Bonjour à tous,

Après plusieurs semaines sur ce texte, je dois dire que je suis plutôt contente de finalement réussir à vous le poster. En écrivant Le poids de l'amitié (Clint et Natasha), j'ai immédiatement vu cette petite scène de retrouvaille entre Natasha et Steve. Sauf que j'ai bloqué alors qu'il était presque fini... jusqu'à voir les premières photos de Scarlett en Norvège. D'ailleurs, bordel que je suis excitée ! Je pense que peu importe le film, je l'aimerai lol

Bref, n'hésitez pas à commenter si cela vous a plu :)

Je vous souhaite une bonne lecture,


Un paquet de course à la main, Natasha sortit du magasin d'un pas lent et maîtrisé. Les cheveux blonds et coupés au carré, elle avait abandonné avec nostalgie son roux qui lui rappelait ses années passées et tout ce qu'elle avait enduré jusqu'à maintenant. Si elle en eu la possibilité, elle aurait cependant préféré le garder. Simplement voilà, avec le gouvernement à ses trousses et ses autres ennemis qui la voulaient mortes, elle avait dû faire un choix.

Changer d'apparence en se colorant les cheveux avait donc été la première chose qu'elle avait faite.

Bouger avait été la seconde.

Et dieu qu'être en cavale ne lui avait pas manqué. Elle se sentait vidée.

En quelques mois seulement, elle avait parcouru le sud des États-Unis avant de changer de cap et d'aller en Islande, en Norvège pour finalement finir en Suède. Ayant trouvé refuge dans une petite ville isolé à l'ouest du pays, elle s'était installée depuis treize jours dans une maison qu'elle savait de source sûre inhabitée pour la saison hivernale.

Parcourant les quelques kilomètres qui la séparaient du centre ville, elle se gara devant son porche d'entrée et sortit de la voiture. Dehors le vent était froid, glacial et soufflait des bourrasques impressionnantes qui l'auraient presque forcées à reculer. Ses cheveux se mirent devant ses yeux et elle se dépêcha d'aller ouvrir sa porte, la refermant aussitôt derrière elle pour garder le peu de chaleur que son feu de cheminée apportait.

Bien qu'elle y ait été habituée durant sa jeunesse, les nuits étaient vraiment fraiches et humides. L'hiver était déjà bien installé.

Ôtant son manteau, elle le posa sur le rebord de l'escalier et enlevant ses chaussures tandis qu'un bruit suspect attirait vaguement son attention. La maison était vieille. Cela n'était peut-être rien. Mais la prudence lui avait souvent sauvé la vie. Ne laissant rien paraître, elle en fit volontairement abstraction et reprit son sac qu'elle avait mis à terre.

Elle n'habitait pas là depuis longtemps mais elle avait appris à reconnaître les différents sons que produisait la maison et ses sens se mirent bel et bien en alerte quand elle entendit de nouveau le bois craquer sur sa droite. Elle virevolta en s'emparant de son arme de sa main gauche et tomba, les yeux effarés, sur la silhouette de Steve tranquillement assis au niveau du comptoir de sa cuisine.

« T'es difficile à retrouver Romanoff, » lâcha-t-il pour la saluer.

Elle sursauta intérieurement à cette phrase tout en affichant un air totalement neutre. Seul le fait qu'elle n'avait pas encore avancé dans sa direction prouvait qu'elle était actuellement encore sous le choc.

Elle se reprit cependant bien vite et rangea son arme dans son holster situé sous son t-shirt.

« Pas aussi difficile que ce que je pensais visiblement, » le frôla-t-elle pour aller poser son sac sur le comptoir. Elle l'ouvrit et commença à ranger ses provisions. « Qu'est-ce qui m'a trahi ? »

Les placards se trouvant derrière lui, Steve se retourna et l'observa agir comme une femme normale. Natasha Romanoff était tout sauf une femme normale. Elle était une espionne. Sa réaction venait encore une fois de le lui prouver. Mais il se garda bien de commenter. Ne l'ayant pas vu depuis plusieurs mois, il se contenta de la détailler plus attentivement.

Les traits de son visage étaient tirés signe qu'elle ne dormait pas suffisamment. Ou sûrement pas aussi profondément qu'elle aurait dû. Cela ne l'étonna pas. Elle devait constamment être sur ses gardes. En revanche, il remarqua immédiatement que ses pommettes et sa silhouette étaient plus marquées. Plus affinées. Elle s'était légèrement amaigrie malgré le fait qu'elle était restée affutée.

Il sentit la contrarier lui monter au nez.

Elle aurait dû venir le chercher plutôt que disparaître subitement sans laisser aucun indice sur ses intentions. Plutôt que de devoir vivre cette vie de fugitive sans personne sur qui se reposer.

« Qu'est-ce que tu fais ici toute seule Nat' ? » Interrogea-t-il

Il ne voulait pas lui avouer que rien ne l'avait trahi. Qu'il avait juste remué ciel et terre afin de connaître son emplacement. Qu'il l'avait tracé sans relâche sans jamais réussir à la coincer. Qu'il avait haït son entraînement. Qu'elle était tout bonnement impressionnante.

« Je change de vie, » essaya-t-elle de le convaincre avec un certain amusement.

Son humour n'avait pas changé et il fronça un sourcil. Etre en couple. Démissionner. Déménager. Adopter un chien... Tout ça constituait un changement de vie. S'évaporer dans la nature et se cacher pour éviter des ennemis puissants ne l'étaient définitivement pas.

« J'ai vu passer plusieurs mandats d'arrestation te concernant, » pinça-t-il des lèvres pour contenir sa frustration. « J'ai eu peur pour toi. »

Il était inutile de lui cacher ce détail. Elle-même avait dû les voir, les siens et ceux de Sam y compris. Leur trahison n'était un secret pour personne. Leur cavale n'était qu'une simple conséquence dramatique prouvant à tous que le gouvernement ne supportait pas qu'on lui tienne tête.

Faisant mine de ne pas être atteinte par cet aveu, la jeune femme aurait voulu, au fond d'elle, l'engueuler de s'inquiéter autant pour sa vie.

« Dans ce cas, on peut dire que je fuis, » en convint-elle.

Après tout, il faisait la même chose. Le célèbre Captain America était devenu un parfait fugitif. Un exilé. Tout comme elle. Elle continua de ranger, une impassibilité étonnante se lisant sur son visage. Elle ne devait pas lui montrer que toute cette histoire avait chamboulé tous les codes qu'on lui avait jadis enseignés.

« Avec Sam nous t'avons cherché pendant plusieurs semaines, » confia-t-il en cherchant vainement son regard. « Te suivre a vraiment été compliqué. »

Pour ne pas dire infaisable. Heureusement que Rhodney les avait secrètement aidé. Sinon il était persuadé qu'ils n'y seraient pas arrivés. D'ailleurs, il ne devait sa présence ici qu'à un coup de chance. Qu'à une vieille connaissance...

« Et bien maintenant que tu as constaté que j'étais une grande fille et que je pouvais m'occuper de moi, tu vas pouvoir aller le retrouver pour le rassurer également. »

Elle ferma ses placards et plia le sac qu'elle mit dans un tiroir une fois qu'elle eut fini.

Il la fixa rudement. Elle n'avait apparemment pas compris la raison de sa venue.

« Je ne partirai pas sans toi. »

Elle sourit alors en coin. Au final, elle l'avait peut-être compris.

« Pourtant il le faudra, » déclara-t-elle en s'asseyant en face de lui, les bras croisés contre sa poitrine.

Elle n'était pas prête à risquer la vie du héros national juste parce qu'il l'exigeait et qu'elle était épuisée de courir en solitaire. Ç'aurait été égoïste de sa part. Elle s'y refusait péniblement.

« Dans ce cas, je resterai ici, » affirma-t-il sévèrement en durcissant son regard pour lui prouver qu'il était sérieux.

Natasha leva les yeux au ciel. Elle n'était actuellement pas certaine de ses émotions. L'agacement et la fascination de sa détermination se livraient une bataille sans merci.

« Arrête d'être stupide et te faire ton homme galant. Ça ne marche pas avec moi, » se moqua-t-elle sèchement.

« Je m'en fous. »

Sa fermeté la surprit et elle plissa le front. Elle connaissait ce ton. A moins qu'elle ne cède, il ne lâcherait jamais l'affaire. Sauf qu'avec elle à ses côtés, il ne savait pas dans quoi il s'embarquait.

« Tu vas être pris dans une spirale que tu ne pourras pas contrôler Rogers, » siffla-t-elle en guise d'avertissement.

Il lui fit les gros yeux. Ceux qui précédaient souvent une phrase lui disant qu'il s'en fichait.

« Mais toi oui, c'est ça ? »

Non. Elle non plus. A vrai dire, elle était même pour la première fois dépassée. Mais elle ne comptait pas l'en informer.

Elle secoua lentement la tête et claqua la langue.

« Tu n'aurais pas dû venir. »

Il n'aurait vraiment pas dû. Car désormais son cœur la poussait à le suivre tandis que sa logique le lui interdisait. Et la Black Widow n'écoutait jamais ce que lui dictait son cœur. Tel avait été son enseignement.

« Clint m'a appelé, » lui apprit-il comme si cela donnait plus d'importance à ses paroles et à sa présence. « Il était inquiet. »

Elle ne put contenir son ricanement. Même sous surveillance et à des kilomètres d'elle, son partenaire arrivait quand même à l'emmerder en tentant de la sauver.

« Clint est toujours inquiet, » assura-t-elle avec nonchalance.

Il tiqua. Et elle sut que ce dernier lui avait raconté leur petite conversation lors de la tempête. Elle se promit de lui passer un savon quand elle le reverrait.

« Tu lui avais promis de me retrouver, » lui rappela-t-il froidement.

Cette phrase cinglait étrangement comme un reproche. S'y étant attendue, elle haussa les épaules dans une moue faussement désolée.

« Certaines promesses ne méritent pas d'être respectées. »

Il se leva et vint étonnement la dominer de toute sa carrure. Elle ne cligna même pas des paupières. S'il cherchait à l'impressionner, c'était un échec. Néanmoins, ce n'était pas son style et le regard doux qu'il lui envoyait, était parsemé d'appréhensions justifiées.

« Pourquoi ? Parce que tu m'aurais mis en danger ? » Voulut-il connaître la raison.

Le corps de la jeune femme trembla très légèrement et son cœur s'arrêta.

Elle retint sans le vouloir sa respiration.

Il venait de mettre le doigt sur sa pire crainte. Celle qui l'avait obsédé quand elle voyageait dans sa direction. Celle qui l'avait hanté après qu'elle se soit fait violemment attaquer. Elle s'en était sortie avec un poignet cassé et quelques côtes fracturées mais cela l'avait poussé à modifier ses plans. A rebrousser chemin.

« Entre autre, » murmura-t-elle en s'obligeant à garder ses iris dans les siennes. « Tu as suffisamment de soucis sans avoir à te coltiner les miens en plus. »

En entendant cela, Steve fut soulagé d'avoir demandé à Sam de ne pas l'accompagner. Jamais elle ne se serait ouverte ainsi s'il avait été présent. La rousse était habituellement bien trop secrète. Elle ne disait que rarement la vérité. Pourtant, aujourd'hui il savait qu'elle ne trichait pas.

Doucement, il s'empara de sa tête, posa ses deux mains contre ses joues de façon à ce qu'elle ne le fuit pas. Il voulait voir la profondeur de son regard.

« Les mots équipe et famille te disent quelque chose ou il faut que je te rafraichisse la mémoire ? » Chuchota-t-il gentiment.

Il vit sa bouche se tordre en une grimace gênée et elle se mordit l'intérieur des lèvres. C'était justement pour ces mots qu'elle avait décidé de faire cavalier seul. Il ne pourrait pas comprendre. Pour lui, la loyauté et l'entraide étaient les piliers qui façonnaient une vie. Pour elle, c'était souvent synonyme d'assassinat et de mort.

« Si je te suis, nous ne serons jamais tranquille Steve, » avertit-elle, la gorge serrée.

Son visage se ferma.

« Nous ne le sommes déjà pas, » lui fit-il amèrement remarquer. « Alors n'agis pas en solitaire. Ne reste pas seule. S'il te plait. »

Sa supplication lui déchira les entrailles. Elle le détestait. Lui et Clint avec. Ils n'étaient que deux crétins agaçants. Pourtant ces mots prononcés avec compassion et angoisse la firent tout de même capituler.

« Laisse-moi le temps de rassembler mes affaires, je reviens, » lui adressa-t-elle un petit sourire timide tout en posant ses mains sur les siennes pour se défaire de son emprise protectrice.

Il n'opposa aucune résistance et la regarda monter à l'étage. Ses yeux n'avaient pas menti. Elle ne fuirait pas par une fenêtre. Même s'il savait qu'elle en aurait été fortement capable. Il la ramenait enfin avec lui. Et c'était tout ce qui lui importait.


Je ne sais pas encore si je ferai ou suite ou non. Tout dépendra de ma muse. Pour le moment, je dirai plus non que oui, mais sait-on jamais ^^

Je vous dis, à la prochaine,

Tanutwo