NON SCARLETT N'EST PAS UN OC. Enfin pas tout à fait. Elle apparait bien dans un comics, c'est d'ailleurs elle que vous voyez dans l'image, qui vient de Balent's Catwoman : Return of the Scarecrow de 1998, dans lequel on la voit être utilisée comme un cochon-dinde puis il la détache et plusieurs pages plus loin on la voit panser les blessures de l'épouvantail. Et il est donc CANON que les larbins de Crane étaient à un moment un sadomasochiste peureux et une prostituée aux cheveux violets. L'idée était trop belle et depuis j'utilise ces deux loustics un peu partout. Au bout de quelques années il s'est trouvé que les gens aiment bien cette petite courge et moi j'adore l'écrire, donc la voici enfin sur FFnet, dans une histoire ou elle est la protagoniste, parce que c'est pas la plus brillante du lot et qu'elle m'amuse. Il s'agit ici d'OS très courts postés au pif une à deux fois par mois, relatant les élucubrations très TRES TRES VULGAIRES de Scarlett et du petit pois qui lui sert de cervelle. Le rating est un T fort puisque, même s'il n'y aura pas de descriptions de scène de sexe, la protagoniste est tout de même un moulin à gros mots.
Bonne lecture !
Chapitre 1 : Où on n'a pas la classe.
Niveau cul, je suis quand même pas gâtée.
Non mais sans rire, les jeunes ils s'amusent à me défoncer le coccyx et les vieux c'est nul, j'ai l'impression d'avoir un cadavre de taupe entre les jambes. Donc pour le coup je fais comme on m'a dit : je m'allonge et je pense à l'Angleterre. Sauf qu'aux dernières nouvelles je n'ai jamais foutu les pieds en Angleterre alors je pense à ma liste de courses. Ça m'occupe.
Mais bon tu me diras, s'ils étaient bons au lit ils n'auraient pas à engager une pute.
Oui parce que je suis une rombière messieurs-dames ! Une vraie ! Avec le minishort troué, les cheveux teints en rose, les bas résilles et les talons aiguilles à deux balles achetés à la supérette du coin ! Une salope vous dis-je !
Quoi que.
Ces derniers temps j'ai trouvé une combine. Je me fais entretenir. Comme une maîtresse, mais en fait j'ai pas à coucher avec eux. Enfin si, juste une fois le temps de prendre un selfie avec le type à poil et de piquer le numéro de madame. Ensuite je leur demande cent balles par mois pendant un an –une fois que je suis loin hein- ou elle a droit aux photos ! Cent dollars c'est pas tant que ça, c'est même moins qu'une pension alimentaire et c'est ça ou je leur pique leur carte de crédit pour aller faire des emplettes.
En fait, je suis l'ex-femme démoniaque qu'ils n'ont jamais épousée.
Eh, me regardez pas comme ça ! Fallait pas mettre sa bite n'importe ou. Non pis c'est dangereux Gotham la nuit, un jour ils vont finir par se faire égorger au coin d'une ruelle, c'est pas sûr. Quand on y pense, en les dégoûtant de fréquenter ces dames je leur rends service moi !
Pour en revenir à mes courses, il faut que je me rachète des bonbons et de la vodka, parce qu'avec je peux me faire un alcool personnalisé, c'est hyper technique et compliqué, un secret qui ne se transmet qu'entre catins confirmées… Non je déconne en fait une fois j'ai mis des dragibus dans une bouteille à moitié vide, je l'aie oubliée sous mon lit pendant un mois en quand je l'ai goûtée en la retrouvant c'était pas mauvais alors maintenant c'est ma spécialité. C'est peut-être pas très bon pour la santé de goûter des bouteilles qui ont traîné sous mon pieu pendant aussi longtemps mais j'étais bourrée. Je suis souvent bourrée.
Monsieur Ducon ayant enfin fini, j'en profite pour voler son téléphone deux secondes pour faire mon petit trafic pendant qu'il se rhabille et je me taille sans demander mon reste. D'autant plus que ça pue le Trip-Trap. C'est un hôtel qui loue à l'heure à toutes les prostituées du coin et ils lavent jamais donc la moquette sent le vieux sperme rance et la sueur. Cela dit vu la durée moyenne d'action ils devraient plutôt louer pour dix minutes, ils se feraient un max de blé comme ça. Non parce que c'est mignon de dire une heure pour essayer d'épargner les sentiments de la clientèle, mais derrière y'a des femmes qui travaillent et croyez moi c'est vachement plus sympa dans un lit que contre un mur dehors. Les murs ils font mal et en plus t'as une chance sur deux pour que soit il soit couvert de pisse, soit il s'effrite et alors là bon courage pour tout retirer c'est pire que du sable.
Dans la rue un type me hèle mais j'ai un peu la flemme alors je lui montre un doigt. Je dois retrouver Mimi sur les marches de la station de métro condamnée, celle où on peut plus entrer parce que Ratcatcher crèche par là. Ou peut-être que c'est Killer Croc, je sais plus. C'est pas hyper important, la seule chose à retenir c'est que si on défonce les planches qui bloquent le passage pour entrer on se fait bouffer tout cru. Après que ce soit des rats ou des crocos, on n'est plus à ça près.
Je m'assieds donc contre la rampe en réfléchissant à la condition de cette ville de merde en attendant ma pote.
Est-ce que c'est vrai qu'il y a des piranhas vert et jaunes qui sourient dans le fleuve ? Il me semble que Joker avait fait une connerie du genre y'a quelques années et qu'on avait plus eut le droit de boire l'eau du robinet pendant un mois. Ils sont chiants ces cons là, mais ce que les gens hors de Gotham ne comprennent pas c'est qu'en fait ils ne sont pas plus lourds qu'une bonne grève. Ils foutent le bordel, on en entend parler tout le temps aux infos, y'a de la casse parce que certaines personnes ne respectent pas le délai minimum d'une demi-heure avant le début du pillage et les routes sont coincées pour la journée à cause de tous les embouteillages, mais au final c'est un peu tout. Ils n'ont jamais le temps de faire plus avant que Batman et compagnie ne viennent négocier à grands coups de bat-bottes dans la bouche.
Donc, voilà, les Rogues c'est nos syndicalistes à nous. Sauf qu'ils tuent plus de gens.
"Lolooooo !"
Ça c'est Mimi. Mais en fait elle ne s'appelle pas Mimi et je ne m'appelle pas Lolo. Ni Scarlett, mais vous m'excuserez, je vous merde et c'est ce que j'utilise pour le moment, l'idée étant que si je ne connais pas mon propre nom, y'a peu de chances que tous mes presque ex-maris ne l'apprennent. Logique.
Je me retourne vers ma greluche en jaune fluo qui pose son derrière à côté de moi et mon regard est invariablement attiré par ses faux seins, parce qu'on dirait deux bols qu'on aurait glué à son torse. A l'origine Mimi était plate comme une limande, parce que quelque chose à foiré quelque part et qu'elle est née avec une grosse paire de couilles. M'enfin, personne n'est parfait et elle a de la pizza.
"Salut." Je lui dis en prenant une part. " 'Tain chu claquée et toi ?"
Je persiste à dire qu'elle aurait quand même pu trouver mieux comme chirurgien que le type aux dents jaunes avec sa table d'opération qui sent le clébard.
"Pareille ma grosse, pareille."
Je suis pas grosse non plus, mais c'est une expression. Nous mâchons pensivement nos parts de pizza peppéroni respectives en silence parce que, voilà, nous sommes claquées. C'est physique comme métier et les talons ça fait mal aux pieds.
"Dis" je demande en mâchonnant. "Tu crois qu'on pourra faire le tapin en basquets un jour ?"
Classieuse, elle déloge un morceau de fromage d'entre ses dents avant de me répondre.
"Je pense pas, ils auraient trop de mal à faire la différence avec les filles qui sortent en boîte."
Je hoche la tête.
"Déjà qu'ils y arrivent pas."
"Ouais."
A ce moment-là un grand type maigre à moitié cramé s'assied de l'autre côté de Mimi et lui propose sa bouteille contre une part. Comme j'ai pas emmené d'alcool, elle accepte et boit un coup avant de me la passer. C'est beau quand même la solidarité dans les bas-fonds, on peut pas tomber plus bas alors on s'entraide pour remonter ! Enfin ça va plus vite de marcher sur les autres pour les enfoncer et se donner l'impression d'aller plus haut, néanmoins ce genre d'évènement ou quelques inconnus se partagent leur pizza et leur gnôle bon marché dans la paix et la dépression commune est assez rare pour être apprécié.
"Dure nuit ?" Je demande après avoir pris une gorgée.
"Très. J'étais en feu à un moment."
Ce qui explique pourquoi il sent le rat brûlé.
"De quoi parliez-vous ?"
Ohoh ! Il semblerait que nous avons ici quelqu'un qui a mis les pieds à l'école, pour changer.
"On se demandait pourquoi on pourrait pas faire le tapin en basquet" l'informe Mimi "et j'ai dit que sans les talons on ne peut pas savoir qu'on est des putes donc non, on peut pas."
"C'est comme le bandeau des nazis" je confirme d'un air entendu.
Après avoir murement réfléchit à la question –il a fini sa part de pizza en deux-deux- notre inconnu prend la parole.
"Il faudrait créer un autre signe alors. Au japon les prostituées nouaient leur kimono devant."
"Ben leur gueuler un prix c'est pas suffisant comme signe ?" Réplique-t-elle.
"Sinon on peut se mettre des rubans jaunes dans les cheveux" je propose "comme les italiennes sous chépuki."
J'ai vu ça dans un documentaire à deux heures du mat' quand je finissais ma vodka justement. Quand je suis bourrée et qu'il est tard je regarde des trucs intelligents. Me demandez pas pourquoi je sais pas non plus. N'empêche il a une belle voix ce type, grave, rocailleuse dans le genre fumeur récidiviste et avec un brin d'accent du sud qui pointe le bout de son nez au détour de certaines phrases parce qu'il est bourré. Miam miam. Je suis célib' en ce moment alors je tends le cou pour voir si notre inconnu est consommable. Sauf qu'en fait ça sert pas à grand-chose, il est couvert de suie. Après, il est grand et maigre mais ça me renseigne pas je l'avais déjà vu ça. Il a de beaux yeux par contre. Très bleus, comme le ciel.
Rohh ok je craque un peu.
"Ouais ça serait confortable" admet Mimi après un instant de réflexion "mais comment on met ça en place on fait la révolution du trottoir ?"
Il me regarde.
Je lui souris.
Il me choppe par les cheveux.
Et par là je veux dire qu'il tire la tronche, se jette sur moi et se relève en me tirant par les cheveux pour me traîner à sa suite sous les hurlements de Mimi, qui réussit on ne sait comment à lui mordre le mollet. Il lui donne un coup de pied pour la virer et me balance sur son épaule. De mon côté je gueule comme un putois.
"NON MAIS CA VA PAS ? MAIS TU VAS ME LACHER SALE CON ? J'AI L'AIR D'UN SAC A PATATES 'SPECE DE FERMIER ?"
Mimi, qui est encore plus bourrée que moi, s'accroche à sa jambe comme une huître à son rocher et hurle à la mort pendant qu'il se secoue sur un pied pour essayer de la déloger. Mais elle tient ! Elle tient elle-
Elle vient de se prendre un pied dans la figure.
"LACHE MOI PUTAIN LACHE MOI ! Y T'ONT APPRIS QUOI DANS TON TROU DU CUL DU MONDE ? JE TE PREVIENS JE TE VOMIS DESSUS MOI ! CHU UNE MALADE MOI T'AS RIEN VU !"
Mais elle revient à l'attaque en essayant maladroitement de lui griffer l'entrejambe, il sautille sur un pied deux secondes et l'excès de secousses en plus de la pression fait que je lui dégueule dans le dos.
Pour le coup il a pas l'air jouasse.
Comprenant qu'il serait peut-être temps de s'éclipser, Mimi couine de terreur en le voyant sortir un flingue et se barre sans m'aider tandis que le grand con m'emporte avec lui.
Moralité, je nique la solidarité par le cul.
Chacun pour sa gueule !
-Un carnet de Bal, c'est officiellement un carnet dans lequel les dames de la Cour du roi parlaient des gens avec qui elles dansaient. Officieusement, elles y parlaient souvent de ceux avec qui elles couchaient. On est français ou on ne l'est pas. J'ai donc trouvé le titre très approprié pour Scarlett.
-Le nom de Scarlett ne vient pas de Miss Scarlett (Mademoiselle Rose) du Cluedo, mais de l'expression 'Scarlet Woman' qui se réfère à une femme de mauvaise vie et/ou à une prostituée. Oui, j'ai appelé une prostituée 'prostituée'. Pour ma défense, la bédé donnait pas beaucoup d'autres informations !
-La structure et le style de la fic sont inspirés de Eve et Zod'a, plus particulièrement leurs fics du genre antalmologie, magemortologie etc. Si vous ne connaissez pas, allez jeter un coup d'oeil ça vaut le détour !
-L'expression dont Scarlett parle c'est 'Lay back and think of England' et c'était un conseil pour les femmes qui n'aimaient pas coucher avec leurs maris à l'époque Victorienne, où les maris en question avaient souvent trente ans de plus et quelques maladies vénériennes.
- Oui y'a pas de dragibus aux states, c'est français, mais cette fic est mon exutoire à connerie donc merde donc dès que vous voyez des références à des trucs français ou des anachronismes par rapport à la continuité de DC, faîtes avec. Et oui au fait ! Le coup de la vodka bonbon marche, j'avais une amie qui en faisait.
- Le Trip-Trap est le nom d'un bar de Gotham. Selon moi, il y a des chambres à louer au-dessus parce que j'avais la flemme d'inventer un nom d'hôtel. Voilà.
