Voici une mini Fic de quelques chapitres. Elle se situe à la fin de la saison 3 après le tir de Kate Beckett. Elle a été inspiré d'une autre histoire anglaise "If you Wait". J'ai repris l'idée mais le reste de l'histoire sera totalement different. Bonne lecture en espérant que ça vous plaise...
ATTEND MOI...
La première semaine avait été un supplice pour lui, du moins c'est ce qu'il pensait. Il avait passé tout son temps au commissariat à enquêter sur l'affaire de Beckett avec les gars. Dormir n'était plus d'actualité ….Pas tant que la femme qu'il aimait….était dans un lit d'hôpital après avoir reçu une balle, pas tant que l'auteur de cette tentative de meurtre était encore dehors à errer.
Son regard était focalisé sur son téléphone . Elle lui avait dit qu'elle appellerait….mais après une semaine d'attente, il n'en pouvait plus. Il avait besoin de savoir si elle allait bien, si sa sortie de l'hôpital était prévue….et si elle se souvenait de ses mots. Il avait surtout besoin de la voir…..de voir par lui-même que le coeur qu'il avait vaillamment massé, lors des funérailles de Montgomery, battait toujours.
A chaque fois qu'il fermait un oeil, il pouvait encore entendre le canon de la détonation , les cris des personnes présentes….il pouvait encore ressentir la terreur qui l'avait assailli en voyant Kate se débattre pour garder les yeux ouverts. Cette journée resterait ancrée en lui pour le restant de ces jours….Jamais encore il ne s'était senti aussi inutile, aussi terrorisé. Il pensait l'avoir perdue, il pensait avoir été trop lent….il pensait simplement que son coeur s'était arrêté de battre en même temps que celui de Kate.
Alors cette semaine sans elle avait été une lente agonie. Il avait juste besoin de savoir que, quelque part au milieu de cette ville immense qu'était New-York, Kate Beckett était toujours en vie.
La première fois qu'il avait pris son cellulaire pour l'appeler, il était tellement nerveux que ses mains en tremblaient….après quelques sonneries, il était tombé sur le répondeur court et concis de la détective :
« vous êtes bien sur la messagerie du détective Katherine Beckett, laissez-moi un message, je vous rappellerai »
Au son de la voix de sa partenaire dans son combiné, Rick en eu le souffle coupé…..il avait réellement besoin de l'entendre, de la voir…que de l'entendre bouleversait tous ses sens.Hésitant, il laissa son tout premier message , le premier d'une longue liste.
« Hey, Beckett….c'est Castle. Je….enfin…j'espère que vous allez bien. Je ….si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là….Always.. »
Tous les jours depuis cette semaine à l'attendre, il avait tenté de l'appeler. Une fois, deux fois, peut-être même trois fois quand son coeur se brisait un peu plus. Ces textos n'étaient pas en reste non plus…..mais après plus de trois semaines de silence de sa partenaire, Rick avait laissé tomber.
Le message qu'elle tentait de lui envoyer assez subtilement avait été, selon lui, très clair : « Laissez- moi tranquille, Castle ».
Le coeur en berne, le dos vouté par le chagrin et la fatigue , il errait désormais comme une âme en peine dans son loft , une bouteille de Whisky à la main.
L'enquête sur la tentative de meurtre de Kate ne menait à aucune piste, et le nouveau capitaine qui était entrée en fonction au douzième était tout, sauf conciliant avec Castle. Dès sa prise de poste, elle lui avait déclaré que sa présence au sein de son commissariat n'était plus requise, et que le contrat non exhaustif qui le liait au poste était désormais caduc. Elle n'était pas là pour donner de l'inspiration à un auteur de best-sellers, ou pour faire du baby-sitting.
Ereinté et malheureux , Castle n'avait même pas tenté de se battre pour garder sa place. Sa partenaire ne souhaitait pas rentrer en contact avec lui depuis plus de trois semaines, et il ne souhaitait pas lui imposer sa présence si elle ne la désirait pas.
C'est donc le regard dans le vide, son verre dans la main, dans son pyjama de flanelle qu'Alexis le trouva à quatre heures de l'après-midi dans son bureau….comme tous les jours depuis trois semaines.
-Tu pourrais au moins te doucher, soupira-t-elle, en voyant son père s'enfoncer un peu plus chaque jour.
-Hey….citrouille, murmura Rick, en se retournant pour trouver sa fille sur le pas de la porte, en train de l'observer attentivement.
-Il est un peu tôt pour boire, papa
-Je….tu as raison…
-Tu devrais prendre une douche et venir avec moi. J'avais l'intention d'aller manger une glace
-C'est gentil, citrouille, mais je n'ai pas le coeur à sortir
-Tu ne vas pas t'enfermer pour le restant de tes jours , le réprimanda sa fille, en croisant les bras sur son buste
-Je….
-Elle ne te mérite pas
-Ne dis pas ça
-Pourquoi ? …..trois semaines, papa. Tu vas attendre combien de temps encore ?
-Elle a pris une balle dans la poitrine
-Elle a aussi survécu ….et elle a promis de t'appeler. Elle a aussi très bien oublié pourquoi elle se trouve encore en vie.
-Alexis, soupira Rick, en déposant son verre de Whisky sur son bureau, pour venir caresser la joue de sa fille.
-Je souhaite juste que tu sois heureux papa. Et Beckett n'est clairement pas cette personne.…Elle est sortie de l'hôpital depuis plus de deux semaines, et elle n'a même pas daigné te….
-Deux semaines ? je…..comment le sais-tu ? l'interrompit Rick, abasourdi par cette nouvelle.
Honteusement, la rouquine baissait ses yeux au sol alors que Castle tentait de réfréner ses battements de coeur. Kate l'avait appelée ? Elle était en contact avec sa fille ? Non…..elle ne pouvait tout simplement pas…
-Lanie, chuchota Alexis en interrompant le cours de ses pensées
-Lanie, répéta-t-il en soupirant, tout en se frottant le visage.
Il n'avait pas osé demander des nouvelles de Kate à la légiste. Il espérait secrètement que le silence radio, dans lequel les avait enfermés Beckett, n'était pas seulement réservé à lui seul…..apparemment il avait tort.
-Elle est sortie de l'hôpital à la fin de sa première semaine
-Comment va-t-elle? murmura tristement l'auteur
-Je….je ne sais pas. Elle est partie à la cabane de son père …Lanie dit qu'elle semble distante, et qu'elle a besoin de temps pour récupérer….mais papa…..trois semaines….tu mérites mieux que Beckett, gémit Alexis en voyant son père se débattre avec ses sentiments.
Observant sa fille quelques secondes, Castle se pencha lentement sur elle pour humer son odeur de vanille, et l'embrassa sur le front avant de lui murmurer :
-Tu as raison….parce que la seule personne qui puisse me rendre heureux est juste devant moi.
-Papa, soupira Alexis en s'apercevant qu'il déviait la conversation.
-Je ne vais pas bien, citrouille, c'est vrai….mais j'irai bien dans quelques temps…..Laisse-moi juste quelques jours encore.
-Quelques jours?
-Hum….les blessures du coeur sont souvent les plus dures à digérer….laisse-moi le temps de me relever….s'il-te-plait, plaida-t-il, les yeux larmoyants, en tentant de digérer les informations que sa fille lui avait révélées.
-Ok…..comme tu veux, abdiqua-t-elle en l'enlaçant par la taille. Quelques jours…..
-Je te promets que lorsque tu reviendras de Los Angeles , tout ira mieux.
Fermant les yeux pour profiter de l'étreinte rassurante de son père, Alexis hésitait encore sur le fait de le laisser seul ici à New-York. Sa grand-mère n'était pas là pour le moment, et elle avait prévu de rendre visite à sa mère pour au moins trois semaines. Son départ devait se faire d'ici quatre jours, mais la jeune Castle n'avait pas le coeur à laisser son père derrière elle.
Jamais encore, elle ne l'avait vu aussi abattu. C'était comme s'il n' était que le fantôme de lui-même.
Sentant ses hésitations, Rick raffermit sa prise sur la taille de sa citrouille et lui chuchota :
-Je suis une grande personne. Je peux survivre à trois semaines tout seul.
-Tu oublies qui est la grande personne dans cette famille
-Oui, c'est vrai, sourit-il, le coeur lourd, en lui embrassant les cheveux. Mais tu m'as bien éduqué, citrouille. Tout ira bien. En plus, je suis certain que ta mère a prévu un million de choses à faire avec toi.
-Si tu penses boutiques et shopping, tu as raison, soupira Alexis, en s'éloignant quelque peu des bras de son père pour le regarder dans les yeux. Papa ?
-Hum ?
-Je t'aime
-Je t'aime aussi, chérie.
La semaine s'était écoulée comme la précédente et les deux d'avant. Rick était resté au loft en pyjama, le regard devant son écran d'ordinateur qui le narguait avec sa citation d'écran de veille « tu devrais écrire ». Alexis était partie pour Los Angeles la veille au soir, en faisant promettre à son père qu'à son retour, tout serait rentré dans l'ordre. Sa fille lui laissait trois semaines pour panser ses blessures, et pas un jour de plus.
Abattu, les yeux cernés, les épaules voûtées, son regard se posa sur la photo de Kate et des gars qu'il avait fait encadrer sur son bureau. Ils avaient pris cette photo le soir où ils avaient fêté l'achat de son bar « Le Old Haunt ». Bras dessus , bras dessous, ils souriaient tous à l'objectif. Il pouvait encore se souvenir de son rire, quand Montgomery avait pris l'appareil photo en leur déclarant, un peu éméché:
-Allez, maintenant tout le monde dit « cadavre »
-Cadavre ? Avait ri Kate, en déposant son bras sur le bas du dos de Castle, pour poser pour l'objectif.
Ce simple geste avait fait frissonner son corps entier. A l'époque, il n'avait pas réellement conscience de l'étendue de ses sentiments pour Beckett….il savait qu'il l'aimait au-delà de l'amitié, mais….il ne savait pas, à cet instant-là, à quel point Kate Beckett deviendrait vitale à son existence.
-On ne dit pas « cheese » d'habitude ? avait-elle rétorqué
-Beckett, c'est moi qui prends la photo, alors je décide, avait souri leur capitaine. Alors, à trois, tout le monde dit « cadavre ». Un , deux , trois….
-Cadavre ! avaient ri les quatre comparses.
Il avait l'impression que cette photo avait été prise il y a des années. Il avait l'impression que cette vie avait été vécue par une autre personne. Comment, en un claquement de doigt , il avait pu perdre tout ça? ….
Elle était sa partenaire…..sa meilleure amie…..la femme qu'il aimait, et aujourd'hui…il l'avait perdue.
Soupirant en fermant les yeux, il sentait sa peine l'engloutir une nouvelle fois quand son téléphone l'avertit d'un nouveau message. Inspirant fortement, il le prit en main, avec l'intention de répondre à sa fille pour la rassurer, quand sa respiration se bloqua sur l'identifiant du message.
Kate Beckett.
Ses mains tremblèrent, ses yeux s'humidifièrent et son coeur s'accéléra. Après un mois de silence radio, une centaine de messages et d'appels….elle lui répondait enfin. Jamais il n'aurait pensé voir à nouveau son nom s'afficher sur son iphone.
Il déverrouilla fébrilement son téléphone pour lire le message de sa partenaire, lequel fut aussitôt suivi par un nouveau :
« Hey Castle »
« Désolée de ne pas avoir répondu à vos messages avant. J'espère que vous allez bien… »
31 jours, 744 heures, 44 640 minutes,…..d'attente et son coeur recommençait à battre avec ce simple message. …« Hey Castle ». Il relut encore et encore ses mots, avec une émotion qui le transcenda de part en part.
Levant le regard au plafond, il tenta de réprimer un sanglot. Il était soulagé….elle était en vie…et elle lui répondait. Fermant les yeux anxieusement, il chercha pendant plusieurs minutes, une réponse à donner à son message. Une réponse qui pouvait lui dire à quel point il était reconnaissant de sortir de ce silence radio qu'elle leur avait imposé. Une réponse qui lui signifierait que, malgré tout ce qui s'était passé , il était toujours là pour elle….Une réponse qui pourrait définir tout ce dernier mois. Une réponse pour simplement lui dire merci de l'aider à respirer à nouveau
Mais après plus de cinq minutes à chercher, il laissa simplement son coeur le diriger, et lui répondit :
« Hey, Kate…j'espère que vous allez bien aussi ».
Soulagé et le coeur moins lourd, il sourit comme un bienheureux devant ce rameau d'olivier que venait de lui offrir sa partenaire.
Pendant plusieurs minutes, il attendit un nouveau message de sa part, mais après plus d'une heure à patienter, il se fit la réflexion qu'il devait lui donner le temps et l'espace qu'elle lui avait réclamés des semaines plutôt.
Elle était vivante…..et prête à retisser un lien avec lui, et c'était tout ce dont il avait besoin pour le moment. Les larmes aux yeux devant son cellulaire, Rick se leva et partit se doucher avec une nouvelle résolution en tête : il l'attendrait …le temps qu'il faudrait, mais il l'attendrait car Kate Beckett méritait ces 44 640 minutes d'attente…ces 44 640 minutes d'angoisse…
Le coeur moins lourd, le sourire aux lèvres, il enfila un nouveau jogging en sortant de la salle de bain, puis découvrit qu'elle lui avait répondu :
« Pas la grande forme, mais je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles….tu m'as manqué, Rick… »
« Tu m'as manqué aussi, Kate…énormément » répondit Rick avant de fermer les yeux, le cellulaire en main.
Et ce fut la première nuit, depuis plus d'un mois , où il put passer une nuit sans entendre la détonation de l'arme du sniper….les cris des gens ….non , il passa la nuit avec le sourire de Kate Beckett dans la tête.
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Assise sur le rebord de la fenêtre donnant sur les rives du lac de la cabane de son père, Kate pleurait silencieusement.
Ce n'était pas la peur qui l'assaillait de part en part depuis le tir, ni le fait qu'elle se sentait si misérable pour accomplir les gestes anodins de la vie quotidienne, qui la tiraillaient cette fois-ci.
Non c'était seulement la douleur….la solitude et la culpabilité qui la tenaient éveillée à deux heures du matin.
Depuis sa sortie de l'hôpital , elle s'était terrée au milieu des bois pour tenter de guérir et de se relever cette épreuve. Elle avait l'impression d'avoir perdu son idéal, son courage et tout ce qui la caractérisait depuis sa tendre enfance.
Depuis un mois, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était terrifiée….apeurée comme une enfant de quatre ans devant un cauchemar incessant. Elle revivait encore et toujours les funérailles de Montgormery. Elle pouvait encore entendre le cris des gens au moment de l'impact, ou voir la détresse dans les yeux de Castle quand il s'était aperçu qu'elle avait été touchée….. mais au-delà de tout ça, elle pouvait encore l'entendre murmurer son amour pour elle.
Elle ne savait pas si ses mots avaient été seulement prononcés dans le feu de l'action, dans l'espoir de la maintenir en vie, mais il avait réussi…..Rick Castle avait réussi son pari. Il l'avait éloignée d'une balle mortelle, et par ces simples mots, il l'avait maintenue en vie.
C'est grâce à lui…à ce que ces mots impliquaient qu'elle se levait tous les matins et se couchait tous les soirs….. L'espoir d'un avenir plus heureux qu'il avait insufflé en elle.
Kate n'avait jamais oublié ses paroles…..comment l'aurait-elle pu, alors que c'était l'essence même de sa présence encore sur cette Terre…mais malgré l'importance de ses mots, elle n'était pas encore prête à y faire face.
Elle n'était qu'une loque humaine …le détective Kate Beckett, dure à cuire et imperturbable avait laissé la place à une petite fille terrorisée au moindre bruit. A une femme que chaque geste, chaque pas épuisaient.
Elle l'avait repoussé à l'hôpital….chassé loin de sa vie pour ne pas lui montrer cette image d'elle…cette faiblesse, cette défaillance qu'elle percevait à chaque fois que son visage, sa silhouette se reflétaient dans le miroir.
Kate avait aussi peur…..peur qu'il regrette ses paroles.
Elle avait donc fait ce qu'elle savait faire le mieux : elle avait fui. Elle s'était terrée dans la cabane de son père et avait tenté de panser ses blessures physiques et émotionnelles.
Seulement c'était sans compter sur l'insistance de son partenaire. Après une semaine de silence, il avait tenté de la contacter maintes et maintes fois. Elle avait lu , entendu chacun de ses messages avec une nostalgie, une tristesse qui la frappaient toujours.
Il méritait tellement plus qu'elle…..tellement plus qu'une femme effrayée et apeurée. Après deux semaines de messages, il avait finalement cessé, et le coeur de Kate s'était brisé un peu plus.
Elle savait que son attitude était égoïste, mais à chaque appel de sa part, elle avait encore l'espoir de devenir cette femme pour laquelle il s'était jeté devant une balle. Il méritait plus, et elle voulait être …ce plus…..ou du moins, elle aspirait à le redevenir.
Son dernier message vocal repassait depuis une semaine encore et encore dans sa tête :
« Je ne vais pas continuer à vous ennuyer encore et toujours. Je….j'aspirais simplement à croire qu'au-delà d'être des partenaires , nous étions des amis….mais après plus de trois semaines sans nouvelles, je pense que je me suis trompé…..mon erreur….pas la vôtre. Alors voilà….je vous souhaite un bon rétablissement et une belle vie Beckett….vous le méritez …..vous méritez d'être heureuse. Toujours. »
Il lui avait dit au revoir….et elle avait passé la semaine à pleurer son partenaire, son ami….cette relation qu'elle aurait aimé pouvoir avoir avec lui.
Son père l'avait vue se débattre avec son téléphone un nombre incalculable de fois, à plusieurs reprises il avait tenté de l'inciter à lui répondre, à lui téléphoner, mais ses tentatives avaient été vaines.
Après un mois à la voir se lamenter, il l'avait réprimandée avant de partir. Son rétablissement n'était pas terminé, mais Kate arrivait désormais à se mouvoir et à réaliser les tâches quotidiennes de la vie sans son aide. Jim pensait qu'elle avait besoin d'espace pour se rendre compte à quel point son attitude était immature, alors après une dernière tentative, il avait pris son sac et l'avait laissée seul à la cabane pour la semaine, le coeur meurtri à l'idée de laisser sa petite fille toute seule.
Il reviendrait le week-end suivant, et lui téléphonerait plusieurs fois par jour pour s'assurer qu'elle allait bien et qu'elle n'avait pas besoin d'aide, mais pour le moment il tentait de faire ce qu'il fallait pour elle...il devait la laisser seule pour qu'elle se rende compte de sa stupidité à l'idée d'éloigner tous ses amis.
Dès qu'il fût parti, Kate s'était emmitouflée dans une couverture polaire en grinçant de douleur devant cette simple tâche. Sa thérapie physique était loin d'être terminée et la simple tâche de lever les bras en l'air lui coupait le souffle à chaque fois. Devoir s'habiller, marcher, cuisiner étaient un défi pour elle tous les jours. S'installant près de la fenêtre de sa chambre qui donnait sur le lac. Les mots de son père résonnaient encore dans sa tête :
-Tu agis comme une enfant. Richard veut simplement savoir si tu vas bien.
-Papa...
-Il a sauté devant une balle pour toi, il mérite beaucoup plus que ça….Un message n'a jamais tué quelqu'un. Je pensais qu'il était ton agis comme une enfant Kathie.
Il était son ami….et bien plus que ça. Grâce à lui , elle était en vie….mais elle ne savait pas comment entamer une conversation après un mois de silence. Elle avait espéré qu'il referait un essai et qu'il la recontacterait, mais après des heures à attendre devant son cellulaire, elle décida que c'était à elle de faire le premier pas…..à elle de s'excuser….elle espérait seulement qu'il ne serait pas trop tard….qu'en plus de perdre l'homme qu'elle aimait , elle ne perdrait pas son meilleur ami.
Le visage ravagé par les pleurs, elle déglutit et tapa son premier message…
« Hey Castle »
« Désolée de ne pas avoir répondu à vos messages avant. J'espère que vous allez bien… »
Elle avait cherché ses mots depuis des jours. Elle ne savait pas comment renouer avec lui après tous ces jours d'attente. Il lui avait dit qu'il l'aimait….et elle avait menti. Elle se souvenait très bien de ses mots, et c'est certainement à cause de cela qu'elle avait mis autant de temps à lui répondre.
Ses sentiments étaient réciproques, mais elle n'était pas prête….elle ne savait pas comment lui demander de l'attendre. Elle ne savait pas si un jour elle serait à nouveau la Kate Beckett qu'il désirait….elle ne savait pas si son amour pour elle n'avait pas été déclaré dans le feu de l'action….tout ce qu'elle savait, c'est que ce mois sans lui avait été atroce. Il lui manquait…et elle avait besoin de ses mots pour se relever.
Leurs échanges avaient été brefs, mais c'était la première fois, depuis son réveil à l'hôpital, qu'elle souriait. Ils s'étaient tutoyés…et il semblait soulagé et heureux d'avoir de ses nouvelles. C'est donc le coeur un peu moins lourd qu'elle était partie se coucher.
Dans les jours qui suivirent, elle lui avait envoyé plusieurs sms par jour, auxquels Rick s'empressait de répondre. Les discussions n'étaient pas très profondes, mais elles suffisaient pour alléger les maux de Kate.
"Tu savais qu'on peut se brûler les cheveux en s'approchant trop près des bruleurs , Beckett? RC"
"Personne n'est là pour te surveiller? Comment arrives-tu même à survivre sans Alexis ?KB"
"Je ne sais pas!"
Mais plus la semaine avançait, plus la solitude lui pesait. Il lui manquait atrocement, les messages ne suffisaient plus à combler son manque...et les sourires commençaient à s'amoindrir. C'est donc avec un courage qui l'étonna elle-même,qu'elle lui envoya, quatre jours après son tout premier message, une invitation déguisée, en espérant secrètement qu'il sauterait sur l'occasion.
« On dit qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée, mais après un mois dans cette cabane, j'en doute. Le silence peut parfois être écrasant ».
Les mains tremblantes, elle déglutit sans lâcher son cellulaire des yeux. Il était encore tôt , seulement huit heures du matin, et elle savait par expérience que Castle était tout sauf un lève-tôt, mais elle ne pouvait se résigner à commencer une activité avant d'avoir une réponse à son appel de fortune.
Soupirant en sentant son coeur s'emballer plus que de raisons, elle caressait son flanc où se situait sa cicatrice, quand son iPhone fibra sur le plan de travail. Fébrilement, elle déverrouilla son téléphone et lut, le sourire aux lèvres:
« Besoin de compagnie, Beckett ? » .
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Ses yeux étaient encore emplis de sommeil. Il n'avait que peu dormi cette nuit. Après plus de cinq jours à textoter avec Kate, l'inspiration de Rick était revenue, et cette nuit il venait de mettre le point final à son nouveau roman « froid d'enfer ». Bizarrement, la dédicace de ce livre fut plus pénible à écrire que le dernier chapitre. Il hésitait encore sur la marche à suivre et sur les mots à annoter en première page.
Après de longues heures à tergiverser, il décida de rendre hommage au capitaine, son ami….
« "Au capitaine Roy Montgomery du NYPD qui, par son engagement,
m'a tout appris du courage et du tempérament "
C'est donc totalement éreinté qu'il avait été réveillé par le Bip de son téléphone. Ronchonnant à propos de l'impportun qui avait osé ruiner sa grasse matinée , Rick fut totalement stupéfait en découvrant le message de Beckett. Elle lui demandait subtilement de venir, ou rêvait-il encore ?
Lisant encore et toujours son mot, Castle répondit, la boule au ventre. Il ne savait pas s'il interprétait mal ses propos . Réclamait-elle de la compagnie? Etait-ce simplement un message parmi tant d'autres ? Allait-il l'effrayer en lui imposant sa présence ? Elle lui avait réclamé de l'espace et du temps, mais toute cette semaine, devant son écran de téléphone, Castle n'avait aspiré qu'à une seule chose: voir Kate Beckett de ses propres yeux.
Déglutissant péniblement, il répondit en tentant de mettre un peu d'humour à son message, ainsi, s'il avait mal interprété son message , elle pourrait le rembarrer gentiment….enfin, il l'espérait .
« Besoin de compagnie, Beckett ? »
Soupirant, le coeur tambourinant, il se laissa emporter par un flot d'incertitudes et de questionnements. La solitude lui pesait ? Son père ou Josh n'étaient pas présents auprès d'elle ? Etait-elle seule au milieu des bois, dans cette cabane, seulement quatre semaines après une opération à coeur ouvert ?
Le cours de ses pensées s'interrompit devant la réponse de Kate…..et son coeur se stoppa aussi :
«1837 Milford, Pennsylvanie »
Son adresse…..elle lui donnait son adresse ! Toutes ses questions, ses incertitudes furent balayées en une seule seconde devant son message pour laisser place à un immense espoir. Il avait l'impression d'être un enfant de 5 ans , un matin de Noël.
Enlevant rapidement sa couette pour sortir du lit en simple caleçon, Castle trébucha à plusieurs reprises en s'habillant…..il allait la revoir…..il allait la revoir !
Alors qu'en pensez-vous ?
