L'héritier.

Voilà, première fic sur Viewfinder, avec une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Bien entendu, tous les personnages reconnaissables appartiennent à Yamano Ayane, je ne possède que l'idée et les mots pour la formuler.

PROLOGUE :

Asami alluma une cigarette et se mit devant la fenêtre, plongeant ses yeux d'ambre dans la nuit tokyoïte. Il promena son regard sur les immeubles environnants avant de le poser sur le reflet d'Akihito, étendu nu et inconscient sur le lit. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres du mafieux : pour fêter son trente-sixième anniversaire, Akihito lui avait offert son corps. Autrement dit, Asami avait pu jouir comme il le voulait de son amant (ce qui en soit ne sortait pas de l'ordinaire) sans que celui-ci ne proteste une seule fois. Et si il aimait toujours Akihito en mode chat sauvage, il devait reconnaître qu'avoir un partenaire acceptant sans broncher toutes ses caresses et envies était également plaisant.

Il parcourut le jeune corps des yeux, se repaissant de sa beauté. D'abord les jambes, longues et galbées. Puis les fesses, fermes et charnues. Le dos ensuite, qu'il avait lentement remonté en léchant la colonne vertébrale. Les épaules, qui arboraient chacune la marque de ses dents, témoignage du désir presque animal qu'il avait eu de marquer son compagnon. Les bras, si fins qu'il pouvait presque en faire le tour avec sa main, mais tellement forts dans leurs étreintes passionnées. Ce n'est qu'en arrivant au dos de la main droite que son sourire disparu. Bien que le tatouage du Baishee ait été effacé, la cicatrice de l'opération au laser demeurait, brûlant témoignage de ce qu'Akihito avait subi en Chine. Comme toujours lorsqu'il se rappelait ces évènements, il sentit la colère montait en lui, irrépressible, non seulement envers Fei Long -qui avait osé prendre et tatouer ce qui n'appartenait qu'à Asami- et le russe qui avait étranglé puis blessé le jeune homme, mais également contre Akihito, qui n'avait pas su rester loin des ennuis et enfin, surtout, contre lui-même, qui n'avait pas su protéger le photographe, comme en témoignaient les deux cicatrices sur son épaule et sur sa jambe.

Il ferma les yeux et inspira lentement pour se calmer. S'il continuait sur cette voie, il ne tarderait pas à se jeter sur Akihito, à le prendre le plus brutalement possible pour lui imprimer sa marque, et le jeune homme avait besoin de repos après la nuit mouvementée qu'il venait de passer. S'arrachant à la contemplation du jeune homme, il sortit de la chambre et se dirigea vers le bar où il se servit un verre de whisky après avoir jeté sa cigarette dans un cendrier en cristal de Baccarat (1).

Coupé de la tentation, ses pensées l'entraînèrent rapidement vers le problème qui le préoccupait le plus en ce moment. Bien qu'il répugnait à l'admettre, la confrontation avec Fei Long lui avait quand même servi à quelque chose. Confronté à des blessures sérieuses, Asami s'était vu renvoyé à sa condition de mortel. Aussi puissant, riche et respecté qu'il fût, un jour viendrait où il n'aurait plus la force nécessaire de gérer son organisation et de tenir ses rivaux à distances. Or, si il pouvait accepter l'idée de mourir –on ne devenait pas le boss du crime organisé japonais en craignant de risquer sa peau-, il refusait de voir l'organisation qu'il avait créée s'effondrer après sa disparition faute d'un chef compétent et respecté. Il ne pouvait la laisser à Kirishima car bien qu'extrêmement compétent, il manquait de charisme et était de toute façon plus à l'aise dans l'ombre et en-dehors de son secrétaire, aucun de ses subordonnés n'avaient les capacités nécessaires. De plus, nommer son successeur parmi ses hommes ne ferait que susciter la jalousie et le ressentiment, ce qui au final reviendrait à condamner l'organisation.

Non, malgré ses réticences, il ne voyait qu'une seule solution à son problème. Il fallait quelqu'un que ses hommes suivraient sans discuter car son statut et ses droits seraient clairement établis et incontestables. Il lui fallait quelqu'un qui susciterait une loyauté sans borne à son égard. Qui aurait reçu l'éducation appropriée d'un futur parrain de la mafia. Il lui fallait un héritier. Il lui fallait…un fils.

(1) Un petit clin d'œil pour celles et ceux qui ont eu accès à la traduction qu'a fait la team club_vogue de la novélisation du premier chapitre de Viewfinder. Pour les autres, je posterais la référence dans le chapitre 1.