Titre: Hazue no tennis (ou Hanote pour plus court)
Genre: Officiellement romance et amitié; moi je dirais plutôt une tentative de shonen sport avec du yaoi; c'est aussi un futur!UA
Rating: T par précaution
Personnages: Ryoma/Hazue (quoique ce sera long avant d'y arriver), Momoshiro/Kaidoh, tout Seigaku et une tonne d'OC dans plusieurs couples
Note (à lire même si c'est long, c'est important!): Tout acommencé quand j'ai réalisé qu'un Kaidoh grand frère protecteur, c'était vraiment chou, et de fil en aiguille mon idée de départ s'est transformée jusqu'à devenir ce monstre que je me prépare à vous présenter...
Alors, je vous explique le but de cette fic : j'adore les shonens sports et j'adore le yaoi, mais jusqu'à ce jour je n'ai vu aucune œuvre qui met l'accent autant sur l'un que l'autre. Par conséquent, j'ai décidé de faire cette fic, qui se concentrera à la fois sur le tennis (alors oui il y aura des matchs, beaucoup d'ailleurs) et sur les relations entre les personnages (autant de l'amitié que de la romance).
Pour ce faire, j'ai décidé de suivre l'évolution de Hazue (le petit frère de Kaidoh) du moment qu'il décide de jouer au tennis jusqu'à... son lycée au moins? Je n'ai pas encore de date de fin précise. Cette fic se passe tout de même à Seigaku, mais elle contiendra évidemment beaucoup d'OCs, étant donné le contexte.
Pour pouvoir mener à terme un projet d'une telle envergure, j'ai décidé de me faire vraiment plaisir. Donc, il n'y aura pas de Sakuno ou Tomoka (aucune mention, elles n'existent pas xD), ni aucun personnage féminin qui risquerait de nuire à la romance yaoi (car oui j'aurai quand même quelques OCs féminins de moindre importance). De même, la plupart des personnages masculins (au moins les plus importants) finiront dans un couple yaoi. Oui, c'est une all-gay!fic, je m'assume complètement!
Malgré ce côté irréaliste, je vais essayer d'exploiter de manière plus vraisemblable le tennis. Cela dit, je n'y suis tout de même pas experte et, par conséquent, il pourrait y avoir des invraisemblances. J'espère surtout réussir à rendre les matchs intéressants.
Finalement, cette fic s'adresse autant aux fans de tennis qu'aux fans de yaoi. Cela dit, la romance ne prendra au final pas une place aussi importante que dans la plupart des yaois, tout tournera quand même autour du tennis. C'est un pari que je me suis fait et j'espère qu'il vous plaira!
Niveau publication, je compte publier une fois semaine. Ce sera le vendredi, à moins que quelque chose m'en empêche. J'ai pour l'instant 14 chapitres déjà écrits, alors je pense pouvoir maintenir le rythme.
Ce premier chapitre sert plus de prologue qu'autre chose. J'ai décidé de faire Hazue en pré-ado un peu immature, alors ça risque de faire un peu différent des personnages principaux dont on a l'habitude. On restera aussi de son PoV, à moins d'avis contraire.
Pour finir (enfin! xD), il y aura beaucoup d'OCs et pas toujours assez d'espace pour bien les exploiter (malheureusement!). Je vais probablement écrire des OS à leur sujet en dehors de cette fic, dans un recueil prévu à cet effet. Je vous reviendrai là-dessus le moment venu. Cela dit, si pour une raison ou une autre, vous vous sentez vraiment inspiré par l'un de mes OCs, ça me ferait vraiment plaisir de vous les prêtez! Vous pouvez juste communiquer avec moi et on prendra des arrangements.
J'ai fini, alors bonne lecture!
Le tennis est un sport stupide
Hazue n'était pas vraiment un sportif. Comme tous les enfants de son âge, il jouait à quelques sports d'équipe comme le baseball ou le basket, mais c'était à temps perdu, le samedi après-midi, parfois le soir. Si ses amis n'insistaient pas, il ne le proposerait pas non plus : il préférait de loin aller jouer aux arcades ou lire des mangas.
D'ailleurs, il n'était pas non plus un intellectuel; à ses onze ans, il n'avait pas encore déterminé quel type de personne il était et passait son temps à le perdre. Il n'étudiait pas tellement non plus, puisque l'examen du collège où il irait n'était pas difficile.
Bref, il n'avait pas de but dans la vie.
Ça ne lui manquait pas – pas encore. Quand il regardait son grand frère, tellement immergé dans ses entrainements, il avait l'impression que lui-même n'avait pas ce qu'il fallait pour se lancer dans une telle entreprise. Aussi, s'il l'enviait d'avoir une passion, il n'aurait pas voulu être à sa place.
Souvent, il trouvait son ardeur un peu stupide et se demandait pourquoi il y mettait tant d'efforts. Le tennis, pour lui, ce n'était que de balancer une raquette et de courir après une balle. Ce n'était même pas un sport d'équipe, ce n'était pas un sport national, bref, il n'y voyait aucun intérêt.
Il ne voyait pas d'intérêt dans grand-chose d'ailleurs.
Contrairement à son asocial de grand-frère, il avait des amis. Cela dit, sans les détester, il n'y était pas très attaché. Il n'en avait que parce qu'il voulait être normal; d'ailleurs, avoir une passion comme son grand-frère le rendrait anormal et il ne voulait pas qu'on le rejette.
Il aimait son grand frère, probablement plus que tous ses amis réunis, mais, en même temps, il lui arrivait d'en avoir honte. Il était trop effrayant et trop asocial pour que Hazue puisse le présenter à son cercle social; aussi, il évitait d'inviter des gens chez lui. Malheureusement pour lui, il était connu : tous ses professeurs le comparaient à lui, tous ses amis l'avaient connu alors qu'ils étaient dans la même école primaire, bref, quand bien même il voudrait s'en cacher, il n'y arriverait pas. Il était toujours «le petit frère de Kaidoh».
Pourtant, il lui arrivait parfois de ressentir des élans de fierté, par exemple quand il avait appris que son ainé était devenu titulaire. Depuis, il se tenait au courant de ses réussites et de ses pertes : il avait un petit cahier dans lequel il notait tout ce que son grand frère avait accompli au tennis et il lui arrivait de le relire avec tendresse.
Cela dit, il s'en cachait bien : quand son grand frère ou ses parents lui annonçaient une réussite de la part du plus vieux, il faisait semblant de ne pas s'en préoccuper. Il trouvait toujours que le tennis était un sport stupide et il ne s'avouait qu'à moitié cette admiration qu'il ressentait – il était encore moins question que les autres le sachent.
Ce jour-là, c'était l'été, donc les vacances; il faisait chaud, trop chaud, mais son grand frère s'était rendu jusqu'au tournoi national et il devait sortir. Même s'il était excité sans l'admettre, quand sa mère lui avait avoué qu'ils iraient, il s'était plaint. Toutefois, ses parents avaient insisté – «peut-être que ce sera la seule fois qu'il s'y rendra, il faut aller l'encourager, tu n'as pas envie de voir des matchs aussi excitants?» –, du coup il s'y était retrouvé.
On était déjà à la finale. Il avait été déçu par le match de son grand frère : il avait dû déclarer forfait à cause de son partenaire de doubles, qui dut être amené d'urgence à l'hôpital. Il avait espéré que ses parents voudraient retourner chez eux après, puisqu'ils avaient vu le match important pour eux, mais finalement ils le forcèrent à rester jusqu'à la fin.
Il s'ennuyait profondément – il aurait dû amener un manga – quand soudain un garçon à peine plus grand que lui entra sur le terrain. Son père, qui connaissait bien le tennis – il s'était renseigné quand son fils ainé y avait pris intérêt –, lui apprit qu'il jouait à la place du plus fort; pourtant, il n'avait que douze ans.
Jamais auparavant Hazue n'avait été aussi impressionné. Echizen Ryoma, un petit prodige de tennis, se battait contre un adversaire plus grand et plus vieux que lui, et, même si pendant un moment il perdait, il finit par gagner. Le simple fait qu'il s'y trouve était déjà énorme, qu'il gagne l'était encore plus.
Il suivit tout le match sur le bout de son banc et dut se retenir pour ne pas l'encourager à haute voix. Pas une seule fois ses yeux ne s'en détachèrent; même si ses parents lui avaient proposé de partir, il n'aurait rien entendu. Une bombe aurait éclaté à ses côtés qu'il n'aurait pas cillé.
À ce moment-là, il se décida : il jouerait au tennis. C'était peut-être un sport stupide, qui n'était même pas le sport national, il n'avait peut-être pas la persévérance de son grand frère, mais son choix était déjà fait.
Un jour, il serait aussi impressionnant que cet Echizen Ryoma.
~xxx~
Le reste de sa dernière année de primaire, Hazue la passa à apprendre le tennis. Cela lui aurait pris moins de temps s'il s'était affiché, mais il n'osait pas encore parler de sa nouvelle passion à sa famille. Son frère aurait pu l'aider, d'ailleurs, mais il ne voulait pas le déranger et préférait encore apprendre par lui-même. Il sentait que s'il ne le faisait pas tout seul, tout le reste ne servirait à rien.
Il s'acheta donc un livre sur le sujet, avec ses propres économies, et le cacha dans son bureau, au même endroit que le cahier sur son grand-frère. Il le lut par lui-même, tenta de comprendre ce qu'on y racontait sans jamais oser regarder de match – il avait trop peur qu'on le surprenne.
Il faudrait bien qu'on apprenne sa nouvelle passion un jour, mais il préférait encore repousser ce moment le plus possible. Il voulait prendre une raquette et déjà tout savoir : ce serait bien plus impressionnant que s'il devait encore tout apprendre. Son idole était Echizen, après tout, et s'il ne pouvait pas impressionner avec son talent malgré son jeune âge, il le pourrait avec son savoir.
Les soirs, quand tous étaient couchés ou près de l'être, Hazue, avec sa lampe de poche, sous ses couvertures, lisait des bouts de son livre et tentait de s'imaginer. Parfois, il fermait les yeux et se rappelait le match qui l'avait fait vibrer, et alors il tentait d'assimiler les concepts de jeux, de balle à l'intérieur ou à l'extérieur, etc. Il visualisait la prise de la raquette, chaque mouvement – les images du livre aidaient beaucoup.
Rendu à l'automne, il en avait fait plusieurs fois le tour et comprenait enfin les bases. Cependant, il n'avait en main aucun coup spécial et il décida de passer une autre partie de son argent sur un livre un peu plus avancé, où on décrivait plusieurs autres techniques. Il prit l'habitude d'aller, maximum une fois par semaine, seul dans un parc, où il prenait un bâton et tentait de s'entrainer. Il ne prenait pas le livre avec lui et avait toujours une excuse si on le surprenait : il jouait à un jeu imaginaire et se battait contre des bandits (c'était enfantin, mais vu son âge, ce devrait être accepté).
Ce n'était pas facile, mais il arrivait à des résultats qu'il jugeait plutôt adéquats. Il n'avait toujours pas tenu une raquette, mais il sentait que, lorsque le moment viendrait, il ne serait pas totalement pris au dépourvu : d'ailleurs, il espérait bien que ses premiers vrais essais seraient plutôt fructueux. Évidemment, il ne croyait pas être un expert dès le départ; il voulait seulement ne pas s'humilier publiquement.
Ce n'est qu'à l'hiver qu'il réalisa qu'il ne s'y connaissait pas du tout en équipements : quelle raquette devait-il acheter? De quel autre accessoire aurait-il besoin?
S'il avait assumé sa passion, il n'aurait eu qu'à aller dans une boutique de sport et demander à un vendeur; il aurait aussi pu questionner son frère, mais il s'y refusait. S'il n'y arrivait pas par lui-même, il n'y avait aucun intérêt. C'est pourquoi il passa plusieurs soirs par-ci par-là dans un combini, à feuilleter des magazines sur le sujet. Il se rendit aussi à la bibliothèque sous l'excuse d'étudier et lut d'autres livres sur le tennis – sans en emprunter, de peur qu'on ne le remarque, et en gardant toujours des manuels d'école au cas où quelqu'un qu'il connaissait le voyait.
C'était difficile d'autant se renseigner sans que cela paraisse. Son cercle d'ami pourrait le trouver un peu distant et Hazue devait passer, malgré lui, du temps avec eux, à jouer aux arcades ou à des jeux vidéos chez l'un ou chez l'autre. Dans sa tête, il ne pensait qu'aux moments où il pourrait se renseigner sur le tennis, mais ces instants se faisaient trop rares à son gout.
Quand ce n'était pas ses amis, c'était sa famille : ses parents s'étaient mis dans la tête que, pour fêter l'acceptation de Hazue au collège Seigaku – et donc le fait qu'il était maintenant «libre» –, ils feraient des sorties familiales. Tous les dimanches, sans exception, ils allaient à tel ou tel endroit, et, chaque fois, l'un ou l'autre des enfants devaient choisir la destination.
Les premières fois, Hazue s'en sortit en parlant d'arcades, de restaurants, de parcs, mais vint un moment où il ne sut plus quel endroit proposer. Son frère devait être dans le même cas, parce qu'une bonne fois, il les amena tous dans un centre de tennis.
Ce fut une véritable torture. Alors qu'il n'aurait eu qu'à prendre la raquette de son frère – trop lourde pour lui, peut-être, mais c'était mieux que rien – et à frapper les balles qu'il entendait siffler, il n'osa pas. C'était puéril, mais il ne voulait pas que son secret soit découvert. Ce serait nul d'avoir passé tout ce temps à se cacher pour finalement se dévoiler d'une telle façon.
Il passa donc l'après-midi à bougonner dans son coin. Il sema rapidement sa famille et observa les gens qui jouaient. Dans sa tête, il commentait les coups et tentait de comprendre les mécanismes. S'il ne pouvait pas jouer – bien qu'il en mourait d'envie –, ça ferait au moins une bonne méthode d'apprentissage.
Vers la fin de la journée, il comprenait enfin vaguement ce que chaque prise qu'il avait vue engendrait comme type de coup, même s'il n'était pas encore au stade de critiquer les choix. Il en profita aussi pour observer l'équipement de tous les joueurs, particulièrement les plus petits.
Quand il retrouva sa famille, il fit semblant d'être profondément ennuyé, mais cela eut un effet pervers qu'il ne prédit pas : pour le «réconforter», ses parents lui proposèrent d'aller manger à son restaurant préféré. Il ne pouvait pas refuser les ramens qu'il adorait en temps normal, mais cela voulait aussi dire qu'il ne pourrait pas ressortir de la journée, car il serait tard quand ils reviendraient. Or, il avait déjà passé au travers de tous les livres qu'il possédait sur le tennis – quatre, maintenant – et il ne pouvait pas s'entrainer dans sa chambre.
Il accepta à contrecœur, et ses nouilles eurent un mauvais arrière-gout. Quand il rentra chez lui, bien au fond de son lit, il se demanda pourquoi il continuait à se cacher. Puis, le match qu'il avait vu l'été dernier lui revint, et il se remémora ce qu'il s'était promis.
L'hiver céda bientôt le pas au printemps et Hazue se tenait devant une boutique de tennis. Il commençait le collège le lendemain à peine, il était donc temps de franchir le pas. Il y avait plus d'une semaine maintenant qu'il regardait les boutiques et il avait jeté son dévolu sur celle-ci, qui était loin de celle où son frère allait toujours. Il était même rentré plusieurs fois et avait été satisfait de ce qu'il avait vu.
En habitué, il parcourut les sections. L'endroit était plutôt désert, ce qui était étonnant pour un dimanche – il faut dire, elle était plutôt petite et bien cachée, comme boutique. Ce qui la rendait intéressante, surtout, c'était qu'elle était concentrée sur le tennis, et Hazue était donc certain d'avoir du bon service.
Il se rendit jusqu'à la section des chaussures et repéra tout de suite le modèle qui l'intéressait. Ils étaient tout simples, de couleur noire, mais il avait lu de bonnes critiques et il ne lui restait plus qu'à l'essayer.
Timidement, il demanda sa taille au vendeur, un jeune homme teint en blond dans la vingtaine, et celui-ci lui apporta une boite. Il l'aida également à les mettre et commença à le questionner sur son confort. Hazue, un peu gêné, tentait de répondre le mieux possible, mais il avait du mal à juger. Finalement, le vendeur lui fit essayer au moins trois paires et, au bout d'une demi-heure, il put faire un choix plutôt éclairé.
L'homme, qui s'appelait Takahashi, n'arrêtait pas de lui sourire et lui demanda s'il cherchait autre chose. Hazue avoua qu'il devait acheter également une raquette et des balles et lui confia le montant qu'il avait au total – la plupart de ses économies depuis presque une demi-année, ce qui donnait un joli montant.
L'adulte, qui ne semblait pas un arnaqueur (vu qu'il lui avait vendu une paire moins chère que la première qu'il avait essayée), l'amena dans la section des raquettes et lui montra quelques modèles. Il les mesura et conclut qu'il était trop petit pour les modèles pour hommes, mais trop grand pour ceux destinés aux enfants; il ne restait plus que les raquettes pour femmes.
Hazue délaissa sa gêne pour se plaindre, mais Takahashi lui posa une main sur l'épaule et lui assura que tous les garçons de son âge passaient par là. Il lui confirma ensuite qu'il avait des modèles qui n'étaient pas trop féminins et lui montra une raquette verte. Comme il n'était pas certain de la couleur, le vendeur lui en sortit une rouge, et elle lui plut tout de suite.
Ce qui tombait plutôt bien, c'était qu'elle était pile à sa taille, ni trop lourde, ni trop légère. Takahashi se chargea de calculer la tension de la corde (le garçon dut lui donner son poids et sa grandeur) et Hazue vérifia ce qu'il faisait : tout semblait beau. Il ajouta au prix de la raquette – plutôt abordable d'ailleurs – celui de la corde : il lui restait encore du jeu.
Aussi, lorsqu'il arriva aux balles, Hazue put en choisir un paquet de trois, de bonnes qualités. Malgré tous ces achats, il lui restait encore un peu d'argent, et, avant de passer à la caisse, il remarqua la section des casquettes. Il se souvint qu'Echizen Ryoma en portait une lors du match qu'il avait vu, et, sur un coup de tête, il en choisit une toute simple, blanche également, qui avait un «H» noir sur le devant. Takahashi lui apprit avec son sourire qui ne semblait jamais le quitter que c'était le nom d'une marque, mais Hazue ne s'en souciait pas : il voulait surtout la lettre de son prénom, comme Echizen.
À la caisse, un homme plus âgé mais moins grand fit son apparition – sa petite plaquette indiquait qu'il s'appelait Matsuda. Il avait un air sévère sur le visage – ses cheveux foncés n'aidaient en rien sa cause – et la première chose qu'il lui demanda fut s'il était un nouveau client. Hazue hocha la tête en déglutissant et Takahashi vint à sa rescousse en calmant le jeu. Sur un ton un peu trop froid, le gérant réprimanda son employé :
- Takahashi, t'as oublié le sac et un bracelet!
Le blond regarda un instant la commande et émit un hoquet de surprise. Le plus vieux lui donna une petite claque derrière la tête et lui dit qu'il allait ranger ses papiers. Takahashi fit un clin d'œil à Hazue et lui murmura qu'il était plus gentil qu'il en avait l'air, qu'il ne savait juste pas l'exprimer. Le plus jeune eut un rire et sut qu'il deviendrait un habitué de l'endroit. D'ailleurs, comme s'il lisait dans ses pensées, l'adulte lui demanda son prénom, et Hazue le lui donna à cœur joie.
Il ajouta à la grosse liste des objets un sac – le moins cher – noir et blanc avec une ligne rouge, ainsi qu'un bracelet en tissu. Le garçon hésita un moment sur la couleur et choisit finalement le rouge, pour aller avec sa raquette. Il paya et regarda un moment son portefeuille complètement vide; le nombre de mangas et de jeux qu'il aurait pu s'acheter, s'il ne venait pas de dépenser tout cela pour le tennis!
Pourtant, c'est avec un sourire qu'il quitta la boutique, et, le soir venu, il tint sa raquette un bon moment pour s'assurer qu'il la prenait bien. Il n'avait pas encore choisi une façon particulière de la tenir, mais il se savait droitier – ce qu'il trouvait bien dommage : gaucher, c'était beaucoup plus impressionnant à son avis.
Il déballa le reste de son équipement avec un sourire béat et regarda le tout un long moment – il avait verrouillé la porte de sa chambre pour ne pas qu'on le surprenne; d'ailleurs, il avait tout fait pour qu'on ne le voie pas rentrer non plus. Il avait depuis longtemps accepté qu'il aimait réellement le tennis, mais il ne se sentait pas encore prêt à ce que ça se sache.
Le lendemain, son frère saurait tout. D'ailleurs, il s'afficherait enfin, et, surtout, il rencontrerait son idole. Il pourrait peut-être même lui parler et l'appeler Echizen-senpai. Il attendait ce moment depuis si longtemps maintenant, il avait du mal à croire qu'il y arrivait enfin.
Cette nuit-là, il n'arriva pas à dormir tant il était excité.
