Si le monde n'a pas besoin de deux soleils pour tourner, lequel devra s'éteindre ?

Ils étaient deux puissances craintes par le monde entier, colonisatrices, persécutrices et avides de toujours plus de pouvoir. Que pouvait-il arriver de pire ?

Que ces deux nations se rencontrent.

La bataille entre l'Angleterre et l'Espagne était bien engagée, ces grands empires estimaient que l'océan n'était pas assez grand pour eux- océan qu'ils avaient rapidement transformé en cimetière pourpre où flottait marchandises en feu, corps en sang et l'espoir d'une paix entre les deux nations, bien décidées à faire couler l'autre dans les méandres abyssales.

Malgré la suprématie des deux pays, un sortait du lot en particulier, bien résolu à dominer les 7 mers.

Jeté au fond d'une simple cale miteuse et humide du vaisseau principal de la flotte anglaise, un jeune espagnol aux allures de riche dirigeant fut attaché tel un vulgaire prisonnier dépourvu de sang noble. Les hommes venus le conduire dans cet endroit ingrat pour son rang le laissèrent rapidement derrière eux, fermant la porte pour laisser le jeune homme dans la pénombre la plus totale. Pas une brêche ne permettait au soleil de se glisser afin de donner au châtain l'occasion d'examiner son possible future tombeau avant la fin. Tout ce qu'il pouvait entendre était les bruits de pas retentissants des hommes se hâtant au dessus de sa tête, des coups de canons et plus proche de lui encore, le bruit de ses chaînes, résonnant comme une humiliation dans ses oreilles et les petits bruits de rats se baladant dans la pièce comme si cette condition était normale et satisfaisante pour eux.

Le nom du prisonnier ? Spain, capitaine de l'Invincible Armada, une multitude de pays sont à ses pieds et le craignent pour sa cruauté et son absence d'empathie.

Mais voilà où il se trouvait désormais. Sa flotte avait coulé, coulé par son pire ennemi, celui qui comme lui est redouté de tous pour son sadisme et sa façon sauvage de dominer ses colonies : England, le chef de ce bateau, qui ne tarda d'ailleurs à faire pénétrer un rayon de lumière dans la cellule de son prisonnier si spécial. Ses bottes étaient lourdes, si lourdes que le sol semblait trembler à chaque fracas d'une d'entre elles sur les marches conduisant de la porte à la position de l'Espagnol. Spain n'espérait qu'une chose : que chaque coup de poignard infligé par le bruit atroce des bottes soit réel afin qu'il n'ait pas à faire face à celui qui aujourd'hui avait tout les pouvoirs sur lui.

- Voyons, voyons ! Qu'avons-nous là aujourd'hui ?

Spain se tut, maintenant néanmoins son regard fier vers celui d'England. Il s'en fichait de sa position actuelle, jamais il n'allait faillir devant l'ennemi.

- Oh mais.. pourquoi autant de haine dans ce regard ? Je n'ai fait que détruire la flotte dont tu étais si fier, comment s'appelait-elle déjà ? Huum... L'Invincible Armada je me trompe ? Quelle sublime nom !

La colère de Spain bouillonnait de plus en plus au fond de lui, prêt à exploser et à déverser toute sa haine à la gueule d'England, ce dernier se tut à nouveau, refusant de donner à l'anglais ce qu'il voulait. L'Espagnol se contenta alors de le fixer, toute la rage contenue dans son corps se concentra alors dans son regard.

- Hey ! On ne t'a pas appris la politesse ? C'est mal élevé de ne pas répondre tu sais ?

England saisit avec violence la chaîne relié à l'imposant collier de Spain, marquant son entière soumission à l'Empire Britannique ainsi que son entière humiliation. L'Anglais rapprocha son visage de Spain, bien décidé à l'entendre dire quelque chose.

Splash.

En plein sur la joue, comme Spain l'avait désiré. England, impassible face à ce crachat, l'essuya de sa main, en jetant un oeil à l'affront de l'Espagnol, celui-ci n'était pas seulement transparent, plusieurs gouttes de sang s'étaient alors mêlées à la salive du prisonnier.

- Me cracher dessus n'aura servi qu'à une chose mon cher Spain, prouver que face à moi tu n'es qu'un minable.

- La ferme !

Spain tenta de donner un coup de pied bien placé mais England esquiva rapidement en se relevant, posant sa botte d'une violence inouie sur le torse de Spain tout en tirant d'un coup sec sur la chaîne de son prisonnier forçant une partie de son corps à quitter le sol tandis que l'autre partie restait bloqué à cause de sa maudite botte. Spain sentait sa poitrine se comprimer, le collier n'était pas nécessairement serré mais les deux forces exercées sur son corps affaibli l'étouffait.

- L..lâche-moi bordel !

- Admets-le Spain ! Tu n'es plus l'Empire que tu prétends être ! Ton Armada est détruite maintenant ! Devrais-je te faire couler avec ?

- Ne te crois pas vainqueur aussi rapidement !

- La ferme !

England exerca une plus forte pression sur la chaîne et sur la poitrine du châtain, presque incapable de respirer, le sang remplaça vite les mots. Spain était obligé de maintenir son regard vers celui d'England qui avait d'ailleurs changé. Une toute autre expression envahissait désormais le visage du blond qui avait un visage si angélique malgré son sadisme extrême et sa forêt portugaise en guise de sourcils. Son regard vert luisait dans la pièce sombre et transperçait la rétine de l'Espagnol par la malice contenue dans ce regard. Un mélange de malaise et d'effroi pétrifia Spain sur place.

- Elle n'était pas belle cette époque où notre glorieuse planète possédait deux soleils rayonnant de plein feu ? Tout ce qui nous importait était la conquête et ce peu importe la disparition de tout un peuple. Et maintenant regarde toi, tu as tout perdu. Tu n'es plus bon à rien à part devenir mon larbin. Cela m'éclaterait bien de voir Madrid disparaître après tout. Un grand feu d'artifices qu'en penses-tu ?

L'air manquait dans les poumons de Spain qui se trouvaient comme coincés dans un étau. Malgré tout, Spain n'avait pas encore dit son dernier mot. Certes il avait perdu de la puissance ces derniers temps mais il restait le " Démon Souriant ", celui qui trouvait un plaisir malsain à voir une flotte entière brûler selon son bon vouloir, celui dont la hallebarde pouvait trancher les océans et soumettre les peuples à ses pieds, il ne pouvait laisser un connard comme England le mettre à terre. Une soudaine puissance envahit le corps de l'enchaîné. Seulement attaché aux mains et au cou par de très lourds anneaux en métal, ses jambes en parfait état parvinrent à faire perdre l'équilibre au blond le temps d'une seconde, permettant à Spain de se relever et de plaquer d'une vitesse phénoménale son pire ennemi contre le mur par la seule force de son pied contre son abdomen.

- J'ai une bien meilleure idée, je vais me contenter de vivre bien tranquillement dans ma chère ville de Madrid en contemplant le spectacle misérable mais merveilleux de toutes tes colonies, te quittant toutes une par une sans aucun remords, dans le sang et les larmes. C'est tout ce que mérite une enflure dans ton genre.

Un premier soufflement de nez se fit entendre dans le silence engendré par la tirade de l'Espagnol, puis un petit rire se distingua du bruit des vagues se fracassant contre la coque du bateau avant de se transformer en immense fou rire, ce fou rire terrifiant mêlant la pitié et la méprise dans un son pourtant si mélodieux.

Une douleur aigue envahit le bas-ventre de Spain qui s'écroula au sol après un deuxième coup de pied infligé dans son dos. Pendant sa brève confusion, England eut le temps de le retourner sur le ventre puis de lui menotter les pieds afin qu'il ne puisse plus bouger de sa position à quatre pattes, dos à son tortionnaire. Ce dernier se rapprocha dangereusement du corps de Spain, sa main gauche se positionnant contre le ventre du châtain tandis que la droite saisissait avec force sa queue de cheval en l'entourant autour de son poing comme les lanières d'une selle.

Ou la laisse d'un chien.

La main gauche se glissa lentement à l'intérieur de la chemise de Spain, s'amusant au passage à titiller la peau bouillante du jeune homme qui tentait de se dégager comme il le pouvait. England prenait un malin plaisir à montrer sa domination sur le corps blessé mais sublime dans la douleur de l'espagnol, confus par le comportement de l'anglais.

- Penses-tu réellement être en position pour me parler ainsi Spain ?

- Qu'est ce que tu fous bordel ?

Aucune réponse de l'Anglais, il se contenta de saisir le col du fin tissu avec force avant de l'arracher sans effort, laissant la chemise tomber sous les yeux effarés et impuissants de l'Espagnol, s'apprêtait-il vraiment à faire ce que Spain redoutait ? Impossible.

Il se trouvait désormais à moitié nu sous la menace d'England, ce dernier se pencha contre le corps de Spain, juste assez pour que son visage se présente face à l'oreille du châtain, le temps seulement de murmurer ces quelques mots glacés au condamné à qui il ôta les derniers vêtements à l'aide de son poignard.

- Admets-le désormais Spain, ta flamme s'est éteinte.

- Eng..aah !

La douleur, l'humiliation, la crainte, le dégoût, Spain ne savait ce qui le fit le plus souffrir à ce moment là.

Le glas de l'Enfer avait sonné.

Son corps n'était plus qu'une coquille vide, son âme, volant dans la pièce,contemplait le spectacle d'horreur de ce sodomite souillant sans pitié ce corps qui jadis lui appartenait mais qui aujourd'hui n'était plus que la chose d'England, sa propriété.

Cela dura des semaines, des semaines où England venait chaque jour, accueilli par un cadavre au coeur battant, gisant nu sur le sol crasseux de la cale. Les assauts violents d'England déferlaient jour après jour sur le corps faible, maigre et sans défense de Spain, attaché à un mur avec de lourdes sangles de cuir déchiré aux poignets et aux chevilles, marquant peu à peu ces zones par des sillons ensanglantés, ainsi qu'avec un collier de métal l'étouffant et le faisant ressembler à un chien à la botte de sa Majesté Connard aux gros sourcils.

Ce ne fut qu'à la fin de ces semaines de détention que Spain fut enfin libéré par ses hommes de cet enfer après un assaut rapide mais efficace sur la Flotte anglaise pas assez préparée. Récupéré dans un état épouvantable, nu, maigre, teint cadavérique dont les seules teintes de couleur provenaient des nombreuses cicatrices parsemées sur son corps une fois de retour au pays, Spain passa la totalité de son temps enfermé dans ses appartements, évitant le contact avec quiconque. Mais même entouré des plus célèbres médecins de l'époque et malgré ses nombreuses blessures guéries depuis longtemps, un mal encore plus profond semblait ronger l'Espagnol. Il n'avait jamais avoué ce qu'il s'était passé sur le bateau, il n'avait même pas prononcé un mot depuis sa libération. Non parce qu'il était traumatisé par son expérience, mais parce qu'il ne se sentait pas méritant de faire face ni au roi, ni aux personnes de la cour, ni même à ses propres soldats. Il se sentait sale, faible, il ne méritait plus le titre de nation. Il passa alors sa période d'isolement à nourrir sa colère contre ce connard blond. La prochaine fois serait la bonne, il allait le faire disparaître, lui, sa flotte et son pays s'il le fallait.

Deux ans s'étaient écoulés et une opportunité se présentait enfin aux portes de l'Espagnol.

Seul dans sa chambre avec pour seule compagnie autorisée le roi, ce dernier donnait les dernières indications à Spain avant son départ.

- Spain ! Ta Nouvelle Armada est plus puissante que jamais, c'est notre seule chance de déstabiliser l'ennemi tu en es conscient ?

Le roi était le seul à saisir le silence de Spain, il ne lui avait jamais forcé la main, seulement tendu.

Spain se tenait debout face à un miroir, arborant sa tenue de capitaine qu'il n'avait plus revêtu depuis un moment. Un détail manquait à sa nouvelle apparence, une trace du passé qu'il souhaitait éradiquer de son corps à tout jamais. Dégainant avec doigté sa grande épée de son fourreau d'une main et saisissant sa queue de cheval dans l'autre, Spain trancha cette dernière sans aucun remords, l'admirant tomber sur le sol envahit d'un profond mépris.

Une fois débarassé de son dernier fardeau, Spain se retourna vers le roi et exécuta sa plus belle révérence avant de briser son mutisme avec une expression déterminée tatoué sur son visage ainsi qu'un sourire fier.

- Votre Majesté, Je ne vous décevrai pas.

~ o ~

La revoilà, le retour de la fameuse cale. Des sons familiers parvenaient aux oreilles du prisonnier attaché au mur par un lourd anneau de metal, l'empêchant de se lever ou de trop secouer sa tête. Les bruits de rats gambadant l'air de rien étaient toujours là, tout comme les hommes pressés au dessus de sa tête et les coups de canons qui décimaient la flotte adverse. Spain se rappelait de ses conditions déplorables, sauf qu'aujourd'hui il jubilait.

Les rôles s'étaient inversés.

- Alors mon cher England ? Tu pensais que l'Invincible Armada était notre seul atout ?

La situation était absolument jouissive, England aux pieds de Spain, l'Espagnol ne pouvait imaginer meilleur trophée à apporter à son roi. Son sourire carnassier et son visage respirant la joie malsaine à admirer son pathétique prisonnier rendait Spain plus effrayant que jamais. England ne semblait pourtant pas effrayé. Silencieux et au regard fier, aucune haine ne semblait pourtant parcourir son visage. Deux hommes se trouvaient à l'entrée de la cale par ordre du roi ils devaient veiller à la sécurité de l'Espagnol.

- Toujours sous silence ? Tu admets enfin ta défaite après tant de sang versé ?

- Qu'est ce que ça t'apportera de plus au juste ? La satisfaction de dominer celui qui t'avait rendu si minable ? T'as l'intention de faire quoi juste après ? Me rendre ce que j'ai fait subir à ton corps si beau et chaste ? Avec plaisir mon cher Spain !

England se marrait comme une baleine, le fait d'avoir été aux pieds d'England pendant si longtemps rendait Spain complètement innoffensif aux yeux de l'Anglais malgré sa mauvaise posture.

Comme il allait le regretter.

Une lame furtive surgit dans la main de Spain qui la planta sans hésitation ou compassion dans la cuisse de l'Anglais qui aussitôt se paralysa sous la douleur. Une bonne quantité de sang commençait déjà à déferler hors de la plaie pendant que Spain se pencha vers l'oreille d'England pour murmurer d'un ton si calme qu'il en devenait terrifiant.

- Je ne me rabaisserais jamais à agir comme un sodomite pathétique dans ton genre. Je préfère voir Londres se noyer, c'est bien plus amusant.

Spain retira d'un coup sec la lame de son poignard pendant que la jambe d'England inondait les alentours du jeune homme de ce liquide rougeâtre dont Spain se délectait de voir la vitesse à laquelle il s'écoulait hors du corps de son ennemi. Ses deux hommes s'écartèrent de l'entrée de la cale pour laisser passer leur chef qui s'apprêtait à quitter les lieux.

- Monsieur Spain ? S'exprima l'un d'eux.

- Oui ? répondit Spain en pivotant légèrement sa tête pour regarder le teint blafard de son garde, il n'avait encore jamais vu une telle violence gratuite de la part de son chef.

- Que faisons nous de lui Monsieur ?

Spain lança un dernier coup d'oeil à England, se tordant de douleur contre le sol et dont le sang ne semblait pas décidé à s'arrêter de couler. Une nouvelle expression envahit alors le visage de l'Espagnol, son visage était plus sombre encore que la pénombre dans lequel il se retrouvait à moitié couvert, son regard enflammé par le plaisir et la haine rendait fier hommage à l'homme qu'il était, celui qui détruisait des civilisations en un seul regard. Le " Démon Souriant" était aujourd'hui plus dévastateur que jamais.

- Oh ça ? Jetez-le à la mer !


Note de l'auteur

Yoohoo matelot !

Bienvenue à bord de la mini-fiction " The World doesn't need two suns ", Le monde n'a pas besoin de deux soleils, centré sur le pairing SpUk.

~ Voici la merveilleuse minute historique du professeur Jean-Culles ~

Le début de cette mini fiction prend alors place lors de la guerre qui opposa les royaumes d'Angleterre et d'Espagne entre 1585 et 1604. La piraterie et la conquête de la planète entière étaient très présentes chez les deux pays et cela créaient de nombreuses rivalités dynastiques, religieuses et commerciales. " L'Invincible Armada " symbole de la puissance de Spain lui a coûté ce fameux séjour dans la cale. Mais dans l'inconscient collectif du fandom Hetalia, Spain a toujours été le faible dans cette guerre, celui avec un collier de chien sur les fan-arts etc, hors il n'en est rien. Si L'Invincible Armada a été coulé en 1587, la guerre a quand même continué jusqu'en 1604, vous pensez bien qu'en 17 ans, Spain, aussi crétin qu'il est, a quand même pensé à reformer une Armada pendant qu'England enchaînait les erreurs et les batailles sans préparations car il pensait qu'il était le meilleur ce sale gros sourcils, notamment en 1589 quand une expédition anglaise, qui avait pour but de soulever une révolte contre le roi espagnol , s'est soldé par un échec. Au final, les deux ont été des grosses merdes à un moment précis de la guerre, Spain au début et England à la fin et ils ont tout les deux fait un séjour dans la cale de l'autre ~

~ C'était la merveilleuse minute historique du professeur Jean-Culles ~

De base il s'agissait d'un OS dans le cadre d'une semaine où on devait partager nos oeuvres sur le thème des " Germaniques " sur un groupe facebook Hetalia français. England en faisant, j'ai enfin pu écrire sur l'un de mes pairings préférés mais le trouvant bien trop long, j'ai décidé de le diviser en trois pour rendre la lecture plus digeste.

J'espère que la mini-fic vous plaira ~