Voici mon troisième OS sur Kaamelott. En réalité, il s'agit du tout premier que j'ai écrit - il me fallait écrire un petit quelque chose sur Manilius pour me remettre de... ça - mais j'ai finalement choisi de les publier dans l'ordre chronologique de la série.

Celui-ci concerne donc la fin du livre VI, la fin de l'aventure à Rome, plus précisément le moment où tout se termine. J'étais obligée d'écrire cette scène, pour moi elle manquait dans la série. Et... c'est tellement injuste, je ne m'en remets toujours pas.

Bref, j'espère que cet OS vous plaira.

Disclamer : Kaamelott ne m'appartient pas, cette histoire si.


Il faisait beau dehors

Souvenir d'un Ami

Manilius

Arthur regarda le soleil – encore. Puis il souffla. Manilius aurait dû être là depuis plus d'une heure. Le breton essaya de se raisonner, mais il était inquiet. Surtout que le suicide l'imperator aurait dû le dissuader d'un tel retard : il fallait qu'ils partent.

"Sire, il faut s'en aller, avec la pagaille en ville..." lui dit son futur maître d'arme.

"Oui, je sais, je sais. Le bateau est prêt à partir ?"

"On n'attend que votre ordre."

"Bien. Je vais chercher Manilius, je reviens dans une demie-heure maximum."

"Sire..." essaya de protester le breton.

"Je reviens vite."

Le roi était catégorique. Il ne laissait aucune alternative : il ne pouvait pas laisser là Manilius, son ami qui était venu contre son gré.

Et Arthur sortit du port.

Il tenait prête son épée quand il entra dans la petite chambre : personne ne lui avait répondu. Et personne non plus ne l'attendait – on s'était lassé de l'attendre des heures durant et on s'était satisfait d'un seul. Alors il vit. Son sang se glaça. Il regarda de plus près. Horreur ! Son cœur bondit. Était-ce réellement possible ?

Il s'approcha, fébrile soudain. Puis il prit conscience. Alors, tandis qu'il retrouvait son assurance, son cœur se déchirait. Pour la deuxième fois de cette maudite journée. Et il entreprit de détacher le corps de Manilius et celui de sa femme. Il allongea ses amis sur le sol. Puis il le regarda.

Lui, le centurion fraîchement nommé. Le soldat le plus intrépide et le moins obéissant. Lui, l'ami qui jamais ne s'était agenouillé devant lui mais qui toujours l'avait conseillé. Le romain qui l'avait entraîné dans les pires galères et qui avait abandonné sa patrie pour lui. Arthur l'avait traité de con tant de fois, mais au fond Manilius avait simplement voulu profiter de la vie. Et finalement, alors que c'est Arthur qui avait frappé le premier, c'était Manilius qui avait reçu le coup final. Arthur avait sacrifié son poste, son honneur pour lui, mais lui avait sacrifié sa vie pour Arthur.

Il lui embrassa le front, puis le recouvrit de sa cape. Il ne pleurait pas, jamais il ne pleura. Il ne dit pas un seul mot, et jamais il n'expliqua la vérité, à qui que ce soit. Mais Arthur Pendragon, le roi de Bretagne, l'Ours de Cornouailles, n'oublia jamais son ami romain qui à lui seul rachetait tout ce peuple de sanguinaires vicieux. Il eut même une pensée pour lui lorsqu'il mit fin à ses jours dans cette baignoire, seul parmi tous ces cons.