Butters, qui ne tenait vraiment pas l'alcool (j'avais d'ailleurs vu Cartman verser bien plus de vodka dans son verre que de coca) était à moitié ivre mort et mort de rire en même temps, pendu à mon bras au passage, la musique à fond me donnait la migraine et l'alcool commençait à me monter à la tête... Fallait que je sorte d'ici, que je prenne un peu l'air.
Je poussais doucement Butters pour qu'il me lâche mais il s'étala carrément par terre. Sans y faire attention je continuais mon chemin en poussant des gens ici et là et j'eus droit a quelques « Oh ! » d'indignation, m'en fichant toujours, je repérai enfin la sortie. Putain c'est toujours aussi immense chez Token.. me dis-je en poussant la porte. L'air frais me fit du bien, je m'adossais à un mur un peu plus loin pour fumer une clope tranquillement. Alors que j'en cherchais une fébrilement dans ma veste une voix me fit sursauter: « Je croyais que t'avais arrêté de fumer. » murmura Stan en s'approchant. Il avait l'air un peu déçu mais fatigué aussi.
« J'y travaille » répondis-je seulement en approchant la cigarette de mes lèvres. Peine perdue, Stan me l'arracha de la bouche avant même que j'eus le temps de l'allumer et la jeta par terre. « Kyle, arrête avec ces saloperies ça te bousille la santé.. » Je soupirai et lui demandais comment il avait fait pour me retrouver. « Je t'ai vu sortir, t'avais vraiment l'air de t'emmerder » sourit-il, « Enfin de mon coté c'était pas mieux, ça me saoulait de voir Bebe et Kenny se rouler des pelles et se toucher sur le canapé, donc je t'ai suivi. » Je levai la tête pour le détailler plus attentivement, il portait ce tee-shirt noir avec écrit ''don't believe me'' que j'aimais beaucoup et un slim bien taillé qui mettait ses fines jambes mais musclées en valeur. Et aussi ses fesses, pensai-je. Ses mèches noires et un peu trop longues lui tombaient devant les yeux. Des putains d'yeux bleus profonds. Vous savez, aussi beaux qu'un fond de piscine extérieure quand il y a du soleil. (Note de l'auteur: j'avoue m'être un peu craqué sur cette phrase) Il était devenu bien mignon et avait gardé un peu de son innocence d'enfant et son amour pour les animaux. Il fait pratiquement ma taille aujourd'hui et est toujours aussi sportif. Moi ? Et bien grâce au ciel je m'étais débarrassé de mon ancienne et affreuse coupe affro que je détestais tant pour quelque chose de plus dompté déjà. Mes cheveux sont plus lisses mais encore légèrement bouclés, et toujours roux bien sur. Je ne suis plus l'intello que j'étais avant, j'ai de bonnes notes mais sans plus vu que je ne fais plus vraiment d'efforts malgré les gueulantes de ma mère. Je suis un peu plus grand, maigre et moins musclé que Stan, mon corps étant bâti plus naturellement. Soudain il me fit un sourire, un sourire spécial Stan et il se pencha vers moi pour m'embrasser. Quand mon cerveau engourdi par l'alcool s'en rendit enfin compte, je repoussai Stan un peu trop vivement. « Mais qu'est ce que tu fous ! » l'accusai-je. Il afficha un air consterné et agacé. « Kyle y'a personne ici et me dis pas que t'en as pas envie.. » Je ne sus que répondre, effectivement il y avait peu de chance qu'on nous voie mais je voulais en être certain. Cependant Stan avait raison, j'avais bien envie de lui rouler une pelle, là, maintenant alors qu'il avait son visage si près du mien et que j'avais encore pas mal d'alcool dans le sang. Me voyant hésiter il retenta sa chance et je le laissai faire cette fois. Il m'attaqua carrément la bouche et je me détendis et fermai les yeux pendant que sa langue caressait la mienne. Je l'attrapai par la taille pour le maintenir encore plus près de moi et il noua ses bras autour de mon cou, une main caressant mes cheveux. On était bien comme ça et on se tenait chaud l'un contre l'autre. Je me perdis dans cet instant, ma main se frayant un passage sous son tee-shirt.. Ce genre de moment arrivait trop peu souvent à mon goût, étant donné qu'on devait toujours être sur nos gardes mais là j'avais l'intention d'en profiter le plus possible.
Soudain des éclats de rire nous firent sursauter et automatiquement Stan s'éloigna de moi précipitamment. Furieux je regardai vers ceux qui venaient de tout gâcher, je ne les connaissait pas mais ils étaient apparemment complètement arrosés et gloussaient pour un rien. Au moins ils ne nous ont pas vus, me dis-je.
La main de Stan se glissa dans la mienne et il me souffla à l'oreille: « Viens restons pas là, il y a plein d'autres endroits ou on peut être tranquille » Je ne pouvais pas être plus d'accord. Je le suivis dans l'obscurité, lui faisant confiance pour trouver son chemin dans le noir. On ne voyait bientôt plus grand chose, loin des éclairages de la grande maison de Token. J'éprouvais une grande satisfaction de m'en éloigner, à l'heure qu'il est ils devaient surement tous être en train de vomir un peu partout ou dans le cas de Kenny de danser tout nu en poursuivant des filles. Token poussera encore une gueulante le lendemain, quand tout le monde aura bien une bonne gueule de bois pour qu'ils l'aident à nettoyer et à ranger et les plus sobres auront le temps de s'enfuir à toutes jambes. Un rire nerveux et vraiment idiot m'échappa alors, j'avais dans l'idée que Stan et moi on sera loin demain matin. « Pourquoi tu ris ? » me demanda-t-il intrigué par ma réaction. « Fais pas attention, je pensais à un truc. » dis-je en serrant un plus sa main. Il me sourit, comme s'il avait lu dans mes pensées. Ce qui ne m'aurait même pas étonné, puisqu'on lisait inconsciemment l'un dans l'autre comme dans un livre. Il m'entraina plus loin, quelque part ou on pourra tranquillement dormir l'un sur l'autre dans l'herbe, et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire bêtement.
