«Candice, il faut qu'on parle.»
Je restais assise, interdite. Qu'est ce que ma mère avait de si urgent à me dire ? Après une minute qui me paru interminable, je me levais pour me rendre dans le salon, là où m'attendait ma mère, parfaitement droite, elle se tenait toujours droite quand elle voulait dire quelque chose d'extrêmement sérieux. Je tripotais le pli de mon T-shirt.
«Je suis là. Dis-je en me raclant la gorge.
-Je vois bien, ma fille. Assis-toi, ton père ne devrais pas tarder à nous rejoindre. Dit-elle en m'indiquant une chaise, en face d'elle.»
Je pris place sur la chaise et observait les différents objets disposés près de ma mère, il y avait une arbalète, qui ressemblait à la mienne, mais ce n'était pas la mienne. Il y avait une autre arbalète, plus petite qui ne nécessite qu'une main pour s'en servir. Je remarquais aussi des carreaux d'arbalètes de différentes tailles soigneusement rangés par ordre croissant sur la petite table qui me séparait de ma mère.
Mon père arriva enfin et prit place à côté de ma mère. Je remarquais qu'ils étaient tous deux bien droit, au contraire de moi qui était à la limite de l'affalement, je décidais de me redresser et de prendre mon air le plus sérieux possible.
«Tu vas avoir seize ans demain, Candice. Commença ma mère. Ton père et moi pensons que tu es devenue assez mature pour être au courant.
-Au courant de quoi ?
-De ce qui entoure réellement notre monde.»
Je vis mon père prendre une grande inspiration. Il se baissa pour saisir une boîte contenant des étiquettes. Il disposa les étiquettes sur le peu d'espace libre qu'il restait sur la table avec la plus grande minutie.
Sur les étiquettes il y avait des noms communs. Des noms de créatures de légendes, comme ''Loup-garou'', ''Banshee'', ''Kanima'' et d'autres. Mon père prit la parole.
«Tu as déjà entendu parler de toutes ces créatures, n'est-ce pas ?
-Seulement dans les légendes.
-Eh bien, à vrai dire, ils n'existent pas que dans les légendes. Ils existent aussi dans notre réalité.
-Comment les reconnaître ?
-Pour les gens comme nous il n'y a pas vraiment de technique secrète, on attend que les chasseurs nous appellent et on les aident.
-Les chasseurs ? Ils sont...
-Humains. Coupa mon père.»
Je soupirais, ça faisait beaucoup à digérer, je n'aurais jamais imaginer que tout ce qui existait dans les légendes m'entouraient depuis toujours. Mais ça expliquait pourquoi on possédait des armes sans que l'on vienne nous arrêter, ça expliquait aussi les absences régulières de mes parents. Je pris un carreau et le fis tourner entre mes doigts.
«Est-ce que tu vas bien ? demanda ma mère. Tu n'es pas trop sous le choc ?
-Mon oncle qui est mort il y a deux ans, il n'est pas mort naturellement ? C'était un loup-garou ?»
Mon père hocha la tête, je sentis la haine monter en moi et je me suis juré de traquer toutes les bêtes surnaturelles que je croiserais.
