Bref résumé : Pendant que Harry Potter et ses amis vivent une existence des plus héroïques, d'autres restent dans l'ombre, sans échapper à la souffrance cependant… Après avoir vu sa vie sous un autre angle, le moment du choix s'imposera à Maria.
Crédits : L'univers dans lequel se déroule cette histoire appartient entièrement à J.K. Rowling. Les personnages sont quant à eux de moi, exceptés certains canoniques ; cependant, la plupart ne sont connus que de nom ou presque dans le canon, leur personnalité venant alors de moi.
L'histoire se fera sûrement en 5 chapitres, sans compter l'épilogue ; il se peut cependant qu'il y ait des changements au cours de l'écriture, je vous tiendrai au courant ! Ce qui suit est mon prologue (très court) que je préfère ajouter au chapitre 1, puis le chapitre où la véritable histoire commence^^ Ceci est ma toute première fic', donc n'hésitez pas à reviewer, que vous aimiez ou non, cela me permettra de m'améliorer. Bonne lecture !
Les quelques mots qui annoncent la couleur
L'amour est différent pour chacun de nous. Pour certains, ce sont des baisers échangés furtivement ; pour d'autres, il s'agit une relation stable et durable. Ou bien, des heures hors du temps ; de l'excitation et des battements de cœur ; de la douleur et du désir, des sentiments transformés en quelque chose de charnel ; des changements dans le comportement ; des disputes et des pardons, beaucoup de pardons ; des « merci ».
Pour certains, l'amour, c'est de la magie.
Faut pas pousser mémé dans les mandragores !
Maria passa les grandes portes du hall avec son amie, se dirigeant vers les serres qui se profilaient au loin. Toutes deux bavardaient gaiement, commencement d'une journée qui semblait se répéter depuis six ans maintenant entre les murs de la célèbre école de sorcellerie Poudlard. La vie de Maria n'avait en effet rien de très palpitant : imaginons simplement une fille née dans une famille de sorciers assez conservatrice, seize étés célibataires derrière elle, travailleuse Poufssoufle se faisant des amis avec facilité. On a beau creuser, on voit pas ce qui pourrait nous créer une histoire digne de ce nom dans toutes ces caractéristiques. En fait, si, on a bien une petite idée grâce au prologue de l'auteure et autres indices mais on va faire comme si le suspense était insoutenable.
Maria n'était donc pas ce genre de filles à attirer l'attention, volontairement ou non – mais on a toujours du mal à croire à ces jolies filles qui aimantent les gars comme des mouches sans le vouloir - de surcroit, elle se trouvait aussi éloignée que possible de Potter et sa bande et il fallait bien avouer que le Survivant accaparait toute l'attention. Les autres pouvaient bien faire sauter les cachots sous le nez de Rogue en la présence de Harry qu'il n'y en aurait toujours que pour lui ; ils pouvaient se casser un bras par la faute d'un cognard mauvais, si Potter s'était retourné un ongle à côté, on n'aurait d'yeux que pour son doigt endolori. Cette gloire imméritée avait le don d'en agacer plus d'un, et ils étaient nombreux dans l'entourage de Maria à grogner dans leur barbe. La jeune fille, de son côté, n'y voyait là aucune atteinte à son égo et restait simplement intriguée par l'Elu, comme tout le monde du reste.
Non, elle n'était pas du genre à faire des ennuis, et c'est avec bonne humeur et l'esprit exempt de soucis que Maria arriva là où se déroulerait son premier enseignement de la semaine : double cours commun de botanique avec les Serdaigle. Ces derniers étant majoritairement studieux, les heures préférées de notre jeune héroïne devraient se dérouler sans incident notable, tout comme la semaine précédente, qui avait annoncé la rentrée des classes de septembre. Le sourire aux lèvres, Maria suivit le professeur Chourave à l'intérieur de la serre numéro deux. Au programme : l'étude des souches de Snargalouf ! Maria prit place avec son amie autour de l'une d'entre elles ; un garçon de Serdaigle les rejoignit peu après, l'exercice du jour requérant trois personnes. Ils enfilèrent chacun leurs gants de protection et attendirent les instructions du professeur.
- Vous allez vous approcher de la souche pour prendre les gousses qu'elle contient, expliqua-t-elle. Aussitôt, elle va s'animer et vous attaquer avec ses tentacules. A vous de trouver le moyen de passer outre ses coups et de prendre les gousses. Ensuite, vous les ouvrirez dans votre bol pour récupérer les tubercules à l'intérieur.
- Heu…
L'amie de Maria ne semblait guère rassurée, pas plus que ne l'était le jeune Serdaigle répondant au nom de Blake Salamander - Maria le savait pour avoir partagé de nombreux cours avec lui ces six dernières années, sans pour autant lui adresser la parole outre mesure. Elle décida alors de prendre les choses en main.
- Ne vous inquiétez pas, normalement ce ne devrait pas être trop compliqué. Je pense qu'il faudrait que quelqu'un aille chercher la gousse pendant que les deux autres lui fraient un chemin à travers les tentacules.
Ses deux partenaires acquiescèrent mais ne semblèrent guère pressés de mettre le plan soumis à exécution. Maria, soucieuse d'obtenir de bons résultats – si ce n'étaient les meilleurs -, déclara qu'elle allait s'y coller.
- Couvrez-moi !
Aussitôt dit, elle plongea sur la souche qui s'anima immédiatement, ainsi qu'il était prévu. De longues tiges épineuses, semblables à des ronces, surgirent en claquant comme des fouets*. L'une d'elle érafla la joue de Maria qui laissa échapper un cri, tandis que son ami Amanda sectionnait le tentacule coupable avec le sécateur. Une cavité s'ouvrit alors au milieu des tiges folles que Salamander s'occupait de nouer entre elles à l'aide d'un sortilège. Maria approcha sa main de la souche pour l'y engouffrer péniblement jusqu'au coude… La cavité se referma. Amanda tira sur ses bords et après maints efforts, Maria parvint à se dégager de cette souche belliqueuse, une espèce de pamplemousse palpitant au creux de la main.
Elle laissa retomber la gousse dans le bol près d'elle, tandis que la souche reprenait l'apparence d'un vulgaire morceau de bois.
- Eh bien, soupira Blake en s'essuyant le front avec le bras.
- Ouvrons-la ! Dit Maria, nullement décontenancée. Enfin, je vais l'ouvrir. Pendant ce temps, il faudrait que vous preniez les autres gousses, maintenant que vous savez comment faire.
Les deux autres échangèrent un regard résigné puis, avec un soupir commun, plongèrent sur la souche. Maria s'escrima sur sa trouvaille avec le bout, légèrement pointu, du sécateur qui trainait : la gousse s'ouvrit au bout de quelques instants d'efforts et de grognements, emplissant le bol de tubercules qui s'agitaient tels des asticots verdâtres. La jeune Poufssoufle releva le nez de son bol pour s'apercevoir que tout le monde ne s'en sortait pas aussi bien. Le groupe d'à côté, composé de trois Poufssoufle avec qui Maria partageait son dortoir depuis son arrivée à Poudlard, semblait en mauvaise posture et menait une bataille acharnée contre les tentacules de la souche. Plus loin, trois Serdaigle répondant au nom de Chang, Edgecombe et Faucett semblaient sur le point d'avoir leur première gousse, lorsque la plante attrapa de l'une de ses tiges les cheveux de Faucett, qui poussa un cri perçant tandis que ses deux amies paniquaient à leur tour. A bien y regarder, le reste des groupes semblait se débrouiller de la même façon et Maria ne put s'empêcher de sourire de contentement en voyant que son grand rival en botanique, Tuppin, semblait aussi confus que les autres. Surprenant ces mauvaises pensées, elle se rabroua mentalement et se remit au travail.
Une fois la manœuvre réitérée pour les trois gousses restantes, il fallut faire les croquis. Appliquée, Maria en était déjà au dessin que ses deux partenaires n'avaient pas sorti leur matériel. Bien moins impliqués, ils entamèrent une discussion en laissant la sérieuse Poufssoufle à son important travail :
- Il fait vraiment trop chaud dans ses serres, se plaignit Amanda.
- Oui, mais au moins on en a fini avec les travaux pratiques, positiva Blake.
- Je n'ai jamais vraiment aimé la botanique…
- Moi non plus. J'avoue qu'être entouré de toutes ces plantes plus dangereuses les unes que les autres…
Maria ne put s'empêcher de relever la tête.
- Tout dépend de la plante, la plupart ne font que se défendre.
- Ouais, bah un ami a failli ressembler au Capitaine Crochet, c'est-à-dire avec une jambe manquante, à cause d'une Tentacula vénéneuse, alors…
Maria éclata de rire.
- Il ne doit pas être très doué ton copain !
Avec un sourire, elle se pencha de nouveau sur son croquis ; s'arrêtant soudain, elle demanda :
- Le Capitaine quoi ?
- Heu… Crochet. Référence moldue… Ajouta-t-il, gêné.
Maria et Amanda esquissèrent un sourire comme seules les filles savent le faire – si, si, vous savez, ce genre de sourire qui semble faire rebondir des « C'est mignooon » tout autour de vous comme des Champignons bondissants – mais, pour Maria, cet attendrissement fut de courte durée : elle rappela ses camarades à l'ordre en leur faisant remarquer que leurs croquis n'allaient pas se dessiner tout seuls.
A la fin de la séance, comme à la fin de la quasi-totalité des séances de botanique, les élèves éreintés ne rêvaient plus que d'une bonne douche avant le repas de midi - histoire qu'on les confonde pas avec les plantes vertes. Maria avait fait gagner dix points à Poufssoufle grâce à ses compétences et se sentait pleinement satisfaite de son travail. Pour sûr, elle s'amuserait beaucoup moins cet après-midi avec le professeur Binns !
•••
Le combo histoire de la magie/étude théorique de l'astronomie rendit l'après-midi très lente à passer, comme un escargot qui se trainerait le long d'un chemin ensoleillé un jour de printemps. Maria fut donc particulièrement soulagée lorsque, le soir venu et le dîner terminé, elle put retourner aux serres pour s'y occuper des plantes. C'était un travail que lui laissait accomplir le professeur Chourave depuis près d'un an et elle le prenait très à cœur. Sa directrice de maison, consciente de sa passion et de son sérieux, lui faisait à présent pleinement confiance et lui laissait l'une des clés des serres chaque soir, selon le désir de Maria de s'occuper de l'une d'entre elles en particulier ou selon les propres projets du professeur.
Ce soir-là, elle était comme à son habitude allée la retrouver dans son bureau ; désireuse cependant de se changer les idées, elle supplia son professeur de bien vouloir lui donner l'accès à deux serres, cette fois-ci. Après maintes supplications, elle obtint finalement ce qu'elle désirait et c'est toute guillerette qu'elle se rendit en premier lieu à la serre numéro trois. Au milieu de ces plantes qu'elle affectionnait tant, Maria se mit au travail : arroser, couper les branches gênantes, noter l'évolution, la croissance, déceler les signes de fatigue ou de maladie, soigner au besoin… Les fiches devaient être mises à jour le plus régulièrement possible et avec beaucoup de précision. Maria connaissait toutes les plantes de toutes les serres et rares étaient celles dont les caractéristiques lui échappaient… Cet environnement particulièrement chaud, ce silence, ces systèmes de défense astucieux, elle était tombée amoureuse de tout ce qui faisait ce monde. Son avenir de botaniste était tout tracé, il était tout simplement impensable qu'elle n'en fît pas son métier.
La porte de la serre s'ouvrit sur ces réflexions. Se détournant du Figuier Abyssinien qui semblait asséché pour quelque raison, elle vit entrer un grand jeune homme brun, l'air de chercher quelque chose, ou quelqu'un.
- Ah, Maria ! Tu n'aurais pas vu le professeur Chourave ?
- Heu, je suis allée chercher les clés des serres toute à l'heure et elle était dans son bureau…
- Oui, j'y suis allé mais elle n'y était pas. J'ai pensé qu'elle serait peut-être ici mais apparemment ce n'est pas le cas.
Après un court silence, il reprit :
- Mais tu peux peut-être m'aider ! C'est Madame Pomfresh qui m'envoie. Elle voudrait du pus de Bullobub. Apparemment, une fille aurait fait une crise à propos de son acné. Et, comme tu le sais, le pus de Bullobub…
- Traite contre les boutons, termina Maria. Mais qu'est-ce que je peux faire ?
- Tu ne sais pas où les bouteilles de pus sont rangées ?
- Dans son bureau, je suppose, mais je n'ai pas la clé… Je suis désolée, il va falloir que tu trouves le professeur Chourave.
- Ce n'est pas grave, soupira-t-il.
Il y eut un autre blanc, un peu plus long.
- Alors, en forme tes protégées ? questionna-t-il en désignant les plantes d'un signe de tête.
- Oh, à part ce Figuier Abyssinien et quelques autres qui n'ont pas grand-chose, tout va pour le mieux ! »
Elle sourit et retourna à ses observations.
- Bon, eh bien… Tant mieux. Je vais y aller alors, l'informa-t-il.
- Oui, d'accord, salut Elliot. Bonne chance pour tous tes devoirs !
Elle avait en effet cru comprendre qu'étant en septième année, bien qu'en son tout début, il devait déjà faire face à une masse de devoirs considérable. S'il voulait réussir ses ASPIC en beauté, il allait devoir redoubler d'efforts. Mais Maria, en regardant son futur mari agiter une main dans sa direction puis pousser la porte de la serre, songeait qu'elle n'avait pas de souci à se faire : pour lui, la réussite était au bout du chemin, avec un poste de guérisseur à Ste Mangouste à la clé… Elle en était persuadée.
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Après près de deux heures d'intense labeur dans les serres et tandis que le soleil entamait sa lente descente vers les entrailles de la Terre, Maria décida qu'il était temps de retourner à la salle commune. Jetant un coup d'œil à sa montre, elle fit les gros yeux en s'apercevant qu'il ne restait plus qu'une quinzaine de minutes avant que le couvre-feu ne soit dépassé. La jeune fille termina de rempoter les fleurs dont elle s'occupait puis, courant presque, se rendit au bureau de Chourave près des serres où elle lui rendit les clés. Elle s'apprêtait à partir lorsque le souvenir de sa conversation avec Elliot lui revint en mémoire. Apparemment, il n'avait pas réussi à trouver le professeur Chourave car celle-ci n'était au courant de rien. Maria se proposa pour effectuer le travail, et c'est trois bouteilles de pus de Bullobub à la main qu'elle s'engagea sur le chemin du parc, dont les arbres sans feuilles encore projetaient de grandes ombres sur le sol. Elle se dirigea vers l'infirmerie, songeant qu'il n'avait pas été très malin de sa part de remplacer le garçon : à présent, ses chances de rentrer à la salle commune des Poufssoufle avant l'heure du couvre-feu semblaient bien compromises.
Elle toqua à la porte de l'infirmerie et l'ouvrit sans plus attendre, décidée à trouver rapidement Madame Pomfresh. Elle n'avait cependant pas fait un pas qu'elle se figeait sur le seuil : plusieurs paires d'yeux la regardaient, à l'affût. Avant qu'elle ait pu esquisser le moindre mouvement, ses muscles se raidirent et elle se sentit tomber en arrière, comme dans un film au ralenti…
Notes : * Vous aurez peut-être reconnu cette phrase tout droit sortie du livre 2, chapitre 14^^ C'était la description la plus exacte alors je l'ai reprise.
