Salutations,

Dans la mesure du possible et pour une meilleure compréhension du personnage de Chara tel que je l'écris, cette fic doit être lue après avoir lu la magnifique analyse de Determinator se situant à l'adresse suivante : tagged/illuminati+confirmed/page/4 . Je précise quand même que cette théorie est en anglais. En gros, il s'agit de l'analyse affirmant que Chara est le narrateur du jeu.

Si vous n'êtes pas très déterminé à la lire avant cette fic, libre à vous de poursuivre cette histoire et ensuite d'aller en apprendre davantage en lisant cette analyse qui apporte beaucoup plus de détails et d'explications que ce malheureux One Shot.

L'univers d'Undertale appartient à Toby Foxe et à lui seul.

Bonne lecture.


Si tu demandais à Chara quelle était la personne qu'il admirait le plus dans l'Outre-Monde, il te répondrait sans hésitation Undyne. Rien, pas même le désir meurtrier de l'autre entité qui avait pris possession de Frisk en même temps que de ses souvenirs, n'avait pu lui ôter un sentiment d'admiration pour ce monstre, le seul qui avait réussi à se relever des morts par sa seule détermination, tout en conservant sa personnalité unique. Même si Chara sentait la corruption de l'Anomalie s'emparer de son âme, la poussant à vouloir tuer tout le monde le plus vite possible afin de ne plus souffrir, Chara ne pourrait jamais la désigne autrement que comme une héroïne.

Elle n'était pas parfaite, loin de là : si elle les avait croisé, elle les aurait traqués sans répit. Elle était passionnée : voulant faire ce qui était le meilleur pour tout l'Outre-Monde. Elle avait été formée par Asgord et Chara était persuadé qu'elle voulait les tuer afin que son mentor n'ait pas à la faire. On pouvait dire tout ce qu'on voulait du roi, mais au fond de lui, il avait le cœur aussi tendre que du beurre laissé au soleil. Undyne avait pris donc sur elle de tuer l'humain à sa place, se convainquant elle même que ce dernier représentait la chance de liberté pour son peuple, qu'il était un danger pour son peuple, un lâche. Et quand les événements avaient pris cette très mauvaise tournure… Elle avait jeté à bas ses préjugés, décidant de sauver humains et monstres du danger, prenant un coup à la place de l'enfant que l'Anomalie voulait assassiner.

Une véritable héroïne. Pas quelqu'un qui se dissimulait derrière la personne de Frisk et lui ôtait son libre-arbitre en lui faisant faire tout ce qui lui plaisait. L'Anomalie n'était pas un héros à partir du moment où ça avait déterminé qu'elle tuerait par simple amusement. Et c'était purement ce que cette entité faisait : collectant plus d'or qu'elle ne pourrait jamais dépenser, amassant des trésors inutiles, semblant chercher sans relâche l'objet le plus puissant de ce monde pour battre plus de monstres. Il n'y avait pas de doute là dessus : l'Anomalie était une erreur de la nature, tout comme l'avait été Chara, possédant le pouvoir de voir le monde comme une succession d'Effacer et de Sauver.

Or, s'il y avait bien une chose que Chara avait compris sur son pouvoir, c'est qu'il ôtait tout sens des responsabilités. Après tout, quand on pouvait corriger ses erreurs en revenant en arrière, au lieu d'apprendre d'elles, pourquoi s'embêter à être responsable ? Chara avait haï profondément les humains qui avaient usé et abusé de son pouvoir depuis son plus jeune âge : jamais ils ne tenaient compte de la seule personne se souvenant des atrocités qu'ils avaient commises avant d'être corrigées par ses bons soins. Son pouvoir avait toujours rectifié le tir pour éviter des catastrophes ou des abominations mais en contre-partie, peu de personnes se rendaient compte de tout le mal dont elles étaient capables. Et donc, tôt ou tard, les humains reproduiraient les mêmes erreurs, sachant qu'un enfant effacerait tout en cas de pépin.

Comme Chara les haïssait ! À douze ans, il avait finalement décidé de faire la seule chose qui serait efficace : disparaître de ce monde en laissant les humains assumer seuls les conséquences de leurs propres actes. Personnellement, il n'avait pas franchement nourri beaucoup d'espoirs à ce sujet. Son expérience lui avait démontré que les humains étaient des êtres orgueilleux, avides de pouvoirs et qui n'apprenaient que rarement de leurs erreurs. Généralement après avoir Effacer celles-ci une fois le point de non retour atteint. Les humains étaient spécialistes pour atteindre ce point... C'est d'ailleurs pourquoi Chara était certain que l'Anomalie ayant pris possession de son pouvoir et de Frisk devait forcément être un humain. Seul un humain n'était jamais satisfait et pouvait s'ennuyer après avoir expérimenté le bonheur… Donc, puisque celui-ci possédait son propre pouvoir de Détermination, il était de la responsabilité de Chara d'enseigner à cet humain que ses actes avaient des conséquences.


C'est pourquoi, si on demandait à Chara de qui il se sentait le plus proche, il répondrait : Sans. Tout comme Chara, Sans avait une fonction de juge dans l'Outre-Monde, pouvant déterminer qui avait passé le point de non-retour. Et, si ce point était atteint, il enseignait à l'humain que le Karma existait réellement. La partie de l'âme vide de Chara qui n'avait pas été corrompue par l'Aberration n'avait pu s'empêcher de hurler de joie quand Sans avait complètement démoli l'Anomalie en se servant de ses attaques ultimes dès le début. Du coup, il n'avait pas pu s'empêcher de glisser quelques remarques du style « Tu sens que tu vas passer un sale quart d'heure » ou bien « tu sens tes péchés ramper dans ton dos ». Histoire que l'Aberration comprenne. Au cas où. Qui sait, peut-être qu'il existait un humain assez intelligent pour comprendre où ses actes le mèneraient…

Non. Malheureusement, quelle que soit exactement l'Aberration, elle ne ressentait pas la douleur de mourir réellement. Elle ne souffrait pas aux côtés de Frisk, se contentant de manipuler le pauvre gosse comme une marionnette. Rien qu'à cause de cela, Chara avait décidé d'ajouter un échelon supplémentaire dans sa hiérarchie des déchets de l'humanité afin de donner à cette Abomination planquée quelque part la place qu'elle mérite. Bien qu'il devait admettre que Sans mettait du sien pour rappeler sa place à l'Anomalie, comme il la décrivait lui-même.

Chara, dans la partie nichée au plus profond de lui-même et pas encore atteinte par la corruption, ne pouvait s'empêcher de ressentir un mélange d'empathie et de pitié pour Sans. Il était comme lui : capable de sentir qu'une Anomalie corrompait la ligne du temps et ne ressentait aucune culpabilité à faire le mal en toute impunité puisqu'elle possédait le pouvoir de faire comme si de rien n'était. Cela devait être horrible de savoir que la vie de ceux auxquels on tenait le plus dépendait de l'amusement et de l'ennui d'un être même pas présent physiquement. Mais Sans ne pouvait rien faire : il n'avait pas le pouvoir de Détermination, il n'avait pas la capacité d'Effacer les terribles événements ou de Sauver ceux qu'il aimait. Il était impuissant à changer le cours inéluctable des événements et faible, et si faible qu'un seul coup mettrait fin à son existence.

Et pourtant, il mettait tout en œuvre pour pousser l'Anomalie à abandonner : coups bas, esquives incessantes, manipulations émotionnelles, mensonges sans remords, usage du Karma et ses attaques monstrueusement fortes et inventives ! Il était la seule personne qui était parvenue à retourner aussi efficacement les méthodes de l'Anomalie contre elle même ! Si Chara avait pu retrouver son âme entière, dénuée de la corruption de l'Abomination et reprendre le contrôle de la situation avec sa Détermination, il aurait aussitôt effacé totalement cette ligne temporelle et aurait recommencé pour devenir ami avec Sans et discuter sur la philosophie concernant le sens des responsabilités et des conséquences, la physique quantique, la fraternité et les mérites comparés entre la flemmardise et le jardinage, tout ça autour d'un hamburger bourré de ketchup.

Cela n'allait pas arriver. Pas tant que l'Anomalie serait au contrôle. Mais Chara avait pris note de ce que Sans lui avait révélé et avait pris sa décision : quand l'Abomination aurait fini de battre Sans, Chara lui porterait le coup de grâce. Ce serait le premier meurtre de Chara. Même durant sa vie, il n'avait pas eu la possibilité de tuer. Avant de se jeter dans l'Outre-Monde, il n'avait pas eu la force de le faire et quand il était revenu, fusionné avec Asriel, ce dernier avait refusé de tuer. Mais maintenant… Chara ne voulait pas que l'Anomalie gagne son vingtième niveau aux dépens de Sans, le seul à avoir véritablement compris l'enfer d'un monde en proie au choix Effacer ou Continuer. En fait, Chara ne voulait pas que son père adoptif et celui qui fut son meilleur ami meurent par le biais d'un étranger dont le seul but était de s'amuser. Cela serait plus monstrueux que tout. Non. Chara avait amené ce Pouvoir dans l'Outre-Monde, c'était donc à lui d'assumer sa responsabilité jusqu'au bout, y compris en acceptant de tuer lui-même des personnes qu'il respectait ou qu'il aimait le plus.

À la fin, il tuerait tout le monde, ne laissant que lui et l'Anomalie en face à face. Il lui assénerait un dernier discours bien senti avant de le laisser aller jusqu'au fond des choses en acceptant d'effacer ce monde. Ou, si ce lâche refusait, de reprendre le contrôle. Qu'est ce que l'Anomalie croyait ? C'était son pouvoir depuis le début et il le contrôlait mieux que personne. Au début, il avait laissé l'Abomination garder le contrôle parce que Chara voulait une réponse : Qui avait eu raison entre Asriel et lui ? Sauver tout le monde même ceux qui te voulait du mal ou le fait de tuer était il excusable dans certains cas pour sauver sa vie ou celles d'autres personnes ? Ne pas tuer et ne pas être tué ou bien tuer ou être tué ?

Mais l'Abomination avait imposé un autre choix : Tuer et tuer. Dans ce cas, cette chose devrait pousser sa logique jusqu'à la fin, en tuant absolument tout le monde et en effaçant ce monde, qu'elle le veuille ou non. Chara lui proposerait même un marché : son âme contre la capacité de recommencer son petit jeu puisque l'Anomalie aimait tant ça… Sauf que cette fois, Chara lui apprendrait le sens du mot responsabilité en lui retirant toute possibilité de fin heureuse. Même si l'Abomination cherchait à se conduire comme un ange, lui, Chara, saurait sa vrai nature et lui arracherait ce qu'il avait tenté de construire sur des bases sanglantes. Alors, l'Aberration abandonnerait peut-être définitivement, laissant la place à quelqu'un d'autre.

Et peut-être que lorsque tu prendras sa place, tu suivras le conseil de Flowey, une fois la bonne fin achevée : tu laisseras Frisk et ses amis vivre leurs vies en paix.


Merci d'avoir lu ce One Shot.

Pour plus de précision, oui, un joueur génocidaire est bien désigné par les doux noms d'Abomination, Aberration, chose et Anomalie. Oui, c'est totalement mérité. Certains affirment que Chara était le vrai méchant du jeu, oubliant curieusement que ce sont leurs propres actions qui ont provoqué cela.

Si vous ne l'avez toujours pas lu, je vous conseille fortement d'aller lire cette analyse de Determinator. Si vous n'avez pas été convaincu par cette histoire, vous le serez par son analyse.

Si vous tenez absolument à ce que Chara soit une fille, un garçon, autre, changez de pronom personnel. Ici, le sexe du personnage n'a pas franchement d'importance dans l'histoire.

Les commentaires sont toujours le bienvenu.