Auteur : Yami Flo

Genre : Angst ; spoilers sur tout ce qui concerne l'histoire de Gaara ; POV de sa mère (est-ce qu'elle a un nom officiel ?)

Disclaimer : Naruto est la propriété de Masashi Kishimoto.

Note : Cette petite histoire comportera quatre chapitres plus un épilogue. Je vous souhaite à tous une bonne lecture.

Son Nom Sera…

Le temps s'écoule lentement. L'horloge égraine les secondes, les minutes, les heures avec une lenteur et parfois, une rapidité exaspérante. Et chaque instant la rapproche davantage de la mort.

Elle feuillette les pages de son livre avec rapidité, sans vraiment prendre le temps de regarder les feuillets. Elle n'a pas envie de lire, pas vraiment. Elle n'a pas envie de faire quoique ce soit, à l'exception de se lever et de faire les cents pas. Non, elle n'a même pas envie de cela, en fait. Elle voudrait fuir, fuir le plus loin possible de cette pièce, de cette maison, de ce village. S'échapper de cette prison dorée qui sera sa dernière demeure.

Mais elle ne peut pas. Elle jette un regard noir à son 'chien de garde'. Le Jounin a au moins la décence d'avoir l'air inconfortable. Bien.

Elle ne comprend même pas pourquoi il est ici. Elle est enceinte de plus de sept mois, ce n'est pas comme si elle pouvait encore se déplacer comme elle le voulait. Malgré toutes ses pensées de fuite et de liberté, ce n'est pas comme si elle avait encore une chance de s'échapper.

Elle se lève et s'approche de la fenêtre. Le ciel est trop bleu, trop clair à son goût. Elle va bientôt mourir. Les Kamis ne pourraient-ils pas lui accorder une faveur en lui donnant un temps qui soit plus de circonstance ? Eh non. Elle n'a même pas le droit à cette simple considération.

Elle baisse le regard vers les maisons qui s'étendent à perte de vue sous ses yeux. Elle grogne entre ses dents en regardant les habitants qui passent dans les rues. Elle les hait, elle les hait plus que tout en cet instant. Dire qu'elle a un jour juré de donner sa vie pour son village…

Mais en prêtant serment d'allégeance, elle ne s'imaginait pas qu'on lui demanderait de donner sa vie comme ça, en mettant au monde une arme de destruction. En mettant au monde un enfant possédé par l'esprit d'un Démon. En mettant au monde le fils du Kazekage. Son fils à elle.

Son fils…

Elle passe les mains sur son ventre. Elle sent le bébé donner des coups, lui disant que le moment qu'elle redoute approche, inexorablement. Oh, ils ont beau lui dire qu'elle s'en tirera très bien, qu'elle survivra, elle n'est pas sotte. Elle sait ce qu'on la force à porter. Elle sent le chakra monstrueux qui la parcourt parfois en vague. Elle connaît son corps mieux qu'eux, elle connaît les limites de sa résistance. Elle sait qu'elle n'a aucune chance de s'en tirer. Alors, qu'ils cessent d'être hypocrites !

Elle était si heureuse au début, lorsqu'elle s'était aperçue qu'elle abritait une nouvelle vie. Elle adore les enfants. C'était peut-être une faiblesse, dans le fond…Si elle avait su ce qui arriverait, quand elle a annoncé à son mari qu'elle attendait leur troisième enfant…Elle était naïve de croire qu'il ne l'utiliserait pas pour son 'expérience'.

Quand elle a compris, quand ils ont scellé le Shukaku dans ce petit être qui reposait dans son ventre, elle a voulu se tuer, et surtout, la tuer, cette chose dans son ventre, cette chose qui lui prenait sa vie. Elle n'a pas pu. Ils l'ont stoppé avant qu'elle ait pu le faire. Mais, de toute façon, elle sait qu'elle n'y serait pas parvenue. Elle se sait incapable de faire du mal à un de ses enfants, peu importe ce qu'ils sont.

Ses enfants…

Elle n'a pas vu ses deux aînés depuis des semaines, des mois. Elle n'a même pas le droit à ce petit réconfort. Si le Kazekage – non, elle ne l'appellera plus son époux, plus jamais – venait à l'approcher, elle l'égorgerait, avec ses ongles s'il le fallait. Il n'avait aucun droit de toucher à ses bébés, il n'avait aucun droit de les lui enlever !

Elle ne pense pas seulement à Temari et Kankurô, ses deux premiers nés, qu'elle ne reverra sans doute jamais, maintenant, mais aussi à cet enfant à naître, à sa condamnation qui s'approche. Lui aussi est de son sang. Lui aussi est un de ses bébés. Ou il aurait dû l'être. Elle l'aime, quelque part. Et elle le hait, parce qu'il va la tuer. Mais plus que lui, elle hait ce village.

Haine…Haine…Un Démon…Un Démon qui ne sera pas une marionnette, qui n'aimera personne…Hum…

Gaara.

Oui, son enfant se nommera Gaara. Il serait le témoignage de sa haine envers le village, cette haine qui la dévore petit à petit. Il est son fils. Il sera fort. Il ne se battra que pour lui-même, et pas pour ce village misérable qui l'a condamné a mort.

Elle continue de regarder par la fenêtre. Sa haine ne fait qu'accroître. Et, toujours, toujours, la pendule continue a égrainé les heures.