Notes d'auteur :

你好 ! Voici mon humble participation au concours "Associations Improbables" de Hazalhia sur le site hpfanfiction. Je vous propose donc cette petite nouvelle de 13 000 mots, découpés en 11 chapitres sur le couple... *roulements de tambours*... Dolorès Ombrage et Alastor Maugrey ! Le nom de ship est "Ombroeil". J'insiste sur ce point. Genre... Vraiment. J'espère que ce sera à la hauteur !

Nous possédons trés peu d'informations sur la date de naissance de notre auror préféré ! D'après le wikia anglais, Alastor est né avant 1961. Nous savons qu'il a vers environ le début de la trentaine au moment des procès de sorciers... j'ai rassemblé quelques autres indices et j'en suis venue à la conclusion que 1951-1952 me paraissaient être des années de naissance assez cohérentes. Ombrage quant à elle, et nous le savons de source sûre, est née en 1961.

Ne me jugez pas pour cette idée de couple.

Je suis saine d'esprit.

Je le jure.

Ps : Merci à Nesache (meuf j'ai saccagé Alastor, je suis désolée), Maliae (Ombrage is bae), Alphy (Tu vois, je publie aussi ce truc sur ce site), Hermy (t'es la meilleure des pom-pom girl)… Bref les gens qui étaient là quand je pétais un câble sur cette fiction. Je vous aime (moins que le guacamole, faut pas déconner).

CacheCoeur :)


Décembre 1975

- Pourquoi tu chiales sur les marches ? Tu bouches le passage gamine !

Dolorès leva la tête vers l'adulte qui venait de parler, levant ses yeux rougis. Elle essuya ses joues encore toutes rondes et passa une main sur ses prunelle bleu délavé. Son regard se durcit, quand il croisa celui de l'adulte, bien plus grand qu'elle.

Fâchée d'avoir été surprise ainsi, elle se releva, en bondissant de la marche sur laquelle elle s'était assise. Alastor Maugrey recula d'un pas en fronçant les sourcils :

- Tu veux …

Sa phrase se perdit. Alastor n'était pas un grand bavard et il n'aimait pas vraiment se mélanger aux autres êtres humains. Encore moins quand ils étaient enfants. Cette gamine, il croyait même ne l'avoir jamais remarquée ici. Il jeta un œil à la fillette, bien habillée, portant une petite jupe plissée et une chemise blanche bien repassée. Elle avait un nœud rose dans les cheveux et une lueur furieuse dans les yeux :

- Va ailleurs. T'as rien à faire ici ! Lui déclara-t-elle.

Il n'avait jamais vu pareille assurance, surtout chez une enfant de son âge. Elle devait avoir quoi ? Onze ou douze ans à peine ? Alastor fut déstabilisé juste une seconde, le temps de se rappeler qu'il avait vingt-quatre ans et que la petite chose en face de lui devait bien avoir au moins, si ce n'était plus, dix ans de moins que lui.

La plupart des autres étaient impressionnés par la taille démesurée d'Alastor, sa réputation et ses talents. Il était doué, incroyablement doué et tout le monde savait que ses parents avaient autrefois comptés parmi les meilleurs aurors de leur génération. Lui-même en était désormais un. Personne ne lui avait jamais répondu comme cette gamine venait de le faire.

- Mais tu vois gamine, ici, c'est aussi mon coin préféré pour me lamenter.

- Va ailleurs, rétorqua-t-elle en se rasseyant.

Alastor se posa sur les marches. Le dernier étage du Ministère de la Magie était toujours désert. Il n'était pas accessible en ascenseur et peu de gens connaissaient son existence. Alastor y était toujours tranquille d'ordinaire. Il aimait se perdre à contempler les tableaux accrochés aux murs et le vide infini devant lui quand il se penchait au-dessus de la rambarde des escaliers. Ça lui faisait oublier un peu et ça lui rappelait Poudlard, quand tout était calme et qu'il n'y avait pas la guerre.

Parce que même s'il aimait se battre, parfois, Alastor Maugrey était éreinté et se demandait encore combien de temps la mort allait lui prendre sa vie.

- Pourquoi tu chouines gamine ?

- Je m'appelle Dolorès, le foudroya-t-elle du regard.

Il balaya l'air de la main. Ça avait si peu d'importance…

- Les autres Serpentard me posent toutes sortes de questions auxquelles je ne peux pas répondre.

- Il y a des Serpentard ici ? Fronça-t-il des sourcils.

- Non.

- Alors personne ne te pose de questions. Pourquoi tu pleures ? Redemanda-t-il. Sois précise.

- Parce que quand je suis à Poudlard, les autres Serpentard me posent des questions ! Répéta-t-elle.

- Alors n'y répond pas, haussa-t-il des épaules.

- Tu ne comprends pas.

- Alors explique moi gamine ! s'emporta-t-il un peu.

- Toi, tes parents sont des sang-purs ! Tout le monde te connaît et te respecte ! Mais moi…

Alastor examina l'enfant du coin de l'œil.

- Tu te trompes. Ils me respectent parce que je suis doué et que je le leur ai prouvé. A toi de faire pareil.

Ce n'était pas tout à fait vrai… Il savait que son nom y était pour beaucoup. Mais à quoi bon accabler encore plus cette enfant ?

- Mais… Et si je ne suis pas douée comme toi ?

- T'as du cran gamine. C'est déjà ça, ronchonna-t-il.

- Une fille qui a du cran ne pleure pas dans les couloirs du Ministère en attendant que son père termine de nettoyer le sol sur lequel tu marcheras demain !

Elle avait croisé les bras sur sa poitrine. Alastor n'aurait su dire si elle était en colère contre lui, pour l'avoir surprise dans un état aussi pitoyable, ou contre elle-même pour s'être laissée aller. Il décida d'être réconfortant. Pour une fois… Juste une fois.

- Ça arrive à tout le monde tu sais… Le tout, c'est de ne pas en faire une habitude. Pleure un bon coup. Je vais surveiller le couloir et si quelqu'un arrive, je le ferais déguerpir, grogna-t-il.

- Pourquoi t'articules jamais quand tu parles ? C'est énervant ! Se contenta de répondre Dolores.

Alastor haussa les épaules une fois de plus. Ils restèrent assis sur les marches du dernier étage du Ministère un long moment, jusqu'à ce que Dolorès fouille dans les poches de son manteau rose qu'elle avait posé à côté d'elle. Elle en sortit une tablette de chocolat moldu.

- T'en veux un peu ?

- Non.

- D'accord.

Elle croqua dans la tablette toute entière et Alastor continua de fixer le vide devant lui. Il se sentait un peu moins seul que d'ordinaire. Ce n'était pas forcément désagréable.

- Je voudrais qu'ils me respectent et qu'ils m'aiment, soupira la gamine.

Elle se sentait plus en confiance, moins sur la défensive. Son corps, tout recroquevillé quand il l'avait trouvée, s'était détendu et elle avait allongé ses jambes devant elle.

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire le regard des autres ? L'interrogea-t-il.

- C'est important non ?

- Ça ne l'est pas, répondit-il. Ce qui compte, c'est ce que toi tu penses.

- Je pense que je mérite d'être respectée et aimée.

- Certainement.

Il regarda le nœud dans ses cheveux bruns, et le réajusta. Ça lui donnait envie de piquer des crises de nerfs quand les choses n'étaient pas droites.

- T'es une dure à cuire. Ça se voit.

Et Alastor ne se trompait jamais sur ce genre de chose…

- Les autres se vantent parce que le Seigneur des Ténèbres les aurait recruté. Ils disent qu'ils ne connaissent pas de « Ombrage », que je dois être une née-moldue, et que je ne mérite pas d'être ici. S'ils savaient que je suis juste une sang-mêlée, peut-être que…

- Ne leur dis rien, s'empressa de la couper Alastor. Ils n'ont pas besoin de savoir…

Alastor avait vu, observé assez d'horreur pour affirmer que c'était une mauvaise idée d'annoncer à n'importe qui ce genre de choses. Cette gamine tremblait de peur en fait. Elle avait beau se cacher derrière une carapace … Elle était loin d'être aussi coriace qu'elle voulait le laisser croire. Pourtant, elle l'était bien plus qu'elle ne le pensait.

- Y'a deux méthodes pour se faire respecter. Une douce et une forte. Soit tu t'accroches et tu restes forte devant eux…

- C'est quoi la méthode dure ? l'interrompit Dolorés.

- Leur enfoncer ta baguette dans les yeux.

Elle pencha la tête sur le côté, faisant se remettre de travers le nœud rose dans ses cheveux, et se mit à rire. C'était un petit gloussement, pas très élégant, loin d'être mignon et enfantin, et pourtant, Alastor lui trouva quelque chose de sincère.

- Sinon, tu me donnes des noms. Cela fait un moment que je ne m'exerce plus aux sorts basiques de défense et d'attaque. Un peu de pratique ne me ferait pas de mal… Ou alors je peux t'apprendre quelques trucs.

- C'est interdit par le règlement de l'école de pratiquer la magie sur ses camarades ! Récita la Serpentard. Et je n'ai pas le droit de m'exercer en-dehors de l'école.

Alastor leva les yeux au ciel :

- T'es trop droite gamine.

- Et toi t'es ronchon.

Ils se regardèrent. Aucun des deux ne souriaient. Ni l'un ni l'autre n'en avait envie. Finalement, Dolorès se leva et replissa sa jupe consciencieusement.

- Mon père doit me chercher partout maintenant …

Il la regarda froidement sans rien dire, et l'observa dévaler les escaliers. Il se promit de garder un œil sur cette gamine aux airs autoritaires.