Me voici de retour avec une courte fanfiction (6 chapitres de prévu).
Je n'ai jamais été à la fac, et me base donc uniquement sur mon imagination. Si vous voyez de grandes incohérences, dites le moi !
Enjoy !
Premier acte :
« Comme le disait Aristote : « La tragédie est l'imitation d'une action noble, conduite jusqu'à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé d'assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l'œuvre; c'est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d'une narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. »*. Notre cours d'aujourd'hui portera donc sur la tragédie, et plus particulièrement, sur la tragédie classique ! Et vous verrez, c'est vraiment passionnant ! Passionnant, passions, catharsis… Vous avez compris la blague ? »
Le professeur de littérature partit alors dans un fou rire qui ne fut suivi que de quelques rires polis de la part de ses étudiants. L'enthousiasme de son professeur ne parvint cependant pas à toucher Clarke. Elle avait peu dormi cette nuit, et sentait que ce cours allait se révéler tout à fait soporifique. Quelle idée aussi avait-elle eu de suivre Monty et Jasper dans une de leurs soirées de débauchés ! Mais ils avaient tellement insisté…
« Alors, commençons par tester vos connaissances, quelqu'un pourrait-il me dire quelles sont les principales règles que suivent les tragédies classiques ? »
« La règle des trois unités ainsi que celle des bienséances. »
Clarke sourit en entendant la réponse de son meilleur ami, Wells Jaha. La réponse était exact bien sûr : être le fils du professeur de littérature, ça aide ! Mais elle remarqua l'irritation se marquer sur le visage de certains élèves. Ceux-ci trouvaient cela injuste que Wells assiste au cours de son propre père, et se plaignaient souvent d'un soi-disant favoritisme.
« Exact, oui, parfaitement, tout juste ! Maintenant qui pourrait me détailler cette règle des trois unités ? »
« Bah il y a l'unité de lieu, l'unité de temps et l'unité d'action ! »
Le sourire de Clarke s'effaça en entendant le ton suffisant de l'étudiant qui venait de répondre. Bellamy Blake. Il s'agissait de l'une des seules personnes de cette école qu'elle avait du mal à supporter, avec ses deux acolytes bien sûr : John Murphy et Atom quelque chose – elle ne connaissait même pas son nom complet et s'en passait très bien.
Elle imaginait très bien le sourire arrogant que celui-ci devait être en train d'arborer sous les congratulations de leur professeur déjanté. Tandis que Thelonious Jlaha continuait son cours, l'esprit de Clarke s'évada et elle se mit à repenser à son premier échange avec ce jeune homme tout à fait insupportable.
Il s'agissait de son premier jour à la célèbre faculté de Lettres « l'Arche », elle portait ses livres et cherchait l'amphithéâtre où se déroulerait son premier cours. De nombreux étudiants déambulaient autour d'elle l'air sûr d'eux, mais Clarke ne trouvait plus Wells et était complètement perdue ! Elle s'apprêtait à demander conseil à une jeune fille, quand elle sentit quelqu'un la bousculer et renverser ses livres au sol.
« Eh ! » s'exclama-t-elle en cherchant du regard celui qui venait de la pousser. Elle remarqua alors que la plupart des étudiants s'étaient décalés sur le côté pour laisser passer trois étudiants. Sans comprendre ce qu'il se passait, elle reprit :
« Nan mais tu pourrais dire pardon au moins ! »
Le jeune homme du milieu s'arrêta, immédiatement suivi par ses deux acolytes, et se retourna lentement en arborant un sourire arrogant.
« C'est à moi que tu parles là ? »
Clarke remarqua le silence qu'il venait d'imposer dans le couloir par sa simple phrase. Tous les étudiants semblaient observer la scène avec intérêt, attendant la suite avec impatience. Clarke, bien que légèrement déconcertée, continua sur sa lignée :
« Bah oui ! Tu viens de me bousculer et de faire tomber mes livres au cas où t'aurais pas remarqué. »
Les yeux du jeune homme, déjà sombres, semblèrent s'obscurcirent davantage. Son sourire était retombé.
« Je t'ai bousculé ? Tu veux plutôt dire que c'est toi qui ne regardait pas où tu marchais, non ? »
Clarke sentit que ce garçon n'avait pas l'habitude d'être contredit, et qu'il n'apprécierait pas trop d'être contredit devant ses amis. Mais la jeune femme ne se laisserait pas faire !
« Non je veux dire exactement ce que je te dis, et maintenant j'aimerais que tu ramasses mes livres. »
Le sourire de Bellamy était réapparu – cela ne présageait rien de bon.
« Mais oui bien sûr princesse, tout de suite ! Atom, Murphy, occupez-vous de ça. »
Les deux garçons qui l'entouraient poussèrent un léger soupir exaspéré, mais ils se baissèrent et ramassèrent les livres. Clarke s'attendant à ce qu'ils lui rendent, fut étonné de les voir tendre les livres à Bellamy qui les inspecta.
« Histoire de l'art, philosophie, littérature française… Rien de très original à ce que je vois, tu me déçois un peu princesse. »
Il se retourna et, avant que Clarke ait pu dire quoi que ce soit, jeta les livres dans la poubelle la plus proche. Il lança alors un dernier regard à Clarke et lui dit :
« On se revoit en cours, princesse ! »
Depuis ce jour-là, la plupart des étudiants se sont mis à la regarder de travers. Heureusement, elle était devenue amie avec deux garçons inséparables : Monty et Jasper. Même si elle n'appréciait pas trop leur manie de vouloir l'emmener tous les soirs à des fêtes plus extravagantes les unes que les autres, elle adorait leur humour et leur complicité. De plus, elle pourrait toujours compter sur son meilleur ami Wells. Elle avait tout de même du mal à se faire davantage d'amis vu la mauvaise réputation que lui avait donnée le trio infernal. Ce qu'elle ne ferait pas pour lui faire ravaler ses « princesses » à l'autre imbécile…
Clarke essaya de se reconcentrer, manquerait plus qu'elle rate ses prochains examens parce qu'elle pensait à l'horripilant Bellamy Blake plutôt que d'écouter le cours !
Thelonious Jaha, qui venait de finir d'expliquer que l'empêchement de montrer des scènes de violence et de morts dans une tragédie pouvait être contourné grâce à un messager, commençait à expliquer le principe de la catharsis ; lorsque soudain, une détonation retentit.
Un coup de feu venait d'être tiré quelque part dans l'établissement. Tous les étudiants commencèrent à se regarder avec inquiétude et un grand silence se fit lorsqu'ils entendirent une voix féminine raisonner dans les haut-parleurs :
« Bien le bonjour à tous, étudiants comme professeurs, j'espère que vous allez bien! Vous vous demandez sans doute qui je suis, ce que je fais là, comment j'ai pu avoir accès aux haut-parleurs, mais ces questions ne sont que des formalités dont nous pourrons nous passer. Je préfère plutôt vous annoncer une bonne nouvelle : votre directeur, Marcus Kane, vient de se faire abattre ! Mais ne vous inquiétez pas pour lui, il ne sera pas très regretté, non… Vous devriez plutôt vous inquiéter pour vous-même ! Car, si dans cinq minutes vous n'avez pas réussi à sortir de cet établissement, les portes se fermeront et vous n'aurez plus aucune chance. Vous y passerez tous. Les uns après les autres. Vous pourrez toujours essayez de vous échapper si cela vous chante, mais sachez que je ne laisserai personne sortir d'ici vivant tant que le gouvernement ne m'aura pas nommé directrice de cet établissement. Alors priez pour qu'il soit clément ! Et dépêchez- vous de vous diriger vers la sortie si vous voulez avoir une chance de vous en sortir. Ah la la, ma générosité me perdra. Vous avez cinq minutes, le compte à rebours a commencé. »
La femme avait coupé les haut-parleurs et un silence pesant régnait dans l'établissement. On entendit alors une rafale de coups de feu semblant venir de partout et nulle part à la fois, suivis de cris d'effroi des étudiants. Tout le monde se leva d'un coup et chercha à se précipiter vers la sortie. Le professeur tentait de calmer ses élèves du mieux qu'il put, mais sa voix était cachée par les cris et les coups de feu.
Clarke mit un peu de temps à réagir, choquée par ce qu'elle venait d'entendre, mais elle finit par se lever à son tour et par suivre la direction que prenait les étudiants. Les gens se montraient agressifs, se poussant les uns les autres, pour pouvoir sortir en premiers. Clarke tachait de se faire une place dans cet amas d'étudiants, elle sentit une personne sous ses pieds et essaya de l'éviter en priant pour ne pas tomber elle aussi. Un seul faux pas et c'est la mort, personne ne viendrait la sauver. Il ne faut pas tomber, il ne faut pas tomber. Coup de coude à gauche, croche-patte évité. Pas tomber, pas tomber. Non, pas ça. Tout sauf ça. Clarke sentit que ce qu'elle appréhendait le plus était en train de lui arriver : un simple coup de pied derrière son genou lui fit perdre l'équilibre. Elle se sentit tomber et vit le sol se rapprocher dangereusement de son visage... Voilà c'est la fin se dit-elle. Et puis plus rien, le néant.
*définition de la tragédie par Aristote dans Poétique
