, de sa chambre, l'entendit se recroqueviller en frôlant le papier de riz.

Il l'entendit soudain comme trembler. Inquiet, il tendit l'oreille, et l'entendit alors sangloter. Comme un enfant perdu.

Comment pouvait-il être si insensible ? Il secoua la tête, et décida pour une fois de s'écouter et d'oublier un peu le capitaine qu'il était. Pour une fois.

Il se leva, et se dirigea vers la porte. Il l'ouvrit d'un geste sec, et trouva le corps de sa sœur recroquevillé dans la position du fœtus à ses pieds, secouée de sanglots.

Quand elle l'entendit, elle releva sa tête, et tenta de se redresser comme apeurée.
Mais au lieu de la gronder, Byakuya s'agenouilla, et pour la première fois de sa vie, Rukia le vit ouvrir les bras, comme pour l'inviter à venir contre lui.

Elle resta immobile, tremblante et le visage ravagé par les larmes. Mais comme il ne bougeait pas et qu'il gardait le visage impassible elle osa s'approcher un peu, inquiète et indécise.

Bien que son expression était neutre, Byakuya était bouleversé par la fragilité soudaine de sa sœur. Son corps lui paraissait aussi cassant que du cristal, tellement vulnérable.

Aussi, quand il la vit s'approcher doucement, il referma ses bras sur elle et la colla contre lui.

Il la sentit d'abord surprise, puis sentit qu'elle s'accrochait à son yukata avec force.

Byakuya la serra contre son torse avec force pour lui montrer qu'il la protégeait. Et Rukia se remit à trembler, et à sangloter.

-Maman… Méchante maman… Tu sens ? Tu sens que je suis là ? Tu sens que je me nourris de ton sang ? Tu as peur… Peur de moi… J'adore ça. Je me nourris de ta peur. C'est si bon… J'ai hâte de naître, maman. Ce jour là, je te dévorerai. Tu m'entends ? En attendant, pleure… Pleure toutes les larmes de ton corps, maman… Parce que je vais te tuer. Méchante maman…Je suis là. Je suis là. JE SUIS LA !!!!

-Non !!!!!

Le cri avait déchiré la chambre comme un hurlement d'agonie.

Sans s'en rendre compte, Rukia avait porté les mains sur son ventre et y avait enfoncé ses ongles jusqu'à la chair, la faisant saigner.

La douleur lancinante était encore plus présente. A nouveau, elle se précipita dans les toilettes, pour y vomir de la bile.

Quand elle revint, vidée de toute énergie, elle se rendit compte qu'elle s'était réveillée dans sa chambre. Byakuya avait dû la ramener quand elle s'était endormie dans ses bras.

Elle calma difficilement les battements de son cœur, et reporta son attention sur son ventre. Elle souleva son kimono pour laisser voir son ventre, légèrement rebondit.

La marque de ses ongles profondément enfoncées ne la tracassait pas. C'était ce qu'il y avait à l'intérieur de son ventre qui la terrifiait.

Parce qu'elle savait. Elle savait ce qui se passait. Elle n'avait pas prit du poids, comme elle avait essayé de croire au début. Et ça l'horrifiait tellement, qu'elle se mit à pleurer.