Et toujours merci à ma Sarah de lire et corriger.
(Dans l'absolu il est mieux d'avoir lu "Je t'aime à la folie" en premier.)


Quand il l'aperçut pour la première fois, il sut.
Il sut que ça allait être lui, son préféré.

Il errait. Parce que quand on est lui, il n'y pas grand-chose d'autre à faire. Oh, bien sûr, il avait bien quelques occupations et il finissait toujours par trouver des faibles d'esprit pour s'amuser, mais les siècles passant cela commençait à l'ennuyer, ce n'était plus aussi divertissant que cela avait pu l'être. Il avait commencé à se lasser de toutes ces personnes, des proies bien trop simples pour lui. Il lui fallait plus. Il avait besoin de nouveau, d'un défi à sa hauteur. Et il l'avait enfin trouvé.

Quand il l'aperçut pour la première fois, il sut.
Il sut qu'il avait trouvé son grand chef d'œuvre.

Cela n'avait pas vraiment été facile au début, duper Sherlock Holmes n'était pas chose aisée. Il l'avait beaucoup observé, il ne fallait pas qu'il rate son coup, c'était important. Il devait tout savoir avant d'agir, tout connaître de sa nouvelle victime. Il méritait bien plus de préparation que tous les autres.

oOo

Ce moment devait être parfait, c'est ici que tout allait se jouer. Il savait ce qu'il avait à faire, comment l'attraper, les points faibles et points forts. Il savait aussi quel physique adopter et quel timbre de voix prendre. Il savait tout.

Et c'est ainsi que John était apparu la première fois.

- Je peux vous aider peut-être ?

- En quelque sorte. Je suis là pour toi Sherlock.

- D'accord… Et vous êtes ?

- John.

- Et vous êtes là parce que… ?

John avait su directement, à force d'observation, qu'à sa tête incliné de côté, il avait réussi à l'intriguer, à capter toute son attention.
Et quand Sherlock s'était assis pour continuer à discuter, il était déjà trop tard, le piège était déjà entrain de se refermer.

oOo

Peu à peu, il avait réussi. Il avait réussi à rendre le grand Sherlock Holmes accro, à le rendre dépendant. Ces mots lui tiraient à chaque fois un sourire.
Sherlock n'avait plus d'yeux que pour lui, ne voyait que par lui, ne vivait que pour lui. John, lui, ne se rassasiait jamais de son détective, plus il gagnait du terrain et plus encore il en voulait. Parce que Sherlock était une vraie énigme, il l'impressionnait sans cesse. Quand il pensait enfin tout connaître du brun, ce dernier le surprenait encore. Sherlock le fascinait et John s'appliquait à en faire de même.

Il n'aurait pas fallu que le génie se lasse de son médecin.

oOo

Le jour où Sherlock lui fit promettre de ne jamais l'abandonner, il n'avait pu s'empêcher de sourire de satisfaction. Il n'était pas peu fier de lui.

Il avait officiellement gagné.
Sherlock Holmes lui appartenait.

oOo

Les années passèrent et John ne quitta pas Sherlock. S'assurant en permanence d'avoir sa pleine et totale attention, rien que pour lui. Sherlock n'était qu'à lui, ne parlait qu'à lui, ne respirait que pour être au près de John. Et ce dernier s'enivrait de cette dévotion que le plus jeune lui portait désespérément. C'était parfait.

Il n'avait jamais douté de lui. Personne ne lui avait jamais résisté.
Ce fut un défi amusant à relever.
Il aurait du partir, il le savait. On ne doit jamais jouer trop longtemps avec ses jouets.
Mais John ne pouvait s'y résoudre.

C'était vraiment lui, son préféré.